Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales ( deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 24 - Equipement, transports et logement : III. - Transports : routes et sécurité routière.
MIQUEL (Gérard), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 24 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 241 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
PREMIÈRE PARTIE
LES ROUTES
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU AUTOROUTIER CONCÉDÉ- A. LES OBJECTIFS À LONG TERME : LE SCHÉMA DIRECTEUR ROUTIER NATIONAL
- B. LES PERSPECTIVES D'AVANCEMENT DU PROGRAMME AUTOROUTIER
- C. LA SITUATION FINANCIÈRE DES SOCIÉTÉS D'AUTOROUTES
-
CHAPITRE III
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU ROUTIER -
CHAPITRE IV
L'ENTRETIEN DU RESEAU ROUTIER -
DEUXIÈME PARTIE : LA SÉCURITE ET LA
CIRCULATION ROUTIÈRES
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA ROUTE -
CHAPITRE III
LA POLITIQUE MENÉE EN FAVEUR DE L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET DE LA CIRCULATION ROUTIÈRES -
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE - EXAMEN EN COMMISSSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 24
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
III
.
- TRANSPORTS : ROUTES ET SÉCURITÉ ROUTIÈRE
Rapporteur spécial
: M. Gérard MIQUEL
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
LES
CREDITS DES ROUTES
Le budget des routes pour 2000 se caractérise par une diminution
importante des crédits de paiements, à 6.368 millions de francs
(-9,5%) mais une progression des moyens d'engagement, à 7.114 millions
de francs (+ 7,1 %).
Toutefois, ces crédits sont complétés par ceux du Fonds
d'investissement des transports terrestres et des voies navigables.
En effet, contrairement à d'autres comptes d'affectation spéciale
(le Fonds d'aménagement de l'Ile-de-France, le Fonds forestier national,
le Fonds national du livre), le Fonds d'investissement dans les transports
terrestres et les voies navigables (FITTVN) ne disparaît pas en l'an 2000.
Au contraire, il se renforce, puisque l'article 33 du projet de loi de finances
prévoit le relèvement de la taxe sur les sociétés
concessionnaires d'autoroutes : les moyens du FITTVN passeront ainsi de 2,2
milliards de francs en 1999 à 2,65 milliards de francs en 2000.
Cependant, au sein du FITTVN, les crédits destinés aux routes
diminueront de 3,9%, pour s'établir à 1.527 millions de
francs.
Le FITTVN prend en compte certaines priorités, notamment :
- la mise en sécurité des tunnels routiers non
concédés de plus de 1.000 mètres (75 millions de francs
sont prévus à ce titre sur le chapitre 01 du FITTVN).
- la poursuite des deux grandes opérations de désenclavement du
Massif central (réalisation de l'autoroute A 75
Clermont-Ferrand/Beziers-Montpellier ; aménagement de la RN 7 entre
Nevers et Roanne) et la mise aux normes autoroutières de la RN 10 dans
les Landes.
Au total, même après prise en compte des dotations du
FITTVN, les crédits destinés aux routes sont en net repli pour
2000.
Cependant, ce repli s'explique en parti par la transition entre
l'achèvement du XIème plan et le commencement du XIIème
plan. Les moyens d'engagement, qui traduisent l'engagement de programmes
nouveaux pour les années à venir, sont en nette augmentation.
1. UNE ANNÉE DE TRANSITION AVEC LA PREMIÈRE MISE EN OEUVRE DES
NOUVEAUX CONTRATS DE PLAN ETAT RÉGION (2000-2006)
Le XIème plan, élaboré pour cinq années à
l'origine (1994-1998) et prolongé jusqu'à fin 1999,
prévoyait une enveloppe globale de 65,4 milliards de francs pour les
routes dont 27,4 milliards de francs pour la part Etat, hors investissements
concernant l'exploitation routière.
Au 31 décembre 1999, ce programme aura été
réalisé à 82,7%.
Lors du comité interministériel d'aménagement du
territoire (CIADT) du 23 juillet 1999 à Arles, le premier ministre a
annoncé une enveloppe de 95 milliards de francs pour les contrats de
plan Etat-région 2000-2006, dont 20,6 milliards de francs
consacrés par l'Etat au réseau routier, y compris les
investissements concernant l'exploitation routière.
Cette dotation
est plus faible que celle prévue dans le XIème plan (20,6
milliards de francs contre 27,4 milliards de francs).
Toutefois, une
seconde enveloppe devrait être prochainement décidée.
Pour la première année du XIIème plan, soit 2000, les
volets routiers des contrats de plan Etat-régions seront dotés de
3,65 milliards de francs en autorisations de programme, soit une progression de
543 millions de francs par rapport à 1999 (+17,5%).
2. UNE RÉDUCTION DU PROGRAMME D'INVESTISSEMENTS POUR 2000
Les opérations d'investissement seront réduites en 2000, aussi
bien sur le réseau national non concédé que sur le
réseau autoroutier concédé
. En 1998, 390
kilomètres de voies nouvelles avaient été ouvertes sur le
réseau national non concédé, 383 kilomètres le
seront en 1999 et seulement 328 kilomètres en 2000. Sur le réseau
autoroutier non concédé, 159 kilomètres avaient
été ouverts en 1998, 101 kilomètres en 1999 et seulement
25 kilomètres en 2000. Enfin, sur le réseau autoroutier
concédé, 293 kilomètres ont été mis en
service en 1998, mais seulement 143 kilomètres en 1999 et 159
kilomètres en 2000.
Cette situation de chute des nouvelles mises en service s'explique par une
réduction des moyens, mais également par le fait, comme cela a
été vu, que l'année 2000 est une année
charnière entre la fin du XIème plan et le début du
XIIème plan, dont les modalités exactes ne seront
arrêtées qu'en fin d'année.
Il s'agit également d'une période de transition, avec le
changement de mode de financement du système autoroutier
concédé et l'attente des résultats de la
négociation menée par le gouvernement français avec la
Commission européenne pour obtenir un allongement de la durée des
concessions.
Le programme d'investissement, d'exploitation et d'entretien sur le
réseau routier national s'élèvera donc à 27.454
millions de francs pour 2000, dont 15.559 millions de francs pour le
réseau des autoroutes concédées et 11.895 millions de
francs pour le réseau routier national non concédé.
Concernant les autoroutes concédées, les recettes des
péages s'élèveront à 15.559 millions de francs,
affectées à raison de 12.151 millions de francs pour
l'investissement (78%) et 3.408 millions de francs pour l'entretien et
l'exploitation (22%). A ces sommes s'ajouteront les recettes de Cofiroute,
réparties en 3.130 millions de francs pour l'investissement et 870
millions de francs pour l'entretien et l'exploitation.
Concernant le réseau routier national non concédé, le
budget des routes financera 2.943 millions de francs d'investissements et 3.425
millions de francs d'entretien, tandis que le FITTVN consacrera 1.527 millions
de francs supplémentaires à l'investissement. Par la voie de
fonds de concours, les collectivités locales apporteront 4 milliards de
francs supplémentaires.
3. LES DOTATIONS À L'ENTRETIEN DU RÉSEAU ROUTIER NATIONAL SONT
ENCORE INSUFFISANTES
Le problème de l'entretien du réseau routier national est devenu
crucial.
La faiblesse des crédits budgétaires accordés
à l'entretien des routes est génératrice de surcoûts
supplémentaires, liés aux nécessaires
opérations de réhabilitation. Le ministère de
l'équipement, des transports et du logement note lui-même que
"
compte tenu du niveau des dotations d'entretien qui permettent de
satisfaire un entretien préventif sur les deux-tiers du réseau,
des besoins de plus en plus importants apparaissent au titre des programmes de
réhabilitation-renforcement
".
Des études ont été menées sur le réseau
national et les ouvrages d'art, qui ont permis de conclure que 11% des voies
nécessitaient des interventions lourdes, les travaux les plus importants
étant à réaliser sur le réseau autoroutier non
concédé. Il apparaît que la structure de 18% des ouvrages
d'art est atteinte, dont 5% gravement, ce qui nécessite des travaux
d'urgence. Au total, un programme complet de réhabilitation
coûterait 15 milliards de francs.
