Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 2 : Affaires étrangères : coopération
CHARASSE (Michel), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 2 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
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Table des matières
-
LES PRINCIPALES OBSERVATIONS DE VOTRE
RAPPORTEUR SPÉCIAL -
CHAPITRE PREMIER :
L'EFFORT DE LA FRANCE EN FAVEUR DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT -
DEUXIÈME CHAPITRE :
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS- I. LA MONTÉE EN CHARGE DE LA RÉFORME DE LA COOPÉRATION FRANÇAISE
- II. 9 MILLIARDS DE FRANCS POUR LA COOPÉRATION DANS LE BUDGET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
-
III. LA BAISSE DES MOYENS D'INTERVENTION (TITRE
IV)
- A. LES CONCOURS FINANCIERS
- B. LA COOPÉRATION CULTURELLE ET SCIENTIFIQUE
- C. LA COOPÉRATION TECHNIQUE AU DÉVELOPPEMENT
- D. L'APPUI À DES INITIATIVES PRIVÉES OU DÉCENTRALISÉES
- E. LES SUBVENTIONS AUX OPÉRATEURS DE L'ACTION AUDIOVISUELLE
- F. LE TRANSPORT ET LES DÉPENSES D'AIDE ALIMENTAIRE
- G. LA COOPÉRATION MILITAIRE ET DE DÉFENSE
- H. LE FONDS D'URGENCE HUMANITAIRE
- IV. LA RÉFORME DES CONCOURS AUX INVESTISSEMENTS (TITRE VI)
-
TROISIÈME CHAPITRE :
LES RISQUES PESANT SUR L'AVENIR DE NOTRE COOPÉRATION-
I. LA COOPÉRATION AU SECOURS DU BUDGET DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES ?
- A. LES ECONOMIES ENTREPRISES...
-
B. ... NE PROFITENT GUÈRE AUX PAYS DE LA ZONE DE
SOLIDARITÉ
PRIORITAIRE
- 1. La zone de solidarité prioritaire apparaît comme sacrifiée dans le budget du ministère des affaires étrangères
- 2. Les instruments de la réforme ne sont pas encore complètement utilisés
- 3. La réforme de la coopération tardant encore à se mettre véritablement en place, plus que jamais les moyens de l'action de la France dans le monde se situent hors du budget des affaires étrangères
- II. LA NOUVELLE NOMENCLATURE PEU RESPECTUEUSE DU CONTRÔLE PARLEMENTAIRE
-
I. LA COOPÉRATION AU SECOURS DU BUDGET DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES ?
-
CONCLUSION :
QUEL AVENIR POUR NOTRE COOPÉRATION ? -
ARTICLE ADDITIONNEL RATTACHÉ
AVANT L'ARTICLE 64 A - EXAMENS EN COMMISSION
- ANNEXES
- LISTE DES SIGLES UTILISÉS
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Philippe
MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 2
AFFAIRES ÉTRANGÈRES
:
COOPÉRATION
Rapporteur spécial
: M. Michel CHARASSE
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir les
numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
LES PRINCIPALES OBSERVATIONS DE
VOTRE
RAPPORTEUR SPÉCIAL
Le projet de loi
de finances pour 2000 concernant la coopération marque
la première année
d'entrée
en vigueur pleine et entière de la réforme de la politique française de
coopération et
de développement
. Votre rapporteur spécial souhaite ainsi formuler quatre
observations.
1)
La réforme de la coopération ne se traduit pas par des moyens
supplémentaires
accordés dans les pays ayant été admis dans la zone de solidarité
prioritaire
, ni
par la mise en place, dans ces pays des instruments propres au ministère des
affaires
étrangères, à la différence de l'Agence française de développement. La réforme
de
la coopération se traduit donc par une diminution des moyens accordés à
l'ancien champ,
qui ne profite guère aux nouveaux Etats de la ZSP.
2)
Les crédits consacrés à la coopération et au développement sont en baisse
par
rapport à 1999
. L'ampleur de cette diminution dépend des choix de
nomenclature
opérés mais il est impossible de contester que si les crédits de paiement du
titre VI
augmentent, les moyens d'intervention du titre IV diminuent dans des proportions
supérieures
1(
*
)
.
3)
Les économies et synergies réalisées par la réforme ainsi que les
réductions de
moyens d'intervention permettent au budget des affaires étrangères de financer
ses
priorités
(l'audiovisuel extérieur et la culture pour les interventions,
les moyens
en personnel des services consulaires et de l'administration centrale pour le
fonctionnement) sans que cela ne se traduise par des gains pour les nouveaux
pays admis
dans la ZSP.
4)
Le budget pour 2000 est l'occasion de deux réformes de nomenclature qui
ont pour
conséquence un recul inacceptable du contrôle parlementaire sur les sommes
engagées par
l'AFD et l'ancien Fonds d'aide et de coopération devenu Fonds de solidarité
prioritaire
.
Votre rapporteur spécial n'accepte pas cette diminution des moyens de contrôle
du
Parlement qui ne peut que nuire à la clarté, à la transparence et au caractère
irréprochable de notre coopération au moment où il convient d'être plus
vigilant que
jamais sur l'extension de notre aide à beaucoup de nouveaux pays.
Votre rapporteur spécial estime donc que le " budget de la
coopération " n'aurait pas été exempt de vives critiques s'il
s'agissait
encore d'un " vrai " budget. Mais comme les crédits sont
désormais
fondus au sein de ceux des affaires étrangères et que leur montant résulte d'un
choix
commun des principaux responsables de l'exécutif, il ne remet pas en cause la
proposition
de leur adoption faite par la commission des finances à l'initiative du
rapporteur
spécial des crédits affaires étrangères, Monsieur Jacques Chaumont.
Votre rapporteur spécial proposera cependant au Sénat d'adopter un amendement
visant à
maintenir et à renforcer le contrôle parlementaire sur les crédits mis en
oeuvre par
l'AFD et le FSP.
CHAPITRE PREMIER :
L'EFFORT DE LA FRANCE EN FAVEUR DE L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT
L'action menée par la France dans les pays en développement ne se limite pas aux crédits au budget du ministère des affaires étrangères, mais recouvre les sommes engagées par de très nombreux partenaires français (ministères, Agence française de développement, collectivités locales, associations, organisations non gouvernementales, etc) et les institutions internationales que soutient la France (Union européenne, banques régionales de développement, institutions de Bretton-Woods).
I. LA SINGULARITÉ FRANÇAISE EN MATIÈRE D'AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT
A. LE POIDS RELATIF DE L'AIDE FRANÇAISE
1. L'aide publique au développement de la France : la première place du G7
L'effort d'aide publique au développement (APD) est mesuré par le Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE. Il n'inclut par exemple pas les dépenses d'assistance militaire, mais intègre les sommes versées dans les Territoires d'outre mer. L'APD de la France atteindra en 2000 33,9 milliards de francs soit 0,37 % du produit intérieur brut (PIB), contre 35,2 milliards de francs en 1999 (0,4 % du PIB) 2( * ) .
Effort d'aide publique au développement
(en millions de francs)
|
1998 (1) |
1999 (2) |
2000 (3) |
1 - Aide bilatérale |
19.804 |
21.732 |
18.697 |
Affaires étrangères et Coopération |
5.718 |
5.946 |
5.817 |
Ministre des Finances et AFD |
6.944 |
8.564 |
5.548 |
Autres ministères et frais administratifs |
7.142 |
7.221 |
7.332 |
Pour mémoire : |
|
|
|
Prêts |
1.296 |
677 |
187 |
dons |
14.340 |
14.668 |
14.744 |
annulations et consolidations |
4.168 |
6.387 |
3.766 |
2 - Aide multilatérale |
9.186 |
8.614 |
10.214 |
Aide européenne |
4.613 |
4.598 |
5.461 |
Banques et fonds de développement |
2.324 |
2.470 |
2.903 |
Institutions des Nations Unies |
708 |
737 |
745 |
FAS renforcée du FMI |
1.540 |
809 |
1.105 |
Total Etats étrangers |
28.900 |
30.346 |
28.911 |
PIB (en MdsF) |
8.564 |
8.816 |
9.169 |
APD (hors TOM) rapportée au PIB |
0,34 % |
0,34 % |
0,,32 % |
3. Territoires d'outre-mer |
|
|
|
Divers ministères |
4.882 |
4.911 |
4.970 |
Total APD (TOM inclus) |
33.872 |
32.257 |
33.881 |
APD (TOM inclus) rpportée au PIB |
0,40 % |
0,40 % |
0,37 % |
APD (hors TOM) rapportée au PIB |
0,34 % |
0,34 % |
0,32 % |
(1) Chiffres
définitifs
(2) Prévisions d'exécution à fin septembre
(3) Prévision d'exécution associée au PLF.
Source : " jaune budgétaire "
Cet effort, quoique en régression, place cependant toujours la France au
premier rang des
pays du G 7 au titre de l'APD en montant rapporté au produit intérieur brut,
l'aide
internationale ayant tendance à diminuer dans tous les pays riches.
Evolution de l'aide publique au développement des pays du CAD
(en millions de dollars)
|
1996 |
1997 |
1998 |
|||
|
en volume M$ |
APD/PNB % |
en volume M$ |
APD/PNB % |
en volume M$ |
APD/PNB % |
Allemagne |
7.601 |
0,33 |
5.857 |
0,28 |
5.589 |
0,26 |
Australie |
1.074 |
0,28 |
1.061 |
0,28 |
998 |
0,28 |
Autriche |
557 |
0,24 |
527 |
0,26 |
506 |
0,24 |
Belgique |
913 |
0,34 |
764 |
0,31 |
878 |
0,35 |
Canada |
1.795 |
0,32 |
2.045 |
0,34 |
1.684 |
0,29 |
Danemark |
1.772 |
1,04 |
1.637 |
0,97 |
1.704 |
0,99 |
Espagne |
1.251 |
0,22 |
1.234 |
0,23 |
1.383 |
0,25 |
Etats-Unis |
9.377 |
0,12 |
6.878 |
0,09 |
8.130 |
0,10 |
Finlande |
408 |
0,34 |
379 |
0,33 |
390 |
0,32 |
France |
7.451 |
0,48 |
6.307 |
0,45 |
5.742 |
0,40 |
Irlande |
179 |
0,31 |
187 |
0,31 |
205 |
0,31 |
Italie |
2.416 |
0,20 |
1.266 |
0,11 |
2.356 |
0,20 |
Japon |
9.439 |
0,20 |
9.358 |
0,22 |
10.683 |
0,28 |
Luxembourg |
82 |
0,44 |
95 |
0,55 |
106 |
0,61 |
Norvège |
1.311 |
0,85 |
1.306 |
0,86 |
1.321 |
0,91 |
Nuvelle Zélande |
122 |
0,21 |
154 |
0,26 |
130 |
0,27 |
Pays Bas |
3.246 |
0,81 |
2.947 |
0,81 |
3.049 |
0,80 |
Portugal |
218 |
0,21 |
250 |
0,25 |
nc |
nc |
Royaume-Uni |
3.199 |
0,27 |
3.433 |
0,26 |
3.835 |
0,27 |
Suède |
199 |
0,84 |
1.731 |
0,79 |
1.551 |
0,71 |
Suisse |
1.026 |
0,34 |
911 |
0,34 |
888 |
0,33 |
Source :
OCDE
Depuis 1990, la France a considérablement réduit son aide publique au
développement, en
dehors du pic de 1994 lié aux mesures d'accompagnement de la dévaluation du
franc CFA
puisqu'elle est passée de 47 milliards de francs en 1994 à 35,2 milliards de
francs en
1999.
Répartition
de l'aide publique au développement
entre aide multilatérale et aide bilatérale depuis 1990
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
APD |
39.178 |
41.661 |
43.779 |
44.819 |
47.004 |
42.140 |
38.119 |
36.808 |
33.872 |
35.257 |
33.881 |
En % du PIB |
0,60 |
0,62 |
0,63 |
0,63 |
0,64 |
0,55 |
0,55 |
0,48 |
0,45 |
0,40 |
0,37 |
Aide bilatérale |
30.729 |
32.558 |
33.362 |
34.845 |
36.706 |
32.085 |
29.438 |
27.877 |
24.686 |
26.643 |
23.667 |
Aide multilatérale |
8.449 |
9.103 |
10.417 |
9.974 |
10.298 |
10.055 |
8.681 |
8.931 |
9.186 |
8.614 |
10.214 |
Source : Ministère de l'économie et des finances
Il convient de compléter ces sommes par l'évaluation des montants engagés par le secteur privé. La dernière enquête réalisée en 1997 montre que ceux-ci s'élevaient à 44,5 milliards de francs auxquels s'ajoutaient les contributions des ONG soit 1,9 milliard de francs. Cette année là, la France avait ainsi consacré plus de 84 milliards de francs à l'aide au développement.
Apports de la France aux pays en développement en 1997
(en millions de francs)
|
Europe |
Afrique |
Amérique |
Moyen-Orient |
Asie |
Océanie |
Total |
APD bilatérale |
231 |
16.388 |
1.014 |
696 |
1.560 |
252 |
27.877 |
APD multilatérale |
|
|
|
|
|
|
8.931 |
Autres appels publics |
354 |
2.283 |
- 1.766 |
|
41 |
- 106 |
806 |
Appels privés |
7.892 |
1.364 |
11.706 |
- 3.759 |
27.804 |
- 611 |
44.496 |
ONU |
|
|
|
|
|
|
1.896 |
Total |
8.477 |
20.035 |
10.954 |
- 3.069 |
29.535 |
- 465 |
84.006 |
Source ministère de l'économie et des finances
2. La décroissance de l'aide bilatérale
L'aide publique
bilatérale décroît de façon continue depuis 1994. Elle a connu en 1999 une
hausse
ponctuelle de 1,9 milliard de francs, qui s'explique pour partie par les
concours de la
France dans les Balkans (340 millions de francs) et, principalement, par la
comptabilisation d'un milliard de francs d'annulation de dettes de la Côte
d'Ivoire
intervenue en 1998. La France accentue cependant son mouvement à la baisse des
concours
aux pays en voie de développement engagé en 1994.
Evolution géographique des ressources accordées au titre de l'APD
bilatérale
(en millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
APD bilatérale totale |
36.706 |
32.085 |
29.438 |
27.877 |
24.688 |
ZSP |
19.241 |
15.112 |
14.198 |
13.879 |
11.025 |
Autres zones géographiques |
17.465 |
16.973 |
15.240 |
13.998 |
13.663 |
Part de la ZSP dans l'APD bilatérale |
52 % |
47 % |
48 % |
50 % |
45 % |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
En 2000, elle devrait s'élever à 23,7 milliards de francs, dont
4,97 milliards de
francs pour les TOM. La part réservée aux pays étrangers passera ainsi de 21,7
milliards de francs en 1999 à 18,7 milliards de francs en 2000, soit une
diminution de 14
%.
Dans une aide publique bilatérale décroissante, la priorité accordée à la ZSP
n'apparaît pas avec force puisqu'elle est passé de 52 % en 1997 à 45 % en 1998.
Cependant, au sein de la ZSP, l'Afrique reste très fortement prioritaire
avec14,2 milliards de francs en 1997.
L'aide publique au développement dans la ZSP
(en millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
||||
|
Aide bilatérale |
Aide multilatérale imputée |
Aide bilatérale |
Aide multilatérale imputée |
Aide bilatérale |
Aide multilatérale imputée |
Aide bilatérale |
Aide multilatérale imputée |
Afrique |
17.555 |
3.138 |
13.887 |
2.260 |
12.944 |
2.089 |
12.674 |
1.586 |
Amérique |
174 |
52 |
215 |
161 |
253 |
103 |
238 |
64 |
Asie |
1.450 |
265 |
959 |
256 |
955 |
275 |
923 |
188 |
Océanie |
61 |
1 |
51 |
2 |
46 |
1 |
44 |
1 |
Total |
19.241 |
3.457 |
15.112 |
2.679 |
14.198 |
2.468 |
13.879 |
1.839 |
Source : Ministère de l'économie et des finances
3. Les évolutions de l'aide multilatérale
En 2000, l'aide
multilatérale devrait s'élever à 10,2 milliards de francs (en hausse de 18,6 %)
Elle sert principalement (50 %) à la contribution française à l'Union
européenne,
puis aux interventions du FMI et de la Banque mondiale.
L'aide multilatérale française de 1990 à 1998
(en millions de francs)
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
CEE |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Budget général |
2.131 |
2.572 |
2.109 |
2.218 |
2.242 |
2.299 |
2.835 |
3.219 |
2.513 |
FED |
2.032 |
2.482 |
2.684 |
2.510 |
2.841 |
2.613 |
1.486 |
1.927 |
2.101 |
Total |
4.163 |
5.054 |
4.793 |
4.728 |
5.083 |
4.912 |
4.321 |
5.145 |
4.613 |
Banque mondiale |
1.774 |
2.457 |
2.435 |
2.491 |
2.470 |
2.459 |
2.4162 |
1.705 |
1.381 |
Banques régionales |
51 |
53 |
55 |
55 |
58 |
52 |
51 |
48 |
60 |
Fonds spéciaux |
704 |
186 |
1.362 |
1.170 |
1.278 |
726 |
697 |
1.086 |
883 |
SH |
8 |
|
|
|
|
|
|
|
|
MIGA |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FCPB |
17 |
36 |
|
|
|
|
|
|
|
Soutien aux pays en arriérés |
9 |
105 |
16 |
187 |
|
|
|
|
|
Total banques et fonds |
2.561 |
2.837 |
3.868 |
3.904 |
3.807 |
3.237 |
3.210 |
2.838 |
2.324 |
ONU |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Contributions obligatoires |
282 |
299 |
325 |
358 |
367 |
328 |
426 |
414 |
446 |
Contributions bénévoles |
510 |
523 |
664 |
593 |
542 |
233 |
320 |
254 |
262 |
Total ONU |
792 |
822 |
989 |
951 |
909 |
562 |
746 |
668 |
708 |
FASR du FMI |
933 |
390 |
766 |
391 |
500 |
1.345 |
405 |
279 |
1.540 |
Total |
8.449 |
9.103 |
10.416 |
9.974 |
10.298 |
10.055 |
8.682 |
8.931 |
9.186 |
B. L'ACTION AU SEIN DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
La réforme de la coopération a notamment pour conséquence de davantage inscrire l'action de la France dans celle des institutions internationales.
1. Les institutions de Bretton-Woods
Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale interviennent l'une à côté de l'autre, la première afin de couvrir les déséquilibres des balance des paiements, la seconde pour favoriser la croissance économique.
a) Le Fonds monétaire international
Les facilités du FMI
Tranche de
réserve :
un Etat membre dispose d'une tranche de réserve si les
avoirs du
Fonds dans sa monnaie nationale sont inférieurs à la quote-part de l'Etat
(cette règle
limite en pratique son montant à 25 % de la quote-part). La tranche de
réserve peut
être assimilée à un dépôt de réserves de change auprès du FMI, qui reste
immédiatement disponible pour l'Etat membre concerné. Un tirage dans la tranche
de
réserve ne constitue donc pas un crédit de la part du FMI et peut être effectué
à
tout moment, sans condition.
Accord de confirmation :
le but de cette facilité est de fournir
aux pays
membres une aide à la balance des paiements à court terme (versements sur 12 à
18 mois) pour leur permettre de financer des déficits de nature temporaire
ou
conjoncturelle. Le montant maximum est égal à la quote-part.
Accord élargi de crédit :
ce mécanisme vise à aider les membres à
surmonter des difficultés de balance des paiements dues principalement à des
facteurs
structurels et qui nécessitent par conséquent une période d'ajustement plus
longue. Les
versements sont effectués sur une durée de trois ans, et leur montant total est
limité
à trois fois la quote-part.
Facilité de financement compensatoire et de financement pour imprévus :
le
volet financement compensatoire permet d'aider les pays faisant état d'un
besoin de
balance des paiements imputable à une baisse temporaire de leurs recettes
d'exportation,
ou à une hausse excessive temporaire du coût de leurs recettes d'exportation,
dues à
des facteurs indépendants de leur volonté. Le volet financement pour imprévus a
pour
objet d'aider les membres qui sont parties à des accords avec le FMI à
maintenir leurs
programmes dans la voie tracée lorsque surviennent des perturbations extérieures
imprévues. L'utilisation de cette facilité est essentiellement liée à
l'évolution du
prix des matières premières.
Mécanisme de financement de stocks régulateurs :
le FMI peut aider
les
membres pouvant faire état d'un besoin de balance des paiements à s'acquitter
de leurs
contributions à la constitution de stocks régulateurs internationaux.
Facilité d'ajustement structurel renforcée
(FASR) : créée en 1987 et
prorogée et élargie en 1994, la FASR est destinée aux pays membres à faible
revenu qui
sont aux prises avec des difficultés persistantes de balance des paiements. Le
pays sous
programme avec le FMI au titre de la FASR bénéficie d'un prêt versé en trois
ans à un
taux d'intérêt concessionnel de 0,5 %, remboursable en dix ans après une
période
de grâce de 5 ans et demi, à condition de mettre en oeuvre un programme
d'ajustement macro-économique qui conduit à améliorer sensiblement sa situation
de
balance des paiements et favoriser la croissance à moyen terme de son économie.
Le
montant total est limité à trois fois la quote-part.
Facilité supplémentaire de réserve
(FSR) : créé en
décembre 1997,
ce mécanisme est destiné aux pays membres qui éprouvent des difficultés de
balance des
paiements exceptionnelles en raison de forts besoins de financement à court
terme
résultant d'une perte soudaine et déstabilisatrice de la confiance du marché,
dont se
ressentent le solde de leurs opérations en capital et leurs réserves. Les
concours de la
FSR sont engagés pour une durée maximale d'un an. Les prêts FSR sont à
rembourser dans
les douze à dix-huit mois suivant la date de leur versement, mais le Conseil
peut
prolonger ce délai de douze mois au maximum. Pour les douze premiers mois
suivant la date
d'approbation, le taux d'intérêt est fixé à 300 points de base au-dessus
du taux
des facilités classiques. Ce taux est majoré de 50 points de base au bout de
cette
période et tous les six mois suivants, à concurrence de 500 points de
base.
Ligne de crédit conditionnel
(LCC) : cette facilité a été créée en
1999
pour prévenir les crises. Elle est destinée d'une part à inciter les pays
membres qui
pourraient faire l'objet d'une déstabilisation financière liée à un phénomène de
contagion à effectuer les ajustements nécessaires avant que la crise ne puisse
se
déclencher, et d'autre part à marquer le soutien de la communauté
internationale et
limiter ainsi le risque d'un mouvement de défiance des marchés financiers. Cette
facilité est très différente des précédentes dans le sens où elle peut être
accordée, en tant que ligne de crédit, avant toute difficulté de balance des
paiements.
Elle est en contrepartie conditionnée notamment par le respect des normes
internationales
en matière de transparence et en matière financière (ratio de solvabilité des
banques
par exemple). Le montant de la LCC n'est pas limitée, mais les engagements
doivent a
priori se situer dans une fourchette de 300 à 500 % de la quote-part. La
ligne de
crédit est mise en place pour un an. Le délai de remboursement est de 12 à
18 mois
à compter de la date de chaque décaissement et peut être prolongé de
12 mois au
maximum. Les caractéristiques financières des éventuels tirages sont identiques
à ceux
de la FSR.
Source : Les programmes économiques et financiers soutenus par le
FMI
La Facilité d'ajustement structurel renforcée (FASR) a été créée en 1988 afin
d'ajouter des ressources aux Facilités d'ajustement structurel (FAS) mises en
place pour
accorder des prêts concessionnels pour les pays ayant des problèmes persistants
de
financement de la balance des paiements. Les ressources de la FASR viennent de
contributions bilatérales aux comptes de prêts et de bonifications du FMI.
La France est le premier contributeur à la FASR en ce qui concerne les
bonifications
d'intérêt, à égalité avec le Japon (250 millions de DTS), et le second
contributeur
au compte de prêts (750 millions de DTS) derrière le Japon. La France apportera
en 1999
une participation additionnelle de 350 millions de DTS sous forme de prêts
non
concessionnels, en complément à d'autres contributions bilatérales, pour
financer la
FASR actuelle jusqu'en 2000-2001. Ce nouveau besoin est justifié par
l'accélération des
prévisions d'engagements au profit des pays éligibles à la FASR, notamment en
relation
avec la mise en oeuvre de l'initiative sur la dette PPTE (voir
infra
). A
partir de
2001, le bon fonctionnement de la FASR et l'absence de défaut de paiement des
pays qui en
ont bénéficié devraient lui permettre de s'autofinancer.
Pays de la ZSP : accords avec le FMI au 31 mai 1999
(en millions de DTS)
Pays membres |
Montant approuvé |
Solde non tiré |
Accord de confirmation |
2,50 |
2,50 |
Cap Vert |
2,50 |
2,50 |
Facilité d'ajustement structurel renforcée |
1.706,08 |
815,64 |
Bénin |
27,18 |
14,50 |
Burkina Faso |
39,78 |
- |
Cameroun |
162,12 |
54,04 |
République Centrafricaine |
49,44 |
41,20 |
République du Congo |
69,48 |
55,58 |
Côte d'Ivoire |
285,84 |
161,98 |
Ethiopie |
88,47 |
58,98 |
Gambie |
20,61 |
17,18 |
Ghana |
155,00 |
132,84 |
Guinée |
70,80 |
23,60 |
Madagascar |
81,36 |
54,24 |
Mali |
62,01 |
- |
Mozambique |
75,60 |
- |
Niger |
57,96 |
9,66 |
Rwanda |
71,40 |
47,60 |
Sénégal |
107,01 |
71,34 |
Tanzanie |
181,59 |
29,38 |
Ouganda |
100,43 |
43,52 |
Total |
1.708,58 |
818,14 |
(1 DTS =
1,36 $)
19 pays de la ZSP bénéficient donc des instruments du FMI : la FASR pour
18 d'entre
eux (sur un ensemble de 35 pays sous FASR), l'accord de confirmation pour le
Cap Vert.
L'ensemble représentait un volume d'engagements de 1,7 milliard de droits de
tirage
spéciaux (DTS).
L'aide budgétaire française s'inscrit dans le cadre macro-économique soutenu
par la
communauté financière internationale. Les concours à l'ajustement structurel
octroyés
par la France depuis 1997 et 1998 diminuent en raison du redressement
économique des pays
concernés et de la réussite des plans d'ajustement structurels. Ces financements
prennent la forme de subventions pour les pays les moins avancés et de prêts
bonifiés
pour les pays à revenus intermédiaires. Ils sont consentis aux nom et risques
de l'Etat.
Les subventions sont inscrites au budget des affaires étrangères tandis que les
prêts
sont financés par l'AFD sous la forme d'emprunts sur les marchés financiers,
avec
bonification du ministère des affaires étrangères (taux de sortie maximum de
5%).
