3. Une nécessité pour répondre aux défis climatiques
Ainsi
que le rappelle le Commissariat général du Plan dans son rapport
" Énergie 2010-2020 "
55(
*
)
: "
L'absence
d'émissions de gaz à effet de serre est un point fort de
l'énergie nucléaire, en comparaison avec les énergies
fossiles. Plus généralement, les rejets chimiques et radioactifs
des installations nucléaires en fonctionnement normal sont très
limités vis-à-vis de ceux des installations industrielles
traditionnelles
".
C'est pourquoi,
notamment dans le but de respecter les engagements pris
à Kyoto
56(
*
)
, nombre de
pays pourraient se tourner à nouveau vers l'énergie
nucléaire
.
A cet égard, n'est-il pas intéressant de constater que des
responsables politiques
américains
de divers horizons ont
récemment multiplié leurs déclarations en faveur d'une
relance du nucléaire, d'un réexamen de l'embargo Carter sur le
retraitement et du recyclage du plutonium issu du démantèlement
des armes sous forme de combustible " Mox " ?
De même, n'est-il pas révélateur que 55 % des
Suédois
s'opposent aujourd'hui à la fermeture partielle de
la centrale de Barsebäck qui vient d'ailleurs d'être
abandonnée.
Le
Japon
, quant à lui, exploite le troisième parc
nucléaire du monde et il en poursuit l'extension dans le but de produire
ainsi 75 % de son électricité. La Corée et
Taïwan exploitent et construisent des centrales. La
Chine
,
malgré ses énormes réserves de charbon, affiche certaines
ambitions nucléaires et l'on a exposé précédemment
les potentialités que représente ce marché pour les
industriels du secteur.
Par ailleurs, il y a tout lieu de penser que les pays de
l'Est
et la
Russie continueront à avoir recours à l'énergie
nucléaire. A l'heure actuelle, seules leurs difficultés
financières freinent le remplacement des centrales les plus anciennes.
Dans un certain nombre de
pays en développement
, ce sont à
la fois le manque de ressources financières et les mesures
destinées à lutter contre la prolifération
nucléaire qui font obstacle au développement d'un parc de
centrales. On peut cependant penser que leur développement progressif
les incitera à se mettre en situation de pouvoir profiter d'une
énergie peu polluante, rendue d'ailleurs nécessaire par leur
tendance à l'urbanisation galopante.
Au total, la commission d'enquête ne peut que faire siennes les
conclusions du rapport de janvier 1998 d'experts indépendants au
Secrétaire général de l'OCDE intitulé :
" L'énergie nucléaire à l'OCDE " :
"
Compte tenu du rôle important que joue actuellement
l'énergie nucléaire comme source d'électricité
d'origine non fossile et du fait que le recours à ce type de sources
sera probablement nécessaire dans l'avenir, la prudence veut que les
pays membres de l'OCDE prennent les mesures nécessaires pour que cette
technologie reste une option réaliste et pour que l'énergie
nucléaire fasse partie intégrante du débat sur les
politiques énergétiques durables
".
Pour cela, il paraît impératif de développer la
coopération internationale.