Paradoxalement, malgré toutes les études, les moyens
d'entretien pour 2000 sont en très légère
réduction, à 2.585 millions de francs (- 0,3%) et les moyens
de réhabilitation et renforcement sont stables à 433 millions de
francs.
Seules
les dotations à la rénovation des ouvrages d'art
progressent de manière sensible en autorisations de programme
(362
millions de francs, soit +28%), mais cela en raison d'une seule
opération significative : la mise en oeuvre des travaux de
rénovation du pont d'Aquitaine sur la Garonne à Bordeaux.
Votre rapporteur estime que le renforcement des crédits d'entretien
au secteur routier est un objectif prioritaire, dans la mesure où la
faiblesse des dotations conduit immanquablement à une dégradation
du patrimoine routier, dont le coût à terme pour l'Etat sera bien
plus élevé.
4. LA SITUATION DES SOCIÉTÉS D'ÉCONOMIE MIXTE
CONCESSIONNAIRES D'AUTOROUTES
La situation des sociétés d'économie mixte
concessionnaires d'autoroutes (SEMCA) reste préoccupante
.
L'endettement des SEMCA atteint 154 milliards de francs au 31 décembre
1998. Il apparaît que l'endettement progressera jusqu'en 2004, en raison
du lancement des sections prévues dans les conventions de concessions
actuelles, pour se résorber ensuite. D'ici à 2004, en raison de
la charge de l'emprunt et de la fiscalité pesant sur les
sociétés (18,7% des recettes de péages), et malgré
la progression des recettes de péages (estimée à 30%), la
situation financière des sociétés d'autoroutes devrait
donc se dégrader.
Selon le ministère de l'équipement, des transports et du
logement, les études financières à long terme montrent que
les sociétés d'autoroutes pourront rembourser leur dette avant
la fin de la concession (soit 170 milliards de francs sur 15 ans) à
l'exception de deux sociétés, la société
française du tunnel routier du Fréjus (SFTRF) et la
société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN). Des solutions
devront donc être trouvée, notamment la reprise de la dette non
apurée par la société des autoroutes du Nord et de l'Est
de la France (SANEF) pour la SAPN, la recapitalisation et l'allongement de la
concession et/ou l'adossement à une autre société pour la
SFTRF.
Il faut une fois de plus souligner l'excellence du système
d'adossement et la forte contribution des sociétés
concessionnaires d'autoroutes aux recettes budgétaires de l'Etat
.
Entre 1994 et 1998, les transferts financiers fiscaux et non fiscaux
(remboursement anticipé des avances de l'Etat, fonds de concours...) du
secteur autoroutier vers l'Etat ont représenté plus de 34
milliards de francs.
Il est à craindre que dans l'avenir, l'abandon du système de
l'adossement ne conduise l'Etat à débourser des sommes
importantes pour subventionner les nouvelles opérations
autoroutières, ce qui ne pourra qu'avoir un effet de freinage du
programme autoroutier français. Pourtant, ce programme comporte encore
de nombreux investissements à réaliser, notamment dans l'ouest de
la France, où le maillage autoroutier est très faible et les
besoins importants.
Le ministre de l'équipement, des transports et du logement a
annoncé le dépôt, avant la fin de l'année, d'un
projet de loi réformant les sociétés concessionnaires
d'autoroutes.
LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
1. DE NOUVEAUX MOYENS
Les crédits consacrés à la sécurité
routière progresseront de 17% pour 2000, pour s'établir à
534 millions de francs.
L'augmentation des dotations a pour objectif de traduire les priorités
du comité interministériel pour la sécurité
routière du 2 avril 1999 qui a déclaré la
sécurité routière grande cause nationale en 2000.
Le budget affiche donc deux priorités : la communication et
l'action locale d'une part, la formation des conducteurs d'autre part.
Les moyens affectés à la communication nationale (presse,
relations publiques, campagnes publicitaires) sont renforcés afin de
pouvoir lancer des campagnes nationales importantes. Les moyens affectés
à la politique locale de sécurité routière et aux
actions déconcentrées auront pour but de mobiliser les
collectivités locales et un nombre plus important d'associations. En
matière de formation, les moyens de la formation des conducteurs seront
accrus
En matière d'exploitation de la route, l'année 2000 sera
marquée par la mise aux normes des carrefours à feux et la mise
en oeuvre du schéma directeur d'exploitation de la route. Les
crédits consacrés à ce poste s'élèveront
à 318 millions de francs (+4%) c'est-à-dire le niveau atteint en
1997.
Votre rapporteur se félicite de l'accent mis, en 2000, sur la
sécurité routière. Il l'estime d'autant plus
nécessaire que les résultats de la France en matière de
sécurité routière sont déplorables. Il souhaite
toutefois que les moyens nouveaux, essentiellement des moyens de communication,
fassent l'objet d'une étude d'impact précise, et que la politique
de sécurité routière française tire profit des
exemples étrangers, afin de répondre au plus près aux
besoins en matière de sécurité routière.
Les seuls moyens d'information et de communication ne suffisant pas,
l'année 2000 devrait être également l'occasion d'accentuer
le dispositif de sanctions en matière d'infraction à la
sécurité routière.
2. LE RENFORCEMENT DE L'ARSENAL RÉPRESSIF
Les résultats de la France en matière de sécurité
routière ont été catastrophiques en 1998. La France se
situe en effet à la troisième place dans l'Union
européenne pour le nombre d'accidents corporels (124.387),
derrière l'Allemagne et la Grande-Bretagne, mais au premier rang pour le
nombre de tués (8.918). La France a été en 1998, le pays
qui a connu la plus forte hausse du nombre de tués (+6%), alors
même que la plupart des autres pays européens enregistraient des
diminutions, comme l'Autriche (-14%), l'Allemagne (-9%), la Finlande (-8%) et
le Danemark (-7%) à l'exception de l'Espagne et de la Grèce
(+1%).
L'année 1999 a donc été l'occasion d'une prise de
conscience des efforts à réaliser
.
La loi n°99-505 du 18 juin 1999 portant diverses mesures relatives
à la sécurité routière et aux infractions sur les
agents a introduit une nouvelle série de dispositions destinées
à améliorer les comportements sur les routes.
Elle a instauré une responsabilité pécuniaire du
propriétaire du véhicule en cas d'excès de vitesse ou de
franchissement irrégulier du feu rouge ou du stop.
Elle a créé une sanction pour récidive de grand
excès de vitesse (3 mois d'emprisonnement et 25.000 francs d'amende).
D'autres dispositions concernent l'instauration d'un dépistage
systématique des stupéfiants pour les conducteurs
impliqués dans un accident mortel, l'obligation pour les conducteurs
novices auteurs d'une infraction grave de suivre un stage de formation, et
l'encadrement des conditions d'accès aux professions
d'auto-écoles.
Le comité interministériel de la sécurité
routière qui s'est tenu le 2 avril 1999 sous la présidence du
premier ministre a également préconisé
le renforcement
des contrôles routiers et des sanctions
. Parmi ces contrôles
figurent notamment les dépistages d'alcoolémie. Il faut
remarquer, à cet égard, que le nombre de dépistages
préventifs d'alcoolémie a augmenté en 1998 (+3,5%) et
surtout le nombre de dépistages positifs (+12,4%). Le nombre de
dépistages pratiqués en cas d'accidents a
légèrement diminué en 1998, mais le nombre de
dépistages positifs a aussi augmenté (+7,3%). Quel que soit le
type de dépistage, la proportion de dépistages positifs augmente
donc de façon sensible. On observe le même phénomène
sur les trois premiers mois de 1999.
Les effectifs des unités spécialisées de gendarmerie
nationale affectés à la sécurité routière
sont accrus de 250 militaires
afin de répondre à l'objectif
d'accroître de 10 % le temps aux contrôles routiers (missions de
surveillance du trafic et nombre de dépistages d'alcoolémie). Les
unités polyvalentes de la police nationale seront aussi
mobilisées. Au total, 160 millions de francs seront consacrés
à un plan d'équipement des forces de l'ordre en moyens modernes
de contrôle. Enfin, des plans départementaux de contrôle
seront élaborés sous l'autorité des préfets.