Répartition
par pays des concours de l'AFD au titre de l'ajustement structurel
(prêts et subventions)
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 |
Type |
Cameroun |
600 |
250 |
500 |
Prêt |
Centrafrique |
- |
20 |
40 |
Subvention |
Côte d'Ivoire |
- |
300 |
- |
Prêt |
Djibouti |
30 |
25 |
25 |
Subvention |
Guinée Bissau |
- |
- |
20 |
Subvention |
Guinée Conakry |
30 |
- |
- |
Subvention |
Madagascar |
80 |
- |
80 |
Subvention |
Mozambique |
- |
- |
30 |
Subvention |
Niger |
90 |
115 |
100 |
Subvention |
Tchad |
20 |
40 |
40 |
Subvention |
Togo |
20 |
- |
10 |
Subvention |
Total |
850 |
725 |
845 |
|
* Prévisions
Source : Ministère de l'économie et des finances
b) La Banque mondiale
La Banque mondiale (banque internationale pour la reconstruction et le développement) intervient quant à elle en matière de financement des pays en développement. Elle dispose à cet effet de quatre institutions qui la complètent : la société financière internationale (SFI) pour les investissements privés, l'Association internationale pour le développement (AID), le Centre international de règlement des différends relatifs aux investissements et l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA). Le collectif budgétaire de 1999 a prévu l'octroi de 742 millions de francs de crédits de paiement (et 90 millions de francs d'autorisations de programme) en faveur de l'AID.
Les objectifs de
la Banque mondiale
Article 1
er
des statuts
" La
Banque a pour objectif :
1) D'aider à la reconstruction et au développement des territoires des
Etats-membres, en
facilitant l'investissement de capitaux consacrés à des fins productives -y
compris la
restauration des économies détruites ou disloquées par la guerre, la
réadaptation des
moyens de production aux besoins du temps de paix et l'encouragement au
développement des
ressources et moyens de production des pays les moins avancés.
2) De promouvoir les investissements privés à l'étranger au moyen de garanties
ou de
participations aux prêts et autres investissements effectués par les
fournisseurs
privés de capitaux : et, à défaut de capitaux privés disponibles à des
conditions raisonnables, de compléter l'investissement privé sous des modalités
appropriées et en fournissant à des fins productives des moyens financiers
tirés de son
propre capital, des fonds qu'elle s'est procurés et de ses autres ressources.
3) De promouvoir l'harmonieuse expansion, sur une longue période, des échanges
internationaux et l'équilibre des balances des paiements, en encourageant les
investissement internationaux consacrés au développement des ressources
productives des
Etats-membres, contribuant par là à relever, sur leurs territoires, la
productivité, le
niveau d'existence et la situation des travailleurs.
4) De combiner les prêts accordés ou garantis par elle avec les prêts
internationaux
d'autre provenance, en donnant la priorité aux projets les plus utiles et les
plus
urgents, quelle qu'en soit l'envergure.
5) De conduire ses opérations en tenant dûment compte des répercussions
économiques
des investissements internationaux dans les territoires des Etats-membres et de
faciliter,
pendant les premières années de l'après-guerre, une transition sans heurts de
l'économie de guerre à l'économie de paix.
Dans toutes ses décisions, la Banque s'inspirera des objectifs énoncés
ci-dessus. "
Source : Rapport présenté au Parlement sur les activités du FMI et de la
Banque
mondiale en application de l'article 44 de la loi de finances rectificative
pour 1998.
2. Les banques régionales de développement
La France est le
quatrième actionnaire des banques régionales de développement et le bailleur
bilatéral
de référence pour les pays de la ZSP. Elle constitue donc un partenaire très
important
des banques multilatérales de développement et, singulièrement, de la Banque
africaine
de développement.
La coordination de l'action de la France avec celle de ces institutions
s'effectue d'abord
en permanence par la présence au siège de l'administrateur représentant la
France.
Puis, elle passe par la réunion, le plus souvent à Paris, des groupes
consultatifs
réunissant l'ensemble des bailleurs de fonds et le Gouvernement du pays de la
ZSP
concerné. Enfin, dans chaque pays, cette coordination passe par les contacts
entre nos
services, les agents de l'AFD et ceux des banques de développement.
3. La particularité de la zone franc
L'accord de
coopération monétaire entre la France et les pays de la zone franc institue
pour chacune
des trois banques centrales (Banque des Etats de l'Afrique centrale, Banque
centrale des
Etats de l'Afrique de l'Ouest et Banque centrale des Comores) un compte courant
ouvert à
l'agence comptable centrale du Trésor. Les soldes positifs de ces comptes
d'opérations,
où les banques sont tenues de déposer l'essentiel (au moins 65 %) de leurs
avoirs
extérieurs, sont rémunérés trimestriellement par l'Etat français à un taux de
référence calculé sur la base des taux d'intervention de la Banque de France.
Suite à
la dévaluation du franc CFA et aux mesures d'allégement de la dette, les
balances des
paiements des Etats de la zone franc se sont améliorées ce qui a eu pour
conséquence de
redresser le niveau de leurs disponibilités et de celui de leur compte
d'opérations.
Cela a représenté une dépense nette de 985 millions de francs en 1998.
Depuis le 1
er
janvier 1999, l'euro a remplacé, de fait, le franc
comme ancre
monétaire du franc CFA et du franc comorien sans affecter les mécanismes de
coopération
de la zone franc. Il n'y a eu qu'un simple aménagement technique, à savoir la
fixation
d'une parité fixe entre l'euro et le francs CFA d'un euro pour 655,957 francs
CFA. Le
Conseil de l'Union a décidé le 23 novembre 1998 que la France
" pouvait
maintenir des accords sur des questions de change qui la lient actuellement à
l'UEMOA, à
la CEMAC et aux Comores "
. Une décision du Conseil serait
cependant
nécessaire pour admettre un nouvel Etat dans la zone franc ou pour modifier la
nature
intrinsèque de l'accord (par exemple en cas de remise en cause du principe de
convertibilité des francs CFA et comorien).
Cet ancrage à l'euro devrait avoir des conséquences positives pour les pays de
la zone
franc. Ils se trouvent en effet désormais adossés à la zone euro. De plus, ils
ont un
accès plus facile au marché européen des capitaux par le libre transfert des
capitaux
entre les pays de la zone et les membres de l'euro. Le marché de l'euro sera
plus profond
et plus liquide et cette monnaie devrait s'imposer comme instrument de réserve
internationale. Les pays de la zone franc bénéficieront enfin d'une pression à
la
baisse de leurs taux d'intérêt.
II. LA PART TRÈS IMPORTANTE DE LA FRANCE DANS LE CADRE EUROPÉEN
A. L'AIDE EUROPÉENNE AU DÉVELOPPEMENT
La politique
communautaire d'aide au développement prend la forme de deux canaux : les
crédits
inscrits au budget général et les contributions volontaires au Fonds européen de
développement (FED). Cette politique représente la moitié de l'aide publique au
développement dans le monde.
Les aides communautaires sont gérées par la Commission et la Banque européenne
d'investissement (BEI). L'aide programmée passe par le Fonds européen de
développement
et s'adresse aux pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), et l'aide non
programmée par
le budget général dans sa sous section B. La politique communautaire s'inscrit
dans le
cadre des accords de Lomé IV bis entrés en vigueur le 1
er
juin 1998
et en
cours de renégociation.
1. Le budget général de l'Union européenne et la Banque européenne d'investissement
L'aide non programmée du budget général s'élèvera en 2000 à 7,9 milliards d'euros contre 6,2 milliards dans le budget de 1999 soit une hausse de plus de 25% qui correspond en grande partie aux dépenses de pré-adhésion des pays d'Europe centrale. Les crédits plus spécifiquement affectés aux pays en développement stagnent en réalité. Les programmes du budget général répondent à des critères géographiques ou thématiques. L'agenda 2000 décidé à Berlin en 1999 a prévu de maintenir en termes réels les crédits de cette rubrique du budget de l'Union européenne.
Budget général de l'Union européenne pour l'exercice 1999 et projet de budget pour l'exercice 2000 (actions extérieures)
(en millions d'euros)
|
1999 |
2000 |
B7-0 - Stratégie de préadhésion pour les pays d'Europe centrale et orientale associés |
1.317,6 |
3.166,7 |
B7-2 - Aide alimentaire et humanitaire |
835,8 |
844,6 |
dont aide humanitaire |
330,8 |
460,6 |
aide alimentaire |
505 |
384 |
B7-3 - Coopération avec les pays en développement d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique australe, y compris l'Afrique du sud |
|
|
- Asie |
438,5 |
402,7 |
- Amérique latine |
314 |
287,7 |
- Afrique du sud |
127,5 |
112,5 |
B7-4 - Coopération avec les pays tiers méditerranéens et du Proche ete Moyen Orient |
1.094 |
1.035,6 |
- Protocoles financiers |
23,5 |
67,9 |
- MEDA |
980 |
882,4 |
- Programme d'actions en faveur du Proche et Moyen Orient |
88.000 |
85,4 |
B7-5 - Coopération avec les pays de l'Europe centrale et orientale, les nouveaux Etats indépendants et la Mongole |
826,4 |
1.186,3 |
- BERD |
33,7 |
|
- NEI et Mongolie |
440,2 |
441,4 |
- Autres interventions |
38 |
35,7 |
- Balkans |
314,5 |
709,2 |
B7-6 - Autres actions de coopération au développement |
375,9 |
294 |
- Aide aux ONG |
200 |
144 |
- Formation et sensibilisation |
12,8 |
5 |
- Environnement, santé et drogue |
87,3 |
23,8 |
- Population et démographie |
8 |
|
- Autres, dont réhabilitation |
19 |
|
- Lutte contre la fraude |
5 |
10,8 |
- Actions spécifiques avec les pays tiers |
43,8 |
43,4 |
B7-7 - Initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'homme |
101 |
84,6 |
B7-8 - Volets externes de certaines politiques communautaires, notamment contribution aux accords internationaux en matière de pêche |
395,2 |
368,9 |
B7-9 - Réserve d'aide d'urgence |
346 |
203 |
Total |
6.226,8 |
7.934,2 |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
L'Union européenne finance notamment sur ces lignes budgétaires les
organisations non
gouvernementales de façon très importante.
Crédits européens accordés directement aux ONG au titre du cofinancement
(en millions d'euros)
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
90,2 |
104,6 |
110 |
145 |
135 |
174 |
174 |
170 |
174 |
200 |
160 |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
A cette ligne spécifique s'ajoutent d'autre ressources budgétaires aux ONG.
Ensemble des crédits européens accordés aux ONG en 1997
(en millions d'euros)
Ligne de cofinancement |
170 |
Aide alimentaire |
87 |
Aide humanitaire |
306 |
Réhabilitation |
35,8 |
Assistance aux réfugiés |
35,4 |
Afrique du Sud |
21 |
Autres lignes |
20 |
Total |
675,2 |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
Elle apporte également une forte contribution à l'aide humanitaire, même si
cette
dernière a tendance à diminuer, suscitant l'ire des députés du Parlement
européen
lors de la discussion du projet de budget pour 2000.
Aide humanitaire de l'Union européenne
(en millions d'euros)
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
692 |
657 |
442 |
518 |
480,8 |
473 |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
La Banque européenne d'investissement (BEI) octroie des prêts à partir des
lignes
budgétaires ouvertes dans le cadre des conventions de Lomé IV. La convention en
cours
porte sur la période 1991-2000. La BEI gère un montant de 1,03 milliard d'euros
de
capitaux à risques provenant du FED auxquels s'ajoutent 1,7 milliard d'euros de
prêts
sur ses ressources propres.
Intervention de la BEI en 1998 dans les pays ACP et les TOM
(en millions d'euros)
|
Prêts accordés en 1998 |
|
ACP-PTOM |
Total |
Dont capitaux à risques |
Afrique |
473 |
234 |
Australe |
277 |
110 |
Orientale |
115 |
83 |
Occidentale |
81 |
41 |
Caraïbes |
61 |
12 |
Pacifique |
4 |
4 |
Projets régionaux |
20 |
20 |
PTOM |
2 |
2 |
ACP-PTOM |
560 |
272 |
Source : Rapport annuel de la BEI
2. Le Fonds européen de développement
Le FED accorde
des aides non remboursables finançant les plans et programmes de développement
économique et social des Etats ACP. Ces actions s'inscrivent dans le cadre des
interventions des institutions de Bretton-Woods. Le VIIIème FED atteint 13,3
millions
d'euros et passe par une aide budgétaire directe en cas d'appui à l'ajustement
structurel.
Contributions européennes aux facilités d'ajustement structurel en 1998
(en millions d'euros)
Pays |
Montants engagés en 1998 |
Bénin |
20,1 |
Burkina Faso |
27 |
République Centrafricaine |
7,2 |
Tchad |
16,8 |
Cameroun |
25 |
Cap Vert |
9,4 |
Djibouti |
2,6 |
Ethiopie |
74,4 |
Gabon |
2,7 |
Ghana |
21,4 |
Guinée |
21,4 |
Côte d'Ivoire |
32,4 |
Malawi* |
8,5 |
Mauritanie |
11,2 |
Mali |
29,4 |
Mozambique |
52,8 |
Niger |
15,8 |
Sénégal |
27,9 |
Sierra Leone |
8,5 |
Tanzanie |
71,2 |
Ouganda |
41,1 |
Zambie* |
46,7 |
Total |
573,4 |
* Hors ZSP
Source : Ministère de l'économie et des finances
Suite à de nombreuses critiques, le rythme d'engagement du FED s'accélère. La
plupart
des financements vont au secteur des infrastructures routières, au
développement rural
et à la décentralisation.
B. L'INSUFFISANTE VALORISATION DE L'INTERVENTION FRANÇAISE
La France
contribuait à ces actions communautaires à hauteur de 4,6 milliards de
francs en
1998. Cette part diffère selon la voie empruntée par l'aide au
développement :
elle de 24,3 % des crédits du FED et de 17,1 % de ceux du budget
général de
l'Union européenne.
On peut donc estimer pour 2000 que la France supportera 1.356,7 millions
d'euros,
soit environ 8,9 milliards de francs.
Contribution de la France à la coopération européenne au développement
(en millions de francs)
Année |
FED |
Budget |
Total |
1994 |
2.841 |
2.242 |
5.083 |
1995 |
2.613 |
2.299 |
4.912 |
1996 |
1.485 |
2.835 |
4.321 |
1997 |
1.927 |
3.219 |
5.146 |
1998 |
2.101 |
2.513 |
4.614 |
Part française dans les dépenses totales |
24,3 % |
17,1 % en 2000 |
- |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
Le collectif budgétaire pour 1999 prévoit une dotation supplémentaire de
376 millions de francs de crédits de paiement au Fonds européen de
développement,
pour financer une partie de la part prise en charge par ce dernier dans
l'initiative sur
la dette des pays les plus pauvres.
III. LE RÔLE DE LA FRANCE DANS LA QUESTION DE LA DETTE
La France détenait, au 31 décembre 1998 73,9 milliards de francs de créances sur les Etats étrangers au titre des protocoles du Trésor, et 53,5 milliards de francs de créances au titre des autres acteurs que sont la Banque de France (8,4 milliards), la Coface (34,9 milliards), l'AFD (4,3 milliards) et Natexis (5,9 milliards).
Encours de dette et remboursements des principaux débiteurs de la France
(en millions de francs)
Créanciers |
Encours principal au 31.12.1998 |
Remboursements 1999 |
Remboursements 2000 |
Banque de France |
8.380,2 |
816,1 |
648,44 |
Coface |
34.933,5 |
7.646,73 |
6.320,66 |
AFD |
4.325,35 |
393,15 |
389,84 |
Natexis |
5.872,04 |
279,02 |
350,93 |
Total |
53.510,77 |
9.135 |
7.709,87 |
Source : Ministère de l'économie et des finances
A. LES NOMBREUX DISPOSITIFS D'ALLÉGEMENT DE LA DETTE
La France consent un effort particulier dans le traitement de la dette des pays les plus pauvres. Depuis dix ans, pas moins de neuf dispositifs ont été élaborés qu'il s'agisse de traitement bilatéral ou multilatéral.
1. Le traitement bilatéral de la dette
En matière de
traitement bilatéral, l'effort de la France est plus particulièrement orienté
vers les
pays de la zone franc.
A la suite du sommet de Dakar de mai 1989, la France a décidé d'accorder aux 35
pays les
plus pauvres et les plus endettés d'Afrique subsaharienne, dont dix PMA de la
zone franc,
une annulation partielle de leur dette. Cette annulation a pris effet à compter
du 1
er
janvier 1989.
Au sommet de La Baule de juin 1990, le Cameroun, le Congo, la Côte d'Ivoire et
le Gabon
ont obtenu une réduction de 5% par an des taux d'intérêt des prêts qui leur
avaient
été accordés par la Caisse française de développement (CFD).
La France a créé suite au sommet de Libreville de septembre 1992 un Fonds de
conversion
de créances pour le développement doté de quatre milliards de francs. Dans ce
cadre, la
France procède à des annulations de créances à la hauteur de l'effort des
gouvernements concernés en faveur de projets précis, liés à la protection de
l'environnement, au soutien des activité productives de base te au
développement social.
Bilan financier actuel du Fonds de conversion de créances
(en millions de francs)
|
Total des engagements d'annulation de créances |
Créances annulées |
Cameroun |
414,7 |
356 |
Congo |
192,5 |
117 |
Côte d'Ivoire |
959,3 |
628 |
Gabon |
800,0 |
659 |
Total |
2.366,5 |
1.760 |
Source : Ministère de l'économie et des finances
Répartition sectorielle des projets financés par le Fonds de conversion des créances
(en millions de francs)
|
Montant |
Répartition |
Social et développement local |
1.086,4 |
45,9 % |
Production de base |
504,4 |
21,3 % |
Environnement |
385,5 |
16,3 % |
Restructuration et privatisation |
240,2 |
10,2 % |
Routes |
150 |
6,3 % |
Total |
2.366,5 |
100 % |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
Afin d'accompagner la dévaluation du franc CFA, lors du sommet de Dakar de
janvier 1994,
la France a décidé l'annulation complète des encours de dette d'APD et de prêts
de la
CFD pour les pays les moins avancés, et l'annulation bilatérale de 50 % de la
dette du
Cameroun, du Congo, de la Côte d'Ivoire et du Gabon.
2. Le traitement multilatéral de la dette
La France
s'inscrit également dans le cadre du traitement multilatéral de la dette
effectué par
le Club de Paris.
En 1988, à l'issue du sommet du G 7 de Toronto, la France a décidé de
l'annulation d'un
tiers des échéances faisant l'objet de consolidation en Club de Paris pour le
Bénin, le
Burkina-Faso, la Guinée équatoriale, le Mali, la République Centrafricaine, le
Sénégal, le Tchad et le Togo.
Annulation " TORONTO " concernant les différents organismes
(en millions de francs)
|
AFD (Chap. 44.98 Art. 36 § 13) |
BFCE (chap. 14.01 Art. 90 § 21)² |
Trans. Déc. du Trésor (CST 903) |
Total |
1989 |
299,79 |
226,36 |
11,32 |
537,47 |
1990 |
73,16 |
379 ,50 |
257,35 |
710,01 |
1991 |
27,33 |
302,05 |
37,82 |
367,20 |
1992 |
8,11 |
156,70 |
25,13 |
189,94 |
1993 |
12,90 |
115,28 |
79,17 |
207,35 |
1994 |
4,37 |
880,46 |
398,48 |
1.283,31 |
1995 |
0,38 |
117,93 |
227,55 |
345,86 |
1996 |
0,00 |
219,78 |
1.016,59 |
1.236,37 |
1997 |
0,00 |
189,25 |
449,01 |
638,26 |
1998 |
0,00 |
0,00 |
74,53 |
74,53 |
1999 |
0,00 |
51 |
62 |
113 |
2000 |
0 |
10 |
24 |
34 |
Total |
426,04 |
2.648,31 |
2.662,95 |
5.737,3 |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
En décembre 1991, lors du sommet de Londres, la France a accordé un allégement
de 50 %
des échéances consolidées pour le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Côte
d'Ivoire, la Guinée équatoriale, le Mali, le Niger, la République
Centrafricaine, le
Sénégal et le Togo.
Le sommet du G 7 à Naples a permis l'élaboration d'un nouveau traitement :
un
allégement de 50 % à 67 % de la dette non APD par action sur le principal ou
sur les
intérêts ; un rééchelonnement de la dette APD dont 50 à 67 % de réduction
de
l'encours. Ce dispositif a bénéficié notamment au Bénin, au Burkina-Faso, au
Cameroun,
au Congo, en Côte d'Ivoire, en Guinée-Bissau, en Guinée Conakry, au Mali, en
Mauritanie, en Ouganda, au Sénégal, en Sierra Leone, au Rwanda, à la Tanzanie,
au
Tchad, au Togo et à la Zambie.
Lors du sommet du G 7 de Lyon de juin 1996, a été décidée l'initiative sur la
dette
des pays les plus pauvres (PPTE) qui porte le taux d'annulation de la dette
jusqu'à 80 %
pour les pays qui ont mis en oeuvre de façon continue et satisfaisante une
politique
d'ajustement et qui ont besoin d'un traitement exceptionnel pour que leur dette
soit
définitivement ramenée à un niveau soutenable. La dette APD se trouve
rééchelonnée
sur 40 ans dont 16 ans de grâce, et la dette non APD réduite de 80 %. En ont
bénéficié la Bolivie, la Côte d'Ivoire, le Guyana, l'Ouganda et le Mozambique.
Le sommet du G 8 de Cologne de juin 1999 a amélioré l'initiative sur la dette
des pays
pauvres très endettés. Le taux d'annulation de la dette commerciale devrait
dans ce
cadre être porté à 90 %. L'effort total de la communauté financière
internationale
s'élèvera ainsi à 65 milliards de dollars en valeur nominale et 30 milliards de
dollars
en valeur actuelle nette. Par ailleurs, la France annulera ses créances d'aide
publique
au développement sur ces pays. Les modalités techniques de mise en oeuvre sont
en voie
de discussion.
D'ores et déjà, le projet de loi de finances rectificative pour 1999 prévoit
une double
participation française : 376 millions de francs de crédits de
paiement pour
financer la part prise en charge par le FED et 157 millions de francs
d'autorisations
de programme et de crédits de paiement pour financer la part prise en charge
par le FMI.
Pays devant être examinés au titre de l'initiative HIPC
|
Valeur actuelle nette de la dette / exportations au point de décision |
Valeur actuelle nette de la dette / recettes fiscales au point de décision |
Angola |
99 |
184 |
Bénin |
173 |
260 |
Bolivie* |
239 |
180 |
Burkina-Faso |
389 |
219 |
Burundi |
658 |
377 |
Cameroun |
206 |
329 |
Centrafrique |
233 |
357 |
RD du Congo |
336 |
577 |
Congo |
243 |
656 |
Côte d'Ivoire |
184 |
356 |
Ethiopie |
33 |
126 |
Ghana |
236 |
185 |
Guinée |
175 |
243 |
Guinée Bissau |
259 |
493 |
Guinée équatoriale |
926 |
794 |
Guyane* |
158 |
412 |
Honduras* |
147 |
323 |
Kenya |
115 |
112 |
Laos |
179 |
441 |
Madagascar |
272 |
488 |
Malawi* |
238 |
443 |
Mali |
220 |
315 |
Mauritanie |
253 |
414 |
Mozambique* |
555 |
665 |
Myanmar* |
214 |
711 |
Nicaragua* |
422 |
661 |
Niger |
247 |
430 |
Ouganda |
294 |
285 |
Rwanda |
513 |
258 |
Sao Tome & Principe |
739 |
1.165 |
Sénégal |
131 |
273 |
Sierra Leone |
361 |
1.062 |
Tanzanie |
254 |
282 |
Tchad |
151 |
298 |
Togo |
188 |
396 |
Vietnam |
57 |
122 |
Yemen* |
149 |
196 |
Zambie* |
428 |
798 |
* Hors ZSP
Source : Ministère de l'économie et des finances
B. LA TRADUCTION BUDGÉTAIRE DE L'EFFORT FRANÇAIS
La charge des allégements bilatéraux pour le budget de l'Etat s'élèvera à plus de 2,5 milliards de francs en 1999. Il convient de préciser que les décisions du sommet de La Baule ne se traduisent pas par une charge budgétaire mais par des moindres recettes non évaluées.
Charge annuelle pour le budget de l'Etat des annulations de dette bilatérale
(en millions de francs)
|
Dakar I |
Dakar II |
Conférence de Paris |
Mitch |
Total |
1998 |
1.559,18 |
1.583,97 |
93,53 |
782,00 |
4.018,68 |
1999 |
1.373,21 |
1.371,94 |
97,09 |
- |
2.842,24 |
2000 |
1.155,01 |
1.305,38 |
90,85 |
- |
2.551,24 |
Au-delà de 2001 |
6.488,15 |
9.912,60 |
879,99 |
- |
17.280,74 |
Source :
Ministère de l'économie et des finances
Sur le plan multilatéral, le coût dépend des passages en Club de Paris des
différents
pays. En 1998 et 1999, neuf pays ont bénéficié d'une procédure et en 2000
devraient
être examinées les situations du Cameroun, de l'Ethiopie ; de la Guinée
Conakry,
de Madagascar, de la Mauritanien du Niger et de la Tanzanie.
Accords bilatéraux signés depuis 1998
(en millions de francs)
Pays |
Date de signature |
Montant réaménagé (hors int. de retard) |
Montant annulé (Naples) |
Cameroun |
20.03.98 |
2.089,66 |
880,24 |
Jordanie* |
18.05.98 |
496,79 |
- |
Nicaragua* |
09.10.98 |
190,00 |
29,24 |
Côte d'Ivoire |
26.11.98 |
4.093,03 |
2.377,25 |
Rwanda |
13.10.98 |
153,17 |
29,18 |
Centrafrique |
08.01.99 |
11,82 |
5,56 |
Sénégal |
11.06.99 |
1.409,90 |
678,90 |
Bosnie-Herzégovine* |
06.07.99 |
895,52 |
594,96 |
Zambie* |
24.08.99 |
534,60 |
251,49 |
* Hors ESP
Source : Ministère de l'économie et des finances
Les décisions du sommet de Cologne se traduiront par l'annulation de la
totalité des
créances d'APD de la France sur les pays concernés. Son coût total pour la
France
s'élèvera à une vingtaine de milliards de francs, soit montant de l'encours.
L'échéancier de ces annulations de créances n'est pas encore déterminé.
C. LES COMPTES DE PRÊTS
Le budget de
l'Etat comprend deux comptes de prêts servant aux opérations sur les créances
détenues
par la France sur les Etats étrangers.
· le compte n° 903-07 " Prêts du Trésor à des Etats étrangers et
à
l'Agence française de développement " ;
· le compte n° 903-17 " Prêts à des Etats étrangers pour la
consolidation de dettes envers la France ".
Le compte n° 903-07 " Prêts à l'Agence française de développement et
à des
Etats étrangers " est l'un des instruments importants de la politique
étrangère de la France.
Il retrace donc les opérations sur les protocoles. Le niveau de ceux-ci a
baissé.
L'encours des prêts sur protocole s'élevait fin 1998 à 73,9 milliards de
francs,
les plus gros débiteurs étant le Maroc (7,3 milliards), l'Indonésie
(6,5 milliards), la Chine (5,9 milliards) et l'Inde
(5 milliards). Pour
2000, le projet de loi de finances a inscrit 1,45 milliard de francs
d'autorisations
de programme et 750 millions de francs de crédits de paiement. Les nouveaux
engagements devraient bénéficier à une quinzaine d'Etats.
