Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 11 : Economie, finances et industrie : I. Economie, finances et industrie
ANGELS (Bernard), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 11 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 291 Ko )Table des matières
-
CHAPITRE PREMIER :
LE PROJET DE BUDGET POUR 2000 -
CHAPITRE II :
UN BUDGET PLUS SINCÈRE-
I. UN ÉCART TRADITIONNEL ENTRE LES MOYENS
DÉCRITS PAR LE PROJET DE LOI DE FINANCES INITIAL ET LES MOYENS
RÉELLEMENT DISPONIBLES...
- A. LES FAUX FONDS DE CONCOURS
-
B. LES FONDS EXTRABUDGÉTAIRES
-
1. Les comptes 466 de la comptabilité des
trésoriers-payeurs généraux
- a) Le compte 466-17, " Frais de services des comptables du Trésor "
- b) Le compte 466-176
- c) Le compte 466-21, " Opérations d'encaissement et de répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants nationaux "
- d) Les comptes 466-223, 466-224 et 466-226
- e) Le compte 466-24, " Masse des douanes "
- 2. Les autres comptes extrabudgétaires
-
1. Les comptes 466 de la comptabilité des
trésoriers-payeurs généraux
- II. ...LARGEMENT MAIS PAS ENTIÈREMENT COMBLÉ
-
I. UN ÉCART TRADITIONNEL ENTRE LES MOYENS
DÉCRITS PAR LE PROJET DE LOI DE FINANCES INITIAL ET LES MOYENS
RÉELLEMENT DISPONIBLES...
-
CHAPITRE III :
LA MODERNISATION DU MINISTÈRE -
CHAPITRE IV
OBSRVATIONS DIVERSES -
ARTICLE RATTACHÉ
ARTICLE 68
La majoration légale des rentes viagères
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 11
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
I
.
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE
Rapporteur spécial
: M. Bernard ANGELS
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet, vice-présidents ; Jacques-Richard Delong, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Denis Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri Torre, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
CHAPITRE PREMIER :
LE PROJET DE BUDGET POUR
2000
Les
crédits du fascicule " Economie, finances et industrie "
regroupent désormais l'ensemble des moyens de l'action du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie.
Ils absorbent en effet cette année l'ensemble des moyens auparavant
retracés dans les fascicules " Industrie " et " Petites
et moyennes entreprises, commerce et artisanat ", ce qui rend
particulièrement incommode l'analyse des crédits des services
financiers eux-mêmes
1(
*
)
mais correspond
à une volonté d'unifier les interventions d'un département
ministériel qui, ainsi, trouve une première traduction dans la
présentation budgétaire.
I. LE PROJET DE BUDGET POUR 2000, DE NOMBREUSES MODIFICATIONS DE STRUCTURE
Les crédits prévus pour 2000 s'élèvent à 90,7 milliards de francs , soit une augmentation non-significative de 49,7 % en niveau par rapport aux dotations inscrites en loi de finances initiale pour 1999 et de 16,9 % par rapport au total des dotations des différents budgets présentés l'an dernier.
Budget de l'économie, finances et industrie
(En millions de francs) 2( * )
|
|
|
Variations |
|
|
1999 |
2000 |
Niveau |
en % |
Titre III - Moyens des services |
|
|
|
|
Rémunérations des personnels |
36.366,7 |
38.575 |
+ 2.208,3 |
ns |
Pensions et allocations |
11.226,8 |
11.407,8 |
+ 181 |
ns |
Charges sociales |
2.302,1 |
1.701,8 |
- 600,3 |
ns |
Sous-total personnel |
49.895,6 |
51.684,6 |
+ 1.789 |
ns |
Matériels et fonctionnement des services |
8.785,2 |
5.413,2 |
- 3.372 |
ns |
Subventions de fonctionnement |
69,7 |
1008,8 |
+ 939 ,1 |
ns |
Dépenses diverses |
561,5 |
7.208,7 |
+6.647,2 |
ns |
Sous-total fonctionnement |
9.416,4 |
13.630,7 |
+ 4.214,3 |
ns |
Total titre III |
59.312 |
65.315,3 |
+ 6.003,3 |
ns |
Titre IV - Interventions publiques |
351,5 |
15.749,8 |
+ 15.398,3 |
ns |
Titre V - Investissements de l'Etat |
|
|
|
|
(AP) |
907,5 |
1.607,4 |
+ 699,9 |
ns |
(CP) |
978,3 |
1.788,5 |
+ 810,2 |
ns |
Titre VI
Subventions d'investissement (AP)
|
|
|
|
|
Totaux DO + CP |
60.642 |
90.741,2 |
+ 30.099,2 |
ns |
Le
tableau qui précède témoigne des profondes modifications
apportées à la présentation budgétaire.
Elles proviennent d'abord du regroupement entamé l'an dernier, de la
totalité des crédits auparavant inscrits au titre des budgets
" Industrie " et " Petites et moyennes entreprises, commerce et
artisanat " avec les crédits des " Services communs et
finances " pour un montant total de
16.909 millions de francs.
Pour l'industrie
, ce regroupement concerne dans le projet de loi de
finances 2000 un montant de crédits de 16.522 millions de francs
qui affecte essentiellement les titres IV (9,4 milliards) et VI
(5,5 milliards) mais dont une partie importante (1,1 milliard)
concerne aussi le titre III.
Pour les petites et moyennes entreprises
, commerce et artisanat, les
crédits regroupés dans le projet de loi de finances
s'élèvent à 387 millions de francs soit en
crédits de paiement :
Titre IV |
359,6 millions de francs |
|
Titre VI : |
27,3 millions de francs |
en crédits de paiement |
|
28,5 millions de francs |
en autorisations de programme |
Mais
les modifications proposées pour 2000 proviennent aussi de nombreux
changements d'inscriptions budgétaires.
D'abord, les opérations de réintégration au budget
général entamées l'an dernier se poursuivent
et
concernent un montant de crédits de 2.264 millions de francs
3(
*
)
soit :
301 millions de francs au titre des " crédits de
l'article 55 " qui concernait une recette directement
prélevée au profit des conservations des hypothèques ;
1.716 millions de francs au titre de différents autres
" fonds de concours " (v. infra) ;
247 millions de francs correspondant à la prise en charge par
le budget d'actions de certains centres techniques industriels jusque là
financées par des taxes parafiscales supprimées ou
réduites dans le cadre du projet de loi de finances.
Enfin, des transferts de crédits interviennent
principalement en
provenance du budget des charges communes pour un montant brut de
10,8 milliards de francs, concernant pour l'essentiel :
1.076 millions de francs de cotisations patronales de la direction
générale des impôts (DGI) ;
1.339 millions de francs correspondant à la
rémunération de services rendus par divers organismes ;
234,4 millions de francs pour des actions de modernisation
budgétaire et comptable ;
5.069 millions de francs au titre de diverses actions
économiques ;
et 515 millions de francs de crédits nécessaires à
l'application des conventions fiscales internationales.
Le tableau ci-après constitue une tentative pour rendre compte de
l'évolution des moyens, hors transferts entre sections.
Budget de l'économie, finances et industrie dans sa structure de 1999 (1)
(En millions de francs)
|
1999 |
2000 |
Part dans le total (%) |
Variation 2000/1999 (%) |
Titre III - Moyens des services |
|
|
|
|
Rémunérations des personnels |
36.366,7 |
37.499 |
59,7 |
+ 3,1 |
Pensions |
11.226,8 |
11.407,8 |
18,1 |
+ 1,6 |
Charges sociales |
2.302,1 |
1.701 |
2,7 |
- 26,1 |
Sous-total personnel |
49.895,6 |
50.607,8 |
80,5 |
+ 1,4 |
Autres (matériels, entretien) |
9.416,4 |
10.875 |
17,4 |
+ 15,4 |
Total titre III |
59.312 |
61.482,8 |
97,9 |
+ 3,7 |
Titre IV - Interventions publiques |
351,5 |
298,5 |
0,5 |
ns |
Total dépenses ordinaires |
59.663,5 |
61.781,3 |
98,4 |
+ 3,5 |
Titre V - Investissements de l'Etat |
|
|
|
|
(AP) |
(907,5) |
(943) |
|
+ 3,9 |
(CP) |
(978,3) |
(982) |
1,6 |
ns |
Total général (DO + CP) |
60.641,8 |
62.763,3 |
100 |
+ 3,5 |
(1) Aux arrondis près.
Une fois
neutralisés, les transferts entre fascicules, l'augmentation du budget
initial pour 2000 s'élève à 3,5 %. Elle s'explique
partiellement par des facteurs techniques exceptionnels.
Une part importante de la progression des crédits vient en effet de
la budgétisation de fonds de concours et de crédits
extrabudgétaires.
Au total, une fois défalquée la variation des crédits
induite par ces budgétisations, le budget s'accroît de l'ordre de
2,5 %.
La destination des crédits fait ressortir la part essentielle
(60 %) occupée par les crédits de rémunération
des personnels et, plus encore, l'importance prise pour les charges de
personnel. "Tout compris", elles absorbent 80,5 % des crédits
ouverts.
La place relative des dépenses d'interventions publiques est
négligeable avec moins de 1 % du total, tandis que celle des
investissements, modeste (1,6 %), est stabilisée cette
année.
II. LES DÉPENSES DE PERSONNEL
Les
dépenses de personnel occupent 80,5 % des moyens du budget et se
répartissent entre :
des dépenses de rémunération pour
37,5 milliards de francs (74,1 % du total) ;
des dépenses de pensions pour 11,4 milliards de francs
(22,5 % du total) ;
et des charges sociales pour 1,7 milliards de francs (3,3 % du
total).
La présentation budgétaire des différents postes de
dépenses de personnel, déjà insatisfaisante dans le
passé, ne s'améliore pas malgré le transfert d'une partie
des crédits de charges sociales en provenance du fascicule des charges
communes.
En effet, contre toute logique, les crédits ainsi
transférés sont agrégés dans les dépenses de
rémunération des personnels plutôt qu'avec les autres
crédits de charges sociales.
A. LES RÉMUNÉRATIONS D'ACTIVITÉ
Selon le
" bleu ", les crédits de rémunérations
d'activité s'établiraient à 37,5 milliards de francs,
en progression de 3,1 % avec un supplément de 1,1 milliard de
francs à structures constantes. Mais, le transfert de
1.076 millions de francs de crédits correspondant aux cotisations
sociales versées par l'Etat assises sur la masse salariale de la DGI,
auparavant inscrits au budget de charges communes porte à tort, le
montant des crédits inscrits au budget 2000 au titre des
rémunérations d'activité à 38,6 milliards de
francs. Il eut été préférable d'agréger ces
crédits avec ceux consacrés aux cotisations sociales du
ministère afin d'éviter toute confusion.
Votre rapporteur est en attente d'une réponse permettant de chiffrer
précisement l'impact des budgétisations entreprises sur ce poste
de dépenses et, ainsi, d'isoler la part de son augmentation due à
des changements de méthode.
A partir des données du " bleu ", il est possible d'estimer
que cet impact représente un peu plus de la moitié de
l'augmentation des crédits.
Pour une autre part, celle-ci s'explique par les effets de l'accord salarial du
10 février 1998, et par l'effet
glissement-vieillesse-technicité.
L'augmentation des rémunérations d'activité survient alors
que les effectifs budgétaires du ministère seraient
réduits de 727 unités (0,4 % des effectifs pour 1999).
La progression des rémunérations individuelles paraît donc
privilégiée, volontairement ou par conséquence
4(
*
)
dans les arbitrages globaux portant sur la masse
salariale du ministère.
La répartition des rémunérations d'activité entre
rémunérations principales (26,7 milliards)
5(
*
)
et indemnités diverses
(8,3 milliards)
1
est illustrative de l'importance prise
dans ce budget par les rémunérations accessoires.
Cette caractéristique s'explique par la diversité des corps
ministériels et par les modes de financement du ministère
autrefois en vigueur (-voir chapitre II).
Si comme l'ensemble des ministères, le ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie emploie des personnels
relevant des corps d'administration générale régis par des
statuts interministériels de catégorie A, B et C
(administrateurs civils, attachés d'administration centrale,
secrétaires administratif et adjoints administratifs ainsi que les
personnels des filières service, ouvrière et automobile). Il
emploie aussi et, principalement, des personnels relevant de corps
" ministériels ".
Il s'agit d'abord des fonctionnaires des directions à réseaux du
ministère (impôts, comptabilité publique, douanes et droits
indirects, concurrence, consommation et répression des fraudes et
INSEE). Ils représentent la majorité des agents du
ministère. Certains corps spécialisés contribuent
également à l'exercice des missions de ces directions, les
géomètres du cadastre, les huissiers du Trésor public, et
les corps des laboratoires de la douane et de la répression des fraudes.
Par ailleurs, la direction des relations économiques extérieurs
dispose de deux corps de catégorie A, le corps des conseillers
commerciaux et le corps des attachés commerciaux créé dans
le cadre des opérations de titularisation des contractuels de
niveau A.
Depuis la fusion des pôles finances et industrie, le ministère
dispose également de corps techniques, le corps supérieur des
ingénieurs des mines, le corps des ingénieurs des instruments de
mesure, le corps des ingénieurs de l'industrie et des mines, les corps
de techniciens et experts techniques. De même, relèvent du
ministère le corps de l'inspection générale des postes et
télécommunications, les administrateurs des postes et
télécommunications, les ingénieurs des
télécommunications, ainsi que les corps des enseignants et des
laboratoires des écoles des mines.
Enfin, à l'administration centrale, sont rattachés les corps de
contrôle et d'inspection générale (inspecteurs des
finances, commissaires contrôleurs des assurances, contrôleurs
d'Etat, contrôleurs financiers, inspecteurs généraux de
l'industrie et du commerce).
Les régimes indemnitaires en vigueur au ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie sont fondés sur une
structure identique pour tous les agents. Ce régime indemnitaire est
composé des trois primes suivants :
- une prime de rendement fondée sur le décret
n° 45-1753 du 6 août 1945. Le niveau de cette
indemnité est déterminée par des barèmes
hiérarchisés selon le grade détenu ;
- une indemnité égale à 1/12
ème
du
traitement brut annuel fondée sur les lois n° 48-1268 du
17 août 1948 et n° 49-1034 du 31 juillet 1949 ;
enfin, une indemnité supplémentaire attachée au corps
d'appartenance est allouée aux agents du ministère.
Au-delà de ce régime de base, peuvent s'ajouter des
compléments de prime de rendement attachés au poste occupé
fondés notamment sur la nature de la fonction exercée.
La structure des régimes indemnitaires, pour être commune
à tous les corps du ministère, la substance des régimes
indemnitaires n'en diffère pas moins considérablement à
partir des deux dernières catégories d'indemnités
citées, du fait de la multiplicité des corps et des
modalités historiques de financement du ministère.
B. L'EVOLUTION DES EFFECTIFS
Le tableau ci-après récapitule, à structure constante, l'évolution des effectifs des services financiers entre 1996 et 1999.
Variation des emplois entre 1996 et 1999
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999/1998 en niveau |
1998/1997 en % |
1999 |
Administration centrale |
7.311 |
7.236 |
7.194 |
- 19 |
- 0,5 |
7.175 |
Services financiers à l'étranger |
110 |
108 |
108 |
+ 2 |
0 |
110 |
Juridictions financières |
1.653 |
1.639 |
1.639 |
+ 13 |
0 |
1.652 |
Trésor public |
55.008 |
54.577 |
54.445 |
- 196 |
- 0,2 |
54.249 |
DGI |
79.460 |
78.835 |
78.607 |
- 320 |
- 0,3 |
78.287 |
Douanes et droits indirects |
20.317 |
20.150 |
20.090 |
- 85 |
- 0,3 |
20.005 |
Expansion économique à l'étranger |
1.216 |
1.187 |
1.168 |
- 20 |
- 1,6 |
1.148 |
INSEE |
6.793 |
6.754 |
6.720 |
- 28 |
- 0,5 |
6.692 |
DGCCRF |
3.746 |
3.715 |
3.705 |
- 8 |
- 0,3 |
3.697 |
Service de la redevance |
1.531 |
1.501 |
1.471 |
- 30 |
- 2 |
1.441 |
Autres |
685 |
709 |
709 |
+ 11 |
0 |
720 |
TOTAL |
177.830 |
176.411 |
175.856 |
- 680 |
- 0,3 |
175.476 |
Entre
1991 et 1995, les effectifs budgétaires des services financiers ont
diminué de 1.617 unités.
Par rapport à cette tendance, l'année 1996 avait
marqué une inflexion puisque le nombre des effectifs budgétaires
s'était accru de 251 unités à la suite de certaines
titularisations.
La politique d'emploi du ministère pour 1997 avait repris le mouvement
de réduction des effectifs. Elle s'était traduite par une
réduction de 0,8 % par rapport à leur niveau
théorique de 1996, soit 1.419 emplois supprimés. En 1998, le
nombre net des suppressions d'emplois avait porté sur 555 emplois,
soit - 0,3 %. Pour 1999, le nombre net des emplois supprimés
s'était élevé à 680.
En 1998 et 1999, les principales évolutions ont été les
suivantes :
- Administration centrale |
- 61 |
- Trésor public |
- 328 |
- Direction générale des impôts |
- 548 |
- Direction générale des douanes et droits indirects |
- 145 |
- Expansion économique à l'étranger |
- 39 |
- INSEE |
- 62 |
- Cour des comptes et chambres régionales des comptes |
+ 13 |
- Service de la redevance |
- 30 |
Pour 2000, les variations d'effectifs s'établiraient comme suit :
- DGI |
- 416 |
- DGCP |
- 130 |
- DGDDI |
- 31 |
- INSEE |
- 34 |
- DGCCRF |
- 6 |
- DREE |
- 10 |
- Administration générale |
- 31 |
- Juridictions financières |
+ 2 |
- Autorité de régulation des télécommunications |
+ 2 |
soit
654 suppressions d'emplois
à quoi s'ajouteraient des transferts
nets d'emplois à hauteur de 73 emplois pour l'essentiel au profit des
services du Premier ministre du budget de l'environnement.