Il faut noter qu'au delà du renforcement de l'appareil répressif,
le comité interministériel sur la sécurité
routière a souhaité faire des
efforts sur la formation
.
Des protocoles avec des assureurs devraient permettre de mener des rendez-vous
d'évaluation pour les conducteurs novices et des plans de
prévention des risques routiers seront mis en oeuvre dans les
entreprises et les services de l'Etat.
3. L'ACCENT MIS SUR LA SÉCURITÉ DES INFRASTRUCTURES
APRÈS L'ACCIDENT DU TUNNEL DU MONT-BLANC
Suite à l'accident du tunnel du Mont-Blanc le 24 mars 1999, une
circulaire interministérielle (ministères de l'Intérieur,
de l'Equipement, des transports et du logement) en date du 9 avril 1999 a
prescrit aux préfets de procéder à un diagnostic de
sécurité des tunnels routiers du réseau routier national
d'une longueur supérieure à 1 kilomètre.
Sur la base de ces diagnostics, un comité d'évaluation a remis
un rapport le 20 juillet 1999, contenant des propositions sur les mesures
générales à prendre et les mesures spécifiques
à mettre en oeuvre sur chaque tunnel. Les préfets de
département ont du établir pour le 15 septembre 1999 un
inventaire général des actions à prendre pour chaque
tunnel avec une estimation et un échéancier des
réalisations. Concrètement, les actions à réaliser
à court ou moyen terme sont relatives à la coordination des
intervenants, à la qualification des personnels et à la
réglementation de l'usage des tunnels (limitations de vitesse,
matières dangereuses), aux actions d'information et de contrôle
des usagers, enfin aux actions sur les équipements et le génie
civil.
Concernant le tunnel du Frejus, des mesures de renforcement de la
sécurité ont été mises en place dès avril
1999, notamment la réglementation de l'usage du tunnel (limitation de
vitesse, signalisation, information des usagers, convoyage sous escorte des
véhicules transportant des matières dangereuses).
S'agissant de la remise en service du tunnel du Mont-Blanc
, après
la remise du rapport commun des missions administratives d'enquête
technique française et italienne, les ministres de l'équipement,
des transport et du logement français et des travaux publics italien ont
annoncé le 8 juillet 1999 les mesures à mettre en oeuvre pour la
réouverture du tunnel.
Ces mesures ont été suivies de décisions de la commission
intergouvernementale de contrôle du tunnel du Mont-Blanc lors de sa
réunion du 23 juillet 1999.
Le coût des travaux
préalables à la réouverture du tunnel
s'élève à 1,3 milliard de francs.
Le financement de
ces travaux et la répartition de leur prise en charge fera l'objet d'un
protocole entre les deux sociétés concessionnaires d'autoroutes
française et italienne.
Il faut noter que 75 millions de francs sont prévus au FITTVN pour la
mise en sécurité des tunnels routiers de plus d'un
kilomètre : il importe que ces efforts soient poursuivis, avec la
dotation nécessaire, pour les autres tunnels routiers.
Par ailleurs, le comité interministériel à la
sécurité routière a annoncé la mise en oeuvre
d'actions visant à
l'amélioration des infrastructures
,
sans que l'on connaisse les projets de financement. Le critère de la
sécurité routière sera prioritairement pris en compte dans
la sélection des projets entrant dans le cadre des contrats de plan
Etat-région et des programmes d'actions cofinancés.
Votre rapporteur rappelle, à cet égard, que les efforts en
faveur de l'entretien des structures routières sont essentiels pour
garantir la sécurité des usagers. Il importe donc, qu'au
delà des actions sur les comportements (campagnes de communication,
informations, répression), des actions déterminées soient
menées sur la sécurité des structures.
PREMIÈRE PARTIE
LES ROUTES
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
A. VUE D'ENSEMBLE
1. L'évolution des crédits des routes dans le budget des transports
Les tableaux ci-dessous retracent l'évolution des moyens de paiement (dépenses ordinaires et crédits de paiement) et des autorisations de programme du budget des transports.
Evolution des moyens de paiement du ministère de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions de francs)
|
Crédits votés pour 1999 |
Crédits demandés pour 2000 |
Evolution 2000/1999 (en %) |
Répartition en 1999
|
Répartition en 2000
|
1. Transports terrestres |
45.181,7 |
45.267,1 |
0,2% |
81,4% |
82,3% |
2. Routes |
7.040,5 |
6.368,8 |
-9,5% |
12,7% |
11,6% |
3. Sécurité routière |
455,0 |
533,5 |
17,3% |
0,8% |
1,0% |
4. Transport aérien et météorologie |
2.810,9 |
2.810,9 |
0,0% |
5,1% |
5,1% |
Total |
55.488,1 |
54.980,4 |
-0,9% |
100,0% |
100,0% |
Les moyens de paiement (dépenses ordinaires + crédits de paiement) demandés pour les routes en 2000 atteignent 6,369 milliards de francs, soit une très forte baisse par rapport aux crédits votés en 1999 (- 9,5 %) et une part encore décroissante des crédits des transports (de 13,3 % en 1998 à 12,7 % en 1999 et 11,6% en 2000).
Evolution des autorisations de programme du ministère
de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions de francs)
|
Crédits votés pour 1999 |
Crédits demandés pour 2000 |
Evolution 2000/1999 (en %) |
Répartition en 1999
|
Répartition en 2000
|
1. Transports terrestres |
1.028,0 |
1.311,0 |
+ 27,5 % |
12,7 % |
14,0 % |
2. Routes |
4.787,2 |
5.846,1 |
+ 22,1 % |
59,2 % |
62,3 % |
3. Sécurité routière |
184,0 |
189,6 |
+ 3,0 % |
2,3 % |
2,0 % |
4. Transport aérien et météorologie |
2.090,0 |
2.036,0 |
- 2,6 % |
25,8 % |
21,7 % |
Total |
8.089,2 |
9.382,7 |
+ 16 % |
100 % |
100 % |
Les
autorisations de programme
demandées pour les routes
s'élèvent à 5,8 milliards de francs pour 2000, en
progrès de 22,1% par rapport aux autorisations de programme
votées pour 1999. Les autorisations de programme des routes
représentent ainsi une part croissante des autorisations de programme du
budget des transports (de 62,3 % dans le PLF 2000, contre 59,2 % dans
la loi de finances pour 1999).
Il faut toutefois remarquer que la spectaculaire augmentation des
autorisations de programme résulte pour une large part de la
rebudgétisation des crédits anciennement au chapitre 05 du compte
n° 902-22 Fonds pour l'aménagement de l'Ile-de-France
(FARIF)
pour un montant total de 580 millions de francs.
A structure
constante, les autorisations de programmes progressent de 8,9 % pour 2000.
Grâce à la hausse des autorisations de programme,
les moyens
d'engagement du budget des routes progresseront de 7,1% pour 2000, afin de
s'établir à 7,1 milliards de francs, contre 6,6 milliards de
francs en 1999.
L'année 1999 avait connu une sensible diminution des
crédits d'engagement en faveur des routes (-2,7 %).
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Evolution |
Dépenses ordinaires |
1.272,95 |
1.267,95 |
- 0,39% |
Autorisations de programme |
4.787,2 |
5.846,1 |
+ 22,12% |
Total moyens d'engagement |
6.060,15 |
7.114,05 |
+ 17,39% |
Total moyens d'engagement à structure constante |
6.640,15 |
7.114,05 |
+ 7,14% |
(en millions de francs)
2. La répartition des crédits demandés pour les routes
Le tableau suivant précise la répartition des crédits affectés aux routes entre les différents programmes d'action, ainsi que leur évolution par rapport à la loi de finances initiale pour 1999 (il convient de rappeler que le développement du réseau autoroutier est pour sa part financé sur des ressources extrabudgétaires).