Le compte de prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la consolidation de
dettes
envers la France (n° 903-17) est l'un des instruments budgétaires de prise en
charge des
impayés constatés sur des crédits accordés à des Etats étrangers, soit au titre
des
grands contrats, soit dans le cadre de la politique d'aide au développement. Il
assure
ainsi le refinancement par l'Etat, des créances les plus compromises, mais son
intervention est subordonnée à la conclusion d'un accord en Club de Paris avec
le pays
défaillant qui est subordonné à l'agrément du fonds monétaire international.
Concrètement, il retrace, en dépenses, les versements effectués par le Trésor
en vue
d'honorer, à la place du pays emprunteur, les échéances :
· d'un prêt précédemment accordé par le Trésor ou l'AFD ;
· d'un prêt de refinancement précédemment accordé par Natexis pour le compte de
l'Etat ou du Trésor.
En contrepartie de la prise en charge des échéances ainsi consolidées, le Trésor
constate une créance sur le pays emprunteur, créance dont les modalités de
remboursement sont adaptées à la situation du débiteur (délai de grâce de
5 ans,
taux d'intérêt réduit). Les remboursements en capital viennent alors en
recettes du
compte n° 903-17, tandis que les intérêts alimentent le budget général (par
exemple, les créances du compte 930-07 ont apporté 115,15 millions de francs en
1998).
Les conséquences de la crise de la dette sur les comptes de prêts
L'impact des comptes de prêts sur le budget de l'Etat n'est pas négligeable. Ainsi, le tableau suivant retrace l'évolution des recettes et des dépenses du compte n° 930-17, et illustre l'impact de la crise de l'endettement sur le budget de l'Etat.
|
DEPENSES |
RECETTES |
||
|
LFI |
Exécution |
LFI |
Exécution |
1990 |
7.650 |
7.646 |
500 |
660 |
1991 |
9.000 |
9.006 |
500 |
732 |
1992 |
9.000 |
9.000 |
600 |
1.024 |
1993 |
11.383 |
5.883 |
1.000 |
535 |
1994 |
9.000 |
6.935 |
1.000 |
313 |
1995 |
10.000 |
2.079 |
1.250 |
768 |
1996 |
3.000 |
3.507 |
1.300 |
2.914,5 |
1997 |
1.000 |
3.672,2 |
1.600 |
2.793,9 |
Alors que de
1990 à 1992, les dépenses effectuées correspondaient aux crédits autorisés en
loi de
finances initiale, les dépenses sont devenues très inférieures aux prévisions
entre
1993 et 1995. Cette décélération brutale des dépenses était le résultat :
· d'une part, des pays sortis de la crise de la dette, qui avaient respecté
leurs
engagements envers leurs créanciers (Brésil, Maroc, Mexique et les pays d'Asie
du
sud-est) ;
· d'autre part, des pays dont, à l'inverse, la viabilité financière demeurait
insuffisante et qui n'avaient pas obtenu un accord avec le FMI, préalable
nécessaire
pour le réaménagement de la dette en Club de Paris (Madagascar, Nigeria, Soudan
et
Zaïre). L'exécution en 1995 (2.079 millions de francs), très nettement
inférieure
aux prévisions, s'était expliquée par le faible nombre de pays passés en Club de
Paris ;
Le projet de loi de finances pour 1997 avait tiré les conséquences de cette
évolution
et fixé à 1 milliard de francs le montant des dépenses du compte. En
conséquence,
la charge nette se trouvait ainsi annulée et le compte devait dégager un
excédent de
600 millions de francs). Mais une inversion de tendance s'est produite en
1996. Les
crédits ouverts en 1996 s'élevaient à 3 milliards. La consommation de
crédits
s'est montée à 3.507 millions de francs. Elle a été permise par un report
de
crédits de 3.446,4 millions de francs de l'exercice 1995 sur l'exercice
1996. Au
terme de cette dernière année, le report de crédits s'élevait à
2.939,4 millions
de francs. Ils devraient être entièrement mobilisés pour financer les dépenses
effectuées en 1997 qui, avec 4 milliards excéderaient les crédits ouverts
en loi
de finances (1 milliard de francs).
L'absence de crédits reportables en 1998 a nécessité d'ajuster les dotations aux
besoins réels estimés alors à 4 milliards de francs. Ces besoins
correspondaient
à des accords déjà conclus et à des accords bilatéraux en cours de négociation
(Bosnie, Cameroun, Congo, Gabon, Côte-d'Ivoire...).
En fait, l'exécution 1997 a permis de dégager un solde de 267 millions de
francs.
Mais, le montant des besoins pour 1998 dépasserait le disponible. Il s'est
élevé à
5,8 milliards de francs, soit un déficit de moyens qui a contraint à un
abondement
de crédits en loi de finances rectificative à hauteur de 1,3 milliard. Les
besoins
ont été couverts par une inscription en loi de finances rectificative.
L'estimation des dépenses réelles de 1999 et 2000 est à l'évidence délicate.
L'effet
des diverses annulations des dettes consenties à de nombreux pays, en
particulier
l'annulation consentie aux Etats victimes du cyclone
" Mitch " et des
pays les plus pauvres, devrait se poursuivre et alléger les dépenses du compte.
Un tel
scénario qui pèse sur ses recettes devrait se reproduire en 2000. Les prévisions
concernant les opérations du compte en témoignent avec une réduction des
crédits de
1,7 milliard de francs. Mais, au-delà des aléas ponctuels liés aux dates de
passage en Club de Paris, à l'avenir, la décroissance des charges du compte
sera sans
doute extrêmement progressive du fait de la situation de nombre de pays à
revenus
intermédiaires, ou des problèmes aujourd'hui posés par certains Etats
potentiellement
riches, mais au comportement de paiement incertain.
En termes de mouvements budgétaires, il convient de distinguer les trois
opérations
pouvant se produire sur ces créances. Une évolution des intérêts vient abonder
le
budget général, et une réduction de leur montant constitue donc une moindre
recette de
l'Etat. Une remise de la dette diminue les remboursements et constitue ainsi
une dépense
du compte de prêts. Enfin, un rééchelonnement affecte le rythme d'évolution des
remboursements en capital et constitue donc une moindre recette du compte de
prêts.
Estimée à 1.829 millions de francs en 1998, la charge nette des comptes de
prêts
s'est transformée en exécution en une charge limitée à 0,6 milliard grâce
au
redressement du solde du compte de prêts du Trésor à des Etats étrangers pour la
consolidation de leurs dettes envers la France. Pour 1999, un modeste excédent
de
86,5 millions de francs était prévu. Celui-ci s'accroîtrait encore l'an
prochain
pour s'établir à 1,9 milliard de francs.
Evolution des opérations des comptes de prêts aux Etats étrangers 3( * )
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Ecart 2000/1999 |
Compte n° 903-07 |
|
|
|
Recettes |
1.443,5 |
2.675,4 |
+ 1.231,9 |
Dépenses |
208 |
850 |
+ 642 |
Charge nette |
- 1.235,5 |
- 1.825,4 |
- 589,9 |
Compte n° 903-17 |
|
|
|
Recettes : |
3.900 |
3.500 |
- 400 |
Dépenses : |
5.200 |
3.500 |
- 1.700 |
Charge nette |
1.300 |
0 |
- 1.300 |
Totaux : |
|
|
|
Recettes |
5.343,5 |
6.157,4 |
+ 813,9 |
Dépenses |
5.408 |
4.300 |
- 1.108 |
Charge nette |
64,5 |
- 1.825,4 |
- 1.889,9 |
Dans un contexte
de gonflement modéré des recettes résultant de la progression des
remboursements des
prêts aux Etats étrangers, la charge nette des comptes de prêts à l'étranger se
réduirait donc de 1.956,4 millions de francs et dégagerait ainsi un fort
excédent.
La loi de finances rectificative a prévu d'augmenter les ressources du compte
930-17 de
1,6 milliard de francs. Cette hausse tient compte des passages au Club de Paris
de 1999.
Les échéances du Pérou, du Sénégal et de la Bosnie ont pu être refinancées en
1999
(générant 2,9 milliards de francs de recettes de remboursement en
capital), alors
que les passages du Congo, du Gabon et de l'Equateur, qui devaient apporter
1,3 milliard de francs sont reportés en 2000. Ces différences expliquent la
révision des prévisions de recettes à hauteur de 1,6 milliard de francs.
DEUXIÈME CHAPITRE :
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
La réforme de
la coopération annoncée par le Gouvernement le 4 février 1998 a fait du
ministère
des affaires étrangères et du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie
les deux piliers du dispositif administratif de l'aide publique au développement
française : deux pôles ont donc été affirmés, le pôle diplomatique et le
pôle
financier.
Le pôle diplomatique résulte de la mise en oeuvre du regroupement des services
du
ministère des affaires étrangères et de l'ancien secrétariat d'Etat à la
coopération. Le projet de loi de finances pour 1999 tirait les premières
conséquences
de cette réforme en organisant la fusion des lignes budgétaires. Depuis le
1
er
janvier 1999, sont donc acquis :
· la fusion complète des administrations centrales : direction du
développement
(de l'ancien secrétariat d'Etat) et direction générale des relations
culturelles,
scientifiques et techniques (du ministère des affaires étrangères) ;
· la transformation des missions de coopération et d'action culturelle en
services de
coopération et d'action culturelle intégrés au sein des ambassades ;
· la présentation dans le budget unique du ministère des affaires étrangères de
l'ensemble des crédits du ministère des affaires étrangères et de l'ancien
secrétariat d'Etat à la coopération
Pour la première fois, le projet de loi de finances pour 2000 ne permet donc
plus
d'avoir une vue globale du dispositif français de coopération : il n'y a
plus de
lignes budgétaires pour le fonctionnement mais seulement pour les moyens
d'intervention.
Ceci ne pose guère de problème s'agissant de l'administration centrale, la
direction
générale de la coopération internationale et du développement (DGCID)
concentrant les
moyens d'animation du ministère des affaires étrangères en la matière. En
revanche, la
question se pose pour l'ancien réseau à l'étranger de la Coopération : les
nouveaux services de coopération et d'action culturelle, les anciens centres
médico-sociaux, les missions militaires de coopération, les coopérants
techniques. Il
est particulièrement difficile cette année d'établir une comparaison exacte des
nouveaux moyens mis en oeuvre, et de chercher à apprécier s'ils sont suffisants,
particulièrement dans les nouveaux pays de la zone de solidarité prioritaire.
I. LA MONTÉE EN CHARGE DE LA RÉFORME DE LA COOPÉRATION FRANÇAISE
A. L'ACHÈVEMENT DE LA MISE EN PLACE DES OUTILS DE LA RÉFORME
1. Le Comité interministériel à la coopération internationale et au développement
Le premier
Comité interministériel de la coopération et du développement (Cicid), institué
par
le décret du 4 février 1998
4(
*
)
, s'est tenu le 28
janvier
1999. Il a pour mission de définir
" les orientations de la
politique de
coopération internationale et de l'aide publique au
développement "
(article 3 du décret) et ainsi :
· détermine la zone de solidarité prioritaire ;
· fixe les orientations de la politique de coopération et d'aide au
développement ;
· assure la cohérence sectorielle et géographique des interventions ;
· effectue le suivi et l'évaluation.
Son article 5 prévoit notamment qu'un
" rapport sur l'évaluation de
l'efficacité de la coopération internationale et de laide au développement sera
élaboré chaque année par un groupe de travail interministériel (...). Après
approbation par le comité interministériel, il sera communiqué aux présidents et
rapporteurs des commissions compétentes du Sénat et de l'Assemblée
nationale. "
La première décision du Cicid fut de déterminer les contours de la zone de
solidarité
prioritaire.
Les instruments de la coopération française
Les outils de la
coopération française ont vocation à être utilisés de façon spécialisée.
Le principe est que le choix des outils de coopération internationale est
adapté aux
caractéristiques des projets ou à la nature des objectifs poursuivis par cette
coopération (appui au développement durable, soutien à l'ajustement structurel,
renforcement de l'Etat de droit, justice, etc...).
- AFD ZSP et interventions ponctuelles extérieures possibles
- FAC ZSP et interventions ponctuelles extérieures possibles
- Protocoles financiers Pays émergents et interventions ponctuelles
extérieures possibles
- FASEP Pays hors ZSP
- Assistance technique Ensemble du monde
- Coopération culturelle,
scientifique et technique Ensemble du monde
- Annulation de dettes Ensemble du monde
- Aide alimentaire Ensemble du monde
2. L'extension de la zone géographique
L'objectif
affiché de la réforme de la coopération étant de renforcer la cohérence des
actions
de coopération et d'aide au développement de la France, elle a donné lieu à une
restructuration administrative du dispositif de coopération qui s'est
manifestée par la
fusion du secrétariat d'Etat à la coopération au sein du ministère des affaires
étrangères. Par voie de conséquence, les anciennes missions de coopération et
d'action
culturelle sont devenues de simples services des ambassades concernées. Par
ailleurs, le
champ du secrétariat d'Etat a disparu. La ZSP concentre désormais l'aide
publique
bilatérale au développement française. Elle rassemble 60 Etats souverains et les
Territoires palestiniens et manifeste ainsi le souhait de la France de faire
preuve à la
fois de fidélité à l'égard des anciens pays du champ mais aussi d'ouverture vers
d'autres pays.
Le Cicid a pris acte de l'élargissement de la zone de solidarité prioritaire à
de
nouveaux pays.
Zone de solidarité prioritaire en 1999
Anciens pays du champ |
Extension en 1999 |
|||
|
Bénin |
1978 |
Djibouti |
Liban |
|
Burkina-Faso |
1980 |
Guinée Equat ale |
Palestine |
|
Cameroun |
|
Gambie |
Afrique du Sud |
|
Centrafrique |
|
Saint Lucie |
Algérie |
|
Congo |
|
Grenade |
RD Congo |
|
Côte d'Ivoire |
1983 |
Dominique |
Erythrée |
1959 |
Gabon |
|
Saint-Vincent |
Ethiopie |
|
Madagascar |
|
St Kittes et Neviez |
Ghana |
|
Mali |
1984 |
Guinée Conakry |
Guinée |
|
Mauritanie |
1985 |
Angola |
Kenya |
|
Niger |
|
Mozambique |
Libéria |
|
Sénégal |
1990 |
Namibie |
Maroc |
|
Tchad |
1993 |
Cambodge |
Ouganda |
|
Togo |
|
|
Sierra Léone |
|
Zaïre |
|
|
Tanzanie |
1964 |
Rwanda |
|
|
Tunisie |
|
Burundi |
|
|
Zimbabwe |
1971 |
Maurice |
|
|
Laos |
1973 |
Haïti |
|
|
Vietnam |
1975 |
Comores |
|
|
Cuba |
|
Cap Vert |
|
|
République dom caine |
1976 |
Guinée Bissao |
|
|
Petites Antilles |
|
Sao Tomé |
|
|
Surinam |
|
Seychelles |
|
|
Vanuatu |
Cette extension s'est faite sans augmentation des moyens d'intervention et donne donc lieu à des réaffectations de ressources budgétaires qui ne se font pas encore sentir avec toute leur rigueur dans les pays de l'ancien champ, suite aux délais de mise en place des circuits de financement dans les nouveaux entrants de la ZSP.
3. Le Haut conseil à la coopération internationale
La réforme de
la coopération a prévu la création du Haut conseil de la coopération
internationale
qui participe à la réflexion sur la coopération internationale et l'aide au
développement en permettant à des représentants de toutes les composantes de la
coopération (fondations, associations, organisations non gouvernementales,
experts,
journalistes, enseignants, collectivités locales) de donner un avis consultatif
et
d'améliorer la coordination de leurs travaux.
Installé le 26 novembre 1999, le Haut conseil à la coopération internationale a
commencé ses travaux le 30 novembre 1999. Il est présidé par Monsieur
Jean-Louis Bianco
et comprend notamment parmi ses membres, outre votre rapporteur spécial, nos
collègues
sénateurs Jacques Pelletier, Jean Puech et Jean-Pierre Raffarin.
B. LES ORIENTATIONS DE LA DGCID
La réforme de
la coopération du 4 février 1998, prolongée par les conclusions de la
première
réunion du Cicid, le 28 janvier 1999, ont conduit la DGCID à élaborer son
" cadrage des interventions dans la ZSP ".
Le premier élément est bien sûr le cadrage géographique.
" Il
serait
artificiel de vouloir arrêter d'emblée et pour une période donnée un ordre de
priorités entre pays membres de la ZSP. Il convient en revanche de se doter de
moyens
d'analyse et de comparaison entre ces pays, utilisés comme aides à la décision,
au
côté de la part irréductible d'orientations proprement politiques.
La DGCID prévoit donc de mettre en place à cet effet un groupe chargé de
conduire
l'élaboration et la tenue à jour d'un recueil de tableaux de bord sur les pays
considérés, en utilisant des données disponibles auprès des organisations
internationales et de l'administration, et en mobilisant le monde de la
recherche.
Ce recueil, à la constitution duquel d'autres administrations et des opérateurs
pourront
être conviés, devra en particulier refléter :
- le niveau de pauvreté et de développement humain (établi sur la base des
rapports du
PNUD, qui pourra être géographiquement affiné pour certains pays à économie
duale
-Maroc, Liban, République sud-africaine...- de façon à saisir au plus près le
phénomène, ainsi que les caractéristiques des politiques sociales menées dans
les pays
membres de la ZSP ;
- la qualité et l'intensité des efforts dans le sens de l'intégration
régionale ;
- enfin, le montant et le détail de l'aide publique internationale et de l'aide
française dans le pays.
Le croisement de ces différents facteurs devrait aboutir à une typologie des
pays de la
ZSP, faisant notamment apparaître :
1) les pays en très grande difficulté (institutions en crise ou d'une très
faible
légitimité, niveau de développement très faible des systèmes productifs...) dans
lesquels la priorité devrait être donnée à l'aide d'urgence, à la
reconstruction et
à la réinsertion, aux projets de proximité au profit direct des
populations ;
2) les pays au niveau de développement très faible, mais disposant
d'institutions
mobilisables et de politiques sectorielles. La priorité y serait donnée aux
secteurs
structurants : santé, éducation, infrastructures. Les projets de proximité
au
profit des populations seront encouragés. Par ailleurs, des efforts de soutien
aux
institutions seront destinés à accroître leurs capacités à agir, avec pour but
d'amorcer des perspectives crédibles d'évolution ;
3) les pays ayant atteint un certain niveau de développement de leurs systèmes
productifs, disposant d'institutions actives et de politiques sectorielles.
Dans ces pays,
outre le renforcement des secteurs structurants de base, une attention
particulière sera
accordée à l'appui à l'investissement productif ;
4) les pays se trouvant dans une situation proche de celle des pays émergents,
dans
lesquels les problématiques de compétitivité en vue de leur insertion dans
l'économie
internationale et de développement équilibré du territoire constituent des
enjeux
décisifs. "
La définition du cadrage est également sectorielle.
" Conformément
aux
orientations arrêtées par les pays membres de l'OCDE5(
*
),
notre
politique de coopération dans la ZSP, notamment dans les pays les moins avancés,
s'efforcera de répondre de mieux en mieux aux trois grandes priorités
suivantes :
le développement durable, articulé en trois dimensions :
- le développement d'une économie diversifiée, servant en priorité les besoins
fondamentaux des populations, avec la constitution de nouvelles capacités de
financement,
de production et de gestion, notamment pour les petites et moyennes
entreprises ;
- le renforcement des capacités institutionnelles à niveau régional, national
et local,
en privilégiant les intégrations régionales, le renforcement de l'Etat de
droit, la
création et le renforcement d'administrations locales, déconcentrées et
décentralisées ;
- la gestion rationnelle du territoire et des ressources naturelles, en tenant
compte de
l'équilibre à maintenir entre espaces urbains et espaces ruraux, entre objectifs
économiques, sociaux et environnementaux.
l'éducation de base (acquisition des savoirs fondamentaux, absence de
discrimination
entre filles et garçons) et la formation professionnelle. Le développement d'un
enseignement de base mieux adapté à la situation réelle de nos partenaires doit
constituer le premier et principal volet des évolutions attendues. Le
développement de
l'enseignement technique et professionnel en fonction des besoins réels des
économies en
est le second.
Notre coopération en matière d'enseignements secondaire et supérieur qui sera,
bien
entendu, maintenue, devra concourir à la mise en oeuvre de ces priorités
(notamment par
la formation de cadres et d'enseignants) ;
les soins de santé primaires. L'ensemble de nos moyens dans le domaine de la
santé doit
directement contribuer aux progrès de l'hygiène publique, à la lutte contre les
grandes
endémies, à l'amélioration de l'offre de soins primaires. La création,
l'extension et
l'amélioration de services de proximité constitueront l'un des axes importants
de notre
coopération. Nos efforts devront viser la baisse de la mortalité maternelle et
infantile
en même temps que le développement de l'accès à la santé
génésique. "
Ces grandes orientations permettent à la coopération française de s'exercer
désormais
pleinement dans leur nouveau cadre.
Votre rapporteur spécial estime ainsi que plus rien ne saurait retarder la
concrétisation, dans la ZSP, de cette réforme. Elle doit désormais prouver son
efficacité et expliquer dans les faits comment elle permettra d'aider
davantage, d'aider
mieux, et d'aider plus de pays dans le monde.
II. 9 MILLIARDS DE FRANCS POUR LA COOPÉRATION DANS LE BUDGET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
A. L'EXÉCUTION DES BUDGETS PRÉCÉDENTS
1. L'exécution de 1998
L'exécution du budget 1998 a en apparence préservé les crédits du secrétariat d'Etat à la coopération et à la francophonie.
Exécution du budget 1998 de la coopération et de la francophonie
(en millions de francs)
|
Titre III |
Titre IV |
Titres V et VI |
Total CO + CP |
AP |
LFI |
989 |
3.445 |
2.055,9 |
6.489,9 |
2.321,8 |
Reports 1997 |
12,2 |
1.286,9 |
194,8 |
1.493,9 |
42 |
Annulations |
- |
- 32 |
- 17 |
- 49 |
- 85,8 |
Annulations LFR |
- |
- 2,1 |
- 139 |
- 141,1 |
- 50 |
Ouvertures LFR |
- |
13 |
16,3 |
29,3 |
16,3 |
Fonds de concours |
- |
55,7 |
7,8 |
63,5 |
7,8 |
Transferts |
11,8 |
- 0,4 |
- |
11,4 |
- |
Crédits ouverts |
1.013 |
4.765,9 |
2.118,8 |
7.897,8 |
2.252,2 |
Source :
Ministère des affaires étrangères
Cette apparence de stabilité des crédits ne doit pas cacher les mouvements
qui ont
conduit à annuler le 18 novembre 1998 les crédits du Fonds d'aide et de
coopération
(FAC) pour 49,95 millions de francs d'autorisations de programme et 139
millions de francs
de crédits de paiement
, sur l'article 20 " Premier
ministre "
pour 53,15 millions de francs en autorisations et crédits, et sur le FAC
proprement dit
pour 86 millions de francs en crédits de paiement.
2. L'exécution de 1999
Le budget de
1999 fut le premier de la mise en oeuvre des fusions des services affaires
étrangères /
coopération. La réorganisation de certaines directions, particulièrement la
DGCID, et
la confrontation de méthodes de travail différentes ont engendré, de l'aveu
même du
ministère, des retards dans l'exécution qui expliquent des niveaux
d'engagements et
d'ordonnancements plus faibles que ceux des années précédentes.
Le financement des interventions au Kosovo ne s'est d'abord pas fait par une
régulation
budgétaire mais par virements de crédits à l'intérieur du périmètre déterminé
par
la loi de finances pour 2000. 235 millions de francs ont ainsi été dégagés pour
le
Kosovo sur le reste des crédits, ce qui justifie notamment les craintes de
certains
partenaires africains de voir les crédits destinés à leur continent utilisés au
conflit en Yougoslavie. Ces 235 millions viennent en effet pour 82 millions de
francs des
crédits du FAC (sur les trois articles), pour 72,5 millions de francs sur le
chapitre
42-12 de la coopération technique au développement, 20 millions sur les concours
financiers du chapitre 41-43, 8,5 millions de francs du chapitre 42-13 destiné
à la
coopération décentralisée et 10 millions de francs sur le chapitre 42-29 de la
coopération militaire.
Au moins 193 millions de francs sur les 235 millions
de francs
bloqués (soit plus de 82 %) ont donc été prélevés sur les chapitres destinés aux
pays les plus pauvres pour financer les interventions au Kosovo
.
Par ailleurs, l'exécution de 1999 montre plusieurs mouvements de transferts
dont deux
principaux :
· 40 millions de francs du chapitre 42-12 coopération technique et au
développement
vers le chapitre 42-11 coopération culturelle et scientifique pour pallier le
mauvais
calibrage des besoins de chaque chapitre en loi de finances initiale ;
· 75 millions du FAC vers l'AFD pour les nouvelles compétences de cette
dernière en
matière d'infrastructures de santé et d'éducation.
Enfin, l'arrêté du 24 novembre 1999 a annulé 461 millions de francs
d'autorisations
de programme sur le chapitre 68-91 du FAC, ainsi que 78 millions de francs de
crédits de
paiement.
Les annulations d'autorisations de programme concernent pour 50 millions
de francs la
réserve du Premier ministre de l'article 20, pour 160 millions de francs
ce qui
correspond aux crédits de paiement du Kosovo et pour 250 millions de francs le
solde
d'autorisations de programme du FAC.
Les 78 millions de crédits de paiement annulés concernent pour 83 millions
de
francs le Kosovo, avec à l'inverse 5 millions supplémentaires pour l'article 40
délégué à l'AFD au titre de ses nouvelels compétences.
A l'issue de ces annulations, le comité directeur du FAC du 14 décembre
1999 qui
devait porter sur 410 millions de francs d'autorisations de programme,
notamment en faveur
des nouveaux entrants dans la ZSP, n'engagera plus que 160 millions de francs
en laissant
sans doute beaucoup de désillusions parmi les nouveaux partenaires privilégiés
de
l'aide française.
B. LE PROJET DE BUDGET POUR 2000
1. Les crédits
Les crédits
de la structure " Coopération "
isolée au sein du
Ministère des
Affaires étrangères
sont en baisse de 1,5 % en moyens de paiement
(DO + CP
des titres IV et VI)
6(
*
)
,
en passant de
9,19 milliards de francs
(LFI 1999) à
9,05 milliards
(PLF
2000) si
on retient la nomenclature de l'aide publique au développement
7(
*
)
.
Les autorisations de programme demandées sont constantes et s'élèvent à
2,313 milliards de francs.
Cette diminution provient de :
· la poursuite de la baisse de l'assistance technique, soit
- 174 millions de
francs ;
· la baisse de la coopération militaire et de défense (- 25,7 millions de
francs) ;
· la baisse des concours financiers (- 105 millions de francs) ;
· la baisse des crédits affectés au transport et dépenses diverses de l'aide
humanitaire (- 10 millions de francs) ;
· la baisse des crédits de paiement de l'ancien Fonds d'aide et de coopération
devenu
Fonds de solidarité prioritaire ( - 96 millions de francs) ;
En revanche, les dons-projets délégués à l'AFD (ancien article 40 du FAC)
augmentent en crédits de paiement de 196 millions de francs soit 27 % de
hausse, tandis
que les dotations des chapitres consacrés à la coopération culturelle et
technique et
à l'audiovisuel progressent.