Ces variations d'emplois qui concernent principalement les directions à
réseau que sont la DGI et la DGCP doivent aussi être
appréciées en tenant compte de la situation d'emploi
réelle du ministère que présente le tableau
ci-après :
Effectifs des services communs et finances par chapitre
budgétaire au 1
er
janvier 1999
Comparaison des effectifs budgétaires et de l'emploi
réel.
|
Chapitre budgétaire principal (1) |
Effectifs budgétaires |
Effectifs réels payés en EATP (2) |
Administration centrale et services rattachés |
(*) |
(3) 12548 |
12751,8 |
Contrôles économiques et financiers |
02 à 05 |
190 |
181,8 |
Inspection générale des finances |
01 |
110 |
90,0 |
Cour des comptes |
31-91 art 07 |
482 |
470,9 |
Chambres régionales des comptes |
31-91 art 08 |
1170 |
675,4 |
Institut national de la statistique et des études économiques |
70 |
6692 |
6534,4 |
Service de l'expansion économique à l'étranger et directions régionales du commerce extérieur |
81, 82 |
1148 |
1079,5 |
Services financiers à l'étranger |
83 |
110 |
90,0 |
Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes |
87 |
3697 |
3658,4 |
Services déconcentrés du Trésor |
40 |
54249 |
53995,5 |
Service de la Redevance |
37-98 |
1441 |
1416,4 |
Direction générale des impôts |
50 |
78287 |
78222,3 |
Service du cadastre |
31-98 |
161 |
155,0 |
Direction générale des douanes et droits indirects |
61 |
20005 |
19770,8 |
Total Services communs et finances |
|
180290 |
179092,2 |
(*)
Chapitre 31-90 art. 6, 12, 13, 21, 22, 23, 24, 25, 91, 92 et chapitre 31-98
art.91.
(1) Les numéros à deux chiffres sont ceux des articles du
chapitre 31-90 (rémunérations principales).
Les numéros à quatre chiffres (XX-XX) sont ceux d'autres
chapitres.
(2) EATP = équivalent agent à temps plein.
(3) Y compris 235 postes budgétaires pour les délégations
départementales des services sociaux, les effectifs réels
payés correspondants étant recensés dans les services.
Cette récapitulation montre d'abord l'existence de situations de
suremploi dans les deux réseaux principalement atteints par les
suppressions proposées cette année (254 à la DGCP ;
65 à la DGI). Elles devraient favoriser l'application des mesures de
réductions d'emplois proposées.
Cette récapitulation montre également l'existence d'un
écart globalement important entre les emplois financés en loi de
finances initiale et les effectifs réellement payés.
Sur moyenne période, ces écarts sont récapitulés
comme suit dans la monographie consacrée par la Cour des Comptes
à l'exécution du budget des services financiers.
6(
*
)
Emplois prévus en loi de finances initiale et effectifs réels au 1 er janvier
|
1983 |
1990 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Variation 98/97 |
Evolution moyenne 98/95 |
Emplois financés en LI |
188.579 |
179.754 |
177.970 |
178.214 |
176.796 |
176.262 |
- 0,30% |
- 0,32 % |
Effectifs en personnes physiques |
182.918 |
186.847 |
187.186 |
187.387 |
187.660 |
183.345 |
- 1,23 % |
- 0,33 % |
Equivalents temps plein |
177.345 |
177.225 |
176.645 |
176.526 |
176.495 |
174.367 |
- 1,21 % |
- 0,43 % |
Les
effectifs dénombrés en personnes physiques sont
supérieures aux emplois budgétés en raison du
développement du temps partiel. Mais, les effectifs réellement
rémunérés exprimés en équivalents agents
à temps plein sont moins nombreux que les emplois budgétés
à partir desquels sont pourtant estimés les besoins de
rémunérations.
Cet écart manifeste sans doute un phénomène de
sur-calibrage des crédits de ce type. Il est heureux qu'il se soit
atténué dans le temps puisque les emplois inscrits au budget ont
diminué de 12.317 agents entre 1983 et 1998 quand les effectifs
équivalents temps plein n'ont baissé que de 2.978 agents.
Il convient au demeurant de garder à l'esprit ces évolutions
asymétriques pour apprécier l'ampleur des gains
d'efficacité du ministère sur longue période.
Mais, pour apprécier l'évolution des dépenses de
rémunération, il faut aussi tenir compte des modifications de la
structure des emplois du ministère. A ce sujet, la Cour des Comptes
rappelle les contrastes ayant caractérisé l'évolution des
effectifs par catégorie.
" Les effectifs de la catégorie B ont fortement augmenté
jusqu'en 1997, avant de baisser légèrement en 1998, atteignant,
pour une base 100 en 1983, un indice de 129 en 1998. La catégorie A a
augmenté également, avec 112 % en 1998 des effectifs de 1983. En
revanche les autres catégories ont baissé par rapport aux
effectifs de 1983, avec respectivement pour les catégories C et D, 74 %
pour les contractuels, et 64 % pour les autres catégories
d'agents ".
C. LES AUTRES CHARGES DE PERSONNEL
Les
charges de pension budgétées
ne progresseraient de 1,6 %. Si,
à court terme, la progression du volume des pensionnés ne
paraît pas alarmante, la pyramide des âges du ministère fait
qu'à horizon de moyen terme de départs passifs en retraite
exerceront une pression financière très forte et peu
maîtrisable.
*Dans le cadre d'une évolution spontanée des effectifs
Source : INSEE
A horizon 2013, le cumul des départs en retraite concernera
105.688 agents soit près de 59 % des effectifs
budgétaires du ministère.
S'agissant des charges sociales
, le niveau des crédits
budgétés dans le fascicule, en baisse de 26,1 % d'une
année sur l'autre ne permet aucunement de rendre compte de la situation
réelle.
Une part importante des charges sociales n'est pas retracée dans ce
budget mais à celui des charges communes. En outre, les charges sociales
de la DGI sont cette année partiellement regroupées avec les
dépenses de rémunération pour des raisons qui font l'objet
d'explications ci-après.
La présentation budgétaire des charges sociales rend
particulièrement malaisée l'analyse de leur évolution
puisqu'elle est éclatée entre les budgets ministériels et
le budget des charges communes.
En outre, le calcul des charges sociales est agrégé et ne permet
pas de distinguer entre les personnels en activité et les personnels en
retraite.
En tout état de cause, les niveaux comparés des charges sociales
et des rémunérations d'activité et pensions fait
apparaître un écart considérable puisque le montant des
cotisations et prestations sociales obligatoires supportées par l'Etat
représente 3,15 % du total des rémunérations
d'activité et des pensions.
Cette situation traduit l'importance dans le régime indemnitaire des
agents des éléments de rémunération non soumis
à retenue pour pension, seuls les traitements soumis à retenue
pour pension supportant, au terme de l'article D 712-98 du code de la
sécurité sociale, les cotisations maladie et famille.
En fait, si le niveau des cotisations sociales correspondant à la part
de l'Etat est minoré du fait de l'importance des indemnisations dans les
rémunérations versées aux agents du ministère,
celui-ci offre à ses personnels un régime
privilégié. A ce propos, il faut citer le rapport de la Cour des
Comptes sur l'exécution de la loi de finances pour 1997 :
"Par ailleurs, la répartition par ministère des
dépenses de prestations et versements facultatifs, comparée
à celle des rémunérations, fait toujours apparaître
une nette distorsion entre les différents budgets puisque, avec
respectivement 19,2 % et 9 % des rémunérations et
indemnités payées sur crédits budgétaires, la
défense et les services financiers reçoivent respectivement
28,1 % et 29,6 % des prestations".
III. LES AUTRES DÉPENSES
Les
crédits ouverts au titre du fonctionnement des services étaient
passés entre 1998 et 1999 de 5,2 à 8,8 milliards de francs,
enregistrant une progression de 69,2 %.
Pour 3,5 milliards de francs, l'augmentation des crédits provenait de la
régularisation des " fonds de concours ". Sans elle, les
crédits auront augmenté de 1,9 %.
Le budget 2000 comporte une nouvelle augmentation des crédits de cette
nature. Elle résulte également pour l'essentiel des
réintégrations budgétaires qui interviennent.
Les moyens de fonctionnement du ministère sont massivement
consacrés à la direction générale des impôts
(4,4 milliards) et au Trésor Public (2,9 milliards).
En outre, ils sont largement déconcentrés, 62 % environ des
crédits de fonctionnement de ces deux directions à réseaux
étant constitués de tels crédits.
Enfin, ils sont orientés vers une série de fonctions parmi
lesquelles l'informatique représente, avec une progression de 9,4 % des
crédits, une priorité (1,834 milliard de francs).
Si la réforme du ministère et les transferts en provenance des
charges communes se traduisent par la montée en puissance dans le budget
du ministère des crédits d'intervention et d'investissement, ces
deux catégories de crédits continuent à ne regrouper
qu'une part très modeste des crédits des services traditionnels
du ministère.
IV. EVOLUTION PAR AGRÉGAT
Le
tableau ci-après retrace la structure des services financiers et
l'évolution des crédits par grand agrégat.
Le budget des services communs et financiers est avant tout le budget des
services déconcentrés du ministère.
La place du Trésor public - les services extérieurs de la
direction de la comptabilité publique - et de la direction
générale des impôts (DGI) est prépondérante
avec près de 55 % des crédits.
Présentation par agrégats
(en millions de francs)
|
Dotation 2000 |
Dotation 1999 |
Part dans le total (%) |
Variation (%) |
Administration générale et dotations communes |
18.784,9 |
18.431,2 |
29,3 |
1,9 |
Cour des Comptes et chambres régionales des comptes |
620,4 |
588,8 |
1,0 |
5,4 |
Trésor public |
13.168,1 |
12.921 |
20,6 |
4,9 |
Direction générale des impôts |
21.970,3 |
19.538,6 |
34,3 |
12,4 |
Direction générale des douanes et des droits indirects |
4.995,5 |
4.814,6 |
7,8 |
3,8 |
INSEE |
1.882,2 |
1.906,2 |
2,9 |
- 1,2 |
Service de l'expansion économique à l'étranger |
1.426,6 |
1.302,5 |
2,2 |
9,5 |
DGCCRF |
1.158,2 |
1.139,1 |
1,9 |
1,7 |
TOTAL |
64.006,2 |
60.642 |
100 |
5,5 |
L'évolution des crédits relevée dans le
tableau
ci-dessus est plus importante que celle mentionnée plus haut en raison
des variations apportées au périmètre du budget.
Les agrégats du " bleu " appellent quelques commentaires. Ils
mériteraient d'être rénovés afin de présenter
le coût budgétaire des différentes grandes missions de
l'administration des finances.
Ce ministère qui est l'un des seuls à avoir conservé la
présentation de son budget sous forme du budget de programme
(" blanc "budgétaire) doit en être tout
particulièrement félicité. Il conviendrait de
conférer à cette présentation un caractère non plus
seulement rétrospectif mais également programmatique.
La progression vers l'élaboration d'une présentation
budgétaire qui ne serait plus exclusivement vouée à
retracer les moyens attachés à telle ou telle direction du
ministère mais décrirait les coûts et les résultats
des grandes missions du ministère, le plus souvent interdirectionnelles,
doit constituer un objectif majeur.
CHAPITRE II :
UN BUDGET PLUS
SINCÈRE
Le
projet de budget initial pour 1999 offrait une image des moyens du
ministère beaucoup plus fidèle que celle qu'il donnait depuis au
moins cinquante ans.
Cet effort de sincérité, salué en son temps par la
commission des finances, était venu pour beaucoup des efforts
déployés pour convaincre le ministère de sa
nécessité. Il se poursuit cette année, ce dont il faut se
féliciter mais il restera à compléter.
I. UN ÉCART TRADITIONNEL ENTRE LES MOYENS DÉCRITS PAR LE PROJET DE LOI DE FINANCES INITIAL ET LES MOYENS RÉELLEMENT DISPONIBLES...
Il existait traditionnellement un écart considérable entre le budget des services financiers voté par le Parlement et les moyens réellement disponibles . Au terme de divers rattachements de "fonds de concours" et du fait de l'existence de crédits "hors budget", l'écart entre les moyens apparents du ministère et ses moyens réels était usuellement de l'ordre du quart des crédits ouverts par la loi de finances initiale .
A. LES FAUX FONDS DE CONCOURS
L'essentiel de cet écart provenait du rattachement en
cours
d'année de recettes supplémentaires sur la base d'une application
abusive de l'article 19 de l'ordonnance organique n° 59-2 du
2 janvier 1959 relatif à la procédure des fonds de concours.
En 1997, les rattachements de "fonds de concours", des recettes distraites du
budget général en application des lois n° 48-1263 du
17 août 1948, article 5 et n° 49-1034 du 31 juillet
1949, article 6, s'étaient par exemple élevés
à 4.237,8 millions de francs et 5.472,4 millions de francs,
respectivement.
Ces pratiques pour le moins peu satisfaisantes avaient été
dénoncées depuis quatre ans par la commission des finances. Outre
ses observations mettant en évidence l'opacité de la gestion d'un
ministère qui, à bien des titres, aurait dû montrer
l'exemple de la transparence, la commission avait fait valoir les
difficultés juridiques associées au recours à de telles
méthodes.
S'agissant du prélèvement sur le produit des impositions
locales ("crédits de l'article 6")
, votre commission a tout
d'abord constamment souligné que, malgré son intitulé, ce
prélèvement n'était en aucune manière assimilable
à une redevance pour services rendus.
Elle ajoutait que, dans ces conditions, le traitement budgétaire
hybride du produit de ce prélèvement obligatoire était
insatisfaisant.
En effet, la loi de finances initiale comportait d'abord
une ligne de
recettes n° 309
intitulée "Frais d'assiette et de
recouvrement des impôts et taxes établis ou perçus au
profit des collectivités locales et de divers organismes". Son produit
incluait une part du produit du prélèvement en cause, mais une
autre partie du produit du prélèvement était, à
tort, considérée comme un fonds de concours.
Une stricte application des règles budgétaires aurait conduit
à réintégrer les sommes considérées
jusqu'à présent comme des fonds de concours au titre des recettes
fiscales de l'Etat, ce que demandait votre commission.
S'agissant du prélèvement sur le produit du contrôle fiscal
(article 5 de la loi du 17 août 1948)
, il posait des
difficultés analogues.
Fondé sur l'article 5 de la loi du 17 août 1948, il
constituait à l'évidence une survivance après
l'entrée en vigueur de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959.
En outre, il apparaissait clairement que les principes constitutionnels qui
inspirent notre droit budgétaire, prohibent les
prélèvements sur recettes effectués pour couvrir des
dépenses de l'Etat, comme avait pu le rappeler le Conseil
constitutionnel dans une décision déjà ancienne puisque
datant de 1982 (n° 82-14 DC du 29 décembre 1982).
La commission avait au sujet des crédits d'article 5 mis en
évidence une difficulté particulière. Celle-ci tenait au
fait que si le projet de loi de finances comportait une évaluation
complète des recettes de contrôle fiscal, le défaut
d'ouvertures des crédits financés à partir du
prélèvement en cause avait pour effet d'afficher un solde
budgétaire manquant de sincérité. Ces dernières
années, la minoration du déficit affiché en loi de
finances initiale résultant de ces méthodes était de
l'ordre de 4 à 5 milliards de francs.
B. LES FONDS EXTRABUDGÉTAIRES
S'agissant des comptes extrabudgétaires
leur
existence
avait paru à votre commission assise sur des bases légales
incertaines et, partant, non conforme aux principes de notre droit
budgétaire.
On rappelle que ces comptes, créés pour certains par des textes
issus de la période révolutionnaire, étaient
traditionnellement rattachés à la Direction de la
Comptabilité publique, à la Direction générale des
impôts ou encore à la Direction générale des douanes
et des droits indirects.
Les différents comptes concernés sont rappelés dans les
tableaux qui suivent :
Comptes rattachés à la Direction de la Comptabilité publique
466-1711 |
Frais de service des comptables du Trésor (gestion courante) |
466-1712 |
Frais de service des comptables du Trésor (gestion précédente) |
466-1761)
|
|
466-21 |
Opérations d'encaissement et de répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants nationaux |
Comptes rattachés à la Direction générale des impôts
466-223 |
Cadastre-service départemental |
466-224 |
Cadastre-service central |
466-226 |
Hypothèques |
Comptes rattachés à la Direction générale des douanes et des droits indirects
466-24 |
Masse des douanes |
Il faut
y ajouter le
compte 451 "Fonds particuliers"
destiné
à retracer les mouvements enregistrés sur les comptes de
dépôt de fonds des particuliers tenus sous la
responsabilité des trésoriers-payeurs-généraux et
qui comporte également en ressources une série de versements
correspondant aux activités exercées par les comptables comme
préposés de la Caisse des dépôts et consignations
notamment.
Un état récent de la question avait été
dressé par la Cour des comptes en réponse à une question
de la commission des finances à partir des chiffres communiqués
par le ministère des finances.