Répartition des crédits affectés aux routes
(en millions de francs)
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Évolution en % |
Evolution à structure constante* en % |
Développement du réseau routier
|
3.721,95
|
2.943,36
|
- 20,9%
|
- 30,4
%
|
Entretien du réseau
|
3.318,57
|
3.425,44
|
+ 3,2 %
|
+1,09 %
|
Total
des moyens de paiement
|
7.040,52 |
6.368,00 |
- 9,5 % |
- 16,4 % |
Total
des moyens d'engagement
|
6.060,2 |
7.114,5 |
+17,4 % |
+ 7,1 % |
*
c'est-à-dire après prise en compte de la budgétisation du
FARIF
Les moyens de paiement
destinés à l'entretien du
réseau sont quasiment stables pour 2000 (+ 1,09 %) alors que les moyens
destinés au développement du réseau routier chutent (-
30,4 %).
En revanche,
les moyens d'engagement
destinés au
développement du réseau routier (+ 9,5 %), et à
l'entretien et à la réhabilitation du réseau existant (+
4,87 %) sont en progression.
B. PRÉSENTATION DES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS
1. Le développement du réseau routier
Les
crédits inscrits à cet effet recouvrent deux masses d'importance
très inégale :
Les moyens de fonctionnement (dépenses ordinaires) du Service
d'études techniques des routes et autoroutes (SETRA) et du Centre
d'Etude des Tunnels (CETU) sont stables à 31,8 millions de francs
pour 2000.
L'enveloppe du programme
d'investissements routiers
atteint, en
2000, 2.878,76 millions de francs en moyens de paiement (- 21,1% par
rapport à 1999) et 3.462,95 millions de francs en moyens
d'engagement (+ 30,8 %). Il faut toutefois tenir compte de la
rebudgétisation des crédits d'investissement inscrits au compte
du FARIF en 1999, soit 510 millions de francs. A structure constante, le
programme d'investissements routiers régresse de 30,8 % en moyens
de paiement pour 2000, mais progresse de 9,7 % en autorisations de
programme.
Comme en 1999, ces dotations seront renforcées en 2000 par des
crédits en provenance du fonds d'investissement des transports
terrestres et des voies navigables (FITTVN) soit 1.527 millions de francs.
Le tableau ci-dessous récapitule l'ensemble des crédits (budget
général + FITTVN) prévus pour les
investissements routiers en 2000.
Ensemble des moyens d'engagement affectés aux investissements routiers (DO+AP)
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Évolution en % |
budget général |
2.647,05 |
3.462,92 |
+ 30,8 % |
FITTVN |
1.507,00 |
1.527,00 |
+ 1,33 % |
FARIF |
510,00 |
0 |
- 100 % |
Total
des investissements routiers (DO+AP)
|
4.664,05
|
4.989,95
|
+ 7,0 % |
(en millions de francs)
-
Le montant des investissements routiers
consacrés en 1999 au respect des engagements pris dans le cadre des
contrats de plan Etat-régions
1994-1998, s'élevait
à 3.107 millions de francs d'autorisations de programme. Ces
dotations étaient abondées par des fonds de concours en
provenance des collectivités territoriales à hauteur de
5,4 milliards de francs. Pour 2000, dans le cadre de la première
mise en oeuvre des nouveaux contrats de plan Etat-régions (2000-2004),
la dotation de l'Etat s'élèverait à 3.650 millions de
francs, soit une progression de 17,5 %. Les collectivités locales
devraient verser 4 milliards de francs.
- Une dotation de 1.527 millions de francs d'autorisations de
programme exclusivement financée par le FITTVN, devrait contribuer au
financement de la mise aux normes autoroutières de la RN 10 dans
les Landes, ainsi qu'aux grands programmes de désenclavement du Massif
Central : l'autoroute A 75 Clermont-Ferrand-Béziers et
l'aménagement de la RN 7 Nevers-Balbigny. A noter que 1999 a vu
l'achèvement des travaux de l'autoroute A 20
Vierzon-Brive.
2. Les crédits d'entretien du réseau routier national
Les
crédits affectés à l'entretien et à la
réhabilitation du réseau routier national augmentent dans le
projet de loi de finances pour 2000, à 3.425,4 millions de francs
en moyens de paiement (+ 3,2 %) et à 3.616 millions de
francs en moyens d'engagement (+ 7,0 %).
Le tableau suivant précise la répartition de ces crédits :
Crédits d'entretien du réseau routier
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Evolution
|
Evolution à structure constante* |
Réhabilitations et renforcements
|
264,5
|
388,2
|
+ 46,7 %
|
- 7,0%
|
Renforcement des ouvrages d'art
|
275,0
|
277,8
|
+1,0 %
|
-
|
Aménagements de sécurité
|
186,9
|
174,2
|
- 6,8 %
|
-
|
Entretien, viabilité hivernale et moyens des parcs
|
2.592,7
|
2585,24
|
- 0,27 %
|
-
|
Total
des moyens de paiement
|
3.318,57 |
3.425,44 |
+ 3,2% |
- 1,3 % |
Total
des moyens d'engagement
|
3.378,15 |
3.616,15 |
+ 7,0 % |
+ 2,4 % |
* y
compris FITTVN
(en millions de francs)
Les crédits destinés aux actions de
renforcement
des
chaussées (mise hors gel) et aux actions de
réhabilitation
(notamment des autoroutes urbaines) s'élèvent au total à
433 millions de francs en autorisations de programmes, soit une
reconduction des crédits par rapport à l'an dernier, une fois
prises en compte la budgétisation du FARIF et la suppression de
crédits inscrits en 1999 au FITTVN (soit 153 millions de francs).
Les dotations au renforcement des
ouvrages d'art
sont stables en
crédits de paiement à 277,8 millions de francs, mais
progressent fortement, de 28,3 % en autorisations de programme, à
362 millions de francs.
Les aménagements de
sécurité
au niveau local
régressent de 6,8 % en crédits de paiement, à
174,2 millions de francs, mais progressent de 5,2 % en autorisations
de programme.
Les crédits de
l'entretien
le plus
courant
,
constitués pour l'essentiel des moyens de fonctionnement des directions
départementales de l'équipement, sont stables en moyens de
paiement, à 2.585 millions de francs, et en autorisations de
programme.
3. Le développement du réseau autoroutier
S'agissant des autoroutes concédées, seule
figure au
budget une dotation dont le montant est stable à 35 millions de
francs d'autorisations de programme, et qui est destinée aux
études de définition des tracés et aux études
relatives à l'extension de la politique du "1 % paysage".
En effet, le développement du réseau autoroutier
concédé est financé par les seules
sociétés concessionnaires
, en partie sur leurs ressources
propres (à hauteur de 1,5 milliard de francs en 1999), mais surtout
par recours à l'emprunt (15,5 milliards de francs prévus
pour 1999).
Depuis la réforme du système autoroutier intervenue en 1994, la
politique tarifaire, les investissements et les emprunts de
sociétés concessionnaires d'autoroutes font l'objet de contrats
de plan quinquennaux, à partir desquels le gouvernement arrête des
programmes annuels d'investissements et d'emprunts.
Le
schéma directeur routier national
approuvé par un
décret du 1er avril 1992, prévoyait de doter la France d'un
réseau de 9.540 kilomètres d'autoroutes de liaison, dont
3.536 kilomètres étaient à réaliser dans un
délai de 15 ans à partir de 1992, délai réduit
à 10 ans à partir de 1994 lors du comité
interministériel d'aménagement du territoire réuni
à Mende en 1993. Sur ces 3.536 kilomètres à
réaliser initialement, 1.379 kilomètres restaient à
mettre en service au 1er janvier 1999, dont 768 kilomètres en
travaux.
Globalement, le réseau autoroutier interurbain prévu en 1992
pour répondre au trafic à l'horizon 2005 était
réalisé aux 4/5èmes début 1999.
CHAPITRE II
LE DÉVELOPPEMENT DU RÉSEAU
AUTOROUTIER CONCÉDÉ
Le
développement du réseau autoroutier concédé est
financé par les sociétés concessionnaires d'autoroutes,
essentiellement par emprunt. Le guide de référence de leur
programme d'investissement est le schéma directeur routier national
(SDRN), approuvé par le décret du 1er avril 1992. En 1993,
le gouvernement Balladur avait affirmé vouloir achever ce schéma
en dix ans à compter de 1994.