Structure " coopération " du budget des affaires étrangères
(en millions de francs)
|
1999
|
2000
|
||||||
|
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
||||
1. Coûts des services centraux |
|
|
|
|
||||
31-02 Administration centrale - Indemnités et allocations diverses |
|
12,25 |
|
20,50 |
||||
31-90 Rémunérations principales |
|
101,25 |
|
90,36 |
||||
31-96 Autres rémunérations |
|
1,56 |
|
2,23 |
||||
33-90 Cotisations sociales - Part de l'Etat |
|
20,22 |
|
19,63 |
||||
33-91 Prestations sociales versées par l'Etat |
|
2,64 |
|
6,28 |
||||
34-98 Matériel et fonctionnement courant |
|
74,05 |
|
66,96 |
||||
57-10 Equipement administratif |
7,00 |
7,00 |
3,50 |
3,50 |
||||
Sous-total 1 |
7,00 |
218,97 |
3,50 |
209,46 |
||||
2. Action bilatérale |
|
|
|
|
||||
2.1. Coûts des services déconcentrés à l'étranger |
|
|
|
|
||||
31-12 Services à l'étranger - Indfemnités et allocations diverses |
|
10,30 |
|
9,56 |
||||
31-90 Rémunérations principales |
|
671,16 |
|
625,00 |
||||
33-91 Prestations sociales versées par l'Etat |
|
1,02 |
|
0,93 |
||||
34-98 Matériel et fonctionnement courant |
|
110,97 |
|
99,57 |
||||
36-30 Subventions aux établissements publics |
|
576,80 |
|
580,19 |
||||
37-95 Etablissements culturels, de coopération et de recherche |
|
255,84 |
|
287,73 |
||||
57-10 Equipement administratif |
56,97 |
40,00 |
50,00 |
40,00 |
||||
Sous-total 2.1 |
56,97 |
1.718,50 |
50,00 |
1.695,35 |
||||
2.2. Dépenses d'intervention |
|
|
|
|
||||
41-43 Concours financiers |
|
265,00 |
|
160,00 |
||||
42-11 Coopération culturelle et scientifique |
|
1.121,57 |
|
1.193,43 |
||||
42-12 Coopération technique et au développement |
|
1.696,95 |
|
1.539,33 |
||||
42-13 Appui à des initiatives privées ou décentralisées |
|
188,51 |
|
186,33 |
||||
42-14 Subventions aux opérateurs de l'action audiovisuelle |
|
576,20 |
|
590,23 |
||||
42-26 Transport et dépenses diverses au titre de l'aide alimentaire |
|
105,00 |
|
95,00 |
||||
42-29 Coopération militaire et de défense |
|
694,52 |
|
671,58 |
||||
42-37 Autres interventions de politique internationale |
|
57,71 |
|
63,13 |
||||
Sous-total 2.2 |
0,00 |
4.705,46 |
0,00 |
4.499,03 |
||||
2.3. Dépense
en capital
|
|
|
|
|
||||
68-80 Action extérieure et aide au développement - Subventions d'investissement |
13,00 |
17,00 |
13,00 |
17,00 |
||||
68-91 Fonds de solidarité prioritaire |
2.303,50 |
1.797,90 |
1.300,00 |
972,00 |
||||
68-93 Dons destinés à financer des projets mis en oeuvre par l'AFD |
|
|
1.000,00 |
922,00 |
||||
Sous-total 2.3 |
2.316,50 |
1.814,90 |
2.313,00 |
1.911,00 |
||||
Sous-total 2 |
2.373,47 |
8.238,86 |
2.363,00 |
8.105,38 |
||||
|
1999
|
2000
|
||||||
|
AP |
DO/CP |
AP |
DO/CP |
||||
3. Action multilatérale |
|
|
|
|
||||
3.1. Coûts des délégations auprès d'organisations intergouvernementales |
|
|
|
|
||||
31-12 Services à l'étranger - Indemnités et allocations diverses |
|
1,02 |
|
1,06 |
||||
31-90 Rémunérations principales |
|
14,97 |
|
15,10 |
||||
31-98 Autres rémunérations |
|
2,60 |
|
2,62 |
||||
33-90 Cotisations sociales - Part de l'Etat |
|
0,08 |
|
0,08 |
||||
34-98 Matériel et fonctionnement courant |
|
9,38 |
|
9,38 |
||||
3.2 Contributions de la France aux organisations intergouvernementales |
|
|
|
|
||||
42-31 Contributions obligatoire |
|
445,73 |
|
445,00 |
||||
42-32 Contributions volontaires |
|
262,06 |
|
262,00 |
||||
Sous-total 3 |
0,00 |
735,87 |
0,00 |
735,24 |
||||
TOTAL (1 + 2 + 3) |
2.380,47 |
9.193,70 |
2.366,50 |
9.050,08 |
Source : Etat récapitulatif des crédits concourant à la coopération avec les Etats envoie de développement
2. Les personnels
S'il n'est plus possible d'établir un tableau récapitulatif des personnels relevant de la coopération, il reste permis de s'interroger sur l'état d'avancement de la fusion des corps et sur la répartition géographique des effectifs.
a) La réorganisation de l'administration centrale semble avoir produit les économies attendues.
La création de
la DGCID d'une part, et l'intégration de la direction de l'administration
générale de
la coopération au sein de la direction générale de l'administration d'autre
part,
permettent
d'identifier les premiers effets de synergie, que l'on peut
estimer à une
centaine d'agents redéployés
.
En termes d'intégration, les agents des services de la coopération ont rejoint,
dans
leur grande majorité, les services homologues du Département. Ainsi, un grand
nombre des
agents de la direction du développement de la coopération a été affecté à la
DGCID.
De même, la fusion de la direction de l'administration générale et de la
direction
générale de l'administration s'est traduite par une économie de 37 emplois
redéployés vers d'autres services du Département.
Il devrait résulter de la mise en oeuvre définitive de l'organigramme de la
direction
générale de l'administration des gains supplémentaires qui sont déjà identifiés,
mais ne pourront être quantifiés qu'au fur et à mesure des réaffectations au
Département. En effet, compte tenu du dispositif réglementaire préparé
permettant
d'intégrer les personnels de la coopération à compter du
1
er
janvier
prochain, la sous-direction de l'administration des personnels de la
coopération devrait
disparaître en 2000, marquant le début de l'unification de la gestion de
l'ensemble des
personnels du Département et d'une " approche globale et
harmonisée " en matière de recrutement et de déroulement des
carrières.
Economies de personnel tirées de la réforme de l'administration
centrale
Mise en place de la DGCID |
50 agents |
Fusion de la DAG et de la DGA |
37 agents |
Future disparition de la sous-direction des personnels de la coopération |
13 agents |
Total |
100 agents redéployés |
La réforme se traduit donc par des économies de personnel en administration, conséquence logique des économies d'échelle réalisées.
b) Le rapprochement des statuts des agents du ministère des affaires étrangères et du ministère de la coopération.
L'intégration
des personnels de la coopération dans les corps homologues du département à la
suite de
la fusion des deux administrations s'est accompagnée d'une réflexion
approfondie, menée
avec les ministères de la fonction publique et du budget, sur le regroupement
des
personnels de centrale et de ceux de chancellerie et une réforme de chaque
corps.
L'objectif de cette modernisation des corps et des statuts des personnels du
département
est
" de répondre aux exigences de professionnalisation des
carrières, de
pluralité des fonctions diplomatiques et administratives des agents et de
souplesse dans
l'organisation et la gestion des statuts ".
Pour les agents de catégorie A, cette réforme semble aujourd'hui en voie
d'achèvement
et le projet de loi de finances pour 2000 en tire toutes les conséquences
financières.
Rapprochement des statuts des personnels de catégorie A
Ancien corps |
Futur corps |
Administrateurs civils de la coopération |
Intégration dans le futur corps des conseillers des affaires étrangères avec les anciens conseillers et secrétaires des affaires étrangères |
Attachés
d'administration centrale de la coopération
|
Intégration dans le futur corps des secrétaires des affaires étrangères avec les anciens secrétaires adjoints et attachés d'administration centrale des affaires étrangères |
Dans la même
perspective de modernisation de l'ensemble des corps du Département, la démarche
applicable aux corps des catégories B d'une part, et C d'autre part,
demeure à
l'étude. Au-delà de l'intégration des agents de la coopération dans les corps
homothétiques des affaires étrangères, deux options restent à explorer :
- une réforme similaire à celle du nouveau corps des secrétaires des affaires
étrangères ;
- une voie intermédiaire pérennisant les corps actuels pour les agents en
fonction et
proposant un nouveau corps unique pour les agents intéressés et pour ceux qui
rejoindraient à l'avenir le ministère.
De même, le rapprochement des situations contractuelles est également à l'étude
et
l'harmonisation des régimes de rémunération des personnels contractuels de la
coopération avec ceux des affaires étrangères en service à l'étranger devront se
traduire par l'abrogation et la modification des textes correspondants.
Il
faut
espérer que le rapprochement aura pour conséquence de mettre fin à l'écart
injustifiable de rémunération entre recrutés locaux relevant de l'ancien
secrétariat
d'Etat à la coopération et du ministère des affaires étrangères
: dans
un
même pays, l'écart moyen entre les deux était de 20% (en moyenne 2.777 F par
mois pour
les missions diplomatiques et 2.243 F pour les missions de coopération).
c) L'extension de la ZSP ne se lit pas dans les moyens en personnel des postes
L'extension de
la ZSP aurait dû avoir pour conséquence une adaptation des moyens en personnel
dans les
services de coopération et d'action culturelle de ces pays. Il n'en est rien.
On constate cependant la création de trois postes de conseillers de coopération
et
d'action culturelle (Cuba - par transformation du poste d'attaché de
coopération et
d'action culturelle - , Ouganda et Tanzanie), la création d'un poste d'attaché
de
coopération décentralisée au Viêt-nam, la transformation d'un poste de
secrétaire
général en poste d'attaché de coopération en Afrique du Sud et d'un poste de
chargé
de mission en poste d'attaché de coopération en Tunisie. Par ailleurs a été
réactivé
un poste de directeur adjoint du centre culturel d'Alger.
Etat des personnels de coopération dans les nouveaux pays de la ZSP
|
Nombre d'agents antérieurs à la ZSP |
Nombre d'agents affectés depuis la définition de la ZSP |
Afrique du Sud |
16 |
- |
Algérie |
5 |
1 |
Cambodge |
9 |
- |
Cuba |
3 |
- |
République dom caine |
8 |
- |
Erythrée |
1 |
- |
Ethiopie |
6 |
- |
Gambie |
1 |
- |
Ghana |
7 |
- |
Jérusalem |
7 |
- |
Kenya |
7 |
- |
Liban |
23 |
- |
Liberia |
0 |
- |
Maroc |
41 |
- |
Ouganda |
2 |
1 |
Sierra Leone |
0 |
- |
Surinam |
0 |
- |
Tanzanie |
1 |
1 |
Tunisie |
23 |
- |
Vanuatu |
3 |
- |
Vietnam |
13 |
1 |
Total |
176 |
+ 4 |
Au total,
l'extension de la ZSP à 21 nouveaux pays s'est traduite par la création de 4
emplois
pour nos postes dans ces Etats. En 2000, il serait prévu de doter d'autres
postes à
Cuba, au Nigéria, au Laos, au Ghana et à Jérusalem.
Dans le même temps, les effectifs de l'administration centrale du ministère
devraient
bénéficier de l'apport de plus de 190 agents : la centaine d'agents
redéployés en
provenance de l'ancienne administration centrale de la coopération, auxquels
s'ajouteront
92 emplois budgétaires qui seront effectivement pourvus. Ces postes sont
utilisés au
sein des services affectés par la disparition progressive des coopérants du
service
national et dans l'administration consulaire.
Même si le ministère a d'autres priorités (par exemple dans le réseau
consulaire),
votre rapporteur spécial estime qu'il aurait peut-être été possible, sans
accroître
les effectifs globaux du département, de faire un effort vis à vis des nouveaux
entrants
dans la ZSP.
III. LA BAISSE DES MOYENS D'INTERVENTION (TITRE IV)
Les dépenses
ordinaires inscrites au titre IV et qui pourraient relever de la structure
coopération
internationale s'élèveront pour 2000 à 5,93 milliards de francs contre 6,1
milliards de
francs en 1999 soit une diminution de 2,9 %.
En revanche, si on en ôte les crédits relatifs à la coopération culturelle et à
l'audiovisuel, les crédits
à proprement parler affectés à l'aide au
développement
s'élèvent
dans le projet de loi de finances pour 2000 à
trois
milliards de
francs en baisse de 9,4 %
par rapport aux crédits votés en loi de finances
initiale
1999.
Chapitres du titre IV affectés à la coopération internationale
(en millions de francs)
Intitulé du chapitre |
Crédits votés en 1999 |
Mesures acquises pour 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Concours financiers (41-43) |
265 |
- |
- 105 |
160 |
Coopération culturelle et scientifique (42-11) |
1.746,7 |
- 5,9 |
+ 117,8 |
1.858,6 |
Coopération technique au développement (41-12) |
1.887,1 |
- 1 |
- 174,4 |
1.711,7 |
Appui à des initiatives privées ou décentralisées |
221,8 |
- 2,2 |
- 0,3 |
219,3 |
Subventions aux opérateurs de l'action audiovisuelle (42-14) |
1.039,7 |
- |
+ 25,3 |
1.065 |
Transport et dépenses diverses au titre de l'aide alimentaire (42-26) |
105 |
- |
- 10 |
95 |
Coopération militaire et de défense |
780,5 |
- |
-25,7 |
754,8 |
Fonds d'urgence humanitaire (sur le chapitre 42-37 Autres interventions internationales) |
57,1 |
- |
+ 6 |
63,1 |
Total |
6.102,9 |
- 9,1 |
- 166,3 |
5.927,5
|
Total hors coopération culturelle et audiovisuel |
3.316,5 |
- 3,2 |
- 309,4 |
3.003,9
|
En effet, il
paraît hasardeux de considérer que la forte augmentation de la coopération
culturelle
et scientifique - pour un montant total de 111 millions de francs
supplémentaires,
soit 14 millions pour le personnel de coopération, 50 millions de francs pour
les
bourses, 46,5 millions de francs pour l'appui aux organismes concourant à la
coopération
culturelle et scientifique et 3,5 millions de francs pour la recherche et les
échanges -
et celui plus mesuré de l'audiovisuel extérieur - 25,3 millions de francs -
doivent
s'intégrer dans l'aide au développement. En effet, ces actions ne sont pas
spécifiques
à la ZSP et bénéficient à l'ensemble des pays avec lesquels la France
entretient des
relations dans ces domaines et relèvent davantage de l'action extérieure de la
France
que de son effort à l'aide publique au développement.
Votre rapporteur spécial estime ainsi que, même s'il vous les présentera, il
convient dans l'analyse des crédits relatifs à l'aide au développement d'en
extraire
les concours culturels et audiovisuels.
A. LES CONCOURS FINANCIERS
Les concours financiers du chapitre 41-43 s'élèveront en 2000 à 160 millions de francs contre 265 millions de francs en 1999, soit une baisse de 40 %. Cette diminution touche chacun des articles du chapitre.
Evolution du chapitre 41-43 " Concours financiers "
(en millions de francs)
|
Crédits votés 1999 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Evolution (en %) |
Aide budgétaire : opérations exceptionnelles (article 10) |
85 |
85 |
- 25 |
60 |
- 29,4 % |
Bonification des prêts d'ajustement structurel (article 20) |
90 |
90 |
- 40 |
50 |
- 44,4 % |
Dons en faveur de l'ajustement structurel (article 30) |
90 |
90 |
-40 |
50 |
- 44,4 % |
Total |
265 |
265 |
- 105 |
160 |
- 40 % |
La régression
du montant des concours financiers tient en partie à des redéploiements, en
partie à la
volonté de diminuer les reports de crédits sur cette ligne (qui s'élèveront à
plus de
740 millions de francs à la fin de 1999), et, principalement, à la volonté de
la France
de faire transiter le maximum de ses aides à l'ajustement structurel par la
voie des
institutions de Bretton-Woods.
Par ailleurs, le Gouvernement justifie cette diminution par le redressement
économique
des pays d'Afrique de l'Ouest et la réussite des plans d'ajustement structurel.
Ces crédits iront aux bonifications de prêts (50 millions de francs auxquels
s'ajoutent
250 millions de francs de reports) et aux subventions (50 millions de
francs auxquels
s'ajoutent 300 millions de francs de reports). Il devrait donc rester 290
millions de
francs de crédits non consommés à la fin de 2000. S'agissant des opérations
exceptionnelles (60 millions de francs), les prévisions font état d'un besoin
de 70
millions de francs en 2000 qui devrait être couvert par le transfert des
dépenses
correspondant aux dépenses d'aide au logement de l'assistance technique
(environ 13
millions de francs par an).
Pays éligibles aux concours financiers en 2000
(en millions de francs)
|
Art. 10 |
Art. 20 (*) |
Art. 30 |
Angola |
2,0 |
|
|
Bénin |
1,0 |
|
|
Burkina Faso |
3,0 |
|
|
Burundi |
2,4 |
|
|
Cameroun |
3,1 |
100,0 |
|
Centrafrique |
1,5 |
|
40,0 |
Congo (Brazza) |
5,0 |
500,0 |
|
Djibouti |
1,5 |
|
30,0 |
Ethiopie |
2,0 |
|
|
Gabon |
|
150,0 |
|
Guinée Conakry |
|
|
20,0 |
Guinée Equatoriale |
1,2 |
|
|
Madagascar |
|
|
120,0 |
Mali |
1,3 |
|
|
Mauritanie |
0,3 |
|
|
Mozambique |
10,0 |
|
|
Niger |
2,0 |
|
|
Sao Tomé et Principe |
5,0 |
|
50,0 |
Sénégal |
1,0 |
|
|
Seychelles |
6,0 |
|
|
Tchad |
|
|
40,0 |
Togo |
1,0 |
|
|
Provision non affectée |
20,0 |
|
|
S/T Zone franc |
20,1 |
750,0 |
80,0 |
dont UEMOA |
9,3 |
|
|
BEAC |
10,8 |
750,0 |
80,0 |
S/T hors Zone franc |
49,2 |
|
220,0 |
Total |
69,3 |
750,0 |
300,0 |
(*) Ce
montant reflète l'encours de la dette concernée par les bonifications
Source : Ministère des affaires étrangères
Il convient de remarquer que l'aide budgétaire ne limite pas ses interventions
à la ZSP
puisque, en 1999, 45 millions de francs ont été prélevés pour la Macédoine. En
1999
et dans la programmation prévue pour 2000 aucune ligne n'est prévue pour les
nouveaux
pays de la ZSP.
B. LA COOPÉRATION CULTURELLE ET SCIENTIFIQUE
Le Gouvernement a fait du chapitre 42-11 " Coopération culturelle et scientifique " une de ses priorités budgétaires pour 2000. Les crédits inscrits augmentent en effet de 117,8 millions de francs, soit une hausse de 6,75 %.
Evolution du chapitre 42-11 " Coopération culturelle et scientifique "
(en millions de francs)
|
Crédits votés 1999 |
Mesures acquises 2000 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Ecart (en %) |
Personnel de coopération (article 10) |
345,6 |
- |
645,6 |
14,3 |
359,9 |
+ 4,1 % |
Bourses, formation, échanges de transferts de savoir-faire (article 20) |
545,8 |
-1 |
544,8 |
51 |
595,8 |
+ 9,1 % |
Appui aux organismes concourant à la coopération culturelle et scientifique (article 30) |
663,9 |
- 2,3 |
661,6 |
48,7 |
710,4 |
+ 7% |
Recherche et échanges scientifiques et technologiques (article 40) |
25 |
- |
25 |
3,7 |
28,7 |
+14,8 % |
Appui local aux projets de coopération (article 50) |
104,7 |
- 2,6 |
102,1 |
- |
102,1 |
- 2,5 % |
Service des affaires francophones (article 80) |
61,6 |
- |
61,6 |
- |
61,6 |
- |
Total |
1.746,7 |
- 5,9 |
1.740,8 |
117,8 |
1.856,6 |
+ 6,4 % |
Le nombre de
boursiers étrangers est stable depuis 1994 et varie entre 23.000 et 23.500
boursiers par
an. En revanche, on constate que le nombre total de mensualités accordées n'a
cessé de
décroître : 37 % de baisse depuis 1990 pour s'élever en 1998 à 80.194
mensualités. Les boursiers proviennent de plus en plus d'Europe de l'Est tandis
que la
part des pays de l'ex-champ n'a cessé de diminuer : de 22,4 % en 1989 à
18,9 % en
1998. 2000 marque l'inversion de la tendance à la baisse des crédits en faveur
des
bourses. Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit ainsi de doter de 35
millions
supplémentaires le programme Eiffel de bourses d'excellence qui est destiné à
former
des dirigeants étrangers d'entreprise et d'administration dans les grandes
écoles
françaises.
Le service des affaires francophones, constitué de treize agents, voit
reconduite à 61,6
millions de francs la dotation de l'année précédente qui sert pour 53,7
millions de
francs à financer le Fonds multilatéral unique de la francophonie en exécution
des
décisions prises à l'occasion des conférences des chefs d'Etat ou de
Gouvernement ayant
en commun l'usage de la langue française. 7,9 millions de francs vont à la
subvention de
différentes associations francophones. Le service des affaires francophones a
notamment
pour mission de rendre compte de l'utilisation des fonds affectés par la France
aux
opérateurs de la francophonie : Agence de la francophonie, Agence
universitaire de
la francophonie (qui a fait l'objet de fortes critiques de la part d'audits
extérieurs ce
qui a conduit à des changements à sa tête), etc.
Les institutions de la francophonie
Le secrétariat
général de la francophonie
Au sommet de Hanoï a été créé un secrétariat général de la francophonie, élu
pour
quatre ans par les chefs d'Etat et de gouvernement, placé sous l'autorité du
sommet, de
la conférence ministérielle et du Conseil permanent.
Le secrétaire général assume deux grandes missions. Il est le porte-parole
politique et
le représentant officiel de la francophonie au niveau international. Il anime
aussi la
coopération francophone, proposant aux conférences ministérielles et aux
sommets des
orientations et des arbitrages. La France a contribué à l'installation du
secrétaire
général pour 3,5 millions de francs en 1998. En 1999, 2,5 millions de
francs
ont été inscrits de nouveau au budget du service des affaires francophones.
Le Haut conseil de la francophonie
Le Haut conseil de la francophonie a été institué le 12 mars 1984. Il
réunit
34 personnalités francophones, françaises ou étrangères, nommées par le
Président de la République pour cinq ans. Le Haut conseil de la francophonie a
pour
missions l'organisation d'une session annuelle regroupant tous ses membres
autour d'un
thème retenu par le Président de la République et l'établissement d'un rapport
annuel
sur l'état de la francophonie dans le monde. La quinzième session de 1999 a été
consacrée à " la philosophie et la stratégie du projet
francophone ". Le champ de cette évaluation était global, concernant
aussi
bien la qualité scientifique des programmes que le mode de fonctionnement de
l'institution. Ce rapport a fait apparaître un bilan fortement contrasté des
actions
menées par l'AUF. Il reconnaît à l'AUF le mérite d'avoir lancé des programmes
appréciés de leurs bénéficiaires, dans une approche résolument multilatérale,
mais
il critique le pilotage approximatif, voire erratique, de l'institution et son
mode de
fonctionnement opaque et excessivement centralisé. Enfin, au titre de
l'administration et
de la gestion financière, il dénonce de sérieuses carences. En conclusion, les
experts
ont notamment recommandé de mettre fin au plus vite à la confusion des rôles
existant
entre celui d'association d'universités et celui d'opérateur des sommets ;
ils ont
étalement préconisé un audit budgétaire et financier complet de l'AUF. Ces
observations seront prises en compte fortement pour 2000. Cet organisme dispose
de moyens
décroissants (755.000 F sur le chapitre 34-98 en 1999) alors que ses
activités
et le nombre de ses membres augmentent.
L'Agence universitaire de la francophonie
Avec près de 85 % de l'ensemble des moyens qui lui sont consentis, la
France est le
principal bailleur de fonds de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF),
dont le
budget annuel pour le
biennum
1998-1999 était de
231,5 millions de
francs. Cette contribution prend la forme d'engagements financiers et de mises à
disposition de personnels. En principe, les engagements financiers de la France
octroyés
via le Fonds multilatéral unique (FMU) pour la seconde année du
biennum
1998-1999
s'élevaient à 135,2 millions de francs, dont 92,5 millions de francs
au titre
du FAC et 26,7 millions de francs du reste du ministère des affaires
étrangères.
En réalité, pour l'année 1999, les financements ont connu des retards en
raison
d'une évaluation externe globale de l'institution, réalisée à partir de
janvier 1999.
Le coût des personnels mis à disposition de l'AUF peut être évalué à
15 millions de francs, dont 13 millions de francs à la charge de la
nouvelle
DGCID. Pas moins de 30 fonctionnaires français se trouvent ainsi mis à
disposition.
En 1999, l'Agence universitaire de la francophonie a fait l'objet d'une
évaluation
externe qualitative et multilatérale, dont l'initiative revient largement à la
France.
Source : Ministère des affaires étrangères
Votre rapporteur spécial entend cependant formuler trois remarques sur cette
forte
progression :
· elle ne profite aucunement à la Zone de solidarité prioritaire et ne saurait
se voir
comme un effort supplémentaire en matière d'aide au développement ;
· elle est en réalité " gonflée " par 40 millions de
francs
8(
*
)
qui correspondent à des transferts
effectués en cours d'année
depuis le chapitre 42-11 " coopération technique au
développement " ;
la progression nette est donc de 77,8
millions de
francs soit une hausse non négligeable (un peu moins de 4,5 %) par rapport à
l'exécution de 1999
;
· elle permet principalement un développement des bourses conformément aux
demandes
répétées du Sénat depuis plusieurs années.
C. LA COOPÉRATION TECHNIQUE AU DÉVELOPPEMENT
Les crédits destinés à l'assistance civile poursuivent leur décroissance et baisseront en 1999 de 174,4 millions de francs. Cette baisse résulte principalement de la diminution des crédits à l'assistance technique (181,9 millions de francs) et aux bourses techniques (22,9 millions de moins). Au total, les crédits du chapitre 42-12 s'élèveront en 2000 à 1,7 milliard de francs, en baisse de 9,3 %.
Crédits du chapitre 42-12 " coopération technique et au développement "
(en millions de francs)
|
Crédits votés 1999 |
Mesures acquises 2000 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Ecart |
Assistance technique (article 10) |
1.224,8 |
- |
1.224,1 |
- 181,9 |
1.042,9 |
- 14,9 % |
Bourses formation, échanges et transferts de savoir-faire (article 20) |
284,3 |
- |
284,3 |
- 22,9 |
261,4 |
- 8 % |
Appui aux organismes concourant à la coopération au développement (article 30) |
297,1 |
- 0,9 |
296,2 |
16,5 |
312,7 |
- 5,2 % |
Appui local aux projets de coopération (article 50) |
63 |
- |
63 |
13,9 |
76,9 |
22% |
Hôpital de Dakar (article 60) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Fonds de coopération régionaux (article 70) |
17,8 |
- |
17,8 |
- |
17,8 |
- |
Total |
1.887,1 |
- 0,9 |
1.886,2 |
- 174,4 |
1.711,8 |
- 9,3 % |
Cette réduction des crédits affectés à l'assistance technique rejoint la réforme de la coopération technique engagée depuis quelques années et qui consiste à réduire fortement le nombre d'assistants techniques. En 2000, il devrait s'élever à 9.448 agents dont 975 relèvent du service national.