1. Les comptes 466 de la comptabilité des trésoriers-payeurs généraux
a) Le compte 466-17, " Frais de services des comptables du Trésor "
S'agissant des recettes et dépenses
extrabudgétaires
retracées sur ce compte de la comptabilité des trésoriers
payeurs généraux
7(
*
)
, la Cour
rappelle que
le compte 466-17 " Frais de services des comptables du
Trésor "
a été créé sous ce
libellé, par une circulaire de la direction de la comptabilité
publique du 22 juin 1934 s'inscrivant dans la continuité de
pratiques anciennes remontant à l'époque où les receveurs
généraux des finances réglaient personnellement les frais
de leur service.
Ce compte est alimenté à la fois par des recettes
budgétaires et des recettes non budgétaires liées à
l'exécution de services. Au sein du compte 466-17, il existe deux
sous-comptes, les comptes 466-171 " Frais de services des comptables du
Trésor " et le compte 466-176 " Frais de services des
comptables du Trésor en Polynésie ".
Les montants de ressources et de dépenses retracés sur ces
comptes au cours des années 1994 à 1997 sont rappelé
ci-dessous.
Evolution des écritures du compte n° 466-17
|
|
|
|
|
Evolution 1997/1996 |
Evolution moyenne 1997/1994 |
RESSOURCES |
|
|
|
|
|
|
Budgétaires |
869,5 |
830,4 |
809,7 |
807,6 |
- 0,26 % |
- 2,43 % |
Extrabudgétaires |
399,6 |
398,0 |
424,0 |
452,8 |
6,79 % |
4,25 % |
Sous-total |
1.269,1 |
1.228,4 |
1.233,7 |
1.260,4 |
2,16 % |
- 0,23 % |
Ressources extra-budgétaires/ Sous-total |
|
|
|
|
|
|
Opérations d'ordre en crédit |
464,8 |
494,7 |
472,6 |
395,8 |
- 16,25 % |
- 5,22 % |
Total |
1.733,9 |
1.723,1 |
1.706,3 |
1.656,2 |
- 2,94 % |
- 1,52 % |
DEPENSES |
|
|
|
|
|
|
Indemnitaires |
5,1 |
5,2 |
5,6 |
5,6 |
0,00 % |
3,17 % |
Fonctionnement |
1.149,5 |
1.233,7 |
1.466,8 |
1.292,0 |
- 11,92 % |
3,97 % |
Investissement |
0,1 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
|
|
Sous-total |
1.154,7 |
1.238,9 |
1.472,4 |
1.297,6 |
- 11,87 % |
3,97 % |
Opérations d'ordre en débit |
464,8 |
494,7 |
472,6 |
395,8 |
- 16,25 % |
- 5,22 % |
Total |
1.619,5 |
1.733,6 |
1.945,0 |
1.693,4 |
- 12,94 % |
1,50 % |
Ce
compte est alimenté pour partie par des crédits
budgétaires (807,6 millions de francs en 1997). Ils sont
mandatés par le préfet dans chaque département sur le
chapitre 34-98.
Mais les recettes du compte sont aussi d'ordre extra-budgétaire
(452,8 millions de francs en 1997).
Les recettes de nature non budgétaire sont les suivantes :
- rémunérations pour services rendus (réalisation de
paye à façon, tenue de comptes, etc...) à des organismes
publics
: OPHLM, établissements publics locaux, ONF, organismes de
sécurité sociale...;
les recettes correspondantes se sont
élevées à 48,9 MF en 1996 et 50,2 MF en 1997
d'après les chiffres communiqués par la direction de la
comptabilité publique (v. infra pour les mesures de
régularisation prises depuis la rédaction de la note de la Cour
des Comptes) ;
-
remboursement de dépenses effectuées par la direction
de la comptabilité publique pour le compte d'autres administrations,
notamment dans le cadre de la gestion inter-directionnelle d'hôtels des
finances ; ces recettes se sont élevées à 11,5 MF en
1996 et 14,8 MF en 1997 ;
- recettes provenant de remises et commissions relatives aux
dépôts de fonds des particuliers et inscrites au budget des
charges communes ; en 1996 pour 31,4 MF et en 1997 pour 40,5 MF ;
- recettes liées à la collecte de l'épargne pour le
compte du groupe de la Caisse des dépôts et consignations ; en
1996 pour 238,7 MF et en 1997 pour 244,5 MF.
Ces deux dernières catégories de recettes sont portées en
crédit du compte 466-17 par débit d'un autre compte de classe 4,
le sous-compte 451-26 " Bénéfices et frais " du compte
451 " Fonds particuliers " (v. infra).
-
recettes liées à l'activité des fonds
particuliers ; en 1996 pour 93,5 MF et en 1997 pour 102,8 MF
;
d'après la direction de la comptabilité publique,
ces recettes
couvrent des dépenses de même nature pour un montant comparable.
Les débits du compte servent essentiellement à financer les
dépenses de fonctionnement du réseau du Trésor et non pas,
semble-t-il, les indemnités des agents.
Enfin, interviennent chaque année des écritures d'ordre
liées au fonctionnement du compte. Ces écritures correspondent
à l'apurement en débit ou en crédit du compte de
l'année précédente par le compte de l'Agence comptable
centrale du Trésor.
b) Le compte 466-176
En ce qui concerne le compte 466-176 " Frais de services des comptables du Trésor en Polynésie ", les ressources proviennent des frais de perception de divers produits perçus au profit du Territoire. Les dépenses servent à couvrir une partie des frais de fonctionnement des postes comptables du territoire.
Compte 466-176
En millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Ressources |
1,8 |
1,6 |
3,1 |
2,3 |
Dépenses |
1,8 |
1,6 |
3,1 |
2,3 |
c) Le compte 466-21, " Opérations d'encaissement et de répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants nationaux "
Pour
le compte 466-21 " Opérations d'encaissement et de
répartition de remises et commissions sur emprunts et émissions
de correspondants nationaux ",
le mécanisme en vigueur jusqu'en
1996 résultait d'un arrêté du ministre des finances du
10 novembre 1960 et d'une instruction de la direction de la
comptabilité publique du 5 janvier 1961.
Ce compte enregistrait le montant des commissions versées aux
trésoreries générales en rémunération de
leur activité de placement lors de chaque émission d'emprunt
d'Etat ou des correspondants nationaux du Trésor.
Compte 466-21
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Ressources |
24,4 |
38,5 |
62,1 |
49,5 |
- 20,2 % |
26,7 % |
Dépenses |
24,4 |
38,5 |
57,4 |
45,7 |
- 20,2 % |
23,4 % |
Les
commissions enregistrées à ce compte étaient
intégralement réparties entre les agents
bénéficiaires. L'éventuel solde restant en fin
d'année correspondait aux recettes n'ayant pas encore fait l'objet d'une
répartition.
Le compte 466-21 a été soldé en 1997 et les recettes et
dépenses correspondantes sont désormais inscrites sur un
sous-compte de la comptabilité auxiliaire des fonds particuliers des
trésoriers payeurs généraux, le compte 451-28,
nouvellement créé.
d) Les comptes 466-223, 466-224 et 466-226
Les
comptes 466-223 et 466-224 " Rémunérations accessoires de
certains agents de l'Etat-Cadastre " retraçaient une partie des
recettes liées à la délivrance par les services du
cadastre d'extraits ou de reproductions de documents cadastraux.
En effet,
cette activité donne lieu en application du décret
n° 46-1949 du 5 septembre 1946 à un paiement par l'usager
dont les tarifs sont fixés par décision ministérielle.
Ces sommes étaient
recouvrées depuis le 1er janvier
1994 par un régisseur de recettes placé auprès de chaque
centre des impôts fonciers.
Cette recette faisait l'objet d'un prélèvement au profit du
budget de l'Etat, au taux de 85 % ou de 50 % selon le cas, et le
solde était porté en recette du compte 466-223 (compte
départemental, le compte 466-224 étant un compte central).
Les modalités de répartition entre ces deux affectations
étaient fixées par un arrêté ministériel du
5 février 1947.
Comptes 466-223 et 224
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Ressources |
65,4 |
64,0 |
68,5 |
68,7 |
0,28 % |
1,68 % |
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
Indemnitaires |
59,4 |
65,7 |
58,5 |
39,0 |
- 33,32 % |
- 13,09 % |
Fonctionnement |
2,7 |
2,6 |
2,7 |
2,6 |
- 3,40 % |
- 1,64 % |
Total |
62,1 |
68,3 |
61,1 |
41,6* |
- 32,02 % |
- 12,53 % |
*
hors prélèvement exceptionnel de 110 MF
Les fonds du compte 466-223 contribuaient essentiellement au financement des
indemnités des agents de la DGI.
Le décret
n° 46-1949 du 5 septembre 1946 prévoyait en effet qu'il
pouvait être alloué aux agents du service du cadastre une
indemnité variable pour la délivrance des extraits et des
reproductions des documents cadastraux dans les communes à cadastre
rénové.
Ce compte a fait l'objet d'une
régularisation
(v. infra).
Le compte 466-226 " Hypothèques "
bénéficiait des
recettes liées à une partie
des " salaires " perçus par les conservateurs des
hypothèques pour les formalités accomplies et les renseignements
délivrés en matière de publicité
foncière.
Ce régime a une origine très ancienne,
remontant à la loi du 21 ventôse an VII et plus récemment
à la loi du 30 avril 1921.
Ce compte a fait l'objet d'une régularisation partielle mais
demeurent des opérations extrabudgétaires importantes qui
concernent les salaires retenus par les conservateurs des
hypothèques
.
Une partie de cette recette était reversée au budget
général sur la ligne 505 des recettes non fiscales (art. 884 du
CGI), une deuxième fraction étant affectée directement
à la rémunération des conservateurs
(art. 2 des
arrêtés ministériels des 9 juin et 3 août 1966).
Le solde était porté en recettes du compte 466-226.
Était également portée en recette du compte 466-226 la
majoration de 50 % du barème des salaires perçue pour la
délivrance de renseignements sommaires urgents (décrets
n° 66-357 du 8 juin 1966 et n° 92-155 du
20 février 1992).
Comptes 466-226
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Ressources |
148,5 |
168,1 |
178,0 |
183,7 |
3,20 % |
7,34 % |
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
Indemnitaires |
73,2 |
72,9 |
74,4 |
77,0 |
3,48 % |
1,68 % |
Reversement au budget général |
|
|
|
|
|
|
Total |
148,5 |
168,1 |
178,0 |
*183,7 |
3,20 % |
7,34 % |
*
hors prélèvement exceptionnel de 120 MF
Les ressources de ce compte étaient affectées au financement de
deux indemnités :
la prime d'intéressement, servie aux personnels de collaboration
des conservateurs et receveurs-conservateurs des hypothèques ;
l'indemnité pour délivrance de renseignements
sommaires d'urgence, servie aux agents qui, au cours du trimestre, ont
participé aux travaux de la conservation ou de la recette-conservation
des hypothèques.
Cependant, les montants retracés dans le compte 466-226 ne retracent pas
la totalité des ressources et dépenses extrabudgétaires
des conservations des hypothèques.
En effet, les postes des conservateurs des hypothèques, qui sont au
nombre de 354, ne sont pas comptabilisés dans les emplois ouverts au
budget et ne font pas l'objet d'une inscription de crédits de
rémunération principale.
Les conservateurs des
hypothèques sont rémunérés exclusivement sur les
" salaires " qu'ils perçoivent auprès des usagers.
Ressources et dépenses des conservations des hypothèques
En millions de francs |
1995 |
1996 |
1997 |
RECETTES |
|
|
|
Salaires perçus par les C.H. |
1.669,4 |
1.752,2 |
1.817,7 |
DEPENSES |
|
|
|
Salaires conservés par les C.H. |
213,8 |
223,9 |
227,1 (1) |
Versements au 466-226 |
168,1 |
178,0 |
183,7 |
Versements au budget général |
1.287,5 |
1.350,2 |
1.406,9 |
Total des dépenses |
1.669,5 |
1.752,2 |
1.817,7 |
(1)
soit 641.525 francs par poste
Les reversements au budget de l'Etat sont donc scindés en deux parties
qui se cumulent : le montant indiqué dans le tableau ci-dessus
reversé directement par les conservateurs, et le solde non
utilisé du compte 466-226 " Hypothèques ". Au total, le
montant reversé au budget de l'Etat a été de
1.453,9 MF en 1996 et 1.513,6 MF en 1997. Ce reversement est
comptabilisé pour l'essentiel sur la ligne 505-04 des recettes non
fiscales du budget de l'Etat.
e) Le compte 466-24, " Masse des douanes "
Le
compte 466-24 " Masse des douanes "
remontait à la
Révolution française. Les fonds de la Masse des douanes servaient
à financer des logements pour les agents des douanes. Elle était
régie jusqu'en 1997 par un arrêté de 1980.
Les recettes de ce compte provenaient :
-
des redevances d'occupation des logements de la Masse et des
redevances diverses
-
de la " première mise de masse "
(droit
d'entrée versé par les agents lors de l'attribution d'un premier
logement) ;
-
d'une partie du fonds de concours alimenté par le
" Revenu du Travail Supplémentaire " (R.T.S.) ;
- du produit de la vente de biens mobiliers et immobiliers appartenant
à la masse ;
- du revenu du boni général de la masse placé
à la Caisse des dépôts et consignations en vertu d'une loi
du 16 juillet 1908.
Enfin, le compte 466-24 était crédité d'une subvention
annuelle versée par le budget général.
|
|
|
|
|
Evolution
|
Evolution moyenne
|
Recettes |
|
|
|
|
|
|
Investissement |
17,7 |
20,0 |
19,7 |
25,3 |
28,5 % |
12,7 % |
Fonctionnement |
59,4 |
61,4 |
65,0 |
69,5 |
6,9 % |
5,4 % |
Trésorerie |
33,0 |
33,1 |
33,4 |
34,2 |
2,5 % |
1,2 % |
Mouvements de fonds |
8,5 |
6,5 |
8,9 |
7,2 |
- 19,4 % |
- 5,2 % |
Total |
118,5 |
121,0 |
127,0 |
136,2 |
7,3 % |
4,7 % |
Dépenses |
|
|
|
|
|
|
Investissement |
19,0 |
21,0 |
18,3 |
27,2 |
48,6 % |
12,7 % |
Fonctionnement |
58,5 |
61,4 |
63,2 |
64,4 |
1,9 % |
3,3 % |
Trésorerie |
32,5 |
32,9 |
32,9 |
36,1 |
9,7 % |
3,6 % |
Mouvements de fonds |
6,8 |
6,8 |
8,9 |
7,0 |
- 21,7 % |
0,8 % |
TOTAL |
116,80 |
122,1 |
123,3 |
134,7 |
9,2 % |
4,9 % |
En 1997, les recettes s'étaient élevées à 140,4 MF et les dépenses à 139,4 MF. Le solde à la fin de l'exercice 1997 s'est élevé à 23,8 MF.
2. Les autres comptes extrabudgétaires
En ce
qui concerne les autres recettes et dépenses extrabudgétaires des
services du ministère de l'économie et des finances, la Cour a
rappelé qu'il existe d'autres recettes et dépenses non
retracées dans le budget de l'Etat, et parfois non retracées dans
un compte de la comptabilité des comptables supérieurs du
Trésor.
Les seules recettes et dépenses de ce type connus de la Cour sont les
suivantes.
a) Les sous-comptes du compte 451 " Fonds particuliers "
Le
compte 451 " Fonds particuliers " retrace l'ensemble des mouvements
enregistrés sur les comptes de dépôts de fonds de
particuliers, à vue et à terme, qui sont tenus par les
trésoriers payeurs généraux.
En particulier,
deux sous-comptes du compte 451, les comptes 451-26
" Bénéfices et frais " et 451-27 " Services
extérieurs du Trésor "
sont dédiés
à la collecte et la répartition entre les agents du réseau
du Trésor des remises et commissions sur les opérations
d'épargne.
L'analyse détaillée de ces sous-comptes, qui a été
effectuée par la Cour au plan local dans certaines trésoreries
générales, n'est pas possible directement au plan national car
ceux-ci sont tenus dans chaque poste comptable centralisateur dans une
comptabilité auxiliaire. Il n'existe donc pas de données
comptables nationales permettant d'analyser les débits et les
crédits de ces sous-comptes.
La direction de la comptabilité publique a communiqué à la
Cour d'une part la somme des masses globales créditrices et
débitrices de ces comptes, corrigées de mouvements d'ordre pour
le compte 451-27, et d'autre part des informations extracomptables, issues de
l'analyse des comptes d'émolument des trésoriers payeurs
généraux, et données non, par exercice comptable, mais par
année d'origine de la ressource. Ces deux séries de
données ne sont donc pas immédiatement comparables.
S'agissant du
sous-compte 451-26 " Bénéfices et
frais ",
il retrace en recettes :
-
le traitement budgétaire du
Trésorier-payeur-général
(TPG), retracé
également en dépense (30,4 MF en 1996) ;
-
les remises et commissions versées par le budget
général de l'Etat pour la collecte des fonds particuliers et le
placement des bons du Trésor (181,3 MF en 1996)
;
-
les remises et commissions versées pour le placement de
produits d'épargne et d'assurance par les correspondants du
réseau du groupe de la Caisse des dépôts et consignations.
En dépenses, il enregistre les mouvements suivants :
- le traitement budgétaire des TPG ;
-
des dépenses de fonctionnement
pour un montant
limité, pour le financement des imprimés et carnets de
chèques des fonds particuliers ainsi que des objets publicitaires pour
le service de l'épargne (11,5 MF en 1996) ;
-
des versements au compte 466-17 " Frais de service " pour
le financement des frais de fonctionnement du réseau (217,9 MF en
1996)
;
-
des versements au budget général (12,4 MF sur les
recettes de l'année 1996)
;
- des versements indemnitaires aux agents du réseau, soit
directement soit après transfert au compte 451-27 " Services
extérieurs sur Trésor "
(v. infra).