Plusieurs liaisons inscrites au schéma directeur sont actuellement
remises en cause, essentiellement en raison de contraintes environnementales ou
de la densité du tissu urbain à traverser. L'objectif de la
réalisation de ce schéma directeur en dix ans à partir de
1994 n'a toutefois pas été explicitement abandonné.
A. LES OBJECTIFS À LONG TERME : LE SCHÉMA DIRECTEUR ROUTIER NATIONAL
Le
schéma directeur de 1992 comporte 37.700 kilomètres de routes.
Les liaisons à caractéristiques autoroutières sont
divisées en trois catégories :
les autoroutes de liaison (9.450 km), généralement à
péage ;
les liaisons assumant la continuité du réseau autoroutier
(LACRA, 2.580 km) ;
les grandes liaisons d'aménagement du territoire (GLAT, 4.400 km).
Au 1er janvier 1999, il restait 1.379 km d'autoroutes à lancer, et
768 km sont actuellement en travaux.
L'état d'avancement du SDRN est retracé dans la carte
ci-après :
INSERER CARTE DE FRANCE
Comme on peut le voir dans le tableau suivant, l'ancienneté de
l'inscription au schéma directeur n'est pas une garantie
d'antériorité dans les mises en chantier. Nombre de liaisons
inscrites au schéma directeur de 1988 attendent toujours leur mise en
chantier. D'autres liaisons, inscrites plus tardivement au SDRN, ont
bénéficié d'une "accélération de l'histoire".
TABLEAU DES MISES EN CHANTIER DE 1992 A 1994
|
|
|
Longueur en km |
Dates d'inscription aux SDRN |
|||||
1992 |
|
|
|
|
|||||
|
A5 |
raccordements à la Francilienne |
20 |
|
|||||
|
A14 |
Orgeval - La Défense |
16 |
|
|||||
|
A16 |
L'Isle Adam - Amiens |
105 |
14/02/86 |
|||||
|
A19 |
bretelle de Sens |
10 |
18/03/88 |
|||||
|
A29 |
Le Havre - Yvetot |
56 |
18/03/88 |
|||||
|
A83 |
Montaigu - Sainte Hermine |
53 |
18/03/88 |
|||||
|
A64 |
Toulouse-Muret |
15 |
|
|||||
|
A64 |
bretelle de Peyrehorade |
7 |
|
|||||
|
|
TOTAL |
282 |
|
|||||
1993 |
|
|
|
|
|||||
|
A40 |
Doublement du tunnel de Chamoise et du viaduc de Nantua |
|
|
|||||
|
A54 |
Saint-Martin de Crau-Salon |
25 |
18/03/88 |
|||||
|
A64 |
Pinas-Martres |
55 |
18/08/88 |
|||||
|
|
bretelles de Tancarville |
14 |
18/03/88 |
|||||
|
A85 |
Angers-Langeais |
76 |
01/04/92 |
|||||
|
|
TOTAL |
170 |
|
|||||
1994 |
|
|
|
|
|||||
|
A16 |
Amiens-Boulogne |
116 |
18/03/88 |
|||||
|
A39 |
Poligny-Bourg |
69 |
14/02/86 |
|||||
|
A43 |
Aiton-Ste-Marie de Cuines |
31 |
01/04/92 |
|||||
|
A83 |
Sainte-Hermine-Oulmes |
39 |
18/03/88 |
|||||
|
A51 |
Grenoble-Vif |
15 |
18/03/88 |
|||||
|
A719 |
antenne de Gannat |
9 |
18/03/88 |
|||||
|
A837 |
Saintes-Rochefort |
37 |
18/03/88 |
|||||
|
|
TOTAL |
316 |
|
TABLEAU DES MISES EN CHANTIER DE 1995 A 1999
|
|
|
Longueur en km |
Dates d'inscription aux SDRN |
||||||||||
1995 |
|
|
|
|
||||||||||
|
A13 |
bretelle de Louviers |
7 |
|
||||||||||
|
A19 |
Sens-Courtenay |
25 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A20 |
Montauban-Cahors Sud |
40 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A20 |
Brive-Souillac |
21 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A39 |
Choisey-Poligny |
35 |
14/02/86 |
||||||||||
|
A43 |
Sainte-Marie de Cuines-St Michel |
20 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A68 |
bretellle de Verfeil |
9 |
|
||||||||||
|
A77 |
Dordives-Montargis |
27 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A77 |
Montargis-Cosne sur Loire |
66 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A404 |
antenne d'Oyonnax |
13 |
|
||||||||||
|
|
TOTAL |
263 |
|
||||||||||
1996 |
|
|
|
|
||||||||||
|
A28 |
Alençon-Le Mans-Tours |
134 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A29 |
Yvetot-Neufchâtel |
30 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A43 |
Saint-Michel-Le Freney |
14 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A51 |
Sisteron-La Saulce |
30 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A66 |
Toulouse-Pamiers |
40 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A131 |
Pont de Normandie - A13 |
16 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A710 |
antenne de Lussat |
7 |
|
||||||||||
|
|
TOTAL |
271 |
|
||||||||||
1997 |
|
|
|
|
||||||||||
|
A20 |
Cahors Sud- Cahors Nord |
23 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A20 |
Souillac - Cahors Nord |
46 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A29 |
bretelle de Dieppe |
12 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A41 |
Saint-Julien-Annecy |
17 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A86 |
section ouest |
14 |
|
||||||||||
|
A89 |
Arveyres-Coutras |
25 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A89 |
Coutras-Montpon Est |
34 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A89 |
Ussel Ouest-Laqueillle |
40 |
18/03/88 |
||||||||||
|
|
TOTAL |
211 |
|
||||||||||
1998 |
|
|
|
|
||||||||||
|
A66 |
Toulouse - Pamiers |
40 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A77 |
Briare - Cosne sur Loire |
30 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A89 |
Tulle Est - Ussel Ouest |
43 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A89 |
Montpon Est - Mussidan |
25 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A29 |
Amiens - A 1 |
33 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A85 |
Tours - Vierzon |
117 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A87 |
Angers - Mortagne |
65 |
01/04/92 |
||||||||||
|
|
TOTAL |
353 |
|
||||||||||
1999 |
|
|
|
|
||||||||||
|
A 66 |
Toulouse-Pamiers |
40 |
01/04/92 |
||||||||||
|
A 29 |
A1 - Saint Quentin |
30 |
18/03/88 |
||||||||||
|
A 77 |
Cosne Nord-Cosne Centre |
3 |
01/04/92 |
||||||||||
|
|
TOTAL |
73 |
|
B. LES PERSPECTIVES D'AVANCEMENT DU PROGRAMME AUTOROUTIER
1. Les mises en services d'autoroutes concédées nouvelles
Cinq tronçons auront été mise en service en 1999. Trois au premier semestre :
A 151 |
Bretelle de Dieppe |
12 km |
A 20 |
Brive-Souillac |
21 km |
A 51 |
Sisteron-La Saulce |
30 km |
Au deuxième semestre, 2 tronçons viennent d'être, ou seront, prochainement, mis en service :
A77 |
Dordives-Briare |
64 km |
A 51 |
Grenoble-Coynelle |
16 km |
En 2000, il est prévu de mettre en service les sections suivantes :
A89 |
Coutras-Montpon Est |
28 km |
A 89 |
Useille Ouest-Laqueuille |
40 km |
A 77 |
Briare-Cosne sur Loire |
33 km |
A 28 |
Maresché-Le Mans- Ecommoy |
44 km |
A 43 |
Saint Michel- Le Fresney |
14 km |
2. La poursuite des travaux sur les liaisons déjà engagées
Au 1er janvier 2000, 625 kilomètres d'autoroutes seront en travaux sur 14 sections.