Effectifs du personnel d'assistance technique
|
1 er juillet 1999 |
1 er juillet 2000 |
||||
|
ZSP |
Hors ZSP |
Total |
ZSP |
Hors ZSP |
Total |
Enseignants |
3.942 |
1.555 |
5.497 |
3.980 |
1.589 |
5.569 |
Administrations générale |
96 |
11 |
107 |
96 |
10 |
106 |
Economie et finances |
417 |
669 |
1.086 |
418 |
671 |
1.089 |
Travail et santé |
394 |
20 |
414 |
394 |
20 |
414 |
Agriculture |
332 |
77 |
409 |
332 |
77 |
409 |
Energie |
|
0 |
|
|
0 |
|
Equipement |
127 |
8 |
135 |
126 |
9 |
135 |
Défense |
470 |
18 |
488 |
385 |
38 |
423 |
Divers |
961 |
321 |
1.282 |
965 |
327 |
1.292 |
Total |
6.750 |
2.679 |
9.429 |
6.707 |
2.741 |
9.448 |
dont service national actif |
701 |
333 |
1.034 |
647 |
328 |
975 |
Source :
ministère de l'économie et des finances
Cette diminution des crédits recouvre en réalité deux mouvements. D'une part
40 millions de francs sont transférés sur le chapitre coopération
culturelle et
scientifique ; ils correspondent à des actions sur-dimensionnées lors de
l'élaboration de la loi de finances pour 1999 qui était le premier exercice de
la
réforme
9(
*
)
. D'autre part, 135 millions de francs
correspondent à une diminution des crédits. Le ministère a décidé de passer de
la
comptabilisation d'emplois d'assistants à celle de crédits de rémunération
permettant
ainsi une plus grande souplesse d'utilisation.
De plus, la baisse est accentuée par l'augmentation des dépenses du chapitre de
18
millions de francs, dont 5 millions correspondent à des mesures
nouvelles :
· transfert depuis le chapitre 41-43 (article 10) de 13 millions de francs de
dépenses
non couvertes par des crédits supplémentaires, pour les frais d'hébergement des
assistants techniques ;
· mesure nouvelle de 5 millions de francs pour l'agence Edufrance dont il est
trop tôt
d'évaluer les premiers résultats mais qui devront être examinés avec soin
l'année
prochaine.
D. L'APPUI À DES INITIATIVES PRIVÉES OU DÉCENTRALISÉES
Le chapitre 42-13 d'appui à des initiatives privées ou décentralisés voit ses moyens réduits de 2,5 millions de francs par rapport à 1999 et s'élever à 219,34 millions de francs contre 221,84 en 1999 (soit une baisse de 1,1 %). Cette faible réduction cache en réalité un transfert de 7,2 millions de francs de l'article 20 (associations de volontaires) vers l'article 10 (coopération avec les organisations de solidarité internationale).
Crédits du chapitre 42-13 " appui à des initiatives privées ou décentralisées "
(en millions de francs)
|
Crédits votés 1999 |
Mesures acquises 2000 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Ecart |
Coopération avec les organisations de solidarité internationale (article 10) |
41,34 |
- |
41,34 |
+ 7,2 |
48,54 |
+ 17,4 % |
Associations de volontaires (article 20) |
140,6 |
- |
140,6 |
- 7,5 |
133,1 |
- 5,3 % |
Coopération décentralisée : crédits déconcentrés (article 30) |
39,9 |
- 2,2 |
37,7 |
- |
37,7 |
- 5,5 % |
Coopération décentralisée : crédits non déconcentrés (article 40 nouveau) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Total |
221,84 |
- 2,2 |
219,64 |
- 0,3 |
219,34 |
- 1,1 % |
Les crédits de
l'article 10 servent en réalité à financer les ONG. Ceux de l'article 20 vont à
des
associations de volontariat dont 71 millions de francs en 1999 pour l'AFVP
(Association
française des volontaires pour le progrès). Le rééquilibrage des crédits de
l'article
20 vers l'article 10 doit permettre, d'après le département, la mobilisation
d'acteurs
privés et la mise ne place de programme d'ampleur significative.
Seuls ceux de l'article 30 vont directement aux collectivités locales.
L'objectif de
cette ligne budgétaire est de soutenir les efforts de concertation et de
coordination des
collectivités locales au travers de leurs organes fédérateurs, de contribuer à
la
formation de responsables locaux et de participer au financement de projets
orientés dans
trois directions : développement municipal et décentralisation ;
développement économique réciproque ; multipartenariat. Les crédits en leur
faveur ont augmenté jusqu'en 1997 et connaissent, depuis, une
décroissance :
Crédits affectés à la coopération décentralisée
(en millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Crédits de l'actuel 42-13 (*) |
31,1 |
34,3 |
38 |
41,3 |
36,7 |
39,9 |
37,7 |
AP ouvertes sur le FAC |
12 |
20 |
25 |
24 |
25 |
30 |
nd |
(*) 42-13
depuis 2000 ; auparavant, la ligne se partageait entre budget de la
coopération et
budget des affaires étrangères.
Les perspectives d'utilisation de ces crédits en 2000 confirment celles des
exercices
précédents à savoir la déconcentration des crédits, leur structuration
régionale,
rédaction de contrats d'objectifs afin d'inscrire ces crédits dans une démarche
contractuelle. Par ailleurs, le ministère attend du Haut conseil à la
coopération
internationale
" la constitution d'un lieu inédit où les démarches
des
pouvoirs publics et des partenaires de la société civile oeuvrant pour le
développement
et participant à l'animation de l'échange international, empreintes de
dialogue, de
partenariat et de transparence "
10(
*
)
.
Votre rapporteur spécial, s'il se réjouit de cette démarche contractuelle,
souhaite
qu'elle constitue l'occasion de s'interroger sur l'évaluation de l'utilisation
de ces
sommes et la réalité des apports des organisations soutenues ainsi que de la
destination
finale des sommes allouées qui ne doivent pas servir au financement du siège
central de
ces organisations ni aboutir à des prestations dont le coût final serait
supérieur à
celui du service public.
E. LES SUBVENTIONS AUX OPÉRATEURS DE L'ACTION AUDIOVISUELLE
Les crédits
consacrés à l'action audiovisuelle extérieure (42-14) constituent une priorité
du
gouvernement. Ils passent ainsi de 1,04 milliard de francs en 1999 à
1,065 milliard de francs en 2000, soit une progression de 2,4 %.
Cette orientation recouvre cinq priorités d'actions définies par le ministre des
affaires étrangères le 30 avril 1998 :
- préserver un espace mondial culturellement diversifié ;
- accroître de façon significative l'exportation des produits culturels
français, et
notamment la part des programmes français dans les grilles des télévisions
étrangères ;
- encourager la présence de chaînes françaises sur les réseaux câblés et les
bouquets satellitaires étrangers, ainsi que la diffusion en dehors du
territoire national
des bouquets d'origine française ;
- assurer la présence mondiale de programmes français et en français ;
- préparer l'entrée de la France dans la société de l'information.
L'essentiel de la hausse des crédits va au financement du " plan
Stock " de redynamisation de TV5 (19 millions de francs) ainsi
qu'à Canal
France international (11 millions de francs) tandis que la contribution à
la
diffusion internationale de France Télévision diminue (8 millions de
francs).
F. LE TRANSPORT ET LES DÉPENSES D'AIDE ALIMENTAIRE
Les crédits
consacrés au transport et dépenses diverses au titre de l'aide alimentaire
(42-26)
passeront de 105 millions de francs en 1999 à 95 millions en 2000 soit une
baisse de
9,5 %.
Ces crédits servent à financer le transport des 200.000 tonnes d'équivalent
céréales
que la France s'est engagée à fournir dans la Convention de Lomé. Ce programme
d'aide
alimentaire, en liaison avec le programme alimentaire mondial (PAM), poursuit
plusieurs
objectifs : promouvoir la sécurité alimentaire des bénéficiaires ;
contribuer au développement des zones rurales ; aider à l'équilibre de la
balance
des paiements des bénéficiaires ; promouvoir la libéralisation de certaines
filières. L'essentiel prend la forme de livraisons de céréales. Ponctuellement
la
France peut verser une participation financière. Par ailleurs, la France
surveille
attentivement la gestion des fonds de contreparties par l'Etat bénéficiaire.
Cette baisse de 10 millions de francs des crédits consacrés au transport de
l'aide
alimentaire
résulte de la réforme, après intervention de la Cour des
comptes, du
mode de passation des marchés.
Auparavant, chaque ministère passait un appel d'offres. Désormais un seul appel
d'offres
sera lancé conjointement avec le ministère de l'agriculture (chargé de l'achat
des
denrées). Ce système devrait permettre :
· la mise en conformité des aspects concurrentiels du transport de l'aide avec
les
réglementations européennes ;
· la réduction des délais de livraison et donc une amélioration de la
qualité ;
· des économies par : l'élimination des risques de surcoûts grâce à un
système
de pénalités strictes et la prise ne charge des surcoûts éventuels par
l'adjudicataire ; l'élargissement au marché européen du transport de l'aide
alimentaire nationale ; la possibilité de définir un cahier des charges
strict et
global, en cohérence avec le ministère de l'agriculture.
G. LA COOPÉRATION MILITAIRE ET DE DÉFENSE
Le chapitre 42-29 " Coopération militaire et de défense " voit ses crédits diminuer pour 2000 de 25,8 millions de francs pour s'établir à 754,75 millions de francs (soit 3,3 % de baisse par rapport à 1999).
Crédits du chapitre 42-29 " coopération militaire et de défense "
(en millions de francs)
|
Crédits votés 1999 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Ecart |
Coopération technique, aide en personnel (article 10) |
431,87 |
431,87 |
- 15,87 |
416 |
- 3,7 % |
Formation de stagiaires étrangers (article 20) |
156,95 |
156,95 |
6 |
162,95 |
+ 3,8 % |
Appui aux missions de coopération (ancien) (article 30) |
19 |
19 |
- 19 |
- |
- 100 % |
Aide en matériel et entretien des infrastructures (article 40 nouveau) |
172,7 |
172,7 |
3,1 |
175,8 |
+ 1,8 % |
Total |
780,53 |
780,34 |
- 25,77 |
754,75 |
- 3,3 % |
La baisse générale des crédits recouvre en réalité plusieurs mouvements de transferts et de diminution. L'article d'appui aux missions de coopération militaire est supprimé pour un montant de plus de 19 millions de francs, dont une partie (16 millions de francs) est transférée sur le titre III en faveur de l'administration centrale de la Direction de la coopération militaire et de défense au titre des frais de représentation ce qui paraît normal eu égard à la nomenclature budgétaire.
Mesures
nouvelles sur le chapitre 42-29
Coopération militaire et de défense
(en millions de francs)
Aide en personnel |
- 15,8 |
Formation des stagiaires étrangers |
+ 6 |
Appui aux missions de coopération militaire (article supprimé) |
- 19 |
Aide en matériel et infrastructures |
+ 3,1 |
Total |
- 25,7 |
Le ministère
des affaires étrangères indique dans sa présentation du projet de loi de
finances pour
2000 que
" hors transferts les moyens dédiés à la coopération
militaire
demeurent à leur niveau de 1999 "
11(
*
)
. Ceci
paraît pour le moins hasardeux puisque hormis les 16 millions de francs
transférés au
titre III, le chapitre 42-29 diminue de 10 millions de francs soit 1,3 %.
L'aide en matériel bénéficie de moyens nouveaux afin de prendre en compte
l'élargissement de la ZSP. Les priorités du Gouvernement en la matière sont le
développement des écoles nationales à vocation régionale, la mise à niveau des
forces
de sécurité intérieure, la réorganisation des forces armées, l'équipement des
unités appelées à participer à des opérations de maintien de la paix et la
création
de systèmes centralisés de réparation de matériel.
En 2000, la DCMD devrait poursuivre le redéploiement et le développement de la
politique
de défense. Il a ainsi été décidé de réaliser un redéploiement annuel de 3 % sur
les trois prochains exercices. Ainsi que l'indique le ministère, en 2000, la
politique de
coopération militaire " s'ouvrira à d'autres zones géographiques
telles que
l'Europe de l'Est et l'Asie ". Ainsi, la diminution des crédits
alloués à la
coopération militaire et de défense
cache de plus une diminution plus
importante
s'agissant des pays de la ZSP puisque les effectifs dans ces Etats devraient
diminuer de
21 alors que les pays hors ZSP verront les effectifs français stationnés chez
eux
augmenter de 18. La même évolution se lit dans l'évolution de la destination
géographique des sommes consacrées à la formation des stagiaires étrangers.
Dotation en faveur de la formation des cadres nationaux (article 20 du chapitre 42-29)
(en millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Evolution ex-champ |
Evolution hors |
||
|
Ex-champ |
Hors ex-champ |
Ex-champ |
Hors ex-champ |
|
ex-champ |
Biens et services, transfert et subventions en France |
94,6 |
46,65 |
93,8 |
49,65 |
- 0,9 % |
+ 6,43 % |
Biens et services, transfert et subventions à l'étranger |
4 |
1 |
11,5 |
4 |
+ 187,5 % |
+ 300 % |
Programmes de formation multilatéraux |
2,7 |
4 |
0 |
4 |
- 100 % |
0 % |
Total |
105,3 |
51,65 |
105,3 |
57,65 |
0 % |
+ 11,6 % |
Source :
Ministère des affaires étrangères
Il s'agit donc également d'un redéploiement en personnel et en cadres nationaux
formés
de notre coopération militaire révélateur de l'évolution de notre coopération
militaire avec un désengagement de l'ancien champ..
H. LE FONDS D'URGENCE HUMANITAIRE
Les crédits du
Fonds d'urgence humanitaire figurent à l'article 50 du chapitre 42-37
" autres
interventions de politique internationale ".
Ils augmentent de 5,98 millions de francs, soit une hausse de
10,5 %
les
portant à 63,1 millions de francs en 2000.
IV. LA RÉFORME DES CONCOURS AUX INVESTISSEMENTS (TITRE VI)
Le titre VI montre que si les autorisations de programme se maintiennent à un niveau constant (2,313 milliards de francs), les crédits de paiement augmentent (de 100 millions de francs) mais que leur répartition se fait au bénéfice de l'AFD et au détriment de l'ancien Fonds d'aide et de coopération.
Chapitres du titre VI affectés à la coopération internationale
(en millions de francs)
Intitulé du chapitre |
AP en 1999 |
AP demandées pour 2000 |
CP en 1999 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Action extérieure et aide au développement, subventions d'investissement (68-80) |
13 |
13 |
17 |
6 |
11 |
17 |
Fonds de solidarité prioritaire (nouvel intitulé) (68-91) |
2.300 |
1.300 |
1.068 |
672 |
300 |
972 |
dont Premier ministre |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
50 |
Ancien FAC devenu FSD |
1.250 |
1.250 |
1.018 |
672 |
250 |
922 |
Dons destinés à financer des projets mis en oeuvre par l'AFD (nouveau chapitre 68-93) |
- |
1.000 |
- |
772 |
150 |
922 |
Anciens dons destinés à financer des projets dans les pays les plus pauvres |
1.000 |
- |
726 |
- |
- |
- |
Total ancien 68-91 |
2.300 |
2.300 |
1.794 |
1.444 |
450 |
1.894 |
Total |
2.313 |
2.313 |
1.811 |
1.450 |
461 |
1.911 |
Il y aura ainsi
un double mouvement sur le titre VI :
· les transferts à l'AFD sont désormais mieux isolés (chapitre budgétaire au
lieu
d'un article au sein d'un chapitre) tandis que le FAC change de nom pour
devenir Fonds de
solidarité prioritaire ;
· les crédits de paiement des dons pour l'AFD augmentent (196 millions de francs
supplémentaires) tandis que ceux de l'ancien FAC diminuent (96 millions de
francs en
moins).
A. LES SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT À L'ACTION EXTÉRIEURE ET À L'AIDE AU DÉVELOPPEMENT
Les crédits du chapitre 68-80 " Action extérieure et aide au développement, subventions d'investissement " s'élèveront en 2000 à un niveau identique à celui de 1999, soit à 17 millions de francs en crédits de paiement et à 13 millions de francs en autorisations de programme
Crédits du chapitre 68-80 " Action extérieure et aide au développement. Subventions d'investissement "
(en millions de francs)
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
||||
|
Dotations 1999 |
Demandées pour 2000 |
Dotations 1999 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Aide à des projets de coopération (article 10) |
10,5 |
- |
11,82 |
2 |
- |
2 |
Aide technique au développement pour la communication (article 20) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Alliances françaises (article 40) |
2,5 |
5 |
5,18 |
4 |
3 |
7 |
Recherche. Coopération multilatérale (article 50) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Aide à des projets de coopération militaire (nouveau) (article 60) |
- |
8 |
- |
- |
8 |
8 |
Total |
13 |
13 |
17 |
6 |
11 |
17 |
Cette stabilité des montants inscrits correspond en réalité à un mouvement de transfert. Le projet de loi de finances pour 2000 crée ainsi un article distinct en faveur de l'aide à des projets de coopération militaire (article 60) qui est abondé par les dotations qui figuraient auparavant à l'article 10 " aide à des projets de coopération ".
B. LA TRANSFORMATION DU FONDS D'AIDE ET DE COOPÉRATION
Le chapitre 68-91 connaît un profond changement de nomenclature puisque son intitulé est modifié et une partie des articles le composant est transféré au nouveau chapitre 68-93. Le changement de nomenclature recouvre ainsi un changement de libellé puisque le Fonds d'aide et de coopération (FAC) devient Fonds de solidarité prioritaire (FSP). Il n'héberge plus les crédits autrefois destinés à l'Agence française de développement qui sont désormais isolés dans le chapitre 68-93. Hormis ces transferts, les autorisations de programme de 1999 sont reconduites à 1,25 milliard de francs et les crédits de paiement diminuent de 96,7 millions de francs à 922 millions de francs (baisse de 9,4 %).
Crédits du chapitre 68-91 " Fonds de solidarité prioritaire " (libellé modifié)
(en millions de francs)
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
||||
|
Dotations 1999 |
Demandées pour 2000 |
Dotations 1999 |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Fonds de solidarité prioritaire (article 10) |
1.250 |
1.250 |
1.018,7 |
672 |
250 |
922 |
Opérations exceptionnelles (article 20) |
50 |
50 |
50 |
- |
50 |
50 |
Dons destinés à financer des projets dans les pays les plus pauvres (ancien article 40) |
1.000 |
- |
726 |
- |
- |
- |
Subventions et participations d'investissement. Ecoles françaises de droit local (ancien article 50) |
3,5 |
- |
3,16 |
- |
- |
- |
Coopération et développement. Recherche (nouveau) (article 60) |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Total |
2.303,5 |
1.300 |
1.797,9 |
672 |
300 |
972 |
Les crédits du FAC ont connu une baisse continue depuis 1995, qu'il s'agisse des dotations initiales ou des régulations intervenues en cours d'exercice.
Situation des autorisations de programme et crédits de paiement de l'article 10
(en milliers de francs)
Autorisations de programme |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000* |
Crédits ouverts en LFI |
1.397 |
1.397 |
1.195 |
1.247 |
1.250 |
1.250 |
Report |
1,85 |
12,5 |
4,9 |
11 |
19 |
- |
Mouvements de crédits (abond/virement) |
17 |
- 16 |
11 |
3,2 |
0 |
- |
Annulation de crédits |
- 250 |
- 271,2 |
- 177,9 |
- 46,1 |
- 460 |
- |
Total des crédits ouverts |
1.165,8 |
1.122,2 |
1.033 |
1.215,1 |
819,1 |
1.250 |
Réintégrations |
69 |
16 |
33,6 |
67,1 |
37,9 |
- |
Affectations d'AP |
1.222,4 |
1.133,4 |
1.055,6 |
1.263,1 |
343,9 |
- |
Blocage de crédits |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
- |
AP disponibles pour affectation |
12,5 |
4,9 |
11 |
19,1 |
503 |
- |
Crédits de paiement |
|
|
|
|
|
|
Crédits ouverts en LFI |
1.329 |
1.323 |
1.095 |
1.073,8 |
1.018,7 |
922 |
Report |
51,8 |
18 |
36,3 |
59,5 |
3,3 |
- |
Mouvements de crédits (abond/virement) |
39,4 |
21,2 |
4 |
3,2 |
0 |
- |
Annulation de crédits |
- 90,7 |
- 91,7 |
- 32 |
- 98,2 |
- 32 |
- |
Total des crédits ouverts |
1.329,5 |
1.270,4 |
1.104,3 |
1.038 |
690 |
922 |
* Projet de
loi de finances
Pour 2000, la régulation a porté sur les crédits du Fonds d'aide et de
coopération
avec vigueur puisque 82 millions de francs de crédits de paiement (160 millions
d'autorisations de programme) ont été prélevés sur l'article 10 pour financer
les
opérations du Kosovo. Par ailleurs, en exécution, 75 millions de francs ont été
transférés de l'article 10 vers l'article 40 pour tenir compte du transferts de
la
compétence des infrastructures d'éducation et de santé à l'AFD. Ce transfert a
été
décidé au comité directeur du FAC d'octobre 1999 sous réserve d'une procédure
d'information de ce dernier sur l'utilisation des sommes en cause par l'AFD.
Cette vigueur a été renforcée par l'arrêté du 24 novembre 1999 qui a
annulé
461 millions de francs d'autorisations de programme sur le FAC et
78 millions de
francs de crédits de paiement.
Les projets financés par les crédits de l'article 10 ont une durée de vie
moyenne
thérorique de 34 mois qui se trouve allongée à 44 mois en exécution.
Les crédits du FAC consacrés au Fonds social de développement s'élèvent à
environ 12
millions de francs. Il s'agit de ressources déconcentrées divisées en deux
guichets : le premier, doté au maximum du tiers des crédits, sert à
financer les
projets bénéficiant à l'Etat ; le second sert aux projets présentés par les
acteurs de la société civile et des collectivités locales et constitue
stricto sensu
le Fonds social de développement. Il s'agit ici de rapprocher la prise de
décision et la
mise en oeuvre des projets FAC de petite taille de leur bénéficiaire sur le
terrain. Les
projets éligibles visent en priorité des réalisations physiques de petite
dimension
dans les secteurs sociaux et les services collectifs.
Evolution des crédits déconcentrés / Fonds social de développement
(en millions de francs)
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 (*) |
Nombre de pays bénéficiaires |
22 |
16 |
16 |
15 |
Montant programmé |
129,05 |
75,3 |
87,5 |
82,5 |
(*)
prévisions
Depuis le 1
er
janvier 1999, le FAC est engagé dans une réforme de ses
modalités de paiement. Il s'agit en effet d'intégrer les opérations du fonds
dans le
circuit du Trésor public en y appliquant, pour l'essentiel, le droit commun de
la
comptabilité publique. Aujourd'hui, les tâches de paierie sont effectuées par le
réseau de l'AFD. L'expérimentation lancée cette année a porté sur le
Burkina-Faso, le
Congo, le Cap Vert, la Guinée Bissao, le Sénégal, le Togo et le Bénin. A partir
de
2000, tous les nouveaux projets bilatéraux se verront appliquer la réforme. La
réforme
devrait s'achever à l'extinction des stocks de projets soit vers 2005-2007.
Les crédits de l'article 20 constituent la " réserve " du
Premier
ministre. Ils sont reconduits à leur niveau de 1999.
Evolution de l'article 20 : réserve du Premier ministre
(en millions de francs)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999* |
2000 |
Crédits ouverts en LFI |
90 |
90 |
80 |
50 |
50 |
50 |
Report de crédits |
29,5 |
3,9 |
0 |
5 |
0 |
|
Mouvements de crédits (abond/virement) |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
|
Annulation de crédits |
0 |
- 42,5 |
- 50,7 |
- 1,8 |
- 50 |
|
Total des crédits ouverts |
119,5 |
51,4 |
29,3 |
53,1 |
0 |
50 |
* 1999 :
situation au 11 août 1999
Enfin, le projet de loi de finances pour 2000 a créé un nouveau chapitre
concernant la
recherche, non doté cette année.
C. L'AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT
1. Les crédits du chapitre 68-93
Le projet de loi de finances pour 2000 crée un chapitre 68-93 destinés à accueillir les sommes destinées à financer sous forme de dons des projets de développement économique et social mis en oeuvre par l'AFD. Ce chapitre voit ses autorisations de programme augmenter de près de 136,5 millions de francs après une majoration de 140 millions de francs introduite en seconde délibération à l'Assemblée nationale ( 13,6 % supplémentaires). Les crédits de paiement augmentent quant à eux de 196 millions de francs (26,9 % de hausse).
Crédits du chapitre 68-93 " Dons destinés à financer des projets mis en oeuvre par l'Agence française de développement " (nouveau)
(en millions de francs)
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
||||
|
Dotations 1999 (*) |
Demandées pour 2000 (**) |
Dotations 1999 (*) |
Services votés 2000 |
Mesures nouvelles 2000 |
Total pour 2000 |
Dons destinés à financer des projets de développement économique social (article 10) |
1.003,5 |
1.140 |
729,16 |
772 |
150 |
922 |
Total |
1.003,5 |
1.140 |
729,16 |
772 |
150 |
922 |
(*) Crédits
inscrits aux anciens articles 40 et 50 du chapitre 68-91
(**) Après adoption d'une majoration de 140 millions de francs en seconde
délibération
à l'Assemblée nationale
Cette forte progression et cet isolement des crédits recouvre également un
changement du
champ d'intervention de l'AFD. En effet, cette dernière est compétente depuis
1999 pour
les infrastrcutures de santé et d'éducation. A cet effet, elle a reçu 75
millions de
francs supplémentaires en 1999 en autorisations de programme et crédits de
paiement, ce
qui réduit la hausse pour 2000 à respectivement à 61,5 et 121 millions de
francs.
Evolution des crédits de l'article 40
(en millions de francs)
Autorisation de programme |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 * |
2000 |
Crédits ouverts en LFI |
1.046 |
1.300 |
1.100 |
1.000 |
1.000 |
1.000 |
Report de crédits de l'année antérieure |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Mouvements de crédits
|
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
Annulation des crédits |
- 170 |
347,3 |
- 25 |
- 37 |
- 167 |
|
Total des crédits ouverts |
876 |
856 |
1.075 |
963 |
300 |
|
Crédits de paiement |
|
|
|
|
|
|
Crédits ouverts en LFI |
952 |
708 |
716 |
900 |
726 |
|
Report de crédits de
l'année
|
0 |
440,6 |
312,8 |
36,8 |
132,1 |
|
Mouvements de crédits
|
- 22,4 |
- 7,22 |
0 |
0 |
0 |
|
Annulation de crédits |
- 15 |
- 71,05 |
0 |
0 |
0 |
|
Total des crédits ouverts |
914,6 |
1.070,4 |
1.028,8 |
931,2 |
833,1 |
|
* 1999 :
situation au 11 août 1999
(1)
transfert sur cet article des sous-projets AFD auparavant inscrits sur
les charges
communes.