En données comptables, l'agrégation des masses débitrices
et créditrices des comptes départementaux par exercice comptable,
telle qu'elle est effectuée par la direction de la comptabilité
publique, fournit les résultats suivants.
En millions de francs |
1996 |
1997 |
Recettes |
1.636,3 (1) |
1.718,7 |
Dépenses |
1.615,2 |
1.731,6 |
Solde au 31/12 |
308,6 |
295,6 |
(1)
dont 211,7 millions de francs provenant du budget général
Le solde du compte au 31 décembre de chaque année
représente le montant des remises perçues au cours de
l'année qui n'ont pas été attribuées avant la fin
de l'exercice et le seront au cours de l'exercice suivant.
Le compte 451-26 retrace la totalité des remises et commissions sur
opérations d'épargne destinées aux trésoreries
générales. En revanche, ne transitent pas par ce compte les
remises et commissions destinées aux recettes des finances et aux postes
non centralisateurs.
Le sous-compte 451-27 " Services extérieurs du
Trésor "
Le compte 451-27 est alimenté par des reversements sur le plafonnement
des rémunérations des comptables au titre de
l'écrêtement d'une part, et de la réglementation du cumul
d'autre part.
Une partie de ces recettes provient du compte 451-26. Il s'agit du produit
de l'écrêtement de la rémunération des TPG, ainsi
que des reversements au titre du cumul sur les comptes d'émolument des
TPG et des chefs des services des trésoreries générales.
Ce compte reçoit également d'autres recettes, provenant de
l'application des règles de l'écrêtement aux comptables des
postes non centralisateurs et aux receveurs des finances, et des règles
du cumul pour les receveurs des finances.
Les débits du compte sont constitués de dépenses
indemnitaires et de mouvements d'ordre
. Les mouvements d'ordre sont dus au
fait que la direction de la comptabilité publique organise des
transferts entre les comptes départementaux des trésoreries
générales et le compte du payeur général du
Trésor afin d'assurer que chaque comptable dispose de la
trésorerie nécessaire pour assurer le paiement des
indemnités.
Les indemnités versées sur ce compte sont pour l'essentiel des
indemnités aux personnels du réseau qui ne participent pas
directement à la collecte de l'épargne et ne
bénéficient pas de ce fait de la répartition des remises
effectuée " au premier niveau " sur le compte 451-26.
L'agrégation des comptes départementaux tenus dans les
trésoreries générales est effectuée par la
direction de la comptabilité publique et fournit les chiffres suivants.
Compte 451-27
En millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Recettes externes |
177,2 |
204,6 |
941,3 |
194,4 |
Mouvements d'ordre |
0 |
246,5 |
0 |
493,9 |
Total des recettes |
177,2 |
451,1 |
941,3 |
688,3 |
Dépenses externes |
96,7 |
102,4 |
108,8 |
973,3 |
Mouvements d'ordre |
0 |
246,5 |
0 |
493,9 |
Total dépenses |
96,7 |
348,9 |
108,8 |
1.467,2 |
Solde cumulé |
770,7 |
873,0 |
941,3 |
162,4 |
Le
montant élevé des dépenses en 1997 s'explique par un
prélèvement exceptionnel de 862 MF effectué sur le
solde du compte 451-27 à la fin de l'année 1997. Ce
prélèvement a fait l'objet d'un versement au budget
général au début de 1998.
Ce prélèvement mis à part, les dépenses du compte
hors mouvements d'ordre ont été en 1998 de 111,3 MF. Ce
dernier montant est constitué en principe en totalité de
versements indemnitaires aux agents du réseau.
b) Les indemnités versées aux agents huissiers du Trésor
Comme l'a indiqué la monographie sur les services financiers contenues dans le rapport sur l'exécution de la loi de finances pour 1995, des indemnités sont versées aux agents-huissiers du Trésor au prorata des actes exécutés. Les montants correspondants sont retracés en partie dans le budget général.
En millions de francs |
1994 |
1995 |
1996 |
Indemnités pour notification d'actes |
28,5 |
28,9 |
29,7 |
Indemnités en remboursement de frais réels |
11,7 |
10,3 |
8,5 |
Total |
40,2 |
39,2 |
38,2 |
c) La rémunération des conseils aux collectivités locales
Des rémunérations sont versées par les collectivités locales aux agents du Trésor public au titre de conseil. Elles s'élevaient en 1995 à 140,5 MF. Leur montant est relativement stable dans le temps car ces rémunérations sont votées par les assemblées des collectivités territoriales sur une base pluriannuelle.
II. ...LARGEMENT MAIS PAS ENTIÈREMENT COMBLÉ
A. UN PROCESSUS LABORIEUX
Dès le projet de loi de finances pour 1996, deux
dispositions
avaient été adoptées par le Parlement :
l'article 110 de la loi de finances pour 1996 qui disposait :
" A
compter du projet de loi de finances pour 1997, les recettes et dépenses
extrabudgétaires de toutes les administrations d'Etat sont
réintégrées au sein du budget
général "
.
l'article 111 de la même loi qui disposait quant à lui :
" A compter du projet de loi de finances pour 1997, les crédits
rattachés au budget des services financiers et correspondant aux
prélèvement institué par le dernier alinéa de
l'article 5 de la loi n° 48-1268 du 17 août 1948 tendant
au redressement économique et financier font l'objet d'une
évaluation par chapitre, pour l'exercice dont les crédits sont
soumis à l'examen du Parlement, dans l'annexe donnant l'état
récapitulatif des crédits de fonds de concours. "
Votre commission avait souscrit sans réserve au texte de
l'article 110 mais elle avait considéré à plusieurs
reprises que l'article 111 constituait un progrès insuffisant. Dans son
rapport sur le projet de budget pour 1998 elle avait tenu à faire les
deux remarques suivantes :
"
La récapitulation dans le "jaune" portant "Etat
récapitulatif des crédits de fonds de concours" ne suffit pas
à résoudre les problèmes posés par les "fonds de
concours" qui y figurent.
Le "jaune" est sans doute un élément utile d'information
pour le Parlement mais, d'une part, l'inscription de certains crédits
dans ce document plutôt que dans le budget initial ne se justifie pas -v.
supra- et, d'autre part, les évaluations qui y figurent manquent de
lisibilité. Les "crédits d'articles" y sont agrégés
à l'ensemble des fonds de concours et leur montant n'est rappelé
explicitement que pour l'année n - 2. Il manque à ce
document l'évaluation des
"voies et moyens" disponible pour les
recettes du budget général. L'assiette des crédits
d'articles est nettement plus dynamique que le produit des recettes du budget
général. L'estimation du produit du contrôle fiscal et des
impositions locales directes pour 1998 en témoigne
.
Dans ces conditions, le "jaune" qui est construit sur des
hypothèses conventionnelles pourrait privilégier un affichage des
recettes et des "crédits d'articles" affecté d'une certaine
sous-estimation de ces ressources et moyens."
La première de ces observations s'appuyait sur l'idée simple
selon laquelle des ressources de nature fiscale ne sauraient au terme de
l'article 19 de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 être
considérées comme susceptibles de faire l'objet de " fonds
de concours ".
Afin de donner une solution définitive à un problème
lassant, la commission devait proposer au Sénat l'adoption de deux
amendements au projet de loi de finances pour 1998 demandant la
réintégration au budget général de ces ressources
et des dépenses ainsi financées dès le projet de loi de
finances initial pour 1999.
Le Sénat adopta ces deux amendements qui ne furent pas repris par
l'Assemblée Nationale.
Mais, le Conseil Constitutionnel devait consacrer la position prise par la
Haute Assemblée par sa décision n° 97-395 sur la loi de
finances pour 1998, en délivrant une injonction au gouvernement de
"
dûment réintégrer, suivant les prescriptions de
l'ordonnance susvisée du 2 janvier 1959, dans le budget
général de l'Etat
" dès le projet de loi de
finances pour 1999 " " les crédits d'article.
Il faut reconnaître que cette injonction sanctuarisait un engagement
pris par le gouvernement dans les observations produites par lui sur le recours
dirigé contre la loi de finances pour 1998.
B. LES RÉGULARISATIONS DE 1999
La
régularisation entreprise dans le projet de budget pour 1999 qui a
comporté un volet recettes et un volet dépenses a
été de grande ampleur.
S'agissant des recettes
, les évolutions notables suivantes, sont
intervenues :
- une masse de "crédits de l'article 6" a été
intégrée à la ligne 309 de recettes non fiscales de l'Etat
pour 6.682 millions de francs ;
- le compte de rémunérations accessoires du cadastre
(n° 466-223 et 224) a été inscrit à la ligne 328
pour 61 millions de francs ;
- le compte de rémunérations accessoires des
hypothèques (n° 466-226) a été inscrit à
la ligne 505 pour 77 millions de francs.
En outre, un certain nombre de "budgétisations" avaient
déjà été réalisées en 1998.
Il s'agissait tout d'abord de la Masse des douanes, devenu
établissement public si bien que le compte 466-24 qui retraçait
ses opérations a été supprimé début 1998 et
transféré dans les faits dans les écritures de
l'établissement.
Par ailleurs, une partie des recettes (compte 466-17) provenant de
rémunérations pour services rendus par le Trésor public
(37 millions de francs sur 49 millions de francs) a
bénéficié de la création d'un fonds de concours
instauré par décret n° 98-903 du 8 octobre 1998
dont la mise en oeuvre est intervenue au 1er janvier 1999. Les cinq
contributions concernées sont les suivantes :
- celle versée par l'Office national des forêts pour les
tâches de recouvrement confiées au Trésor public ;
- celles versées par les caisses de crédit municipal pour le
paiement de leurs chèques aux guichets des comptables du
Trésor ;
- celles versées par ces mêmes caisses pour les
précomptes sur traitement effectués par les comptables du
Trésor pour les prêts qu'elles accordent ;
- celles versées par divers organismes pour les paies à
façon réalisées par les départements informatiques
du Trésor ;
- celles versées par les OPHLM qui ont opté pour un
comptable direct du Trésor.
En dépenses, les "budgétisations" se sont
élevées à 11,1 milliards de francs de "crédits
d'articles".
En effet, aux "crédits de l'article 6"
(6.682 millions de francs
8(
*
)
), il faut
ajouter les "crédits de l'article 5" qui représentent
4,4 milliards de francs
9(
*
)
.
Le tableau ci-après donne le détail des dotations ainsi
abondées
Budgétisation 1999
(en millions de francs)
Chapitre |
|
31-90 |
408 |
31-92 |
1.594 |
31-93 |
52 |
31-94 |
4.541 |
31-96 |
178 |
31-97 |
172 |
33-90 |
52 |
33-91 |
6 |
33-92 |
111 |
34-53 |
0 |
34-92 |
314 |
34-94 |
0 |
34-95 |
1.258 |
34-98 |
1.897 |
57-90 |
259 |
Total |
11.111 |
Source : D'après le ministère de
l'économie,
des finances et de l'industrie
Une observation s'impose : une comparaison avec les rattachements prévus
en 1998 conduit à constater des écarts importants.
Ecart
par chapitre entre les rattachements de crédits d'articles de 1998
et leur budgétisation en 1999
|
Rattachements |
Budgétisation 1999 |
||
Chapitre |
prévus pour 1998 |
Effet de la mesure |
Variation absolue par rapport à 1998 |
Variation relative par rapport à 1998 |
31-90 |
156 |
408 |
251 |
x 2,6 |
31-92 |
1.502 |
1.594 |
92 |
+ 6 % |
31-93 |
0 |
52 |
52 |
- |
31-94 |
4.116 |
4.541 |
425 |
+ 10 % |
31-96 |
178 |
178 |
0 |
0 % |
31-97 |
156 |
172 |
16 |
+ 10 % |
33-90 |
42 |
52 |
11 |
+ 26 % |
33-91 |
5 |
6 |
0 |
+ 2 % |
33-92 |
99 |
111 |
12 |
+ 12 % |
34-53 |
4 |
0 |
- 4 |
- 100 % |
34-92 |
0 |
314 |
314 |
- |
34-94 |
10 |
0 |
- 10 |
- 100 % |
34-95 |
1.033 |
1.258 |
224 |
+ 22 % |
34-98 |
2.117 |
1.897 |
- 220 |
- 10 % |
57-90 |
471 |
259 |
58 |
+ 12 % |
Total |
9.890 |
11.111 |
1.222 |
+ 12 % |
Leur
origine est venue d'une combinaison de facteurs : une sous-estimation des
rattachements prévus pour 1998 (cette sous-estimation avait
été dénoncée par la commission comme l'une des
conséquences de l'inscription de ces crédits dans le "jaune", v.
supra), combinée à une volonté de mettre les dotations
budgétaires à niveau sur des bases élevées.
On peut ajouter pour les dépenses une "budgétisation"
essentiellement technique qui concerne le compte 466-171 de la
Comptabilité publique "Frais de service des comptables du
Trésor". Jusqu'à fin 1997, il intégrait, outre des
recettes extrabudgétaires, une partie des crédits
budgétaires de fonctionnement prélevés sur le
titre III (807 millions de francs en 1997).
Depuis le 1er janvier 1998, cette procédure a été
abandonnée. Ainsi, les crédits budgétaires qui
étaient jusqu'alors consommés de façon
extrabudgétaire font désormais l'objet d'une exécution
selon le schéma comptable classique de la dépense publique, en
rétablissant le préfet dans la plénitude de ses fonctions
d'ordonnateur secondaire des administrations de l'Etat.
Les régularisations opérées ont ainsi porté sur
une masse de fonds publics considérable.
C. UNE RÉGULARISATION À COMPLÉTER ET À PARFAIRE
1. Des prolongements nécessaires
L'importante régularisation intervenue en 1999 appelait
certains prolongements.
D'une part, les régularisations entreprises n'ont pas
toujours emprunté des voies satisfaisantes.
On l'a vu, pour la Masse des douanes, le choix a été fait de
consacrer la débudgétisation en recourant à la formule de
l'établissement public qui est une forme de démembrement de
l'Etat pas entièrement justifiable en l'occurrence.
Quant à la réintégration des "crédits de
l'article 6", il est difficile d'admettre qu'elle puisse prendre la forme
d'une inscription sur une ligne de recettes non fiscales alors que les produits
en cause proviennent d'un prélèvement obligatoire imposés
aux contribuables locaux dont le montant total doit être rappelé
du fait de son importante : 18 milliards de francs.
Il restait en outre à se conformer entièrement aux
prescriptions de l'article 110 de la loi de finances pour 1996 qui
dispose :"
A compter du projet de loi de finances pour 1997, les
recettes et dépenses extrabudgétaires de toutes les
administrations d'Etat sont réintégrées au sein du budget
général
".
Cela appelait, en particulier, une intégration budgétaire de
l'ensemble des fonds "hors budget" de la comptabilité publique à
propos desquels la Cour des Comptes, en réponse à la question
posée par votre commission, confiait ne pas disposer d'un bilan
exhaustif.
Enfin, au terme de ces régularisations, il restait un volume
important de crédits non retracés en loi de finances initiale
dont le "jaune" relatif aux fonds de concours rend compte en détail et
qui s'élevaient en 1999 à 2,3 milliards de francs.
Evolution des rattachements par chapitre
(en millions de francs)
Chapitres |
Rattache-ments pour 1998 (1) |
Rattache-ments pour 1998 (2) |
Rattache-ments pour 1999 (2) |
Evolution 1998-1999 (en %) (2) |
Rapport rattachements sur crédits initiaux en
1999
|
Rémunérations |
|
|
|
|
|
31-90 |
159 |
372 |
146 |
- 60,7 |
0,6 |
31-92 |
1.502 |
1.615 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
31-94 |
4.486 |
4.311 |
610 |
- 85,8 |
8,6 |
31-96 |
178 |
215 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
31-97 |
292 |
324 |
149 |
- 54,0 |
26,8 |
Charges sociales |
|
|
|
|
|
32-97 |
0 |
0 |
9 |
- |
0,1 |
33-90 |
87 |
101 |
59 |
- 42,0 |
9,5 |
33-91 |
6 |
6 |
6 |
+ 3,5 |
0,7 |
33-92 |
99 |
99 |
1 |
- 99,2 |
0,1 |
Matériel |
|
|
|
|
|
34-92 |
0 |
315 |
27 |
- 91,3 |
3,3 |
34-95 |
1.071 |
1.260 |
31 |
- 97,5 |
1,9 |
34-94 |
10 |
0 |
0 |
- |
0,0 |
34-98 |
2.258 |
1.929 |
159 |
- 91,8 |
2,6 |
Subvention de fonctionnement |
|
|
|
|
|
36-10 |
13 |
15 |
16 |
+ 2,4 |
21,4 |
Plan de communication sur l'euro |
|
|
|
|
|
37-02 |
19 |
59 |
19 |
- 68,4 |
37,0 |
Recensement et enquêtes statistiques |
|
|
|
|
|
37-75 |
8 |
27 |
26 |
- 4,4 |
14,2 |
DRIRE |
|
|
|
|
|
37-70 |
0 |
0 |
202 |
- |
671,9 |
Evaluations cadastrales |
|
|
|
|
|
37-53 |
4 |
0,2 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
Centres de formation et actions de modernisation |
|
|
|
|
|
37-90 |
12 |
317 |
11 |
- 96,4 |
12,3 |
Traitement automatique du fret international |
|
|
|
|
|
37-95 |
24 |
26 |
26 |
+ 0,0 |
67,0 |
Service de la redevance |
|
|
|
|
|
37-98 |
492 |
488 |
492 |
+ 0,7 |
- |
Interventions diverses |
|
|
|
|
|
44-42 |
0 |
7 |
0 |
- 100,0 |
0,0 |
Equipement |
|
|
|
|
|
57-90 |
573 |
635 |
172 |
- 72,9 |
17,6 |
TOTAL |
11.292 |
12.121 |
2.161 |
- 82,2 |
3,6 (3) |
(1)
Prévisions du jaune annexé au projet de loi de finances pour 1998.