A20 |
Souillac-Cahors Sud |
69 km |
A28 |
Le Mans-Tours |
84 km |
A28 |
Maresché-Le Mans |
23 km |
A29 |
Amiens-Saint Quentin |
61 km |
A 43 |
Saint Michel- Le Fresney |
14 km |
A 66 |
Toulouse-Pamiers |
40 km |
A 77 |
Briare-Cosne sur Loire |
33 km |
A 83 |
Oulmes-Niort |
34 km |
A 85 |
Bourgueil-Langeais |
18 km |
A 85 |
Villefranche-Vierzon |
23 km |
A 87 |
Angers-Mortagne |
65 km |
A 89 |
Bordeaux-Clermont Ferrand (3 sections) |
161 km |
3. Les mises en service prévues en 2001 et 2002
Sous réserve du bon avancement des travaux, les mises en service prévues sur la période 2001-2002 sont les suivantes :
Mises en service prévues en 2001 et 2002
Sociétés |
Sections d'autoroutes |
Km |
Dates |
AQF |
Souillac-Cahors Nord |
46 |
juillet |
ASF |
Oulmes-Niort |
34 |
juillet |
ASF |
Libourne Ouest-Coutras |
25 |
avril |
ASF |
Montpon Est-Mussidan |
25 |
avril |
SANEF |
Amiens A1 |
31 |
juin |
SANEF |
A1 Saint Quentin |
30 |
juin |
COFIROUTE |
Alençon-maresché |
22 |
juin |
COFIROUTE |
Villefranche-Vierzon |
23 |
juin |
total 2001 |
|
236 |
|
ASF |
Cahors Nord-Cahors Sud |
23 |
décembre |
ASF |
Toulouse-Pamiers |
40 |
janvier |
ASF |
Angers-Mortagne |
65 |
janvier |
ASF |
Tulle Est-Ussel Ouest |
43 |
janvier |
total 2002 |
|
171 |
|
TOTAL |
407 |
|
C. LA SITUATION FINANCIÈRE DES SOCIÉTÉS D'AUTOROUTES
1. Une réorganisation du système autoroutier
Votre
rapporteur rappelle que l'organisation du système autoroutier
concédé a été réformée en 1994, de
manière à accroître l'autonomie de gestion des
sociétés d'autoroutes.
Trois principes avaient présidé à cette réforme :
•
une recapitalisation des sociétés
d'autoroutes par Autoroutes de France, qui est aujourd'hui l'actionnaire
principal des sociétés d'économie mixte concessionnaires
d'autoroutes ;
•
une réorganisation en trois pôles
géographiques, avec trois groupes mères-filiales (SAPRR-AREA,
ASF-ESCOTA, SANEF-SAPN) ;
•
la mise en place de contrats de plan quinquennaux avec
l'Etat, qui permettent une programmation à moyen terme des
investissements et laissent davantage de liberté tarifaire aux
sociétés pour équilibrer leurs comptes.
2. Les résultats obtenus
a) L'exécution des contrats de plan
La programmation de la période quinquennale 1995-1999 prévoyait un volume global d'engagement d'opérations nouvelles de 72 milliards de francs, permettant d'engager, durant cette période, les travaux de quelques 1.500 kilomètres d'autoroutes supplémentaires, conformément aux contrats de plan.
Exécution des contrats de plan par société autoroutière
Sociétés |
Dépenses d'investissement
|
Dépenses d'investissement
|
Taux de réalisation (en %) |
SAPRR |
13 957 |
12 374 |
88,7 |
AREA |
3 141 |
1 933 |
61,5 |
ASF |
25 566 |
18 980 |
74,2 |
ESCOTA |
5 665 |
3 379 |
59,6 |
SANEF |
11 301 |
7 853 |
69,5 |
SAPN |
7 370 |
7 373 |
100 |
TOTAL |
67 000 |
51 892 |
77,5 |
b) les résultats financiers des sociétés concessionnaires d'autoroutes
Les données financières consolidées pour l'ensemble des sociétés d'autoroutes
en millions de francs HT |
1996 |
1997 |
1998 |
produits d'exploitation |
28 088 |
29 926 |
32 655 |
charges d'exploitation |
13 506 |
14 193 |
15 573 |
résultats d'exploitation |
14 581 |
15 733 |
17 082 |
produit financiers |
629 |
172 |
357 |
charges financières |
13 971 |
15 444 |
16 219 |
résultat financier |
- 13 342 |
-15 272 |
- 15 861 |
résultat courant avant impôt |
1 239 |
461 |
1 220 |
L'examen des données financières consolidées au 31 décembre 1998 pour les sept sociétés d'économie mixte montre une amélioration notable du chiffre d'affaires hors TVA (+ 8,1%) en raison de la progression des péages (+ 8,9%), qui atteignent 25,5 milliards de francs en 1998.
Les données financières consolidées pour les sept sociétés d'économie mixte
|
1996 |
1997 |
1998 |
Péages |
21 763 |
23 421 |
25 449 |
Recettes accessoires |
326 |
324 |
344 |
déduction TVA brute |
- 1475 |
- 1 505 |
- 1785 |
chiffre d'affaires hors TVA |
20 614 |
22 240 |
24 008 |
production immobilisée |
31 |
22 |
22 |
achats consommés |
- 442 |
- 408 |
-409 |
services extérieurs |
-2 324 |
- 2 381 |
- 2 337 |
impôts et taxes |
- 2 399 |
- 2 596 |
- 2 784 |
charges de personnel |
- 2 557 |
- 2 652 |
- 2 849 |
reprise/dotations sur amortissements |
- 596 |
- 745 |
-985 |
autres charges d'exploitation |
46 |
- 174 |
-261 |
transfert de charges |
284 |
280 |
198 |
résultat d'exploitation |
12 656 |
13 587 |
14 601 |
produit financiers |
520 |
86 |
219 |
charges financières |
-7099 |
- 7 831 |
- 8 294 |
autres produits et provisions financières |
- 6006 |
- 6 652 |
- 6 896 |
résultat courant avant impôt |
71 |
- 810 |
-370 |
produits exceptionnels |
57 |
276 |
188 |
charges exceptionnelles et participations |
-1411 |
- 729 |
- 530 |
transfert de charges |
491 |
-4 |
59 |
charges de structure |
1650 |
2 001 |
1974 |
résorption de charges de structure |
-771 |
- 647 |
- 1 082 |
impôt sur les bénéfices |
-30 |
-40 |
- 99 |
résultat de l'exercice |
57 |
45,5 |
140 |
On
constate également
une progression du résultat d'exploitation
d'environ un milliard de francs pour 1998
, soit une amélioration
inférieure à celle du chiffre d'affaires, en raison notamment de
la progression de certains postes de charges, comme les charges de personnel
(+7,7 %) et les charges d'exploitation ou de gestion courante.
Le résultat courant avant impôt, bien que négatif depuis
1997, s'est redressé légèrement redressé en 1998
par rapport à 1997, à - 370 millions de francs (- 810 millions de
francs en 1997), grâce à une forte augmentation des produits
financiers et malgré
la progression continue et rapide des charges
financières
(7 milliards de francs en 1996 ; 7,8 milliards de
francs en 1997 ; 8,3 milliards de francs en 1998).
c) L'endettement des sociétés concessionnaires
L'endettement total (qui tient compte des intérêts courus) des sociétés concessionnaires d'autoroutes s'élevait au 31 décembre 1998 à 154.018 millions de francs se répartissant comme suit :
Endettement externe des sociétés concessionnaires d'autoroutes de 1995 à 1998
(en millions de francs)
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
SEMCA |
|
|
|
|
ASF |
28.948,6 |
32.052,0 |
34.936,6 |
36.728,9 |
ESCOTA |
10.949,9 |
11.266,6 |
11.643,2 |
11.919,3 |
SAPRR |
33.642,4 |
35.466,9 |
38.435,0 |
40.946,7 |
AREA |
8.874,4 |
8.824,4 |
9.082,5 |
9.207,2 |
SANEF |
18.289,1 |
20.082,1 |
21.114,8 |
20.982,5 |
SAPN |
8.395,4 |
10.649,7 |
12.223,6 |
13.093,7 |
ATMB |
1.348,3 |
1.511,1 |
1.400,1 |
1.482,4 |
SFTRF |
3.339,6 |
5.963,1 |
8.071,7 |
9.362,3 |
Total SEMCA |
113.787,7 |
125.815,9 |
136.907,5 |
143.7230,0 |
COFIROUTE |
7.265,2 |
8.400,8 |
9.516,4 |
10.294,9 |
Total SECTEUR |
121.052,9 |
134.216,7 |
146.423,9 |
154.017,9 |
En
raison de l'amélioration de la gestion courante, le ratio dette/chiffre
d'affaires est en légère amélioration.