(2) La hausse initiale pour 2000 des crédits de paiement était justifiée par cet
élargissement du champ géographique (Liban et Territoires autonomes
palestiniens) et
sectoriel de l'activité de l'agence. Le projet de loi de finances initial ne
prévoyait
qu'une progression des crédits de paiement. L'amendement de seconde
délibération permet
une mesure parallèle s'agissant des autorisations de programme( 80 millions de
francs
pour les infrastructures de santé et d'éducation et 60 millions pour le Liban
et les
Territoires autonomes palestiniens)
12(
*
)
.
2. Les interventions publiques de l'AFD dans les pays en développement
L'activité de l'AFD ne se limite pas aux interventions liées aux crédits du titre VI du budget des affaires étrangères 13( * ) . Les missions publiques de l'agence concernent la mise en oeuvre de l'aide projets en complément au FAC et celle des programmes d'ajustement structurel renforcé auxquels participe la France.
Notification des plafonds d'engagement de l'AFD de 1995 à 1999
(en millions de francs)
Pays étrangers |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
Ressources de marchés bonifiées |
2.900 |
2.500 |
2.300 |
2.000 |
1.950 |
Ressources auprès du Trésor |
825 |
775 |
785 |
750 |
900 |
Crédits budgétaires pour subventions projets |
1.269 |
957 |
1.155 |
1.014 |
1.135* |
Ressources de marché |
647 |
600 |
300 |
400 |
500 |
Total |
5.641 |
4.832 |
4.540 |
4.164 |
4.485 |
* Dont le
transfert de 75 millions de francs pour les secteurs de la santé et
l'éducation
Source : AFD
Ainsi, l'Etat aura versé en 1998 à l'AFD plus de 2,8 milliards de francs au
titre de son
activité institutionnelle. Ces ressources budgétaires sont versées à l'AFD au
fur et
à mesure des décaissements qu'elle effectue. Les bonifications d'intérêts sur
emprunts
sont une bonification versée par le Trésor par le biais du chapitre 44-98. Les
emprunts
auprès du Trésor correspondent aux flux nets des remboursements et viennent du
compte de
prêt n° 930-07. L'ajustement structurel est financé par le chapitre 41-43
Concours
financiers du budget du ministère des affaires étrangères. Enfin, l'AFD est
rémunérée sur la base des charges affectables aux activités institutionnelles
(chapitre 37-01). Enfin, l'AFD verse à l'Etat une contribution aux remises de
dette ou
rééchelonnements décidés en Club de Paris sur les prêts de l'agence.
Versements de l'Etat à l'AFD en 1998
(en millions de francs)
Bonifications d'intérêts sur emprunts (RCO) |
1.286,8 |
Garanties de change |
- 5,9 |
Tirages nets emprunts du Trésor |
258,8 |
Fonds de bonification PAS et subventions d'ajustement structurel |
270,7 |
Financement des subventions projets |
876,9 |
Rémunération subventions et ajustement structurel |
159,3 |
Révisions relations financières |
- 23,2 |
Total |
2.823,3 |
Source :
AFD
Ces ressources permettent à l'agence d'exercer l'ensemble de ses missions qu'il
s'agisse
de l'aide projet (85,6 % de l'activité en 1998) ou de l'ajustement structurel
(14,4 %).
Activité de l'AFD
(en millions de francs)
|
1998 (un an) |
1999 (sept mois) |
Aide projet |
|
|
Subventions |
1.013,2 |
556,5 |
PCO |
1.633,2 |
1.169,2 |
PCA |
52,2 |
137,7 |
PCI |
201 |
104,9 |
PPG |
- |
52,1 |
PPM |
1.550,6 |
839,6 |
Total aide projet |
4.450,2 |
2.860,2 |
Ajustement structurel |
750 |
330,6 |
Total des engagements |
5.200,2 |
3.190,9 |
Source :
AFD
L'agence exerce ses activités publiques principalement dans la zone franc (60,9
% de
l'activité de 1998).
Répartition géographique des subventions de l'AFD
(en millions de francs)
|
Ajustement structurel |
Aide projet |
Associées à des prêts |
Total |
||||
|
1997 |
1998 |
1997 |
1998 |
1997 |
1998 |
1997 |
1998 |
Zone franc |
110 |
175 |
609,4 |
553,3 |
245 |
26,1 |
964,4 |
754,4 |
Hors zone franc |
140 |
25 |
383,5 |
459,9 |
85,5 |
- |
609 |
484,9 |
Total |
250 |
200 |
992,9 |
1.013,2 |
330,5 |
- |
1.573,4 |
1.239,3 |
Source :
AFD
Les projets de l'AFD s'étalent en moyenne de 3 à 7 ans, avec un rythme de
décaissement
de 25 % les deux premières années et de 65 % sur les quatre premières années.
Ces
projets font l'objet d'une évaluation interne régulière (un projet sur six) qui
montre
un bilan plutôt satisfaisant puisque 59 % des projets en montant et
58 % en
nombre sont estimés satisfaisants et très satisfaisants.
Appréciation globale des projets de l'AFD
|
Nombre de projets |
Montant |
||
|
Nombre |
En % |
En millions de francs |
En % |
Très satisfaisant |
17 |
13 % |
902 |
17 % |
Satisfaisant |
58 |
45 % |
2.315 |
42 % |
Peu satisfaisant |
35 |
27 % |
1.371 |
25 % |
Non satisfaisant |
20 |
15 % |
855 |
16 % |
Total |
130 |
100 % |
5.443 |
100 % |
Source :
AFD
Enfin, l'exécution de la loi de finances pour 1999 et le projet de loi de
finances
rectificative pour 1999 ont été favorables à l'agence qui, après le transfert de
75 millions de francs obtenu au titre de ses nouvelles compétences en
matière
d'éducation et santé, a obtenu 85 millions de francs : 5 millions de
francs de
crédits de paiement supplémentaires depuis le FAC, 71,8 millions de francs au
titre
d'une commission pour la gestion de la garantie d'un emprunt marocain, et 8,2
millions de
francs au titre de la rémunération de l'agence.
TROISIÈME CHAPITRE :
LES RISQUES PESANT SUR L'AVENIR DE NOTRE COOPÉRATION
I. LA COOPÉRATION AU SECOURS DU BUDGET DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ?
Le budget
" coopération " présente de fortes économies, les unes
vertueuses
(fruit de la réforme des services), les autres plus contestables (fruit de la
contraction
de 4,3 % des moyens d'intervention) qui viennent abonder le budget général des
affaires
étrangères.
Il paraît donc légitime d'écrire que ce budget procède à des économies
importantes sur les pays pauvres, qui servent à augmenter non pas, comme on
aurait pu le
penser en 1999, les crédits au Kosovo ou à l'humanitaire, mais les moyens
ordinaires du
quai d'Orsay et ses priorités que sont l'audiovisuel et la culture.
Parallèlement, ces crédits d'interventions en baisse seront destinés à une zone
considérablement accrue.
A. LES ECONOMIES ENTREPRISES...
1. La rationalisation vertueuse des moyens de fonctionnement
a) Les importants transferts sur les dépenses ordinaires...
Le titre III
(moyens des services) n'identifie plus aucune ligne pour la coopération puisque
celle-ci
n'existe plus en tant que telle. L'examen des crédits inscrits permet cependant
de se
rendre compte à la fois des transferts dont bénéficie le titre III sur des
crédits
relevant du titre IV auparavant et des économies faites grâce aux
restructurations de
services.
24 millions de francs provenant d'anciennes interventions du titre IV
" coopération " abonderont en 2000 le titre III. Ces mesures
concernent :
Mesures de
transfert du titre IV vers le titre III
(en millions de francs)
Nom de la mesure nouvelle |
Montant |
Crédits pour la rémunération de collaborateurs susceptibles d'être sollicités par la DGCID |
0,6 |
Moyens de fonctionnement de la Direction de la coopération militaire et de défense |
16,3 |
Crédits destinés aux publications de la DGCID |
2,2 |
Moyens de fonctionnement des centres culturels franco-africains |
4,9 |
Total |
24 |
Ces
réajustement peuvent paraître le plus souvent légitimes. Cependant, ils ont pour
conséquence de réduire le volume des interventions titre IV, tout en augmentant
les
moyens du ministère des affaires étrangères.
Par ailleurs, s'agissant des restructurations de services, 15 millions de
francs ont été
économisés sur l'enveloppe globalisée de fonctionnement des postes grâce au
nouveau
mode de gestion et à l'intégration des missions de coopération et d'action
culturelle
dans les ambassades (chapitre 34-98).
De plus, des économies en personnel ont été effectués, d'une part sur le nombre
d'agents permettant des redéploiements dans l'administration centrale du
ministère,
d'autre part sur la masse des traitements puisque l'intégration des corps a
permis
d'économiser déjà près de 10 millions de francs.
Economies tirées des transformations d'emplois (en millions de
francs)
Nom de la mesure |
Montant |
Transformation d'emplois de chefs de mission (mesure 008) |
- 1,8 |
Transformation d'emplois d'administrateurs civils (mesure 009) |
+ 2,2 |
Transformation d'emplois des services culturels (mesure 012) |
- 0,7 |
Transformation d'emplois des services de coopération et des centres médico-sociaux (mesure 013) |
- 7,9 |
Réorganisation des établissements culturels |
- 1,7 |
Total |
- 9,9 |
Au total, la réforme de la coopération permet donc des économies de fonctionnement dont on ne peut que se réjouir, surtout lorsqu'elles mettent un terme à des " doublons " fâcheux. Cependant elles ne sont pas utilisées pour financer des redéploiements dans les nouveaux pays de la ZSP ni pour accroître certains moyens d'intervention. Elles participent à l'augmentation générales des moyens des services du quai d'Orsay qui progressent de plus de 122 millions de francs.
b) ... accentuent la réduction des moyens d'intervention
Le titre IV du
ministère des affaires étrangères diminue de plus de 194 millions de francs.
Or, les
lignes concernant la coopération sur le titre IV diminuent, elles, de 312,7
millions de
francs. Les interventions " coopération " baissent donc pour
permettre d'augmenter certaines dépenses d'intervention dans un contexte
général de
réduction du titre IV au profit du titre III.
La coopération offre donc au
ministère
un volant d'action pour augmenter ses autres moyens de fonctionnement sans
réduire ses
moyens d'intervention hors de la ZSP, voire en revalorisant certains d'entre
eux au
détriment des pays les plus pauvres !
Ainsi, les 318,7 millions de francs d'économies sur le titre IV se répartissent
ainsi :
· 105 millions de francs justifiés par la diminution de l'ajustement structurel
au
bénéfice des dons-projets (chapitre 41-43) ;
· 174,5 millions de francs au titre de l'assistance technique (chapitre 42-12)
dont 137
millions correspondent à une réelle diminution;
· 10 millions de francs sur l'aide alimentaire en raison de la signature à
venir de la
convention faisant de l'ONIC l'opérateur unique de l'aide alimentaire programmée
(chapitre 42-26) ;
· 25,7 millions de francs pour la coopération de défense (chapitre 42-29) dont
16 sont
un transfert vers le titre III ;
· 3,5 millions de francs sur l'appui à la coopération décentralisée.
A l'inverse, les lignes coopération ne bénéficient d'aucune progression des
crédits,
mise à part celle du Fonds humanitaire d'urgence mais seulement pour un montant
de 6
millions de francs.
Enfin, l'apparente stabilisation des subventions publiques accordées sur titre
VI cache
mal une baisse très importante du volume des crédits de paiement dont
bénéficiera
l'ancien FAC devenu Fonds de solidarité prioritaire. Ceux-ci passent en effet
de 1.018
millions de francs à 922 millions. Parallèlement, la direction du Trésor a
obtenu
que les dons transitant par l'AFD soient désormais isolés. Les crédits de
paiement à
ce titre ont d'ailleurs augmenté, s'élevant pour 2000 à 922 millions de francs
contre
726 millions de francs en 1999.
2. La diminution inquiétante des crédits d'intervention propres aux pays de la ZSP
a) La diminution de nos moyens d'intervention se fait d'abord au profit de l'audiovisuel extérieur et de la coopération culturelle
Les crédits en
faveur de l'aide technique au développement (42-12) ont diminué de 174,4
millions de
francs tandis que ceux de la coopération culturelle et scientifique (42-11) ont
augmenté
de 117,8 millions de francs. Ainsi que l'indiquait le ministre délégué à la
coopération et à la francophonie devant la commission des affaires étrangères de
l'Assemblée nationale aux députés :
" vous avez observé une
baisse
des crédits du chapitre 42-12 au bénéfice du 42-11. C'est le résultat d'un
arbitrage
qui a été rendu en faveur de la coopération culturelle et au détriment de la
coopération technique "
14(
*
)
.
Le ministre délégué aurait pu compléter son propos en y ajoutant la baisse des
crédits en faveur des concours financiers (105 millions de francs) et celle des
crédits
de la coopération militaire (25,8 millions de francs), et en plaçant en regard
la
seconde priorité du Gouvernement qui est l'action audiovisuelle extérieure (25,3
millions de francs supplémentaires).
Le Gouvernement fait le choix d'opérer des réductions de crédits sur l'aide
au
développement et d'affecter une partie des économies réalisées à la culture et à
l'audiovisuel.
En réalité, ces priorités sont plus chichement dotées que ne l'indique le
Gouvernement.
En effet, selon que l'on effectue des comparaisons en gestion ou bien de loi de
finances
initiale à loi de finances initiale, les ordres de grandeur changent en raison
du
transfert de 40 millions de francs (92 millions de francs étaient prévus à
l'origine)
de crédits du chapitre de la coopération technique au développement vers celui
de la
coopération culturelle et scientifique. Il convient donc d'être cohérent en
retenant le
même mode de calcul pour évaluer la baisse des crédits de l'assistance
technique. Soit
la coopération culturelle progresse de 6,4 % et alors la coopération technique
diminue
de 9,3 % ; soit la coopération culturelle augmente de 4 % et alors la
coopération technique diminue de 7,9 %.
Transferts de la coopération technique vers la coopération culturelle
(en millions de francs)
|
LFI 1999 |
Exécution 1999 (*) |
LFI 2000 |
Changement de périmètre (**) |
LFI 2000/ LFI 1999 |
LFI 2000 / exécution et changement de périmètre |
Coopération culturelle et scientifique (42-11) |
1.746,7 |
1786,7 |
1.858,6 |
- |
+ 111,9
|
+ 71,9
|
Coopération technique et au développement (42-12) |
1.887,1 |
1.847,1 |
1.711,8 |
- 13 |
- 175,3
|
- 135,3 %
|
Total |
3.633,8. |
3.633,8 |
3.570,4 |
- 13 |
- 63,4
|
- 76,4
|
(*) Transfert
de 40 millions de francs pour mauvaise estimation des crédits la première année
de la
réforme de la coopération
(**) Transfert des dépenses d'hébergement des assistants techniques du chapitre
41-43
vers le chapitre 42-12
Il s'agit bien de montrer des priorités et d'y affecter des crédits
supplémentaires.
Votre rapporteur spécial ne contestera jamais au Gouvernement le droit de
choisir. Il
compte cependant éclairer ces choix et les discuter.
b) Elle se fait également au profit du budget des affaires étrangères
L'analyse globale des grandes masses du budget des affaires étrangères et de la structure " coopération " montre que les économies réalisées sur cette dernière permettent d'augmenter les moyens du quai d'Orsay et de financer les investissements de l'Etat comme la construction des ambassades de France à Berlin et Abuja, la réhabilitation du Palais Farnèse, celle du lycée français de Milan ou des Instituts français de Mexico et Tunis.
Evolutions des budgets des affaires étrangères et de la coopération
(en millions de francs)
|
Variation totale du
budget des affaires étrangères
|
Variation
" structure coopération " (*)
|
Titre III |
+ 112 soit + 1,3 % |
n.d. |
Titre IV |
- 195 soit - 2 % |
- 312,6 soit - 9,4 % |
Titre V |
|
|
AP |
+ 197 soit + 70,1 % |
- 30 soit - 100 % |
CP |
+ 120 soit + 43,2 % |
- 27 soit - 100 % |
Titre VI |
|
|
AP |
- 3 soit - 0,1 % |
0 |
CP |
+ 96 soit + 5,3 % |
+ 96 |
Total DO + CP |
+ 133 |
- 243,6 |
(*) Hors
coopération culturelle et scientifique et action audiovisuelle extérieure
Le ministère des affaires étrangères ne peut en réalité effectuer sa réforme,
présenter un budget en légère hausse et financer ses priorités (audiovisuel,
bourses)
que grâce aux fortes économies en personnel réalisées par l'intégration du
ministère
de la coopération d'une part, par la baisse des moyens d'intervention de
l'ancienne
structure " coopération " d'autre part. Ce ne sont pas les
économies
qui sont contestables mais le redéploiement des crédits ainsi libérés.
c) La coopération reste la première cible des mesures de régulation budgétaire.
En 1999, les crédits du FAC ont subi 460 millions de francs d'annulation d'autorisations de programme et 78 millions de francs d'annulation de crédits de paiement.
La régulation budgétaire en 1999 sur le chapitre 68-91
(en millions de francs)
|
Article 10
|
Article 20
|
Article 40
|
Autorisations de programme |
|
|
|
Crédits ouverts en LFI |
1.250 |
50 |
1.000 |
Report |
19 |
0 |
0 |
Mouvements de crédits |
0 |
0 |
0 |
Annulation de crédits |
- 410 |
- 50 |
- 167 |
Total des crédits ouverts |
859 |
0 |
833 |
Crédits de paiement |
|
|
|
Crédits ouverts en LFI |
1.018 |
50 |
726 |
Report |
3 |
5 |
132 |
Mouvements de crédits |
0 |
0 |
5 |
Annulation de crédits |
- 28 |
- 50 |
- 25 |
Total des crédits ouverts |
990 |
0 |
838 |
Ces mesures de
régulation portent donc sur 32,8 % des AP ouvertes en loi de finances initiale
sur
l'article 10. Elles ont pour origine principale les besoins en aide humanitaire
pour le
Kosovo (210 millions de francs en AP et 83 millions de francs en CP). Une
partie de
l'effort humanitaire de la France pour les Balkans a donc pesé sur les pays du
Tiers
Monde.
Cette régulation s'est moins fait sentir s'agissant des crédits de paiement
puisque
" seulement " 83 millions de francs ont été touchés (soit
en net 78
millions de francs si on intègre 5 millions de francs de crédits ouverts à
l'AFD
par le décret du 24 novembre 1999 au titre de ses nouvelles ocmpétences). Il ne
faut pas
se réjouir de cette moindre diminution. Elle révèle que l'écart entre les
autorisations de programme et les crédits de paiement ouverts en loi de
finances impose
des contraintes qui deviennent insurmontables. Il était de 232 millions pour le
FAC et de
274 millions de francs pour l'AFD en loi de finances initiale pour 1999.
Le décalage entre autorisations de programme et crédits de paiement commence à
devenir
vraiment délicat comme le montrent certaines mesures :
· bien plus forte régulation sur les autorisations de programme que sur les
crédits de
paiement ;
· augmentation des reports de crédits d'une année sur l'autre ;
· allongement des délais de vie des projets FAC pour atteindre en moyenne 44
mois (même
si d'autres raisons s'ajoutent aux difficultés et lenteurs des décaissements).
Ainsi la France engage-t-elle de plus en plus sa parole et suscite de plus
ne plus d'en
allongeant les délais de réalisation, quand il ne s'agit pas de revenir sur
certaines
décisions pour des raisons de régulation.
Pour la loi de finances 2000, il est à espérer qu'une future régulation ne
touche pas
à nouveau à ces crédits de paiement. Rien n'est moins sûr puisque les
autorisations de
programme de l'AFD ont été augmentées de 140 millions de francs en seconde
délibération, sans que ses crédits de paiement n'augmentent en parallèle.
B. ... NE PROFITENT GUÈRE AUX PAYS DE LA ZONE DE SOLIDARITÉ PRIORITAIRE
1. La zone de solidarité prioritaire apparaît comme sacrifiée dans le budget du ministère des affaires étrangères
La zone de
solidarité prioritaire, elle, ne profite en rien de ces évolutions :
· les effectifs en place dans les nouveaux pays y sont en hausse insignifiante
(4 agents
supplémentaires) par rapport aux nouvelles tâches (dossiers de l'ancien FAC par
exemple) ;
· les outils financiers de la réforme du point de vue du ministère ne sont pas
en
oeuvre dans les nouveaux pays ;
· alors que dans le même temps les pays de l'ancien champ voient que déjà les
moyens
d'intervention dont ils bénéficiaient se réduisent comme en témoignent les
différentes mesures d'annulation.
2. Les instruments de la réforme ne sont pas encore complètement utilisés
Les procédures
d'admission aux crédits du FAC n'ont pas encore permis aux nouveaux pays de
bénéficier
en masse de leur entrée dans la ZSP.
Le comité directeur du FAC n'a par exemple connu, au 9 décembre 1999, que de
deux
projets (Viet-nam et Petites Antilles
15(
*
)
) pour
12,15 millions de francs dans un nouveau pays de la zone de solidarité
prioritaire.
Or les effets d'annonce ont été nombreux. Il n'est qu'à prendre celle à
l'automne 1998
d'accorder 15 millions de francs à Cuba pour 1999. De plus, l'entrée dans la
ZSP fut
l'argument invoqué auprès des autorités des pays bénéficiaires pour justifier
la fin
des protocoles financiers du Trésor (par exemple au Liban et dans les
Territoires
autonomes palestiniens).
Il paraît évident qu'à la fin de 1999, aucun décaissement n'aura eu lieu dans le
nouveaux pays du champ. Ceci est à mettre sur le compte des délais de formation
des
personnels locaux et sur les conséquences de la réforme de la comptabilité du
ministère des affaires étrangères. Les annulations d'autorisations de programme
sur le
FAC devraient rendre la situation apparente encore plus délicate.
On ne sait si la situation s'améliorera rapidement puisque :
· les nouveaux pays de la ZSP n'ont pas été particulièrement favorisés dans le
projet
de loi de finances pour 2000 du point de vue des effectifs : seulement 4
créations
d'emploi alors que les services de coopération et d'action culturelle auront à
assumer
des tâches nouvelles importantes ;
· la réforme comptable n'est pas encore effective dans les pays choisis pour
l'expérimenter, qui se trouvent justement être des nouveaux entrants. Ainsi,
des projets
prêts pour le Nigeria ne pouvaient être réalisés faute de mise en place des
outils
adéquats à la paierie.
3. La réforme de la coopération tardant encore à se mettre véritablement en place, plus que jamais les moyens de l'action de la France dans le monde se situent hors du budget des affaires étrangères
Plus que jamais,
l'essentiel des moyens d'action publics en faveur du développement se situent
hors du
budget des affaires étrangères.
La réforme de la coopération a le mérite d'avoir fait progresser la lisibilité
de ces
interventions et notamment le rôle respectif du quai d'Orsay et du ministère de
l'économie et des finances.
Cependant, il serait erroné de penser que le ministère des affaires étrangères
en a
profité pour rendre effective l'arrivée de la coopération française dans les
nouveaux
pays.
En revanche et heureusement, l'AFD a été plus prompte à s'implanter dans les
nouveaux
pays de la ZSP. Une agence a été ouverte au Liban ainsi qu'un bureau de
représentation
dans les Territoires autonomes palestiniens. Plusieurs projets ont dès lors été
engagés.
Dans les Territoires autonomes palestiniens, un premier concours de
7,77 millions
d'euros (51 millions de francs) a été accordé fin 1998 pour le
renforcement
de réseaux d'eau à Gaza et en Cisjordanie. En 1999, un financement de
0,53 millions
d'euros (3,5 millions de francs) a été accordé dans le cadre de l'opération
Bethléem 2000. De même, le conseil de surveillance d'octobre 1999 a décidé
d'accepter un projet d'électrification rurale en Cisjordanie pour un montant de
12 millions d'euros environ
Au Liban, différentes voies d'intervention sont en cours d'exploration dans les
secteurs
productifs. En octobre 1999, le conseil de surveillance de l'agence a décidé de
financer
un projet de réhabilitation du secteur de l'eau à Jezzine pour un montant de
1,5 million d'euros, et un fonds d'étude et de préparation de projets pour
un
montant de 1,2 million d'euros.
Proparco a effectué une première mission au Liban du 27 juillet au
3 août
1999 qui a permis d'avancer dans la définition du cadre juridique
d'intervention de cette
société. Un premier contact a également été pris avec des établissements
bancaires.
Par ailleurs, le directeur général de l'AFD a été associé au voyage du
Président de
la République qui s'est rendu au Nigeria les 23 et 24 juillet 1999, ce
pays faisant
partie de la ZSP. Les contacts ont ainsi pu être renoués avec les autorités
nigérianes
et d'éventuelles perspectives de collaboration, notamment avec le secteur
privé, ont
été évoquées.
Votre rapporteur spécial n'ignore pas les difficultés propres à la mise en
place de
procédures nouvelles, à la formation des personnels, ni les délais nécessaires
à nos
services et à nos partenaires pour se familiariser avec les nouvelles règles
d'intervention. Il se félicite que la souplesse dont bénéficie l'AFD permette à
la
France de pallier quelque peu les retards constatés du côté du quai d'Orsay.
En revanche, il ne peut que regretter fermement que tout cela donne l'image
d'une France
faisant beaucoup de promesses mais les honorant fort peu pour le moment.
Enfin, il ne peut accepter le prix qu'on tente sournoisement de nous
imposer : la
régression de l'exercice du contrôle parlementaire par le biais des changements
de
nomenclature budgétaire.
II. LA NOUVELLE NOMENCLATURE PEU RESPECTUEUSE DU CONTRÔLE PARLEMENTAIRE
A. DU FONDS D'AIDE ET DE COOPÉRATION AU FONDS DE SOLIDARITÉ PRIORITAIRE
La réforme de
la coopération conduit cette année le Gouvernement à changer la dénomination du
Fonds
d'aide et de coopération, institution âgée de quarante ans, pour l'appeler
désormais
Fonds de solidarité prioritaire.
Votre rapporteur spécial prendrait acte sans plus de développements de ce
changement de
nom qui correspond aux nouvelles orientations de notre politique de
coopération, s'il ne
voilait pas une inacceptable remise en cause du contrôle parlementaire.
En vertu des décrets constitutifs du FAC actuel, aucun projet ne peut être mis
en oeuvre
quel que soit son montant qu'
après l'accord préalable du comité
directeur
,
présidé par le ministre et auquel siègent des représentants des administrations
concernées, mais aussi trois députés, un sénateur, un membre du Conseil
économique et
social et une personnalité qualifiée.
Ce mode de fonctionnement ancien, que l'on retrouve pour d'autres fonds mis en
place à la
même époque notamment pour l'outre-mer, a ceci d'exceptionnel que la décision du
ministre est liée à l'avis du comité directeur. Il trouve son origine dans le
souci
légitime d'assurer la plus grande transparence en des domaines où de nombreuses
et vives
critiques se faisaient jour lors des premières années de la mise en oeuvre de la
coopération en direction de l'ancienne Communauté. La présence de personnalités
extérieures à l'administration limite ainsi les risques de décisions trop
discutables.