(2) Estimations du jaune annexé au projet de loi de finances pour 1999.
(3) Sur l'ensemble des crédits initiaux.
2. Les réintégrations du projet de budget 2000 doivent être complétées
Le
budget 2000 satisfait partiellement les observations émises l'an
dernier, ce qu'il faut saluer. Mais, certaines de ces observations restent
pendantes à l'issue des réintégrations
opérées en 1999.
Globalement, les crédits réintégrés dans le budget
s'élèvent à 1,716 milliard de francs.
Le montant total des fonds de concours réintégrés dans le
titre III eu budget du ministère s'élève quant
à lui à 1,311 milliard de francs.
Les rattachements concernent les chapitres suivants :
Rémunérations principales |
31-90 |
+ 144.672.356 |
Indemnités |
31-94 |
+ 504.192.510 |
Rémunérations des non titulaires |
31-97 |
+ 157.825.179 |
Cotisations sociales - Part Etat |
33-90 |
+ 50.515.872 |
Prestations sociales |
33-91 |
+ 5.720.901 |
Prestations facultatives |
33-92 |
+ 3.500.000 |
Moyens de fonctionnement des services centraux |
34-92 |
+ 27.804.226 |
Dépenses d'informatique |
34-95 |
+ 92.676.057 |
Moyens de fonctionnement des services déconcentrés |
34-98 |
+ 107.539.478 |
DRIRE (1) |
37-70 |
+ 212.840.000 |
Formation et modernisation |
37-90 |
+ 3.700.000 |
(1)
Directions régionales de l'industrie, de la recherche et de
l'environnement
Pour le titre IV, les réintégrations atteignent 247 millions
de francs.
Le reliquat (158 millions de francs) concernent les dépenses en
capital du ministère.
La majorité des réintégrations porte sur des
dépenses de rémunérations (864 millions de francs)
et, en particulier, sur les indemnités versées aux agents
(504,2 millions de francs).
L'essentiel des régularisations entreprises concerne les moyens de
l'industrie qui ne relève pas du présent rapport.
Toutefois, différentes mesures concernent les services traditionnels du
ministère de l'économie et des finances. Leur montant atteint, au
total, 600 millions de francs.
Il s'agit principalement de la régularisation des
"
crédits de l'article 55
" pour 301 millions
de francs. Ces crédits représentaient la contrepartie d'un
prélèvement opéré sur les salaires des
conservateurs des hypothèques et étaient destinés à
financer certains frais de fonctionnement des conservations.
Les autres réintégrations portent essentiellement sur la
Direction générale des douanes et des droits indirects pour
laquelle elles correspondent à des " crédits
d'article 6 "
10(
*
)
pour
115 millions de francs et la direction générale des
impôts pour 168 millions de francs.
Il reste à traduire entièrement la prescription de
l'article 110 de la loi de finances pour 1996, plusieurs comptes
continuant à échapper à toute présentation
budgétaire.
Les crédits restant à réintégrer au budget
général dont l'évaluation est en cours par la Cour des
comptes concernent principalement les comptes extrabudgétaires de la
comptabilité publique alimentés à partir de
l'activité d'épargne des services.
Leur réintégration prochaine a d'ailleurs fait l'objet d'un
engagement rappelé en ces termes par M. le secrétaire d'Etat
à l'industrie au cours de la séance publique du Sénat du
1
er
décembre 1999 :
" Comme l'affirmé M. Sautter, l'objectif visé par
l'article 110 de la loi de finance pour 1996 sera complètement
réalisé en 2001.
Cependant la réintégration
des recettes et dépenses d'épargne du Trésor public est
complexe et délicate. Nous disposerons bientôt d'une expertise
juridique et technique de la direction générale de la
comptabilité publique : l'échéance sera
respectée
".
Au terme de ces budgétisations, il restera également un montant
non négligeable de fonds de concours estimé à
1,3 milliard de francs en 2000.
Prévision de rattachement de fonds de concours en 2000
(Montant en CP)
|
2000 |
Titre III - Moyens des services |
|
Personnel |
|
31-90 |
|
31-92 |
|
31-94 |
126.263.611 |
31-96 |
|
31-97 |
2.981.200 |
32-97 |
|
33-90 |
873.800 |
33-91 |
|
33-92 |
|
Sous-total personnel |
130.118.611 |
Fonctionnement |
|
34-92 |
|
34-95 |
|
34-98 |
226.439.215 |
36-10 |
15.173.508 |
37-02 |
|
37-06 |
300.000 |
37-50 |
17.900.000 |
37-53 |
800.000 |
37-61 |
265.000.000 |
37-70 |
nd |
37-75 |
39.250.000 |
37-90 |
10.600.000 |
37-95 |
|
37-98 |
482.400.000 |
Sous-total fonctionnement |
1.057.862.723 |
Sous-total Titre III |
1.187.981.334 |
Titre IV - Intervention |
|
41-10 |
nd |
42-80 |
|
44-03 |
nd |
44-42 |
|
44-95 |
nd |
44-97 |
12.000.000 |
Sous-total Titre IV |
12.000.000 |
Dépenses en capital |
|
Titre V - Investissement |
|
57-90 |
98.150.000 |
Sous-total Titre V |
98.150.000 |
Titre VI - Subventions d'investissement |
|
64-00 |
5.000.000 |
Sous-total Titre VI |
5.000.000 |
Total Dépenses en capital |
103.150.000 |
Total Budget |
1.303.131.334 |
CHAPITRE III :
LA MODERNISATION DU
MINISTÈRE
Dans la
ligne des travaux réalisés par MM. Boisson et Milleron, un
nouvel élan a été donné à la modernisation
du ministère.
Un premier train de réformes est intervenu rapidement dont les
principales mesures sont rappelées dans l'encadré ci-après.
La réforme du ministère
Les
premières mesures de réforme du ministère se sont
inscrites dans la logique du rapport de MM. Boisson et Milleron
demandé à l'été 1997 afin de parvenir à
de plus grandes synergies entre les différentes composantes du
ministère au niveau central et dans les services
déconcentrés.
Elles ont d'abord concerné des réaménagements de
structures avec :
- la création d'une direction des affaires juridiques qui regroupe le
service juridique et de l'agence judiciaire du Trésor, le
secrétariat général de la commission centrale des
marchés et les bureaux " juridiques " de la direction
générale de l'administration et des finances du
secrétariat d'Etat à l'industrie ;
- la création de la direction du personnel, de la modernisation et de
l'administration qui regroupe les directions transversales du " pôle
finances " et du " pôle industrie " ;
- la création d'une direction des relations avec les publics et de la
communication ;
- la réintégration du service de la législation fiscale
à la mouvance de la direction générale des
impôts ;
- les réformes de la direction de la comptabilité publique et de
la direction générale de la concurrence, de la consommation et de
la répression des fraudes.
Une deuxième impulsion a été donnée dont les suites
devraient être prochainement précisées et enrichies lorsque
le rapport demandé à MM. Bert et Champsaur dans le cadre de
la " mission 2003 " sera achevé.
D'ores et déjà, plusieurs annonces ont été faites,
plusieurs mesures décidées qu'il convient de resituer dans leur
contexte.
Etant observé que les pistes de réforme concernent actuellement
pour l'essentiel la direction générale des impôts, votre
rapporteur a jugé opportun de reporter la présentation
complète du rapport qu'il a consacré aux missions fiscales des
services déconcentrés de la DGI à la suite de
l'exposé des conclusions de la " mission 2003 " ".
C'est cependant à l'aune de ses observations qu'il commentera les voies
empruntées jusque là.
I. LA MODERNISATION DE LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS
Les
projets de modernisation de la direction générale des
impôts sont, à ce stade, formalisés dans le contrat
d'objectifs et de moyens conclu entre la DGI et la direction du budget qui
concerne la période 2000-2002.
Sur le plan des objectifs, il s'agit d'abord d'améliorer les
performances de la DGI, ensuite d'en améliorer l'efficience.
Le volet " moyens " du contrat en découle ; il
prévoit l'affectation des gains d'efficacité
réalisés.
Le contrat ici examiné constitue, en soi, un facteur
d'amélioration important de la gestion publique. Il répond au
souhait exprimé dans le chapitre premier de ce rapport d'une
clarification des coûts et des résultats des missions du
ministère. En ce sens, il est exemplaire.
A. LES OBJECTIFS EN MATIÈRE DE PERFORMANCES
Les
objectifs retenus consistent à améliorer les performances de la
DGI au regard du fonctionnement du système déclaratif et sous
l'angle de ses rapports avec les usagers.
Un objectif de respect spontané des obligations déclaratives est
énoncé.
Il sera mesuré à travers les indicateurs suivants qui concernent
l'assiette et le recouvrement de la TVA, principal impôt
géré par la DGI.
Objectifs concernant le respect spontané des obligations déclaratives
Mission |
Mesure |
1997 |
1998 |
Objectif 2002 |
Assiette |
- Taux de respect spontané des échéances déclaratives en matière de TVA |
86,5 % |
87,6 % |
90 % |
Recouvrement |
- Coefficient de paiement à l'échéance |
95,9 % |
96,2 % |
Entre 96,7 % et 97,5 % en fonction de l'évolution de la conjoncture économique |
La
poursuite de cet objectif suppose de faciliter la tâche des
contribuables par une politique d'accueil, de renseignement, de
prévention des difficultés et de simplification des
procédures déclaratives, de gérer rigoureusement le
système déclaratif, en réagissant sans délai aux
défaillances de toutes natures et de développer des actions de
contrôle efficaces et dissuasives.
Le second grand objectif énoncé dans le contrat consiste
à améliorer la qualité du service rendu. Il se
décline en deux sous-objectifs, le premier concernant les usagers, le
second la collectivité
.
A l'égard des usagers, il s'agit d'abord de respecter les cinq standards
de qualité suivants : réception sur rendez-vous,
réponse à tous les appels téléphoniques, envoi des
formulaires à domicile, levée de l'anonymat,
systématisation des réponses d'attente quand un délai est
nécessaire.
Il s'agit donc d'améliorer l'accueil mais aussi la rapidité des
réponses aux demandes des contribuables. En la matière, les
indicateurs suivis seront les suivants :
Objectifs concernant les demandes des usagers
Mission |
Mesure |
1997 |
1998 |
Objectif 2002 |
Publicité foncière |
- pourcentage des demandes de renseignements sommaires urgents satisfaits dans le délai de 10 jours |
30 % |
30 % |
90 % |
Assiette |
- % de réponse aux réclamations des particuliers dans le délai d'un mois en matière d'impôt sur le revenu et de taxe d'habitation |
87,7 |
87,7 |
90 % |
Les objectifs de qualité de service rendu concernent aussi la collectivité. Ils consistent d'abord à mieux maîtriser le système déclaratif en luttant contre les retards de déclarations ou de prises en charge.
Objectifs de maîtrise du système déclaratif
Mission |
Mesure |
1997 |
1998 |
Objectif 2002 |
|
- taux de retardataires TVA de + de 6 mois |
5,5 % |
4,2 % |
3 % |
Assiette |
- taux de retardataires en déclarations de résultats BIC/BNC/IS au 31/12 |
nd. |
9,1 % |
3 % |
Recouvrement |
- taux de couverture des charges de l'exercice |
97,7 % |
98 % |
98,5 % |
Il s'agit également d'améliorer les performances du contrôle fiscal mesurées à partir des indicateurs ci-dessous.
Objectifs concernant le contrôle fiscal
Mission |
Mesure |
1997 |
1998 |
Objectif 2002 |
|
- taux de poursuites pénales engagées (plaintes pour fraude fiscale, escroquerie et opposition à fonctions) suite à contrôle fiscal |
1,82 |
1,85 |
1,90 à 1,95 |
CONTROLE |
- taux net de recouvrement DGI des impositions suite à contrôle fiscal en N + 2 |
- |
74,33 % |
80 % |
|
- taux de contrôle des dossiers à forts enjeux (> 1 MF) sur 3 ans |
nd. |
Nd. |
100 % |
B. LES OBJECTIFS EN MATIÈRE D'EFFICIENCE
Le tableau ci-dessous rappelle les coûts des différentes missions de la DGI tels qu'ils sont estimés dans le contrat d'objectifs et de moyens.
Répartition des coûts de la DGI par mission
Mission |
Coût 1998 (*) |
Assiette de l'impôt |
7.502,5 |
Contrôle de l'impôt |
4.110,4 |
Recouvrement de l'impôt |
2.270,2 |
Activité cadastrale |
971,5 |
Domaine |
384,3 |
Publicité foncière |
1.086,7 |
Soutien (dont services centraux non dédiés) |
4.633,9 |
TOTAL |
20.959,5 |
(*)
dépenses de la DGI comptabilisées par l'ACCT (année 1998)
L'amélioration de l'efficience de la DGI est attendue en premier lieu de
progrès de productivité physique.
Ceux-ci sont décrits ainsi que suit.
Augmentation programmée
des ratios de productivité par emploi implanté
(1998-2002)
Mission |
Mesure |
1998 |
Prévision 2002 |
Evolution |
Assiette |
- nombre de dossiers de contribuables gérés par emploi implanté en secteur d'assiette (12.075 emplois) |
2.660 |
2.840 |
+ 6,7 % |
Assiette/recouvrement |
- nombre de dossiers de professionnels gérés par emploi implanté en inspection spécialisée et en recette (15.440 emplois) |
396 |
436 |
+ 10 % |
Cadastre |
- nombre de déclarations de propriété bâtie traitées par emploi implanté en CDIF (1) (5.780 emplois) |
269 |
296 |
+ 10 % |
Publicité foncière |
- nombre de formalités traitées par emploi implanté en CH (2) (5.740 emplois) |
1.540 |
1.717 |
+ 11,5 % |
(1).
Centre des impôts fonciers
(2). Conservation des hypothèques
A ces gains de productivité physique devrait correspondre une baisse du
taux d'intervention de la DGI (rapport des coûts de gestion des
impôts aux recettes fiscales recouvrées).
Coût de gestion-DGI des impôts en 1996
(En millions de francs)
|
Coût total |
Equivalent |
Rendement |
Taux d'intervention DGI |
|||
|
Assiette et contrôle (1) |
|
|
emplois budgétaires |
1996
|
Assiette et contrôle (1) / (3) |
Recouvrement
|
IR |
4.800,1 |
|
4.800,1 |
19.725 |
300.600 |
1,60 % |
|
TH |
1.249,4 |
|
1.249,4 |
5.134 |
58.300 |
2,14 % |
|
TF |
1.025,2 |
|
1.025,2 |
4.213 |
105.500 |
0.97 % |
|
TP |
1.092,8 |
|
1.092,8 |
4.491 |
129.600 |
0,84 % |
|
IS |
1.225,6 |
|
1.225,6 |
5.036 |
143.200 |
0,86 % |
|
Taxe sur les salaires |
158,4 |
|
158,4 |
651 |
44.400 |
0,36 % |
|
TVA |
2.618,7 |
2.192,0 |
4.810,7 |
19.768 |
545.600 |
0,48 % |
0,40 % |
Droits d'enregistrement (*) |
540,5 |
627,7 |
1.168,2 |
4.801 |
57.100 |
0,95 % |
1,10 % |
Taxe/conventions d'assurance |
2,3 |
0,9 |
3,3 |
13 |
26.000 |
0,01 % |
|
RAS et Prélèvements/RCM |
2,5 |
9,0 |
11,5 |
47 |
9.800 |
0,03 % |
0,09 % |
Vignette (***) |
0,2 |
354,0 |
354,3 |
834 |
13.300 |
|
2,66 % |
Droit de bail |
52,2 |
231,8 |
284,0 |
1.167 |
9.800 |
0,53 % |
2,37 % |
ISF |
121,0 |
23,3 |
144,4 |
593 |
8.900 |
1,36 % |
0,26 % |
Impôts divers (***) |
143,4 |
384,5 |
527,9 |
1.296 |
45.000 (**) |
0,32 % |
1,10 % |
TOTAL IMPÔTS |
13.043,8 |
3.811,8 |
16.855,7 |
67.769 |
1.497.100 |
0,87 % |
0,54 % |
AGENTS A DISPOSITION |
122,7 |
458 |
|
|
|
||
COÛT TOTAL DGI |
19.784,8 |
79.760 |
|
|
|
*hors droit
de bail et taxe sur les conventions d'assurance
** dont 35.000 recouvrés par la DGI et 10.000 par la CP
*** le coût des vignettes et des timbres inclut les remises aux
débitants de tabac, qui ne correspondent pas à des emplois DGI.
Les gains d'efficacité bruts devraient atteindre 3.228 emplois sur la période 2000-2002.
Gains d'efficacité associés au contrat d'objectifs et de moyens
Année |
2000 |
2001 |
2002 |
TOTAL |
Informatisation |
242 |
818 |
905 |
1.965 |
Réforme des CRI |
160 |
160 |
160 |
480 |
Solde des mesures de simplification décidées en 1999 : régime des petites entreprises (suppression du forfait) : |
|
|
|
|
- en CDI |
135 |
|
|
135 |
- en recettes |
48 |
|
|
48 |
Autres mesures d'allégement (évaluation provisionnelle des simplifications législatives ou organisationnelles à intervenir) |
160 |
240 |
200 |
600 |
TOTAL |
745 |
1.218 |
1.265 |
3.228 |
Mais, en
l'état, compte tenu de quelques incertitudes, l'objectif retenu est plus
limité, avec 3.000 emplois libérés.