Toutefois, la situation financière des sociétés
d'autoroutes pourrait être de nouveau fragilisée par le
relèvement de la taxe d'aménagement du territoire (TAT) servant
à financer le fonds d'investissement des transports terrestres et des
voies navigables (FITTVN), dont le poids paraît non négligeable
Son produit sera de 2.655 millions de francs en 2000, contre 2.220 millions de
francs en 1999, en raison de l'évolution du trafic autoroutier mais
également de la hausse, de 4 à 4,5 centimes de la taxe.
Selon le ministère de l'équipement, des transports et du
logement, l'endettement des six principales sociétés
concessionnaires d'autoroutes devrait progresser jusqu'à 154 milliards
de francs en 2004, en raison :
• du lancement des sections prévues dans les conventions de
concessions actuelles
• du poids de la fiscalité, qui représente environ 18,7%
des recettes de péages
• sur la même période, les recettes de péage
devraient progresser de plus de 30%.
Les études financières à long terme montreraient que les
sociétés d'autoroutes pourront rembourser leur dette avant la
fin de la concession (soit 170 milliards de francs sur 15 ans) à
l'exception de deux sociétés, la société
française du tunnel routier du Fréjus (SFTRF) et la
société des autoroutes Paris-Normandie (SAPN). Des solutions
devront donc être trouvées, notamment la reprise de la dette non
apurée par la société des autoroutes du Nord et de l'Est
de la France (SANEF) pour la SAPN, la recapitalisation et l'allongement de la
concession et/ou l'adossement à une autre société pour la
SFTRF.
d) Les objectifs financiers des contrats de plan
Les
contrats de plan assignent à chaque société
d'économie mixte des objectifs financiers et le suivi de ratios de
gestion tels que l'évolution des charges différées,
l'endettement, la part des frais financiers dans le chiffre d'affaires et celle
de l'excédent brut d'exploitation dans le chiffre d'affaires.
Les tableaux suivants donnent pour les trois groupes du secteur public, les
objectifs et ratios prévus dans les contrats de plan et la situation au
31.12.1998.
Il convient toutefois de souligner que les contrats de plan ne prenaient pas
en compte l'impact de la taxe d'aménagement du territoire
,
instituée postérieurement, sur la situation financière des
sociétés. La comparaison des réalisations avec les
objectifs initiaux est donc biaisée et son interprétation doit
tenir compte de ces éléments intervenus après la signature
des contrats.
3. L'évolution du trafic et de la politique tarifaire sur le réseau autoroutier concédé
a) Evolution du trafic
L'appréciation qui peut être portée sur la
situation financière des sociétés concessionnaires
d'autoroutes est étroitement dépendante de la situation et des
perspectives du trafic.
Or, on peut remarquer que le trafic repart nettement
à la hausse depuis 1997, entraîné en cela par la croissance
économique.
On pourra observer que la progression est particulièrement forte pour
les poids lourds, même si le trafic des véhicules légers
est également bien orienté.
Evolution du trafic sur le réseau autoroutier concédé
En pourcentage |
1997/1996 |
1998/1997 |
véhicules légers |
3,1 % |
5,2 % |
poids lourds |
5,8 % |
7,3 % |
total |
3,6 % |
5,6 % |
b) La politique tarifaire des sociétés concessionnaires d'autoroutes
L'évolution des tarifs de péage est
régie
par les contrats de plan quinquennaux (1995-1999) passés entre l'Etat et
les sociétés d'autoroutes
. La création et le
doublement de la taxe sur les sociétés concessionnaires
d'autoroutes, pendant cette période, a conduit l'Etat à autoriser
des hausses tarifaires plus importantes que l'inflation, afin de compenser en
partie l'impact de la taxe sur les comptes des sociétés
d'autoroutes. En 1998, le tarif des péages a ainsi progressé de
2,6% en moyenne, soit davantage que l'indice des prix à la consommation.
L'évolution des péages à compter de 2000 devra être
fixée par les prochains contrats de plan Etat/société
(2000-2004),
" en fonction de la situation de chaque
société concessionnaire, notamment des contraintes
financières présentes et futures des sociétés
concernées, de leur programme de construction, des bilans tirés
des premiers contrats de plan, en particulier en matière de modulation
tarifaire, mais également des orientations de la politique suivie en
matière de gestion du trafic et d'optimisation du
réseau ".
Les recettes annuelles de péages se sont élevées à
30.632 millions de francs en 1998, soit une hausse de 8,4% par rapport à
1997.
Recettes de péages 1994-1998
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
en millions de francs courants |
23.424 |
24.939 |
26.491 |
28.268 |
30.632 |
Evolution en % |
|
+6,5% |
+6,2% |
+6,7% |
+8,4% |
Le
produit des péages a été utilisé pour 17% à
l'exploitation courante, 22% aux impôts et taxes et 48% pour le poste
financement-construction, c'est-à-dire le remboursement des emprunts et
des frais financiers contractés pour la construction des autoroutes
nouvelles et les extensions du réseau existant.
•
Les contrats de plan prévoient par ailleurs
une évolution différenciée des tarifs entre
véhicules légers et poids lourds
. Les poids lourds
représentent environ 19 % de l'ensemble du trafic sur les
autoroutes, pour environ 30 % des recettes du secteur. En principe pour un
même trajet, les tarifs qui leur sont appliqués doivent en effet
être 2,1 fois plus importants en moyenne que ceux des
véhicules légers. En réalité, compte tenu des
réductions liées aux abonnements, le rapport est de l'ordre de
1,8.
Ce rapport ne reflète qu'imparfaitement la répartition des
charges de construction, d'entretien et d'exploitation entre ces deux
catégories de véhicules.
Aussi, la politique tarifaire mise en oeuvre dans les contrats de plan
1995-1999 passés entre l'Etat et les sociétés
concessionnaires prévoit-elle de revaloriser progressivement les tarifs
des poids lourds en les augmentant dans des proportions un peu plus importantes
que les tarifs applicables aux véhicules légers.
Afin de réduire l'incidence économique d'une telle
réévaluation sur les entreprises de transport routier, ces
augmentations se font très progressivement et ne peuvent excéder,
par société et par an, de plus de un point de pourcentage la
hausse des tarifs des véhicules légers.
4. L'évolution des emprunts émis pour le financement des autoroutes
Les emprunts destinés à procurer aux sociétés d'économie mixte concessionnaires les ressources nécessaires au financement de la construction ou de l'aménagement des autoroutes à péage sont émis par la Caisse nationale des autoroutes (CNA), établissement public à caractère administratif doté de l'autonomie financière, créé par un décret du 20 juin 1963 et géré par la Caisse des dépôts et consignations. Cofiroute émet elle-même ses emprunts. Pour 1999, le montant autorisé s'élève à 10.630 millions de francs (hors ATMB). Il devrait atteindre 12.383 millions de francs en 2000 (dont 523 millions de francs de refinancement).
(en millions de francs)
Années |
Montant des émissions autorisées |
1990 |
8 594 |
1991 |
10 035 |
1992 |
11 335 |
1993 |
10 400 |
1994 |
15 809 |
1995 |
16 297 |
1996 |
17 977 |
1997 |
17 694 |
1998 |
14 355 |
1999 |
10 630 |
2000 |
12 383 |
A la fin
de 1998, l'encours de dette de la CNA s'élevait à
134,9 milliards de francs, contre 127,4 milliards de francs en 1997.
Il faut noter que la répartition des autorisations d'emprunt
accordées aux sociétés concessionnaires d'autoroutes
laisse de côté la société des autoroutes et du
tunnel du Mont-Blanc, dont la situation financière nécessite un
examen approfondi après la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc.