Elle participe à la clarté du débat, à l'information démocratique, à la
compréhension d'actions extérieures de la France dont la légitimité a pu être
contestée.
Or, le futur Fonds de solidarité prioritaire doit fonctionner selon un schéma
différent
qui n'associerait plus les parlementaires à la décision mais les ferait
seulement
participer à un comité stratégique de bavardages, informé des seuls dépassant un
certain seuil.
Cette évolution s'apparente donc à un véritable recul du contrôle
parlementaire que
le Parlement ne peut accepter. La coopération se doit toujours d'apparaître
comme
irréprochable de façon absolue faute de quoi reviendront certains débats qui ne
demandent qu'à refleurir sur l'opportunité de l'aide au développement dès lors
que le
" camouflage " redevient la règle. Il ne comprend pas
comment le
Gouvernement peut ainsi considérer que le départ des parlementaires de
l'instance de
décision du FSP garantira davantage de clarté, alors même que la procédure
précédente lui a toujours donné satisfaction.
Votre rapporteur spécial estime donc indispensable que les futurs décrets
constitutifs
du FSP maintiennent les parlementaires dans l'organe de décision de ce fonds
afin que,
comme la femme de César, la coopération ne soit plus jamais soupçonnée et que
les
Français ne cèdent pas à la facilité de la tentation du repli.
B. LE NOUVEAU CHAPITRE BUDGÉTAIRE DE L'AGENCE FRANÇAISE DE DÉVELOPPEMENT
Le projet de loi
de finances pour 2000 isole au sein d'un chapitre spécifique les sommes versées
par le
budget du ministère des affaires étrangères à l'Agence française de
développement
pour financer les dons-projets qu'elle effectue en matière de développement
économique
et social. Cette distinction du FSP et de l'AFD est guidée, selon le
Gouvernement, par un
souci de clarification et de simplification. Ce changement de nomenclature
s'accompagne de
transferts de crédit
On peut se demander si ce mouvement ne constitue pas une sorte de
reconnaissance de la
plus grande efficacité de l'AFD pour se mettre en place dans les nouveaux pays
de la ZSP
en comparaison aux structures mettant en oeuvre l'ancien FAC.
Cette
évolution laisse
pendant le problème de la réintégration des autorisations de programme libérées
par
l'abandon d'un projet décidé par l'AFD (alors que le FAC récupère les
autorisations de
programme correspondantes)
.
Votre rapporteur spécial ne remet pas en cause cette priorité que semble donner
le
Gouvernement à l'AFD dont il a eu l'occasion de constater l'efficacité et la
souplesse.
En revanche, il entend dénoncer avec la plus grande force ce changement de
nomenclature qui a deux conséquences lourdes. D'une part elle revient à priver
les
parlementaires membres du comité directeur du FAC du contrôle
a priori
de sommes
sur lesquels ils exerçaient auparavant leur contrôle. D'autre part, elle risque
de
concentrer les mesures de régulation sur le seul FSP, Bercy préservant
l'instrument
privilégié de son action internationale.
En effet, jusqu'à présent, le transfert des sommes à l'agence donnait lieu à
débat en
comité directeur du FAC où siègent des parlementaires. Dorénavant ; leur
examen
sera soumis aux seuils de l'AFD qui ne fait décider en Conseil de surveillance
que les
projets supérieurs à certains montants, 9 millions d'euros étant le montant de
droit
commun.
Seuils
d'examen des dossiers de financement décidés par le Conseil de surveillance
de l'AFD le 28 juin 1999
|
Concours financiers |
Prises ou cessions de participation |
Comité des Etats étrangers |
de 1,5 à 9 millions d'euros |
de 0,15 à 2,5 millions d'euros |
Comité de l'outre-mer |
de 1,5 à 15 millions d'euros |
de 0,15 à 2,5 millions d'euros |
Directeur général |
|
|
Etats étrangers |
jusqu'à 1,5 million d'euros |
jusqu'à 0,15 million d'euros |
Outre-mer |
jusqu'à 1,5 million d'euros |
jusqu'à 0,15 million d'euros |
Source :
AFD
Or les projets en question constituent le plus souvent des projets de faible
montant qui
n'auront donc pas besoin du passage au Conseil de surveillance de l'AFD, seul
organisme de
l'agence auxquels siègent des parlementaires (deux députés et un sénateur).
Votre rapporteur spécial est conscient des délais que créerait une procédure de
décision préalable du FSP, d'autant plus s'il faut saisir le comité stratégique
auquel
participeront les parlementaires.
Il se félicite cependant que, conformément aux décisions du comité directeur du
FAC du
14 octobre 1999, le comité directeur du 14 décembre examine deux projets mis en
oeuvre
par l'AFD et financés par les crédits qui lui ont été transférés pour 1999 (75
millions de francs, avec 5 millions de francs de crédits supplémentaires le 24
novembre
dernier)
16(
*
)
.
Pourtant, votre rapporteur spécial estime que rien ne saurait justifier un
recul du
contrôle parlementaire : l'ensemble des projets financés sur le chapitre
68-93,
comme l'ensemble de ceux financés sur le chapitre 68-91, doivent être soumis,
préalablement, à leur mise en oeuvre, c'est à dire lorsqu'ils sont prêts, à un
organisme comportant des parlementaires. Toute procédure ne respectant pas
cette règle
jusque là observée reviendrait à un recul de l'information du Parlement et à une
atteinte non acceptable aux droits de la représentation nationale.
CONCLUSION :
QUEL AVENIR POUR NOTRE COOPÉRATION ?
Les crédits
pour 2000 de la " coopération " sont donc globalement en
diminution
et non pas globalement préservés comme l'indique le Gouvernement.
Il est permis de penser qu'à la fin de l'année 2000 cette réduction sera encore
plus
importante, le décalage croissant entre autorisations de programme et crédit de
paiement
pour le Fonds de solidarité prioritaire ouvrant des voies de plus en plus
larges à des
régulations budgétaires qui deviennent à ce point habituelles qu'elles
fragilisent
excessivement la nature et la portée de l'autorisation budgétaire, transformée
de plus
en plus en " affichage " sans lendemain.
Ces réductions de crédits sont en effet d'autant plus difficiles à déceler
que,
restant au sein d'un même ministère - les affaires étrangères - elles
permettent à
celui-ci d'afficher une hausse globale modeste de ses dotations. Pour 2000, le
budget du
ministère des affaires étrangères apparaîtra certainement comme un bon budget
alors
que celui de la coopération serait apparu comme un très mauvais. Il s'agit d'un
habile
paradoxe qui tient au fait que le quai d'Orsay traditionnel se nourrit sur la
" bête " coopération.
Par ailleurs, l'utilisation de ces crédits s'effectuerait, en l'état actuel des
choses,
dans des conditions d'opacité quasi absolue constituant un véritable recul par
rapport
aux procédures existantes et une atteinte presque provocatrice portée au pouvoir
constitutionnel de contrôle du Parlement.
En définitive, il est permis de se demander si la réforme de la coopération
n'est pas
devenue un subtil moyen de faire accepter par l'opinion publique, par les
intervenants de
l'aide au développement et par nos partenaires étrangers certaines évolutions de
fond :
· les moyens consacrés par la France au développement sont appelés à diminuer,
faisant les frais d'autres priorités gouvernementales. Il serait plus honnête
politiquement et intellectuellement d'afficher plus cette orientation qui peut
être
inévitable ;
· l'aide française se fondra progressivement dans un cadre de plus en plus
multilatéral, s'associant à d'autres bailleurs de fonds pour cofinancer des
projets
d'une importance croissante et sur lesquels la France, qui paiera parfois cher,
pèsera de
moins en moins ;
· ces cofinancements s'effectueront en accord (sous la surveillance ?)
avec les
institutions de Bretton-Woods ;
· à l'inverse, le financement de projets adaptés à des attentes ponctuelles et
précises de certains pays, définis par des " professionnels du
développement ", est amené à disparaître ;
· les pays traditionnellement bénéficiaires doivent partager les sommes
restantes avec
de nouveaux pays où l'influence de la France est moins importante mais qui
présentent
des besoins équivalents ou bien une charge politique plus importante.
Pour 2000, ces évolutions sont à l'oeuvre dans le cadre du ministère des
affaires
étrangères. Elles constituent incontestablement des choix politiques des
autorités
chargées de conduire la politique extérieure de la France.
ARTICLE ADDITIONNEL RATTACHÉ
AVANT L'ARTICLE 64 A
Votre rapporteur
spécial, au nom de la commission des finances, propose l'introduction d'un
article
additionnel placé avant l'article 64 A du projet de loi de finances, qui tend à
renforcer le contrôle parlementaire (voir le texte
infra
en annexe).
Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit en effet un double changement de
nomenclature budgétaire qui :
· d'une part isole dans un chapitre distinct (68-93) les sommes déléguées à
l'Agence
française de développement pour le financement de dons-projets dans la Zone de
solidarité prioritaire, alors qu'auparavant elles n'étaient transférées à l'AFD
qu'après accord du comité directeur du Fonds d'aide et de coopération (FAC) au
sein
duquel siègent quatre parlementaires (3 députés et un sénateur) ;
· d'autre part change la dénomination du Fonds d'aide et de coopération (FAC)
en Fonds
de solidarité prioritaire (FSP) et scinde le comité directeur, organe de
décision, en
un comité d'orientation auquel siégeront les parlementaires, et un comité de
décision
duquel ils seront exclus.
Ces changements de nomenclature portent gravement atteinte à l'exercice du
contrôle
parlementaire, puisqu'il n'y aura plus de contrôle
a priori,
ni des
sommes
transférées à l'AFD, ni des sommes mises en oeuvre par l'ancien FAC devenu FSP.
Certes,
trois parlementaires (deux députés et un sénateur) siègent au comité de
surveillance
de l'AFD, mais ce dernier n'examine que les projets supérieurs à 9 millions
d'euros.
Cet amendement vise donc à assurer le plein exercice du contrôle
parlementaire, en
prévoyant que toute somme mise en oeuvre dans la ZSP, par le ministère ou par
l'agence
française de développement, pour le financement de projets, exigera une décision
préalable de l'organe de décision du FSP, au sein duquel siégeront les
parlementaires.
EXAMENS EN COMMISSION
I. EXAMEN DES COMPTES-RENDUS DE MISSION DE CONTRÔLE BUDGÉTAIRE
A. MISSION DU 14 FÉVRIER AU 1ER MARS 1999 : LA BARBADE, LA GRENADE, SAINT-VINCENT, SAINTE-LUCIE, LA DOMINIQUE, LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE, HAÏTI ET CUBA
Le 2 juin 1999,
la commission a entendu, sous la présidence de
M. Alain Lambert
,
président,
une
communication
de
M. Michel Charasse, rapporteur spécial des
crédits
de la coopération
, sur la
mission
de
contrôle
sur pièces et
sur place
des services du ministère délégué à la coopération et à la francophonie, et de
l'Agence française de développement, qu'il a effectuée, du 14 février au
1
er
mars
dernier, dans les neuf
pays
suivants :
La Barbade, la Grenade,
Saint-Vincent, Sainte-Lucie, La Dominique, la Républicaine Dominicaine, Haïti
et Cuba.
Dans un propos liminaire,
M. Michel Charasse
a précisé que cette
mission de
contrôle l'avait conduit dans l'ensemble des pays relevant de notre coopération
pour
1999 dans la zone Caraïbe, tels qu'ils ont été définis par le Comité
interministériel de la coopération internationale et du développement réuni le
28 janvier 1999, à l'exception du Surinam, que son éloignement géographique
n'avait pas permis d'inclure dans un périple déjà long, et de deux des pays des
Petites
Antilles : Saint-Kitts et Nevis, et Antigua et Barbuda, où notre
coopération, bien
que présente, n'est que faiblement développée.
Il a rappelé que les pays dans lesquels il s'était rendu étaient, hormis Cuba,
déjà
inclus dans le champ de notre coopération avant 1999, mais que notre aide n'y
était
effective que dans les Petites Antilles et à Haïti.
Il a décrit les motifs spécifiques de notre coopération envers les six pays de
la
Caraïbe orientale qui se sont regroupés, en 1981, dans l'OECS -Organisation of
Eastern
Caribbean States- et qui sont, du nord au sud, Saint-Kitts et Nevis, Antigua et
Barbuda,
la Dominique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines, et la Grenade.
Il a souligné que ces six pays ont une monnaie commune, le dollar de la Caraïbe
Est, et
des difficultés similaires : la chute des revenus tirés de la production
bananière
et l'emprise croissante du trafic de la drogue sur leur économie.
La coopération française qui s'y est développée depuis 1984 répond donc à deux
objectifs principaux : améliorer l'insertion de nos départements français
d'Amérique (DFA) dans leur environnement géopolitique, et promouvoir la culture
et la
langue françaises, non comme une alternative à l'univers anglo-saxon, ce qui
serait
irréaliste, mais comme le témoignage d'une autre réalité culturelle.
M. Michel Charasse, rapporteur spécial,
a estimé que le caractère
atypique
de ces objectifs, comme l'inégale aptitude de nos DFA à appuyer ces
orientations,
conduisent à un bilan contrasté de notre action dans cette zone, et s'est
interrogé sur
les résultats de notre coopération. En effet, les pays de l'OECS sont bien
conscients
que l'aide française qui leur est destinée ne constitue qu'une part infime de
notre
action extérieure (en 1998, les 7 MF affectés à notre action dans cette
zone ne
représentaient que 0,67 % des 52 % des crédits du fonds d'aide et de
coopération -FAC- attribués aux Etats) et, à plus forte raison, de l'appui
financier
que nous apportons à nos départements des Antilles.
Or, ces derniers ne semblent avoir ni la volonté, ni les moyens en projets et
en hommes,
pour relayer l'action de la métropole.
Il a souligné que, de surcroît, l'essentiel de l'aide française apportée aux
pays de
l'OECS passe par les canaux européens et a rappelé que la France finance le
7
e
fonds européen de développement (FED) à hauteur de 25 %. Or, notre pays
-pas plus
qu'un autre d'ailleurs- ne semble avoir de maîtrise sur les projets conçus dans
l'obscurité des bureaux de la Commission de Bruxelles. De plus, l'aide
européenne est
reçue comme une entité anonyme, jamais reliée aux pays qui la composent.
Evoquant ensuite notre coopération avec Haïti, il a rappelé que ce pays est le
principal destinataire de notre coopération dans la zone Caraïbe. Cette
coopération a
repris après la levée de l'embargo décidé par la communauté internationale pour
isoler le régime militaire du général Cédras, d'octobre 1991 à septembre 1994.
Le
pays a été naturellement intégré dans la zone de solidarité prioritaire,
définie en
janvier 1999.
La France est le troisième bailleur de fonds en termes bilatéraux, après les
Etats-Unis
et le Canada, avec une aide annuelle totale de 15 millions de dollars.
Les motifs de l'aide française sont multiples : ils tiennent d'abord à une
solidarité
culturelle avec un pays dont l'inventivité artistique, dans les domaines
littéraires
et picturaux, notamment, est inégalée dans la région, et passe par notre langue
en
matière littéraire.
Souhaitée par les Haïtiens en dépit des besoins criants de leur économie, cette
solidarité francophone
est, a-t-il rappelé, naturellement menacée par
la
proximité
des Etats-Unis, et leur implication continue dans la vie politique d'Haïti. Le
rapporteur
spécial a souligné que cette implication, à la différence d'autres endroits du
monde,
s'accompagne à Haïti d'une aide massive.
L'extrême pauvreté de la population et les difficultés à édifier un Etat fondé
sur
les principes de la démocratie, constituent le deuxième motif de notre aide.
M. Michel Charasse, rapporteur spécial,
a précisé qu'en 1998, le
total de
l'aide française à Haïti était de 79,6 millions de francs dont
38,6 millions de
francs transitaient par l'Agence française de développement, 36 millions de
francs par
le FAC, les 5 millions de francs restants relevant de l'appui aux Alliances
françaises.
A ces chiffres, s'ajoutent 14 millions de francs d'aide alimentaire.
Il a rappelé que la construction de l'Etat de droit était la priorité de notre
coopération, au contraire de l'aide américaine visant à mobiliser une
" société civile " aux contours mal définis. Dans cette
perspective, quatre actions principales ont été définies : l'appui à la
justice,
l'appui à la police judiciaire, l'appui à
la formation des cadres de
l'administration, et, enfin, le soutien aux administrations financières de
Haïti.
La lutte contre la pauvreté, outre l'aide alimentaire, comporte également un
soutien au
réseau de santé publique.
M. Michel Charasse, rapporteur spécial,
a estimé que l'ensemble de
ces
actions se déroulait de façon aussi satisfaisante que possible, car la
paralysie des
décisions qu'entraînait l'interminable crise politique où se débat le pays ne
facilite
pas la tâche de notre coopération.
Il a conclu en évoquant le projet, surdimensionné à ses yeux, de reconstruction
totale
de l'Institut français d'Haïti, lui préférant une modernisation des locaux,
d'un coût
bien inférieur.
Il a considéré que notre coopération avec Haïti était considérée comme une
référence dans la zone des Caraïbes.
Puis il a évoqué la Républicaine dominicaine, où la France dispose de deux
atouts
capitaux pour occuper une place plus conforme à son importance
internationale : tout
d'abord, sa forte implication dans l'aide à Haïti constitue une vitrine pour
notre
coopération, à laquelle les Dominicains sont attentifs. Le second atout tient à
l'excellente réputation du
secteur public français et des entreprises
qui y
concourent, alors que ce sont précisément les carences de ce secteur public qui
entravent la poursuite de l'expansion économique dominicaine.
Le dynamisme économique de la République dominicaine est, en effet, extrêmement
prometteur, avec une croissance continue depuis 1992.
Cependant, la perspective des prochaines échéances à la tête de l'Etat (les
élections
présidentielles auront lieu en août 2000) contribue à radicaliser les
affrontements
politiques internes et à paralyser d'importantes décisions internationales,
notamment en
matière de prêts.
M. Michel Charasse, rapporteur spécial,
a rappelé que les crédits
bilatéraux français se résumaient à 2,08 MF en 1999, les précédentes
actions
françaises ayant été financées par des protocoles du Trésor.
Il a conclu en regrettant que la France laisse passer de nombreux marchés
potentiels, par
manque d'attention et de dynamisme, citant l'exemple du marché du tramway de
Saint-Domingue
,
qui
vient d'être élargi à Siemens et Bombardier,
en sus
d'Alsthom.
Evoquant Cuba,
M. Michel Charasse, rapporteur spécial
, a décrit la
dégradation de la situation économique de l'île qui a résulté de sa rupture avec
l'Union soviétique.
Il a rappelé que cette situation était devenue si critique que le gouvernement
cubain a
décrété en 1990 une " Période spéciale d'état de guerre en temps de
paix ", qui s'est traduite par de sévères privations pour la
population.
Parallèlement, le régime castriste a mis un terme à son prosélytisme
révolutionnaire,
et a, de ce fait, renoué des relations plus cordiales avec les pays de la
région.
Cette ouverture diplomatique s'est accompagnée, en 1993, d'une ouverture
économique avec
la reconnaissance de l'initiative privée, la légalisation du dollar et l'accueil
d'investisseurs étrangers. Le Canada, le Mexique et l'Espagne sont ainsi
devenus les
principaux pays fournisseurs de Cuba, la France occupant en 1997 la sixième
place en ce
domaine.
Selon
M. Michel Charasse, rapporteur spécial
, l'appui apporté par
la France
vise, dans ce contexte de blocage, à conforter la place de notre pays dans la
zone
Caraïbe, et à soutenir l'émergence d'un Etat de droit et d'une économie plus
performante.
Il a précisé que notre coopération avec Cuba était régie jusqu'en 1993 par
l'accord
de coopération culturelle, scientifique et technique du 16 janvier 1975,
auquel se
sont substituées les règles de la zone de solidarité prioritaire.
Il a rappelé que les crédits consacrés à Cuba en 1998 se montaient à
2.320.000 francs en crédits d'intervention auxquels s'est ajouté le coût de
fonctionnement de l'Ecole Française de la Havane (0,570 million de francs),
pris en
charge par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE).
Il s'est félicité que, pour 1999, l'enveloppe de crédits d'intervention ait été
réévaluée et portée à 3 millions de francs et qu'en outre, le ministre délégué à
la coopération et à la francophonie ait annoncé, lors de la visite à Paris en
octobre
1998 du Premier ministre cubain, M. Carlos Lage, que l'enveloppe de
coopération
bilatérale serait fixée, dans le cadre de la réforme en cours de la coopération
française, à 15 millions de francs pour 1999.
Il a jugé souhaitable que cette somme soit effectivement disponible dès 1999,
et que
soit précisé si elle s'ajoute ou non aux 3 millions de francs déjà mis en
oeuvre.
M. Michel Charasse, rapporteur spécial
, a précisé qu'à ces crédits
du
ministère des affaires étrangères s'était ajouté un protocole du Trésor de
30 millions de francs, dégagé à sa demande en 1992, et affecté, en
3 tranches annuelles, à la réhabilitation
du secteur énergétique.
Ces travaux ont largement fait appel aux entreprises françaises (Babcock,
Spie-Batignolles), leur offrant des marchés d'un montant global de
300 millions de
francs environ.
M. Michel Charasse, rapporteur spécial,
a conclu sa communication en
indiquant que le niveau économique de Cuba justifierait pleinement son
intégration dans
la convention de Lomé, alors que ce pays n'est actuellement qu'observateur dans
cette
enceinte.
Au terme de cet exposé,
M. Alain Lambert, président,
a rappelé que les
contrôles sur pièces et sur place constituaient l'une des principales missions
de la
commission, et a remercié M. Michel Charasse de la qualité et de la continuité
de son
action en ce domaine.
Puis, un débat s'est ouvert sur les éléments d'information apportés par le
rapporteur
spécial.
Mme Maryse Bergé-Lavigne
a regretté la faible présence économique
française à
Cuba, alors que le Canada et l'Espagne y sont très actifs.
M. François Trucy
s'est félicité de la sympathie que valait à la France
dans la
région Caraïbe son attitude ferme dans les discussions sur l'ouverture de
l'Union
européenne aux exportations de " bananes dollars ".
M. Henri Torre
a souligné les effets contrastés de la
" dollarisation " de l'économie cubaine, et a déploré que
les
niveaux de salaires dans l'île soient bien supérieurs à ceux prévalant dans la
région, privant ainsi Cuba des avantages comparatifs qui découleraient de
salaires plus
réduits.
Il a également interrogé le rapporteur spécial sur sa vision de l'avenir de
Cuba, et
sur l'apport aux habitants de l'île des transferts financiers en provenance de
la
diaspora cubaine.
En réponse,
M. Michel Charasse, rapporteur spécial
, a regretté que nos
postes
diplomatiques ne s'impliquent pas davantage dans la promotion des entreprises
françaises.
Il a rappelé que certaines entreprises françaises étaient bien implantées à
Cuba, et
que le Président Castro avait déjà investi la moitié des avoirs financiers
cubains en
euro, monnaie dans laquelle il voit une alternative au dollar. Il a estimé que
les
transferts financiers en provenance de cubains exilés, tout comme l'économie
souterraine, permettaient à la population de l'île de disposer d'un niveau de
vie
supérieur à celui évoqué par les statistiques officielles.
En conclusion, il a rappelé que la classe politique cubaine était assez
intègre, ce qui
permettrait peut-être au pays d'échapper à l'emprise des mafias qui marque
l'évolution
de la Russie post-communiste.
Le président Alain Lambert
a alors évoqué une lettre reçue de M. le
Président
du Sénat lui demandant d'étudier les modalités d'une plus grande publicité
donnée aux
contrôles budgétaires de la commission, afin d'accroître leur efficacité. Un
échange
de vues s'est instauré sur ce point, et la commission a chargé son président de
lui
présenter des suggestions.
B. MISSION DU 30 JUIN AU 8 JUILLET : LIBAN ET TERRITOIRES AUTONOMES PALESTINIENS
Le 13 octobre
1999,
sous la présidence de M. Jacques Oudin, vice-président, la commission
a
entendu une communication de
M. Michel Charasse
, rapporteur spécial
des
crédits de la coopération, sur la
mission de contrôle
, sur pièces et sur
place,
qu'il a effectuée du 30 juin au 8 juillet 1999 au
Liban
et
dans les
Territoires
autonomes palestiniens
.
M. Michel Charasse
a expliqué que cette mission était motivée par son
souci de
voir comment se mettaient en place les outils de la réforme de la coopération
dans deux
nouveaux pays admis dans la zone de solidarité prioritaire (ZSP). Il a dit
qu'il avait
expliqué les conséquences de cette réforme aux autorités locales, contrôlé les
crédits d'intervention de nos postes, fait le point sur l'utilisation des
autres crédits
accordés au titre des protocoles financiers et de l'AFD (l'Agence française de
développement), et vérifié si nos services étaient prêts pour la mise en place
effective des nouveaux instruments.
Sur le Liban, il a rappelé que ce pays sortait d'une guerre qui a exacerbé ses
fractures
religieuses et géographiques. Il a estimé qu'il cumulait presque tous les
obstacles au
retour de la prospérité économique : occupation israélienne, dépendance
politique à la Syrie, état délabré des finances publiques, démembrement de ce
qui
reste de l'Etat, absence de confiance dans l'avenir. Il a exposé les changements
politiques qu'a connus le Liban en novembre 1998, avec l'arrivée du
président de la
République le général Lahoud et le premier ministre Sélim Hoss, qui ont défini
de
nouvelles priorités donnant la première place à la lutte contre le déficit
budgétaire, la diminution de la dette et l'action sociale. Il a indiqué que la
croissance économique avait fortement ralenti, laissant persister les inégalités
sociales et les problèmes budgétaires. Dans un climat de relative
incompréhension,
l'intégration à la ZSP constitue un signal fort envers le Liban. Il a expliqué
que sa
mission avait été marquée par les bombardements israéliens sur Beyrouth et le
Liban
sud, qui avaient détruit plusieurs installations financées par la France. Il
s'est
réjoui de l'accueil chaleureux des autorités libanaises et de l'intérêt
qu'elles ont
montré aux nouvelles procédures de coopération avec la France. Enfin, il a
précisé
qu'il avait eu l'occasion de se rendre dans la zone de Jezzin à peine libérée de
l'occupation israélienne. Il a fait part des récriminations des opérateurs
français
envers la lenteur, la complexité, voire la vénalité de l'administration
libanaise, et
l'instabilité fiscale et réglementaire, tout en constatant les formidables
opportunités
que recélait ce pays. Il a conclu cette présentation sur l'état d'esprit
curieux des
Libanais qui possèdent 90 % des créances de l'Etat, tout en éprouvant
vis-à-vis
de l'institution étatique une vive indifférence.
Retraçant l'effort de coopération de notre pays, il a expliqué que l'ambassade
de
France mettait en oeuvre plus de 42 millions de francs en 1999 de crédits
d'intervention, principalement dirigés vers la coopération scientifique et
universitaire
et la francophonie. Il a formulé plusieurs remarques sur l'utilisation de ces
crédits : le poids trop important du personnel récurrent rémunéré sur
titre IV, le fonctionnement pas complètement satisfaisant du programme de
recherche,
et l'utilisation à ses yeux peu judicieuse des sommes consacrées à la promotion
de
l'audiovisuel. Il a conclu en estimant un peu routinière la coopération menée
par
l'ambassade.