Le contrat d'objectifs et de moyens prévoit les conditions d'utilisation
de ces gains. Une partie d'entre eux seraient conservés à la DGI
pour être réaffectés aux objectifs mentionnés plus
haut et pour contribuer à l'amélioration des qualifications. Une
autre partie serait représentative des gains d'efficacité nets
qui, au total, porteraient sur 1.380 emplois en trois ans.
Evolution nette des emplois de la DGI
Catégorie |
2000 |
2001 |
2002 |
TOTAL |
A .
créations
|
100
|
100
|
100
|
300
|
Solde net cadre A |
230 |
230 |
230 |
690 |
B . plan social B en A |
- 130 |
- 130 |
- 130 |
- 390 |
. plan social C en B |
243 |
223 |
223 |
689 |
Solde net cadre B |
113 |
93 |
93 |
299 |
C . rendus à l'Etat |
- 420 |
- 480 |
- 600 |
- 1.500 |
. transformation en B |
- 243 |
- 223 |
- 223 |
- 689 |
. transformation en A |
- 160 |
- 160 |
- 160 |
- 480 |
. création ex auxiliaires |
+ 60 |
+ 100 |
+ 140 |
+ 300 |
Solde net cadre C |
- 763 |
- 763 |
- 843 |
- 2.369 |
Evolution nette des emplois |
- 420 |
- 440 |
- 520 |
- 1.380 |
L'évolution prévisible des effectifs budgétaires serait ainsi la suivante :
Evolution des effectifs budgétaires
|
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
A et A+ |
18.614 |
18.848 |
19.078 |
19.308 |
B impôt et géo |
23.196 |
23.308 |
23.401 |
23.494 |
C/D |
36.360 |
35.595 |
34.832 |
33.989 |
Ouvriers du cadastre |
161 |
161 |
161 |
161 |
Contractuels |
117 |
116 |
116 |
116 |
Total des effectifs budgétaires |
78.448 |
78.028 |
77.588 |
77.068 |
Plus globalement, le budget prévisionnel de la DGI s'établirait comme suit pour les années 2000 à 2002.
Evolution du budget global de la DGI sur la période 2000/2002
(en millions de francs)
Budget de référence 2000 |
2001 |
2002 |
21.970 (*) |
22.046 |
22.033 |
(*) soit + 1,33 % par rapport à la LFI 1999 à périmètre constant.
II. UN PROJET DONT LE CONTEXTE ET L'AMBITION DOIVENT ÊTRE PRÉCISÉS
La
démarche de modernisation entreprise s'inscrit dans un contexte
particulier qu'il faut rappeler et témoigne d'une dynamique
principalement assise sur des réorganisations internes et un
environnement facilitant.
Le contenu du contrat d'objectifs et de moyens atteste une ambition dont les
résultats, loin d'être négligeables, restent pourtant
modérés. Cette caractéristique s'explique à son
tour par le choix, provisoire, de placer le contrat d'objectifs et de moyens
dans un environnement presque sans changements.
A. LE CONTEXTE ADMINISTRATIF ET LA DYNAMIQUE DU CONTRAT
La
démarche entreprise se situe dans le cadre d'une réflexion sur le
coût de notre système fiscal dont un rapport récent de
l'Inspection générale des finances, inusuellement diffusé,
a tenté une évaluation comparative.
Elle s'appuie essentiellement sur des réorganisations internes
même si elle compte sur un environnement facilitant dont elle fait
à divers titres une condition de succès.
1. Les conclusions du rapport sur la comparaison des coûts de gestion de l'impôt
La
principale conclusion de la mission dite Lépine porte sur le niveau
relativement élevé du coût d'administration des
impôts en France.
Recettes prises en compte : impôts et cotisations sociales, sauf
pour l'Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni (impôts seulement)
/ France : DGI + CP (ACOSS exclue)
11(
*
)
Source
: IGF - Ministère de l'économie, des finances
et de l'industrie
Avec un rapport coûts de gestion / recettes fiscales nettes
encaissées de 1,6 %, la France se situerait à
l'avant-dernier rang en matière de productivité de son
administration fiscale.
Le diagnostic qui est posé attribue cette médiocre performance
à :
- la fonction de recouvrement dont l'analyse permettrait d'identifier un
écart de 0,3 % entre les administrations françaises et leurs
homologues (les coûts du recouvrement représentent 0,5 % des
recettes nettes en France, contre 0,2 % en moyenne dans
l'échantillon) ,
- aux modes de gestion de l'impôt (la retenue à la source pour
l'impôt sur le revenu existe dans tous les pays sauf la France) ;
- au nombre d'administrations fiscales qui induit des coûts de
liaison ;
- à la densité des réseaux ;
- à une répartition différente des coûts entre les
dépenses de personnel et les investissements de modernisation
(informatique et formation notamment) : les dépenses de personnel
représentent ainsi en France 81 % des dépenses totales, soit
13 points de plus que la moyenne de l'échantillon
(68 %) ; en sens contraire, les dépenses informatiques
représentent souvent 20 % du budget total, soit plus du double de
ce qu'on trouve en France.
En revanche, la prise en charge d'impôts locaux, très complexes
et donc à gestion coûteuse, par les administrations fiscales
françaises ne contribuerait qu'à hauteur de 0,08 % au taux
d'intervention de 1,60 %.
Il faut accorder toute son importance à cette observation compte tenu
des termes du discours habituel sur le sujet qui imputent au volet
" collectivités locales " de l'activité des
administrations fiscales la moitié de leurs coûts.
D'autres conclusions, plus qualitatives, doivent être
mentionnées
.
Le rapport note ainsi d'abord l'émergence d'un modèle
rénové d'administration fiscale dans les pays
étudiés.
Il serait centré autour de :
- la transformation rapide du périmètre des administrations
fiscales, et notamment le passage à l'administration fiscale unique,
- la transformation des missions des administrations fiscales, de plus en plus
centrées sur les seules tâches de gestion,
- la progression du modèle de l'agence,
- la recomposition des réseaux,
- une accélération des transformations internes des
administrations fiscales,
- l'accent de plus en plus porté sur les processus de travail des
administrations fiscales et non leur organisation interne.
La France ferait exception.
Il identifie aussi plusieurs éléments de rénovation de
l'organisation interne des services chargés des missions fiscales
.
Parmi ces derniers, il relève une évolution vers davantage de
spécialisation, trois stades d'organisation des administrations fiscales
se succédant :
l'organisation initiale par impôt, phase jugée assez
largement dépassée pour la plupart des administrations
fiscales ;
l'organisation par compétence géographique, qui constitue
à ce jour le modèle dominant ;
l'organisation par groupe de contribuables, qui pourrait bien constituer
le modèle générique de demain pour la plupart des
administrations fiscales.
La centralisation des administrations fiscales serait une autre tendance
visant à corriger les effets du modèle d'implantation
géographique encore dominant.
Elle a pour premier résultat une réduction importante du nombre
des bureaux locaux dans les administrations fiscales à
l'étranger, le caractère exceptionnel de la situation de la
France se renforçant au terme de ce processus.
Densité du réseau d'unités locales généralistes
|
France |
Allemagne |
Canada |
Espagne |
Etats-Unis |
Irlande |
Italie |
Pays-Bas |
Royaume-Uni |
Suède |
nombre d'unités généralistes |
3.840 |
645 |
60 |
206 |
33 |
130 |
950 |
66 |
500 |
120 |
population |
58,6 |
81,9 |
30,3 |
39,3 |
267,2 |
3,6 |
57,4 |
41,5 |
59 |
8,9 |
superficie |
551 |
357 |
9971 |
505 |
9973 |
71 |
302 |
15,6 |
244,1 |
450 |
nombre d'unités pour 1 million d'habitants |
65,5 |
7,9 |
2 |
5,2 |
0,1 |
36,1 |
16,6 |
1,6 |
8,5 |
13,5 |
nombre d'unités pour 100.000 km2 |
696,9 |
180,7 |
0,6 |
40,8 |
0,3 |
183,1 |
314,6 |
423,1 |
204,8 |
26,7 |
Pour la
France, les 3.840 unités généralistes prises en
compte sont les 840 centres des impôts et les 3.000 postes de
recouvrement de la direction générale de la comptabilité
publique.
Même en ne prenant pas en compte le réseau des Douanes et celui de
la branche recouvrement de la sécurité sociale, la densité
du réseau français est 6,5 fois supérieure à
la moyenne de l'échantillon.
Enfin, l'externalisation des tâches progresserait
, les
administrations fiscales étudiées confiant, plus que
l'administration française, de nombreuses tâches
nécessaires à l'administration de l'impôt à des
tiers.
C'est principalement le cas dans le domaine du recouvrement et même,
à la marge, de l'assiette avec la retenue à la source ou la
gestion du recouvrement spontané -v. infra- par le système
bancaire.
Mais ce l'est aussi dans certains cas pour la gestion des moyens mêmes
des organismes fiscaux comme l'informatique sur une base, le plus souvent,
expérimentale.
2. Des conclusions à nuancer
La
principale conclusion du rapport qui consiste à relever le coût
comparatif élevé de l'administration fiscale française
peut faire l'objet de quelques réserves.
Tout d'abord, on doit remarquer combien est relative la signification de
l'indicateur utilisé pour mesurer le coût de notre administration
fiscale. La réintégration des cotisations sociales qui sont
gérées par les services fiscaux dans plusieurs pays de
l'échantillon conduirait à elle seule à diminuer la valeur
du ratio français à 1,13 % soit à un niveau
équivalent à celui de la moyenne de l'échantillon.
En outre, la significativité du dénominateur -les recettes nettes
encaissées- n'est pas entière puisqu'elles n'intègrent pas
une partie importante des charges que supportent les services fiscaux et qui
sont susceptibles de varier beaucoup d'un pays à l'autre. Il faut en
particulier souligner un point très important. L'on sait que le
contrôle fiscal consomme une part significative des moyens de
l'administration mais que le recouvrement des droits constatés à
sa suite est particulièrement difficile. Dans ces conditions, les pays
dans lesquels le contrôle fiscal est peu développé
disposent mécaniquement d'une situation avantageuse au regard de
l'indicateur de performance utilisé dans le rapport. Doit-on pour autant
les juger plus performants ? Conclure en ce sens n'apparaîtrait
guère raisonnable.
Il apparaît surtout que les écarts de coûts tenant aux modes
de gestion des impôts sont appréhendés sur une base qui
mériterait d'être enrichie. Ces écarts reposent
principalement sur le degré d'externalisation de la gestion des
impôts (retenue à la source mais aussi gestion des encaissements,
voire sous-traitance de certaines tâches, informatiques en particulier).
Ces solutions ne font pas s'évaporer les charges d'administration de
l'impôt. Simplement
une partie des coûts liés à
ces tâches est assumée directement par des tiers dans les pays
où elles sont externalisées
.
Dès lors, il est
essentiel d'évaluer ces transferts de charges et d'en comparer les
coûts pour les tiers avec ceux qu'ils supportent quand l'administration
fiscale les prend directement à son compte.
Cependant, ces réserves ne conduisent pas à contester le constat
posé par le rapport de l'existence de gisements de gains
d'efficacité non plus que ses conclusions sur la nécessité
d'améliorer les relations entre l'administration fiscale et les
contribuables.
3. Le contrat d'objectifs et de moyens s'appuie essentiellement sur des réorganisations internes et un environnement facilitant
Pour
l'essentiel, les progrès d'efficacité sont attendus de
réorganisations internes
.
Les unes concernent les missions
foncières
. Elles
comportent un développement de la dématérialisation
à travers :
- le projet FIDJI d'informatisation des conservations des hypothèques,
qui aboutir à la dématérialisation de la plupart des
données contenues dans les actes déposés à la
conservation ;
- les projets de mise en place de serveurs d'informations en matière de
données cadastrales littérales et graphiques et de
délivrance de renseignements hypothécaires.
Viennent ensuite les réformes à apporter aux conditions
d'exercice des missions.
Elles portent d'abord sur l'accélération du processus
d'informatisation et de dématérialisation.
La décision de mettre en oeuvre la déclaration 2042
" express " pour 2001 ne remet pas en cause la réalisation des
priorités définies dans le cadre du schéma directeur de
l'informatique.
Il s'agit de regrouper l'ensemble des données concernant les redevables
professionnels dans une base unique utilisant les identifiants SIREN/SIRET
(projet BDRP), de poursuivre la dématérialisation dans le domaine
fiscal, avec notamment le développement des échanges avec
l'extérieur par téléprocédure (TDFC,
télédéclaration, télépaiement) et la
dématérialisation du dossier fiscal individuel
(dossier 2004), d'accélérer la modernisation des moyens de
paiement, grâce à l'extension des moyens de paiement à
distance (virement, études sur la mise en place du
prélèvement automatique) et par carte bancaire, et de
développer de nouveaux outils de communication interne (messagerie
électronique inter-services MEDIA, réseau intranet...).
Un volet important concerne l'adoption de nouvelles méthodes de
travail.
Elle concerne d'abord la rénovation de la gestion des ressources
humaines avec la mise en place de commissions administratives paritaires
locales, la déconcentration des actes de gestion du personnel ainsi que
différentes mesures destinées à réduire la
mobilité excessive des agents en région Ile-de-France. Au titre
de ces dernières mesures, il est notamment envisagé de
créer des concours nationaux à affectation régionale et de
mettre en place une bonification d'ancienneté en contrepartie d'une
stabilité de cinq ans dans une même résidence en
région Ile-de-France.
Ces mesures avaient été évoquées par votre
rapporteur l'année dernière comme autant de moyens
nécessaires pour remédier à l'excessive instabilité
des personnels en Ile-de-France.
Elle porte aussi sur la modernisation du management des services et le
développement du contrôle de gestion. Ils passent par une
amélioration des outils de mesure de performance des actions, notamment
sur le plan qualitatif, de connaissance et de maîtrise des coûts,
au plan national comme au plan local, de gestion participative par objectif et
de contractualisation interne.
La réorganisation des centres régionaux d'informatique
(CRI) contribuerait à une part importante des gains d'efficacité.
Elle suppose sur cinq ans la suppression de 800 emplois dans les CRI et la
reconversion des 800 agents concernés.
Enfin, des évolutions de structures et d'organisation doivent
être mentionnées
avec la suppression des directions
régionales des impôts moyennant la mise en place de
" délégués " interrégionaux et la
restructuration de la fiscalité professionnelle.
L'allégement des tâches et la dématérialisation des
procédures devraient engendrer en ce domaine des gains
d'efficacité significatifs dans les recettes, estimés à
quelque 325 emplois.
Le contrat d'objectifs et de moyens suppose aussi, à
côté de ces réformes internes, un environnement
facilitant.
Il s'agit, en particulier, du succès qui n'est pas acquis de la
" déclaration express " qui suppose la pré-impression
des salaires et pensions principalement ainsi que, si possible, des revenus de
capitaux mobiliers.
Sa mise en oeuvre n'interviendrait qu'à partir de la campagne 2001, avec
une montée en charge progressive qui laisse prévoir une
concrétisation de tous les effets positifs en matière
d'allégements de charge à partir de 2003 seulement.
Mais, il s'agit aussi d'autres mesures de simplification législatives ou
organisationnelles qui seraient proposées à l'initiative du
comité de stratégie fiscale et concerneraient notamment la taxe
d'habitation.
B. LES LIMITES DE LA DÉMARCHE
Le
contrat d'objectifs et de moyens de la DGI témoigne d'une
démarche qui, ambitieuse en son principe, aboutit à des
résultats prévisionnels finalement limités.
Il semble possible d'attribuer cette caractéristique au fait que le
contrat s'insère dans un environnement assez peu modifié.
1. Des résultats prévisionnels assez limités...
Tout
projet ambitieux et réaliste mérite d'être
apprécié à l'aune de ses effets de moyen terme. En ce
sens, l'horizon du contrat, 2002, en réduit nécessairement
l'impact.
Il faut d'abord observer qu'une partie des effets attendus dépend de la
réalisation de conditions extérieures si bien que le contrat ne
peut être entièrement assimilé à la
définition d'une politique volontariste. Il est partiellement soumis
à aléas.
Il faut ici souligner que la démarche pluriannuelle qui est retenue ne
doit en rien être comprise comme de nature à entamer les
prérogatives du Parlement en matière budgétaire qui
restent assises sur le principe d'annualité budgétaire. Il
convient de remarquer que les engagements de la DGI viennent plutôt
conforter les capacités de contrôle et d'évaluation du
Parlement puisqu'ils impliquent la construction et le suivi d'indicateurs
précis de gestion.
Mais, au-delà, l'ampleur des gains d'efficacité annoncés
doit être correctement circonscrite.
La libération de 1.328 emplois sur trois ans correspond à
une économie d'emplois annuelle de 442 unités à
comparer aux 416 suppressions d'emplois prévues en 2000. Elle doit
être située dans la perspective des cessations d'activité
prévisibles qui atteindront un niveau nettement supérieur dans le
proche avenir.
L'évolution prévisible du budget global de la DGI ne comporterait
ainsi pas de réduction des moyens mais une progression
modérée. Les crédits prévus en 2002 atteindraient
un niveau supérieur à celui de 1999 (+ 1,6 %).
2. ... ce qui s'explique sans doute par l'insertion de contrat dans un environnement presque inchangé
L'une
des questions majeures que comporte la réforme du ministère est
celle des relations entre ses grandes directions et porte principalement sur
leur spécialisation et la rationalisation des superpositions
constatées.
Cette question qui est à l'ordre du jour des travaux de la
" mission 2003 " reste à régler.
Le contrat ici présenté s'intègre, de ce point de vue,
dans un "
quasi statu quo
".
Deux novations doivent toutefois être mentionnées.
La création d'une structure spécialisée de gestion et de
recouvrement chargée des grandes entreprises pour la fin 2001
constituera un pôle de compétence doté de professionnels
spécialisés et disposant d'outils adaptés dans la gestion
des obligations déclaratives et de paiement des grandes entreprises.
Les objectifs poursuivis sont principalement un gain de temps dans la mise en
recouvrement des impositions concernant les grands groupes de
sociétés, une meilleure programmation des opérations de
contrôle fiscal de la DVNI
12(
*
)
et une
meilleure maîtrise de situations fiscales complexes (stratégie
fiscale des groupes, intégration...).
Cette structure constituera le correspondant fiscal unique de ces entreprises.
A ce sujet, la mise en place d'un interlocuteur fiscal unique pour les
entreprises et les particuliers est prévue en 2003.
Ce dernier projet devrait rencontrer quelques difficultés compte tenu de
la superposition des administrations et des compétences.
Une rationalisation s'impose sur ce point. Elle doit être guidée
par la volonté de simplifier l'accès des usagers à
l'administration fiscale mais aussi par la recherche de gains
d'efficacité et d'un meilleur respect de l'égalité de
traitement des contribuables. Plusieurs schémas sont actuellement
envisagés :
la spécialisation des réseaux par contribuable, logique qui
anime la création de la direction nationale des grandes
entreprises ;
la spécialisation des réseaux par fonction avec, d'un
côté, l'assiette et le contrôle, de l'autre, le recouvrement.
Une troisième voie doit être explorée au nom du
réalisme et de l'efficacité, celle d'un regroupement des deux
grands réseaux concernés par les projets à l'étude.
Il n'est probablement pas bon de scinder l'assiette, le contrôle et le
recouvrement dans deux entités séparées. L'argument
juridique de la séparation entre les fonctions d'ordonnateur et celles
de comptable est à considérer. Mais, il semble que rien
n'empêche d'en maintenir le principe dans le cadre d'un regroupement des
deux réseaux dans une seule entité. La situation qui
prévaut à la DGI le démontre puisque cette direction
générale exerce ces deux fonctions.
En revanche, une scission par impôt ou par contribuable se heurte, elle,
à des problèmes de frontière et suppose des duplications
coûteuses qu'il convient au contraire de supprimer
CHAPITRE IV
OBSRVATIONS DIVERSES
On évoquera successivement les questions posées par l'optimisation des missions de certains services d'expertise relevant du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie et par certains aspects de l'activité des services de la comptabilité publique.
I. LES MOYENS D'EXPERTISE DU MINISTÈRE : UNE OUVERTURE S'IMPOSE
On ne fera qu'évoquer quelques unes des questions posées par le fonctionnement de trois catégories de services : les corps de contrôle, la direction de la prévision et l'Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE).
A. L'INSEE, LA DIRECTION DE LA PRÉVISION ET LES CORPS DE CONTRÔLE
S'agissant de l'INSEE, son plan de charge se répartit
inégalement entre des opérations statistiques lourdes et la
production d'études.
En ce qui concerne les opérations statistiques, une place à part
doit être faite au recensement dont la programmation financière
est rappelée dans le tableau ci-dessous.
Programmation des dépenses du recensement
(en millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Total |
Recensement de 1990 |
Travaux préparatoires |
9,5 |
|
|
|
|
9,5 |
4,4 |
Personnels temporaires |
|
7,9 |
776,9 |
1,8 |
|
786,6 |
583,8 |
Informatique |
6,7 |
15,8 |
15,4 |
5,7 |
3,9 |
47,5 |
58,0 |
Exploitation |
|
15,0 |
151,7 |
27,6 |
|
194,3 |
125,0 |
Autres dépenses (impressions, publicité, locaux, transport...) |
0,5 |
48,8 |
54,0 |
9,2 |
3,4 |
115,9 |
114,9 |
DOM |
3,0 |
7,0 |
42,2 |
3,3 |
|
55,5 |
56,1 |
Total |
19,7 |
94,5 |
1.040,2 |
47,6 |
7,3 |
1.209,3 |
942,2 |
Plus
généralement, l'activité statistique de l'INSEE qui
s'appuie sur un réseau territorial dense doit être resituée
dans un contexte où le doublonnement n'est pas exclu. On pense ici moins
aux travaux des organisations internationales (OCDE, Eurostat), qui souvent
sont dépendants des appareils statistiques nationaux qu'à ceux
conduits par la Banque de France, organisme certes indépendant mais
public. Il serait probablement économe de rationaliser dans la mesure du
possible les missions des deux réseaux.
Avec la partie études de l'activité de l'INSEE, on est conduit
à évoquer un problème que posent également les
activités de la direction de la prévision.
S'agissant de l'INSEE, une question spécifique se pose, celle du dosage
entre les études initiées par l'institut lui-même et les
études répondant à des prestations de service. Il semble
qu'un arbitrage un peu systématique ait été rendu
privilégiant les premières. Cet arbitrage est certes conforme
à la vocation d'un service public animé qui plus est d'une
tradition d'indépendance.
Mais, il peut s'accompagner d'effets non désirables et, en particulier,
d'un affadissement de la relation de l'INSEE avec son milieu.
A cet égard, les réticences de l'Institut à poursuivre les
relations établies avec le Parlement et tout particulièrement
avec le Sénat pourraient être interprétées comme la
manifestation d'un repli sur soi synonyme de rétention de l'information
économique. L'INSEE doit faire preuve de plus d'ouverture et, sur la
base de conventions claires, engager ses services à nouer des relations
fructueuses de confiance avec le Parlement au service d'un meilleur
fonctionnement démocratique..
Une observation semblable vaut pour la Direction de la Prévision
.
S'il est normal que le Parlement accepte chaque année de doter
l'exécutif des moyens d'analyse économique nécessaires
à son action, s'il est naturel qu'il n'interfère pas plus qu'il
n'est raisonnable dans la façon dont le gouvernement anime ces moyens,
il est fâcheux que ceux-ci soient entièrement monopolisés
par lui. Une solution d'efficience consisterait à réserver une
part, même modeste, du plan de charge de la direction de la
prévision au Parlement qui, sur la base d'un conventionnement sans
ambiguïté, pourrait mobiliser les moyens techniques de la direction
de la Prévision. On notera d'ailleurs que, dans le passé, un tel
aménagement a existé, qu'il convient donc de le réactiver.
Une avancée a eu lieu en ce sens cette année avec la reddition
par la direction de la prévision d'une étude commandée par
la commission des finances du Sénat sur l'évolution à long
terme de la dette publique. Cette étape doit être saluée et
il faut poursuivre sur cette voie.
Enfin, les missions des corps de contrôle doivent faire l'objet
d'un meilleur partage d'informations
. Des progrès importants ont
été réalisés ces dernières années
avec, en particulier, l'accès élargi aux travaux de la Cour des
Comptes. Mais, les travaux de certains corps de contrôle, au premier rang
desquels, ceux de l'inspection générale des finances, continuent
d'être le monopole du ministre et ne font l'objet de publications ou
d'informations qu'indirectement.
Cette situation demeure non satisfaisante
et des solutions adaptées devraient être trouvées.
Ces
solutions doivent permettre d'asseoir les missions de contrôle des
rapporteurs spéciaux des commissions des finances. L'instauration d'une
saisine parlementaire supposerait sans doute un bouleversement des cultures qui
ne paraît pas immédiatement prévisible. En revanche, il est
impératif que les sollicitations des rapporteurs spéciaux soient
correctement accueillies et que l'article 164 de l'ordonnance
n° 58-1374 du 30 décembre 1958 soit ainsi totalement
respecté. Il convient pour en assurer l'effectivité de
prévoir une communication régulière des travaux de
contrôle achevés et de ceux dont la programmation est acquise.
B. LA COUR DES COMPTES
Au terme
de l'article 47 de la Constitution, la Cour des comptes "assiste le
Parlement et le gouvernement dans le contrôle de l'exécution des
lois de finances".
L'article 47-1 de la Constitution énonce une disposition similaire
pour les lois de financement de la sécurité sociale.
Longtemps, l'article 47 de la Constitution s'est matérialisé
essentiellement par l'élaboration d'un rapport sur l'exécution de
la loi de finances de l'année n-1. Ce rapport, d'une très
grande utilité, voyait sa portée quelque peu
atténuée par une remise tardive. Les progrès de la
comptabilité publique et les diligences de la Cour ont permis
d'abréger les délais pris par les travaux de la Cour,
créant ainsi les conditions d'une meilleure utilisation du rapport.
En outre, même si un dialogue a toujours existé entre la Cour et
la commission des finances du Sénat, il a récemment pu s'enrichir
du fait des communications systématiques des
référés de la Cour restés sans réponse et
des rapports relatifs à la gestion des entreprises publiques.
Celles-ci font désormais l'objet d'un traitement systématique par
les rapporteurs spéciaux de la commission des finances du sénat.
Il convient d'approfondir les relations qui se sont resserrées. En ce
sens, l'accord de principe au terme duquel, moyennant un volume de demandes
raisonnable de la part de la commission des finances, la Cour pourrait
mobiliser ses moyens autour de quelques opérations de contrôle par
an doit trouver des prolongements concrets. Pour donner à cette
proposition tous ses prolongements, l'on pourrait aussi envisager des
collaborations ponctuelles entre les personnels de la Cour et les services de
la commission des finances chargés d'assister les rapporteurs
spéciaux dans leurs opérations de contrôle. Cette
collaboration, cela va sans dire, respecterait les systèmes de
décision de l'une et l'autre des institutions, chacune continuant de
fonctionner selon ses propres règles et selon sa culture. En
particulier, les deux " collégialités " seraient
préservées ainsi bien sûr que l'indépendance des
deux organes.
II. LES SERVICES DU TRÉSOR PUBLIC : BREF APERÇU
Le
Trésor public est, après la Direction générale des
impôts, le service du ministère réunissant à la fois
les plus nombreux effectifs et les dotations budgétaires les plus
importantes.
Pour l'an prochain, la répartition des crédits
budgétés serait la suivante.
Répartition de la dotation publique en 2000
(en millions de francs)
Personnel |
10.149,9 |
Fonctionnement |
2.924,2 |
Investissement |
94 |
Total |
13.168,1 |
Les
moyens des services progressent de plus de 25 % entre 1993 et 2000.
Les recherches d'économies sont centrées sur la baisse des
effectifs. Ceux-ci diminuent de 896 unités entre 1996 et 2000, soit
une réduction de 1,6 %.
La direction est engagée dans un effort d'évaluation du
coût de ses missions qui méritera d'être soigneusement suivi.
L'évaluation des coûts menée par la Direction de la comptabilité publique
Il
n'existe pas encore de comptabilité analytique complète des
services extérieurs du Trésor.
Mais, la direction de la comptabilité publique met en oeuvre deux types
de démarches pour évaluer le coût de fonctionnement des
services déconcentrés du Trésor : une approche des
coûts par mission et pour certains secteurs, une comptabilité
analytique.
La mesure des coûts par mission est rendue difficile du fait des
caractéristiques du réseau du Trésor public qui est
marqué par une forte densité de structures polyvalentes. Avec
près de 4.000 postes comptables, répartis sur l'ensemble du
territoire, les services déconcentrés de la direction de la
comptabilité publique comprennent un nombre élevé de
petites structures (996 ont une charge équivalente à moins de
3 agents). La quasi-totalité des postes comptables exerce
l'ensemble des missions du Trésor public, une faible part se consacrant
exclusivement à un seul secteur d'activité.
Outre leur émiettement, la polyvalence des structures du Trésor
public constitue une contrainte importante pour une mesure directe des
coûts où prédominent les dépenses de personnel.
Une approche fondée sur la mesure de l'activité réelle de
chaque agent et des coûts de structures inhérents est donc
très difficile à mettre en oeuvre. Un tel dispositif supposerait
l'organisation d'un suivi individualisé de l'activité des
personnels avec la définition d'unités d'oeuvre
spécifiques.
La problématique se révèle peu différente pour les
dépenses de structures. Leur mesure directe se heurte à la
difficulté de déterminer des clefs de répartition
suffisamment fiables, en raison des disparités dans l'organisation des
tâches dans chaque poste comptable, notamment les trésoreries
générales.
Dans ce contexte, la direction de la comptabilité publique a
développé une approche des coûts à partir de
standards nationaux, assortie d'un suivi spécifique pour certaines
catégories de dépenses.
La mesure des coûts de personnels par mission qui représentent
près de 75 % de l'ensemble des coûts des services est
réalisée par exploitation des résultats du recensement de
l'activité de chaque poste comptable, les travaux inventoriés
étant valorisés en équivalent-agent à partir de la
mesure du temps moyen nécessaire à leur exécution.
Cette méthode, mise en oeuvre tous les cinq ans pour établir le
classement des postes comptables, permet de valoriser leur activité, et
de disposer au plan national d'un outil de répartition des moyens par
mission.
Le recensement des opérations repose sur l'inventaire exhaustif des
travaux réalisés durant une année, qui groupe
514 types d'opérations dans les postes non centraliseurs et 694
dans les postes centralisateurs. La durée moyenne nécessaire
à l'exécution d'une chaîne de travail est
pondérée en fonction de sa fréquence par rapport à
l'élément recensé.
Par ailleurs, les éléments de répartition fournis par le
barème peuvent être appliqués à certains coûts
de structures, qui ne peuvent être répartis au moyen d'une
approche directe.
Une telle approche n'est en revanche pas justifiée pour les
dépenses d'affranchissement ou les dépenses informatiques, dont
la répartition est très marquée par les
spécificités de telle ou telle mission.
Une clé de répartition spécifique, découlant des
flux d'envoi postaux générés par chacune des missions, a
donc été bâtie, qui reste cependant à affiner compte
tenu d'une part, du manque de recul (l'ancien système de franchise
postale, qui n'a cessé qu'en 1996, faisait obstacle à un suivi
opérationnel en ce domaine) et, d'autre part, des évolutions
inhérentes au nouveau système de paiement réel
(perspectives de rationalisation des envois différentes selon les
missions).
S'agissant des dépenses informatiques, c'est le poids relatif des
coûts des différentes applications du réseau du
Trésor public qui constitue la base de la clé de
répartition des coûts par missions.
Les éléments d'analyse à la disposition de la direction de
la comptabilité publique marquent le point d'entrée dans la mise
en place
d'une comptabilité analytique qui n'a, jusqu'à
présent, été développée que pour les
départements informatiques du Trésor public et le service de la
redevance.
Cette évaluation a fait le lit de modifications des conditions
d'affectation des personnels dans les Trésoreries et d'un projet de
révision de la carte des implantations des recettes des finances.
On rappelle qu'en ce qui concerne le premier dispositif, il s'agit de confier
la gestion de deux Trésoreries de petite taille à un même
chef de poste. Les objectifs poursuivies et les modalités du dispositif
sont décrits ainsi qu'il suit par le ministère :
"Les emplois de catégorie A dégagés par ces mesures seront
réaffectés pour partie dans les départements et pour le
reste au profit du réseau, dans l'objectif de renforcer l'exercice des
missions en matière d'expertise économique et financière
et de conseil aux collectivités locales. Ces emplois seront
également redéployés dans le domaine des contrôles
sur place et dans les trésoreries situées en zone urbaine.
Ce schéma d'organisation devrait concerner à moyen terme
près de 300 trésoreries.
En ce qui concerne la réforme des recettes des finances
, ses
modalités seraient les suivantes :
"
Par ailleurs, la direction a engagé une réforme des Recettes
des finances fondée sur la rénovation des missions et sur la
révision de la carte de leur implantation.
Des tâches actuellement assurées par la Recette des Finances
seront recentrées sur la Trésorerie Générale et les
postes comptables de la ville-siège.
C'est le cas de la fonction de centralisation comptable et de tenue de la
comptabilité qui sera désormais assurée directement par la
seule Trésorerie Générale, compte tenu de
l'évolution des techniques et pour accélérer la
remontée de l'information comptable.
Le recouvrement des impôts de la ville-résidence de la Recette des
Finances, sera confié à un autre poste en résidence.
En contrepartie, l'activité des Recettes des Finances sera
recentrée sur le rôle majeur d'animation, d'assistance et de
soutien de proximité des postes comptables
"
Une révision de la carte des implantations est par ailleurs en
oeuvre.
Ces réformes sont sans doute nécessaires, mais elles doivent
s'inscrire dans le cadre du maintien de la préoccupation d'assurer les
missions essentielles du réseau dont le tableau ci-dessous rappelle la
nature et la répartition des moyens consacrés à chacune
d'entre elles.
Répartition des moyens du Trésor public par
mission
56078 emplois budgétaires
en pourcentage
Recouvrement |
29,92 |
Dépense de l'Etat |
9,36 |
Comptabilité |
3,49 |
Collectivités et établissements publics locaux (EPL) |
43,68 |
Trésorerie |
7,15 |
Divers |
5,78 |
Action économique |
0,62 |
L'on peut, en particulier, s'interroger sur la pertinence d'allouer tant de moyens aux activités financières du réseau qui mobilisent des encours somme toute modestes.