Il a ensuite tiré un bilan de mise à disposition de plus d'un milliard de
francs de
prêts mixés et de 65 millions de francs de dons au titre des protocoles
financiers,
principalement affectés aux secteurs de l'eau, de l'électricité, de l'aviation
civile
et de l'enseignement. Il a vigoureusement déploré l'utilisation à moins de
50 % de
ces sommes. Il a indiqué par ailleurs qu'un recensement exhaustif de chaque
ligne lui
avait permis de constater que l'ambassade disposait encore de 2,8 millions
de francs
de dons. Il s'est enfin réjoui de l'installation rapide de l'AFD et s'est
demandé s'il
n'était pas possible de transférer à cette dernière des possibilités de prêts
encore
non utilisées.
S'agissant des territoires autonomes palestiniens,
M. Michel Charasse
a
rappelé
qu'ils se trouvaient au moment de sa mission dans l'attente de la formation du
nouveau
gouvernement israélien et de l'annonce de ses intentions quant à la relance du
processus
de paix. Il a dit qu'il s'était rendu compte du climat de tension extrême dans
lequel
vivent les Palestiniens des territoires : espace morcelé à l'infini,
surveillance
policière quasi inquisitoriale, présence massive choisie et provocatrice
d'implantations
israélienne au coeur même des villes palestiniennes. Il s'est félicité que les
Palestiniens se dotent des instruments de la souveraineté et d'une
administration dont
les Français expatriés louent la compétence, le sérieux, la relative absence de
vénalité, et l'exigence absolue quant aux prestations fournies. Il a expliqué
qu'ils
avaient à gérer une situation économique très délicate 5récession, crise sociale
massive, difficultés budgétaires considérables) . Il a vu néanmoins un facteur
d'espoir dans les liens étroits entre les économies palestinienne et
israélienne. Il a
également rapporté le souhait du président Arafat de la poursuite de l'aide
française
et de l'implication des européens aux côtés des Etats-Unis dans le cadre des
négociations de paix.
M. Michel Charasse
a ensuite exposé les grandes lignes de l'aide
française à
l'Autorité nationale palestinienne, mise en oeuvre par le consulat général de
Jérusalem. Il a détaillé les crédits d'intervention de ce dernier qui
s'élevaient à
18 millions de francs en 1999, principalement consacrés aux actions
culturelle set
éducatives. Il s'est félicité des francs succès obtenus par notre coopération
dans le
domaine du droit et de la formation de professeurs francophones. Il a formulé
plusieurs
observations sur l'utilisation des crédits du poste, parmi lesquelles la part
trop
importante des rémunérations permanentes financées sur titre IV,
l'affectation de
300.000 francs à l'Alliance française de Jérusalem, virtuellement en
faillite, et
ne proposant ses activités qu'aux Israéliens, et la présence d'un reliquat
élevé de
sommes non utilisés qu'il conviendrait de réaffecter. Par ailleurs, il a
constaté sur
place que notre poste manquerait de personnel pour la mise en place de futurs
projets de
coopération.
Puis il a expliqué que sur les 332,5 millions de francs de dons accordés
depuis
1993 sur protocoles financiers (principalement affectés à l'eau et aux
infrastructures
publiques), 106 millions de francs restaient bloqués pour le financement
du port de
Gaza. Il a constaté, après un recensement exhaustif de ces protocoles, qui
restaient par
ailleurs à imputer près de 10 millions de francs, ce que semblaient
ignorer nos
services. Enfin, il a félicité l'AFD de la rapidité de son installation et de
ses
premières interventions dans le secteur de l'eau à Gaza, dans la vieille ville
de
Hébron et pour l'électrification rurale du nord de la Cisjordanie.
M. Michel Charasse
a formulé plusieurs conclusions sur ces deux pays. Il
s'est
réjoui de la rapidité avec laquelle l'AFD intervenait, alors que le quai
d'Orsay ne
semblait pas en mesure d'apporter le moindre financement nouveau d'ici au
milieu de
l'année 2000. Il a rapporté l'incompréhension des autorités libanaises et
palestiniennes aux yeux desquelles l'entrée dans la ZSP s'est traduite, en
1999, par une
année blanche du point de vue de la coopération. Observant que le contrôle
budgétaire
n'avait révélé aucune irrégularité, il a regretté que trop souvent des crédits
qui
devraient relever du titre III se trouvent affectés sur le titre IV,
ce qui
revient à minorer nos opérations effectives, et que l'examen précis de
l'utilisation de
chaque protocole ait montré l'existence de marges de manoeuvre inconnues de nos
services.
Il a conclu que cette mission pouvait illustrer à nouveau le paradoxe de la
réforme de
la coopération : si la ZSP s'étend, les pays qui bénéficient de cette
expansion
constatent une baisse des crédits qui leur sont accordés, et, comme soeur Anne,
ne voit
en rien venir.
M. Jacques Oudin
a remercié le rapporteur spécial pour l'intérêt de son
compte
rendu qui montre, si besoin en était, l'importance du contrôle parlementaire.
Il a
salué la présence de Mme Paulette Brisepierre, rapporteur pour avis des
crédits de
l'aide publique au développement.
Le rapporteur général
a demandé à
M. Michel Charasse
quelles
étaient les masses du budget de l'autorité nationale palestinienne et la nature
de
l'ordre juridique qu'elle mettait en place.
Le rapporteur spécial a indiqué que l'autorité palestinienne escomptait en 1999
750 millions de dollars d'aide internationale et plus de 300 millions
de dollars
de recettes fiscales. Il a fait remarquer que 160 millions de dollars
échappaient
cependant au ministère des finances palestinien et servaient (hors budget) à
financer
des projets ponctuels décidés par le président Arafat et, probablement, le
fonctionnement de l'Organisation de libération de la Palestine. Il a dit son
sentiment
que cet argent n'était pas gaspillé, ni les responsables palestiniens
corrompus.
Il a indiqué que l'Institut de droit de Birzeit mettait en place deux fichiers
législatifs, l'un recensant l'ensemble du droit en vigueur, depuis que le
monde, est
monde dans les territoires palestiniens, l'autre de législation comparée. Il a
rapporté
l'opinion des opérateurs français comme quoi en matière de droit privé il n'y
avait
aucune remarque à faire de conflit juridique, de mauvais fonctionnement de la
justice ou
de vénalité. Il a constaté que les autorités palestiniennes mettaient tout en
oeuvre
pour que les investissements étrangers soient nombreux et bien traités.
M. François Trucy
s'est demandé si la diaspora libanaise jouait un rôle
pour la
reconstruction du pays et si la reconstruction de la résidence des pins pouvait
être
considérée comme une réussite.
M. Michel Charasse
lui a fait part des liens distendus entre la diaspora
et le
Liban. Il a d'ailleurs remarqué que si les meilleurs Palestiniens revenaient
chez eux,
les meilleurs Libanais s'en gardaient bien. Il a estimé par ailleurs
merveilleuse la
reconstruction de la résidence des pins qui constitue un symbole brillant des
relations
franco-libanaise. Il a rappelé l'attachement des Libanais à ce lieu où fut
proclamé
par le général Gouraud l'Etat libanais.
M. Maurice Blin
a expliqué l'incivisme financier libanais par l'histoire
et les
occupations, et l'a qualifié de réflexe de sauvetage. Il s'est demandé si les
Iisraéliens comprenaient vraiment que l'avenir de la Palestine conditionnait le
leur.
Partageant le point de vue du rapporteur spécial sur la très bonne réputation
des
Palestiniens, il lui a demandé quels investisseurs privés ces derniers
attendaient.
M. Michel Charasse
s'est dit d'accord sur l'analyse historique de
M. Maurice
Blin. Il a estimé que le gouvernement israélien de M. Netanyahu avait
traité de
façon indigne les territoires palestiniens. Evoquant la présence policière, les
colonies et le poste frontière de Gaza, il a décrit les obstacles mis au
développement
d'un peuple très compétent et à la constitution d'un environnement national
palestinien. Il a indiqué qu'aux demandes fortes d'investissements
d'équipements de
l'Etat, s'ajoutait aujourd'hui une forte demande sociale envers les entreprises
privées.
Il a rapporté que les entrepreneurs français se disaient prêts à y répondre
mais que
les conditions actuelles de vie quotidienne limitaient sérieusement leur
action.
Mme Paulette Brisepierre,
après avoir remercié la commission des
finances de
l'avoir invitée à participer à ses travaux
,
a indiqué qu'elle faisait la
même
analyse de la situation au Liban et dans les territoires palestiniens que le
rapporteur
spécial.
M. Jacques Oudin
s'est demandé si l'influence syrienne au Liban n'était
pas de
nature à atténuer l'enthousiasme des entreprises.
M. Michel Charasse
lui a répondu que ce qui se passait avec la Syrie
semblait
indifférent aux yeux des chefs d'entreprise, plus préoccupés par les carences de
l'administration libanaise et l'évolution du processus de paix dans l'ensemble
de la
région.
II. EXAMEN DES CRÉDITS DE LA COOPÉRATION
Le 13 octobre
1999, a commission a procédé, sous la présidence de M. Jacques Oudin,
vice-président, à
l'examen
du
rapport
de
M. Michel
Charasse
sur
les crédits consacrés, dans le projet de loi de finances pour 2000, à la
coopération.
M. Michel Charasse rapporteur spécial,
a tout d'abord expliqué que
la
réforme de la coopération avait entraîne la fusion des ministères et des
budgets et
qu'il n'y avait donc plus à proprement parler de crédits individualisés de la
coopération.
Il a indiqué que le budget des affaires étrangères connaissait une modeste
progression
de 0,8 %, mais que, à l'intérieur de celui-ci, les dotations en moyens de
paiement
de la coopération diminuaient de 4,3 %. Il en a conclu que les crédits des
affaires
étrangères augmentaient en bénéficiant de la baisse de ceux de la coopération.
Il s'est félicité que la fusion des deux ministères ait permis des
redéploiements de
personnel importants et la disparition de coûteux doublons.
Il a regretté que les interventions figurant au titre IV connaissent une
forte
diminution de 9,3 %, alors même que le champ d'intervention augmenta avec
l'extension de la zone de solidarité prioritaire. Il a constaté que les lignes
du
titre IV bénéficiant d'une hausse de crédits, comme l'audiovisuel
extérieur et la
coopération scientifique bénéficiaient à l'ensemble des pays dans lesquels ces
actions
sont menées, et non plus seulement à la zone de solidarité prioritaire.
S'agissant du titre VI, il a constaté qu'il restait inchangé, mais
contenait une
astuce comptable aux conséquences lourdes pour l'exercice du contrôle
parlementaire. Il
a ainsi fortement regretté la création d'un chapitre budgétaire spécifique aux
dons
projets mis en oeuvre par l'AFD (Agence française de Développement) remplaçant
l'article budgétaire spécifique au sein du Fonds d'aide et de coopération (FAC)
qui
permettait d'assurer un meilleur contrôle des opérations réalisées. Il a estimé
que
ce changement était une manière pour la direction du trésor de reprendre la
maîtrise
sur des sommes qui lui avaient échappé. Il a donc expliqué qu'il envisageait une
initiative pour exiger une information du Parlement sur les sommes transférées.
Il a par
ailleurs fait remarquer que cette séparation des articles budgétaires
faciliterait à
l'avenir l'exercice de la régulation budgétaire sur les seuls crédits de
l'ancien FAC.
Il a conclu en constatant que ce budget n'avait fait l'objet d'aucune remarque
critique de
l'exécutif chargé de conduire la politique extérieure de la Nation. Il a
fortement
regretté que les moyens d'intervention diminuent pour plus de pays tandis que le
titre VI stagne, mais avec un moindre contrôle parlementaire. Il a estimé
que ce
budget rendrait plus difficile le respect des engagements de la France
vis-à-vis de ses
partenaires.
Après avoir remercié le rapporteur spécial,
M. Jacques Oudin
lui a
demandé
comment se situait la France vis-à-vis des autres pays du G7 s'agissant de
l'aide
publique au développement.
M. Michel Charasse
a indiqué que la France restait en pourcentage du PIB
le
premier contributeur du G7 en aides bilatérales au développement. Il a rappelé
qu'il
fallait ajouter à ces sommes la participation de la France à hauteur de
24 % de
tous les fonds engagés par l'Union européenne à ce titre. Il a également
précisé que
les critères internationaux ne prenaient pas en compte les efforts de
coopération
militaire des différents pays. Enfin, il a expliqué qu'en termes bruts la France
occupait la troisième place du G7 derrière le Japon et, pour la première fois
depuis
longtemps, les Etats-Unis.
Le rapporteur général
s'est interrogé sur l'opportunité d'une
présentation
d'ensemble de l'action de la France en faveur du développement intégrant ses
contributions bilatérales et multilatérales, et sur les processus de décision
européens d'engagement du Fonds européen de développement (FED). Enfin, il
s'est dit
prêt à soutenir toute initiative permettant une plus grande transparence des
relations
financières avec l'Agence français de développement, par exemple sous la forme
d'un
contrat d'objectifs entre celle-ci et le ministère des affaires étrangères.
M. Michel Charasse
a estimé que le mode de fonctionnement absurde de
l'Europe
donnait un caractère " apatride " aux crédits du FED. Il a
fortement
regretté que nos ambassadeurs ne valorisent pas davantage cette forte
participation
financière de la France dans les actions européennes. De même, il a déploré que
les
ministres de la coopération n'examinent jamais les projets financés par le FED,
se
limitant, en conseil des ministres de l'Union européenne, à recueillir une
information
sur les masses et les pays bénéficiaires. Il a estimé anormal que la
DG VIII
décide seule de ces attributions de fond.
S'agissant des relations avec l'AFD, il a estimé qu'il fallait se garder de
porter
atteinte aux marges de manoeuvre de l'exécutif. Il en a conclu que
l'information sur les
transferts financiers ne devrait pas être trop détaillée.
M. Jacques Oudin
a demandé que la commission des finances
recommande au
ministre de la coopération et au Comité des représentants permanents (COREPER)
d'exercer leur droit de regard sur les projets financés par le FED. Il a estimé
par
ailleurs que le contrôle parlementaire ne pouvait pas souffrir de recul.
M. Henri Torre
s'est interrogé sur le suivi apporté aux nombreuses études
financées sur crédits de la coopération.
M. Michel Charasse
a indiqué que le nombre de ces études avait pu
baisser, même
si la manie du rapport avait tendance à persister. Il a rappelé néanmoins le
caractère
indispensable des études préalables.
M. Joël Bourdin
a demandé au rapporteur spécial pourquoi les crédits en
faveur
de la coopération décentralisée baissaient dans le projet de loi de finances.
M. Michel Charasse
lui a indiqué que cela faisait partie de la baisse
générale
des moyens d'intervention qu'il déplorait à nouveau. Il a ainsi rappelé que ce
sont les
pays aidés au titre de la coopération qui permettaient de relayer la voix de la
France
à l'Organisation des nations unies (ONU).
M. Jacques Oudin
a alors demandé à Mme Paulette Brisepierre,
rapporteur pour
avis de la commission des affaires étrangères et de la défense sur les crédits
de
l'aide publique au développement, la position de la commission des affaires
étrangères
et de la défense sur le projet de loi de finances.
Mme Paulette Brisepierre
. a indiqué que la commission des affaires
étrangères et
de la défense étudierait prochainement le projet de loi de finances. A titre
personnel,
elle a dit partager totalement l'analyse du rapporteur spécial et ses craintes
face aux
baisses de crédits, alors que les zones augmentent. Elle a fait part de sa vive
inquiétude devant les risques de saupoudrage et estimé qu'avec ce budget la
France
deviendrait médiocre partout au lieu d'être la meilleure dans certains pays.
M Michel Charasse
a conclu que ce budget relevait d'un choix politique
commun aux
deux têtes de l'exécutif.
M. Jacques Oudin
a indiqué que la commission se prononcerait sur
l'ensemble des
crédits attribués au ministère des affaires étrangères la semaine prochaine.
*
Au cours de sa séance tenue le 20 octobre 1999, sous la présidence de M. Alain Lambert , président, la commission a, sur le rapport de M. Jacques Chaumont, rapporteur spécial, décidé de proposer au Sénat l' adoption des crédits du ministère des affaires étrangères .
*
Au cours de sa
séance tenue le 25 novembre 1999 relative à l'examen définitif du projet de loi
de
finances pour 2000, sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la
commission a additionnel avant l'article 64 A
La commission a confirmé son vote favorable à l'adoption du budget des
affaires
étrangères
tel qu'amendé à l'Assemblée nationale, sous réserve
d'explications du
Gouvernement sur les crédits de l'Agence française de développement.
Elle a ensuite adopté un
article additionnel avant
l'article 64 A
(nouveau) présenté par M. Jacques Chaumont au nom de M. Michel
Charasse,
rapporteur spécial des crédits à la coopération, visant à développer le contrôle
parlementaire sur l'utilisation des sommes déléguées à l'AFD.
ANNEXES
I. AMENDEMENT ADOPTÉ PAR LA COMMISSION DES FINANCES
I. Avant
l'article 64 A, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Afin d'assurer l'exercice du contrôle parlementaire, tous les projets, quel que
soit leur
montant, financés dans la Zone de solidarité prioritaire sur les crédits
figurant au
budget du Ministère des affaires étrangères ne peuvent être mis en oeuvre par
celui-ci
directement ou par l'intermédiaire de l'Agence française de développement
qu'après
l'accord préalable du comité directeur du Fonds d'aide et de coopération ou de
l'organe
de décision qui lui sera substitué, au sein duquel siègent des représentants de
chaque
assemblée.
II. En conséquence, faire précéder cet article par une division ainsi
rédigée :
Affaires étrangères
II. MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
L'Assemblée
nationale a adopté dans la soirée du lundi 22 novembre un amendement du
Gouvernement
majorant de 140 millions de francs les autorisations de programme du chapitre
68-93
" dons destinés à financer des projets mis en oeuvre par
l'AFD ".
Selon le Gouvernement dans l'exposé des motifs :
" cette
majoration des
AP est destinée, à titre non reconductible, à financer le coût de l'extension de
compétence géographique (Palestine) et sectorielle (infrastructures d'éducation
et de
santé) de l'AFD "
. La répartition serait de 60 millions de
francs
pour la Palestine et de 80 millions de francs pour les infrastructures.
La méthode du Gouvernement est critiquable car l'amendement n'a fait l'objet
d'aucune
explication par le ministre en séance ou en commission, et porte sur un
chapitre dont la
création est déjà fortement contestée puisque visant à entraver le contrôle
parlementaire(voir
supra
).
De plus, il abonde des autorisations de programme alors que le projet de loi
initial
était sensé déjà tenir compte des nouvelles compétences et des nouveaux pays. Le
projet de loi initial était donc erroné sur ce point.
Enfin, il ne prévoit aucun crédit de paiement. Il conviendrait d'obtenir des
assurances
en séance sur les crédits de paiement nécessaires et leur origine. La pratique
des
années antérieures pourrait laisser craindre que ces crédits de paiement soient
prélevés sur le Fonds de solidarité prioritaire.
Pour critiquer la méthode peu respectueuse à la fois de l'information préalable
du
Parlement, de la discussion budgétaire et du contrôle des sommes engagées, il
paraît
souhaitable d'obtenir des explications de la part du Gouvernement. La
commission des
finances proposant un article additionnel rattaché visant à assurer
l'effectivité du
contrôle parlementaire, sa discussion pourrait en fournir l'occasion.
III. COMPTE-RENDU DE MANDAT AU COMITÉ DIRECTEUR DU FAC - ANNÉE 1999 -
Au cours de ses
deux premières les 14 mai et 12 octobre, le comité directeur du FAC a
examiné 54
projets représentant 603,4 millions de francs.
Le comité directeur du 14 décembre 1999 devrait achever l'examen des
engagements de
1999.
Les projets déjà adoptés se répartissent entre 18 Etats.
Pays |
Montants
|
Nombre de projets |
Intérêt général |
337,55 |
19 |
Inter Etats |
28 |
2 |
Etats |
237,85 |
33 |
Sénégal |
36 |
4 |
Côte d'Ivoire |
30 |
3 |
Burkina-Faso |
28,7 |
4 |
Tchad |
21 |
3 |
Cameroun |
17 |
3 |
Mauritanie |
16 |
2 |
Niger |
15 |
2 |
Madagascar |
12 |
2 |
Haïti |
10 |
1 |
Bénin |
6 |
1 |
Viet-nam |
9,25 |
1 |
Burundi |
9 |
2 |
Congo (RDC) |
9 |
1 |
Congo |
7 |
1 |
Cap-Vert |
4,5 |
1 |
Rwanda |
3 |
1 |
Petites Antilles |
2,9 |
1 |
Djibouti |
1,5 |
1 |
Projets examinés par le comité directeur du FAC
(en millions de francs)
|
Montant 1999 |
Répartition 1999 |
Répartition 1998 |
Opérations inter-Etats |
28 |
4,65 % |
2,56 % |
Opérations d'intérêt général |
337,5 |
55,95 % |
45,47 % |
Opérations affectées |
237,85 |
39,4 % |
51,98 % |
Total |
603,4 |
100 % |
1.044,3 |
La répartition sectorielle montre la part importante de la francophonie, du développement rural et de la santé et du développement social (environ 15 % chacun).
|
Montants
|
Nombre de projets |
Part relative
|
Francophonie |
99 |
3 |
16,4 |
Développement rural et environnement |
96 |
11 |
15,9 |
Santé et développement social |
88,7 |
8 |
14,7 |
Enseignement, formation recherche, jeunesse et sports |
61,15 |
7 |
10,15 |
ONG |
56,25 |
1 |
9,3 |
Action culturelle et information |
54,3 |
4 |
9 |
Crédits déconcentrés (Fonds social de développement) |
50,1 |
10 |
8,3 |
Coopération décentralisée |
30 |
1 |
5 |
Développement institutionnel |
26 |
4 |
4,35 |
Crédits déconcentrés (soutien à l'initiative privée) |
19 |
2 |
3,15 |
Infrastructures |
10 |
1 |
1,65 |
Développement industriel et minier |
8 |
1 |
1,35 |
Evaluation et contrôle |
4,5 |
1 |
0,75 |
Total |
603,4 |
54 |
100 |
LISTE DES SIGLES UTILISÉS
ACP |
Afrique Caraïbes Pacifique |
AFD |
Agence française de développement |
AP |
Autorisation de programme |
APD |
Aide publique au développement |
BEI |
Banque européenne d'investissement |
BFCE |
Banque française du commerce extérieur |
CAD |
Comité d'aide au développement |
CEMAC |
Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale |
CFD |
Caisse française de développement |
CICID |
Comité interministériel à la coopération internationale et au développement |
CP |
Crédit de paiement |
DCMD |
Direction de la coopération militaire et de défense |
DGCID |
Direction générale de la coopération internationale et du développement |
DO |
Dépenses ordinaires |
DTS |
Droits de tirage spéciaux |
FCC |
Fonds de conversion de créances |
FED |
Fonds européen de développement |
FMI |
Fonds monétaire international |
FSD |
Fonds social de développement |
FSP |
Fonds de solidarité prioritaire |
LFI |
Loi de finances initiale |
LFR |
Loi de finances rectificative |
ONG |
Organisation non gouvernementale |
PIB |
Produit intérieur brut |
PLF |
Projet de loi de finances |
PMA |
Pays les moins avancés |
PPTE |
Initiative sur la dette des pays les plus pauvres |
TOM |
Territoire d'outre-mer |
UEMOA |
Union économique et monétaire ouest-africaine |
ZSP |
Zone de solidarité prioritaire |
Lors de sa
réunion du 13 octobre 1999, sous la présidence de M. Jacques Oudin,
vice-président, la commission des finances a examiné les crédits des affaires
étrangères : coopération, sur le rapport de M. Michel Charasse, rapporteur
spécial.
Lors de sa réunion du 20 octobre 1999, sous la présidence de M. Alain
Lambert,
président,
elle a décidé de proposer d'adopter les crédits du ministère des
affaires étrangères
.
Elle a confirmé sa position lors de sa réunion du jeudi 25 novembre 1999, tenue
sous la
présidence de M. Alain Lambert, président, après avoir pris acte des
modifications
apportées par l'Assemblée nationale.
1
En outre, l'arrêté d'annulation du 24 novembre 1999, en vue du collectif
budgétaire de
la fin de l'année 1999, procède à l'annulation de 461 millions de francs
d'autorisations de programme sur le FAC (dont 210 millions pour le Kosovo et
251 millions
pour le reste du monde) et de 78 millions de francs de crédits de paiement
(dont 83
millions de francs pour le Kosovo, mais 5 millions sont ouverts pour
l'AFD). L'année
1999 annonce donc d'une certaine façon l'année 2000 !
2
Ces données ne tiennent pas compte de la majoration de 140
millions de
francs d'autorisations de programme pour l'AFD décidée l'Assemblée nationale
lors de
l'examen en première lecture du projet de loi de finances pour 2000. Elles ne
tiennent
pas compte non plus des nombreux crédits de paiement ouverts par la loi de
finances
rectificative pour 1999 en faveur de la dette des pays les plus pauvres et
d'institutions
internationales.
3
En crédits de paiement.
4
Décret n° 98-66 du 4 février 1998 portant création du comité
interministériel de la coopération internationale et du développement,
Journal
officiel
du 6 février 1998.
5
Cf notamment le document du CAD " Le rôle de la
coopération pour
le développement à l'aube du XXIème siècle (mai 1996°.
6
La comparaison se limite aux crédits inscrits aux titre IV et VI
puisque
ceux du titre III ne sont plus individualisables.
7
Votre rapporteur spécial estime cependant que ce choix
méthodologique est
trop large pour refléter avec exactitude les crédits propres à la coopération.
8
La somme initialement prévue était de 92 millions de francs. Elle
a été
ramenée à 40 millions de francs en gestion.
9
Le ministère des affaires étrangères avait estimé ce mauvais
calibrage
des crédits à 92 millions de francs mais est revenu en gestion sur 52 millions
de
francs.
10
Réponse au questionnaire de votre rapporteur spécial
11
Réponse au questionnaire de votre rapporteur spécial
12
Votre rapporteur ne peut qu'être satisfait de voir la ZSP se
concrétiser
fortement au Liban et dans les Territoires autonomes palestiniens comme il
l'avait
demandé au retour de sa mission de contrôle dans ce secteur du Proche-Orient en
juillet
1999.
13
Il ne revient pas à votre rapporteur spécial de développer
l'action de
l'agence outre-mer ni l'activité de soutien au secteur privé de sa filiale
Proparco.
14
Compte-rendu analytique de la réunion de la commission des
affaires
étrangères du 4 novembre 1999, page 27.
15
Mais le Viêt-nam n'a pas attendu d'entrer dans la ZSP pour
bénéficier du
FAC, de même que Sainte-Lucie.
16
Le comité directeur a accepté le transfert de 75 millions de
francs de
crédits du FAC à l'AFD sous réserve d'une information :
" l'AFD
informera les membres du comité directeur du FAC de la liste et du contenu des
projets
qu'elle envisage de mettre en oeuvre "