Situation au 31 décembre 1997 et 1998
(en milliards de francs)
|
1997 |
1998 |
Variations 1998/1997 |
COMPTES DE DEPOTS |
|
|
|
Nombre de comptes-chèques |
863 439 |
800 599 |
- 7,28 % |
Encours |
17,70 |
18,92 |
6,89 % |
Nombre de comptes à terme |
83 515 |
59 562 |
- 28,68 % |
Encours |
4,18 |
3,72 |
- 11 % |
CODEVI |
|
|
|
Nombre de livrets |
122 084 |
125 794 |
3,04 % |
Encours |
1,62 |
1,74 |
7,41 % |
LIVRETS-JEUNES |
|
|
|
Nombre de livrets |
8 200 |
8 970 |
9,39 % |
Encours |
0,05 |
0,05 |
- |
BONS DU TRESOR |
|
|
|
Placement brut |
6,53 |
2,94 |
- 54,98 |
OPCVM |
|
|
|
Actif géré |
52,11 |
51,65 |
- 0,88 % |
EMPRUNTS ET ASSIMILES |
|
|
|
Placement brut |
4,45 |
2,65 |
- 40,45 % |
Dont emprunts d'Etat |
3,79 |
2,24 |
- 40,9 % |
PRIVATISATIONS |
0,158 |
0,152 |
- 3,8 % |
PEA |
|
|
|
Nombre de plans |
13 967 |
17 991 |
28,81 % |
Encours |
1,91 |
2,44 |
27,75 % |
CNP |
|
|
|
Placement (chiffre d'affaires) |
6,8 |
6,0 |
- 11,76 % |
Des
réformes sont envisagées. Elles s'inscrivent dans une
réflexion sur le sens des missions du réseau de la
Comptabilité publique et dans le contexte de
réaménagements législatifs et réglementaires.
Le premier d'entre eux concerne les fonds des notaires dont le monopole de la
collecte devrait être confié au Trésor public, ce qui
suppose des aménagements. Le second provient de la
nécessité de s'adapter aux règles européennes et
nationales de la concurrence au terme desquelles l'activité de collecte
des fonds particuliers par le Trésor public pourrait être
considérée comme irrégulière.
Au-delà du débat juridique, force est de reconnaître que
l'activité de collecte des fonds particuliers qui n'est pas conduite
dans le cadre d'une mission de service public clairement identifiée doit
être repensée. Il ne faut pas oublier les besoins mal couverts qui
peuvent nécessiter un redéploiement des moyens.
Il faut également réfléchir aux modalités de
l'activité de conseil aux collectivités locales qu'il entre dans
les intentions du ministère de développer et d'améliorer.
Enfin, il semble peu efficace de penser le devenir du réseau sans
inclure dans la réflexion les activités analogues ou connexes des
autres directions du ministère. Le rapport en cours de la " mission
2003 " devra rendre des conclusions sur ce sujet.
ARTICLE RATTACHÉ
ARTICLE 68
La
majoration légale des rentes viagères
Commentaire : le présent article opère la
revalorisation traditionnelle des rentes servies en réparation d'un
préjudice ou constituée au profit d'anciens combattants en
fonction de l'inflation prévisionnelle de l'année n-1 telle
qu'elle est estimée dans le rapport économique, social et
financier annexé au dernier projet de loi de finances.
Il convient de relever que les rentes constituées entre particuliers
font également l'objet d'une revalorisation au sein du projet de loi de
finances et ce malgré l'avis par lequel le Conseil d'Etat avait
estimé que cette disposition n'étant constitutive d'aucune charge
pour l'Etat, elle ne pouvait figurer au sein de la loi de finances, mais devait
relever d'une disposition législative de droit commun. En outre, le
choix du mode d'indexation pourrait être débattu.
Décision de la commission : votre commission vous propose
d'adopter cet article.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une séance tenue le mardi 23 novembre 1999 sous la présidence
de M. Alain Lambert, président, puis de M. Claude Belot,
vice-président, la commission a procédé à l'examen
des crédits de l'économie, des finances et de l'industrie et de
l'article 68 rattaché, sur le rapport de M Bernard Angels,
rapporteur spécial.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, ayant précisé que
son intervention porterait sur les seuls crédits des services
traditionnels du ministère de l'économie et des finances, a
indiqué que cette tâche n'était pas commode cette
année, la présentation budgétaire ayant fait l'objet
d'importantes réformes de structures avec l'intégration de tous
les crédits des fascicules " Industrie " et " PME, commerce et artisanat
", la poursuite de la réintégration dans le budget de
crédits figurant dans des comptes extrabudgétaires et des
transferts entre budgets qui, pour les plus importants, concernent le fascicule
" Charges communes ".
Il a précisé que le budget des services financiers atteignait une
somme proche de 63 milliards de francs, au service pour l'essentiel de
l'exercice d'une mission régalienne par excellence, l'administration de
l'impôt, près des deux tiers du budget y étant
consacrés. Il a ajouté que ce budget était aussi avant
tout un budget consacré à des dépenses de personnel, les
charges liées aux effectifs en activité représentant 60 %
des crédits, et l'ensemble des charges de personnel s'élevant
à 81 % du total des dotations.
Evoquant les charges de personnel, il a mentionné les difficultés
d'analyse résultant des modifications de nomenclature et indiqué
que leur augmentation provenait sans doute d'un certain dynamisme des
dépenses de pensions (+ 1,6 %), mais surtout de la progression des
rémunérations d'activité. Il a souligné que cette
augmentation intervenait malgré une nouvelle réduction des
effectifs, portant au total sur 727 emplois.
Ayant indiqué que le niveau des crédits d'intervention publique
restait bas (moins de 300 millions de francs), de même que celui des
crédits d'investissement, il a exposé ses observations.
M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a d'abord expliqué que
l'effort de sincérité budgétaire se poursuivait. Il a
rappelé la budgétisation en 1999 de divers faux fonds de concours
dont la commission avait dénoncé l'existence, et qui existaient
depuis au moins 50 ans, pour indiquer que, cette année, les
crédits intégrés dans le budget représentaient un
peu moins de 1 milliard de francs.
Soulignant la modicité de cette somme par rapport aux montants
considérables réintégrés l'an dernier, soit
près de 11 milliards de francs, il a néanmoins jugé que sa
réintégration au budget permettait de s'approcher d'une
vérité budgétaire complète.
Il a ajouté trois commentaires pour remarquer d'abord que la
clarification des crédits du ministère témoignait de
l'importance du travail de contrôle parlementaire, ensuite qu'il restait
des comptes extrabudgétaires à réintégrer portant
principalement sur les recettes provenant de la collecte de l'épargne
et, enfin, que cette clarification budgétaire que d'aucuns
annonçaient comme l'apocalypse n'avait provoqué au fond aucune
difficulté, une fois surmontées les crispations initiales. Il a
ajouté que remédier à ce grave dysfonctionnement
constituait un préalable indispensable à la modernisation du
ministère.
Evoquant ce dernier chantier, M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a
jugé qu'il était exemplaire de la démarche que devraient
suivre les administrations.
Il a rappelé que la modernisation du ministère consistait d'abord
à engager une démarche d'intégration des services
financiers et des services chargés de l'industrie, des petites et
moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat, ce qui s'imposait pour
optimiser les moyens d'administration centrale, démarche en bonne voie,
et pour unifier l'action des services déconcentrés, objectif plus
difficile à atteindre, mais devant être poursuivi.
Il a alors expliqué que la modernisation du ministère consistait
aussi dans une réforme des modes d'animation de ses grandes directions
générales et devrait également concerner leur organisation.
S'agissant des modes d'animation des directions générales, il a
indiqué que le ministère avait engagé une démarche
importante avec le contrat d'objectifs et de moyens de la direction
générale des impôts, qui comporte une programmation des
moyens de la Direction générale des impôts (DGI) sur trois
ans, à partir d'une évaluation des gains d'efficacité de
cette administration. Il a précisé que les conditions dans
lesquelles ces gains d'efficacité devaient être utilisés
étaient déterminées par le contrat, la DGI s'engageant
à économiser un peu plus de 3.000 emplois dont elle ne
conserverait que la moitié, les emplois conservés étant
redéployés afin d'atteindre des objectifs de qualité de
service définis en autant d'indicateurs précis. Il s'est
félicité du principe de cette démarche, rappelant qu'il
était assez rare qu'une administration s'engage sur des objectifs clairs
et quantifiés, et observant incidemment que ces engagements
favoriseraient beaucoup le contrôle parlementaire.
Il a toutefois nuancé sa satisfaction en évoquant les obligations
contractées.
Ayant souligné que le contrat entre la DGI et la direction du budget,
pour être pluriannuel, n'en devait pas moins recevoir l'assentiment
parlementaire qui reste quant à lui annuel, il a indiqué que ce
contrat, soumis à de nombreuses conditions, ressemblait un peu à
une déclaration d'intentions, et jugé que sa traduction
budgétaire restait floue. A ce propos, il a estimé qu'il restait
à clarifier les coûts réels de la DGI, et
précisé que l'économie envisagée ne consistait pas
en une réduction du coût des missions, mais en une augmentation
modérée.
Il s'est alors ouvert d'une seconde réserve, jugeant que sur la question
délicate de la réorganisation des conditions d'exercice des
missions fiscales de la DGI et de la direction générale de la
comptabilité publique(DGCP), le contrat d'objectifs et de moyens de la
DGI s'inscrivait dans un contexte inchangé ou presque. Il a
précisé que la seule réforme de structure venait de la
création annoncée d'une direction nationale des très
grandes entreprises qui devrait centraliser la gestion de l'ensemble des
processus fiscaux des entreprises dont le chiffre d'affaires égale ou
excède 4 milliards de francs.
Mais il a observé que pour le reste, les réorganisations entre la
DGI et la DGCP étaient en suspens alors que là résidait
l'essentiel des gisements d'efficacité.
Evoquant un récent rapport de l'inspection générale des
finances qui avait accrédité l'idée que notre
administration fiscale serait plus coûteuse qu'ailleurs, il a
estimé que ce constat devait être très sensiblement
nuancé, mais qu'en revanche les développements de ce rapport
démontrant que des gains d'efficacité étaient
indispensables, et pouvaient être atteints à travers une
réduction des coûts et l'amélioration des performances,
étaient largement fondés.
Il a alors souligné que l'une des réformes de structure à
engager concernait le couple DGI - DGCP qu'il convenait de mieux unifier.
Incidemment, il a ajouté que la question du recouvrement des cotisations
sociales mériterait d'être abordée à cette occasion,
puisque l'un des objectifs consistait à réduire les redondances.
Il a alors précisé que deux schémas étaient
envisagés, l'un consistant à spécialiser les deux
réseaux par catégorie de contribuables (les entreprises pour la
DGI et les particuliers pour le Trésor public), l'autre à
séparer totalement l'assiette et le contrôle, qui reviendraient
à la DGI, et le recouvrement, qui serait confié à la DGCP.
Il a estimé qu'un troisième schéma devait être
envisagé qui consisterait à fusionner les deux réseaux,
quitte à établir des spécialisations correspondant aux
différentes fonctions de gestion de l'impôt.
Il a conclu en mentionnant quelques observations sur divers services du
ministère.
Evoquant l'optimisation des moyens consacrés à l'Institut
national de la statistique et des études économiques (INSEE),
à la direction de la prévision, et aux corps de contrôles,
il a mentionné un certain chevauchement des compétences
d'observation économique entre l'INSEE et la Banque de France. Il a
alors jugé qu'une rationalisation était à rechercher,
quitte à enrichir le travail d'analyse économique de l'INSEE.
Il a alors exprimé son souci de mettre à nouveau en
évidence une question relative à l'équilibre des pouvoirs
institutionnels. Observant que chaque année le Parlement
concédait aux différents gouvernements d'importants moyens leur
permettant de disposer d'une expertise de qualité, il a estimé
qu'en retour, le Parlement devrait pouvoir exercer une sorte de droit de tirage
sur ces moyens.
Il a jugé en ce sens que les études d'intérêt
général des corps de contrôles, et en particulier ceux de
l'inspection générale des finances, devaient être
communiquées autrement que par la voie de fuites habilement
distillées, et a appelé de ses voeux l'instauration d'un droit de
communication au bénéfice des présidents des commissions
des finances.
Il a d'autre part considéré que devrait être
réactivée la pratique conventionnelle qui liait le Sénat
à la direction de la prévision et à l'INSEE, au terme de
laquelle ces deux administrations prêtaient leur concours technique
à des études commandées par le Sénat. Il s'est
ainsi félicité de la remise récente d'une étude de
la direction de la prévision sur la dette publique.
Il a enfin évoqué certains aspects des missions des services de
la comptabilité publique, appelant à une clarification de leur
mission de conseil aux collectivités locales, à conduire en
partenariat avec celles-ci.
Abordant les missions de collecte de l'épargne exercées par le
Trésor public, il a indiqué que des réformes
étaient envisagées, qui s'inscrivaient dans une réflexion
sur le sens des missions du réseau de la Comptabilité publique et
dans le contexte de réaménagements législatifs et
réglementaires.
Il a rappelé qu'une partie du problème concernait les fonds des
notaires, dont le monopole de la collecte devrait être confié au
Trésor public, une difficulté plus ardue concernant la collecte
des fonds des particuliers par le Trésor public.
Jugeant que celle-ci soulevait un débat juridique, il a surtout
observé que le bon exercice des missions de service public du
Trésor Public pouvait justifier un redéploiement des moyens.
Il a alors proposé à la commission d'adopter les crédits
pour 2000 de l'économie, des finances et de l'industrie.
Un large débat s'est alors ouvert.
M. Philippe Marini, rapporteur général, s'est demandé si
du fait de leur statut, la communication générale des rapports de
l'inspection générale des finances pouvait être
envisagée sans autre précision.
M. Yann Gaillard a d'abord souhaité préciser que la communication
des rapports de l'inspection générale des finances devait
être examinée en fonction de la substance de chacun d'entre eux,
une distinction pouvant intervenir entre les rapports " ad hominem " et les
rapports d'intérêt général.
Puis il a souhaité obtenir des précisions sur le
déroulement de la réforme du ministère. Il s'est en
particulier inquiété de la réorganisation des missions de
la DGI et de la DGCP, faisant valoir que la spécialisation des
réseaux par contribuable, que semblait privilégier la
création d'une direction nationale des grandes entreprises, était
une voie moins recommandable que celle consistant à spécialiser
les réseaux par fonction.
M. Gérard Braun s'est étonné des variations
contradictoires entre les crédits des rémunérations et
ceux des charges sociales.
En réponse, M. Bernard Angels, rapporteur spécial, a d'abord
souligné que la communication des travaux de l'inspection
générale des finances devrait aller de soi si l'application de
l'article 164-IV dernier alinéa de l'ordonnance n° 58-1374 du 30
décembre 1958 était effective. Il a insisté sur la
nécessaire rénovation des moyens de contrôle du Parlement,
estimant qu'il y avait là une vraie attente populaire. Il a
ajouté que la déontologie parlementaire devrait permettre aux
rapporteurs spéciaux d'éviter toute dérive.
Il a indiqué que la direction de la législation fiscale se
trouvait désormais sous l'autorité hiérarchique du
directeur général des impôts et a estimé que le
mouvement de réforme initié dans le cadre de la " mission 2003 "
avait toutes chances de se poursuivre.
Il a précisé sa pensée sur le schéma de
réorganisation de la DGI-DGCP en observant qu'une rupture entre les
missions d'assiette et de recouvrement n'était pas plus souhaitable que
le maintien des superpositions actuelles.
Il a enfin indiqué que les variations apparentes de crédits
n'avaient pas de réelle signification dans un budget dont il a
rappelé les importants changements de nomenclature.
A l'issue de ce débat, le président a rappelé que la
commission devait se prononcer par un vote unique sur les crédits du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, ceux-ci
ne faisant plus l'objet que d'un seul fascicule. Le rapporteur
général a estimé que les critiques formulées par
les trois rapporteurs spéciaux lui paraissaient justifier le rejet de
cet aspect fondamental de la politique du Gouvernement.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat de
rejeter les crédits du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie.
Elle a en revanche décidé de proposer l'adoption sans
modification de l'article 68 et de l'article 69, précédemment
réservés.
Réunie le mardi 23 novembre 1999 sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, puis de M. Claude Belot,
vice-président, la commission des finances a examiné les
crédits de la section Economie, finances et industrie. Lors de sa
réunion, la commission a décidé de proposer au
Sénat le rejet des crédits du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie inscrits dans le projet de
loi de finances pour 2000.
1
Sont les services traditionnels du
ministère de l'économie et des finances.
2
Aux arrondis près
3
Dont une partie a été mentionnée plus haut
lors de la présentation du regroupement des moyens ministériels,
soit 1.664 millions de francs de crédits.
4
Il convient en effet de tenir compte de l'amélioration des
qualifications des agents que traduit la déformation de la structure des
emplois.
5
Hors juridictions financières et non titulaires
6
L'exécution des lois de finances pour l'année 1998.
7
Les comptes concernés sont les comptes 466-17 (sous-comptes
171 et 176), " Frais de service des comptables du Trésor ",
466-21 " Opérations d'encaissement et de répartition de
remises et commissions sur emprunts et émissions de correspondants
nationaux ", 466-223 et 466-224 " Rémunérations
accessoires de certains agents de l'Etat - Cadastre ", le compte 466-226
" Hypothèques " et le compte 466-24 " Masse des
douanes ".
8
5,9 milliards en 1999.
9
4,2 milliards en 1998.
10
Prélèvements pour frais d'assiette et de
perception.
11
Allemagne, Canada, Etats-Unis, Espagne, Irlande, Italie,
Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède
12
Direction des vérifications nationales et
internationales.