Répartition des autorisations d'emprunts par société
d'autoroute
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999* |
2000* |
ASF |
4 663 |
4 901 |
4 627 |
4 055 |
4 500 |
7 464 |
ESCOTA |
835 |
984 |
989 |
1 056 |
720 |
475 |
SAPRR |
4115 |
3777 |
4793 |
4636 |
2608 |
2226 |
AREA |
606 |
495 |
644 |
677 |
565 |
330 |
SANEF |
2457 |
2945 |
2064 |
1347 |
738 |
1073 |
ATMB |
380 |
273 |
367 |
100 |
0 |
0 |
SFTRF |
1445 |
2337 |
2437 |
1595 |
883 |
582 |
TOTAL |
17 345 |
18 094 |
17 694 |
14 355 |
10 630 |
12 383 |
* prévisions du CIES du printemps 1999. Hors ATMB
CHAPITRE III
LE DÉVELOPPEMENT DU
RÉSEAU ROUTIER
Le
tableau suivant décrit les sources de financement du programme
d'investissement et d'entretien routiers.
Il faut rappeler que les fonds de concours (essentiellement des régions)
représentent désormais une part importante des
crédits ; les dépenses en capital de l'Etat proviennent pour
l'essentiel du FITTVN.
Le financement de l'investissement du réseau routier
national
Autoroutes concédées
|
15.559
|
Réseau routier national non concédé |
11.895 |
budget de
l'Etat (DO+CP)
|
2.943
|
FITTVN |
1.527 |
Fonds de concours des collectivités locales |
4.000 |
Total réseau routier national |
27.454 |
(en millions de francs)
A. LES CONTRATS DE PLAN ETATS-RÉGIONS
Le
XIème plan, élaboré pour cinq années à
l'origine (1994-1998) et prolongé jusqu'à fin 1999,
prévoyait une enveloppe globale de 65,4 milliards de francs pour les
routes dont 27,4 milliards de francs pour la part Etat, hors investissements
concernant l'exploitation routière.
Au 31 décembre 1999, ce programme aura été
réalisé à 82,7%.
Mise en oeuvre du XIème plan : crédits des routes
|
Montant 94-99 |
programmation 1999 |
% programmation fin 1999 |
Voirie nationale |
22.493,75 |
2.524,2 |
81,89% |
maîtrise d'ouvrage locale |
556,23 |
31,5 |
82,64% |
opérations de sécurité |
314,77 |
47,12 |
98,62% |
voiries villes nouvelles |
275,00 |
31,7 |
93,80% |
voirie pôles de développement |
135,00 |
8,8 |
29,36% |
programme d'accélération |
3.686,05 |
466,86 |
87,18% |
TOTAL |
27.470,80 |
3.110,18 |
82,6% |
Les contrats de plan Etat-région 1994-1999 se répartissent comme le montre le tableau suivant.
Avancement prévisionnel fin 1999 du volet routier des contrats de plan en métropole (hors programmes d'accélération)
REGION |
engagement de l'Etat |
Avancement fin 1999 |
Alsace |
772,00 |
80 % |
Aquitaine |
877,00 |
78 % |
Auvergne |
750,00 |
80 % |
Basse-Normandie |
1 060,50 |
79 % |
Bourgogne |
600,02 |
82 % |
Bretagne |
2 425,00 |
78 % |
Centre |
840,35 |
81% |
Champagne-Ardennes |
805,02 |
78% |
Franche-Comté |
685,00 |
80% |
Haute-Normandie |
520,50 |
85% |
Ile de France |
2479,50 |
84% |
Languedoc-Roussillon |
1 014,00 |
79% |
Limousin |
639,00 |
83% |
Lorraine |
1 480,50 |
78% |
Midi-Pyrénées |
1 715,00 |
84% |
Nord-Pas-de-Calais |
1 488,85 |
78% |
Pays-de-la-Loire |
978,86 |
78% |
Picardie |
670,00 |
78% |
Poitou-Charentes |
1 100,00 |
80% |
Provence Alpes-Côte d'Azur |
982,63 |
83% |
Rhône-Alpes |
1 273,34 |
77% |
TOTAL en France métropolitaine |
23 157,04 |
80% |
Les contrats de plan ont par ailleurs été complétés, pour le volet routier, par des programmes dits d'accélération décidés postérieurement au comité interministériel d'aménagement du territoire de Mende (1993) et dont certains sont cofinancés.
Avancement prévisionnel des programmes d'accélération
Opérations |
Régions |
Inscrit 1994-1999 |
Somport |
Aquitaine |
120,00 |
Percées Alpine (1) |
PACA |
150,00 |
RN7 dans le Rhône |
Rhône-Alpes |
90,50 |
Réhabilitation A47 |
Rhône-Alpes |
182,00 |
Matheysine |
Rhône-Alpes |
27,50 |
Contrat de Strasbourg (2) |
Alsace |
294,71 |
Divers Auvergne (1) |
RN 89, 120, 122, Lioran |
130,30 |
RN 51 (1) |
Champagne-Ardenne |
80,00 |
Transmanche |
Nord Pas de Calais - Picardie - Hte Normandie |
382,05 |
Estuaires (1) |
Basse Normandie - Bretagne - Pays de Loire |
865,00 |
RN 88 (1) |
Auvergne - L Roussillon - Midi Pyrénées |
770,00 |
RCEA (1) |
Auvergne - Limousin - Poitou Charentes |
595,00 |
TOTAL |
|
3 686,05 |
Lors du
comité interministériel d'aménagement du territoire
(CIADT) du 23 juillet 1999 à Arles, le premier ministre a annoncé
une enveloppe de 95 milliards de francs pour les contrats de plan
Etat-région 2000-2006, dont 20,6 milliards de francs consacrés
par l'Etat au réseau routier, y compris les investissements concernant
l'exploitation routière.
Cette dotation est notablement plus faible
que celle prévue dans le XIème plan (20,6 milliards de francs
contre 27,4 milliards de francs).
Toutefois, une seconde enveloppe devrait
être prochainement décidée.
Pour la première année du XIIème plan, soit 2000, les
volets routiers des contrats de plan Etat-régions seront dotés de
3,65 milliards de francs en autorisations de programme, soit une progression de
543 millions de francs par rapport à 1999 (+17,5%).
B. L'AVANCEMENT DES TROIS GRANDS PROGRAMMES DE DÉSENCLAVEMENT DU MASSIF CENTRAL
Trois grands programmes autoroutiers hors contrat de plan, essentiellement financés par l'Etat, doivent servir à créer de grandes transversales Nord-Sud traversant le Massif central : l'A75, Clermont Ferrand-Béziers, l'A20, Vierzon-Brive (axe Paris-Toulouse) et l'A77 Cosne-Balbigny.
1. L'A75 Clermont-Ferrand/Béziers
Sur les
341 km que compte l'itinéraire, 260 km sont aujourd'hui en
service aux normes autoroutières ; dont 202 en continu de
Clermont-Ferrand à Engayresque dans le département de l'Aveyron,
au Nord du futur contournement de Millau.
L'ensemble de l'itinéraire a été déclaré
d'utilité publique avec classement autoroutier, à l'exception de
la section comprise en Pezenas Nord et l'autoroute A 9 dans le
département de l'Herault. Les caractéristiques techniques de
cette section ont été approuvées par décisions du
30 mai 1997 (section comprise entre Pezenas Ouest et l'autoroute A 9) et du 28
janvier 1998 (déviation de Pezenas). L'enquête préalable
à la déclaration d'utilité publique des travaux
nécessaires à la mise en concession du viaduc de Millau sur
l'autoroute A 75 s'est déroulée du 16 décembre 1998 au 10
février 1999.
La commission d'enquête a rendu le 28 février 1999 ses conclusions
et son avis favorable à la mise en concession, en l'assortissant de deux
réserves. L'ensemble du dossier d'enquête et le projet de
décret correspondant ont été transmis au Conseil d'Etat
pour examen.
De 1988 à 1998, 7,7 milliards de francs ont été
consacrés à ce projet. Pour 1999, 422 millions de francs
étaient prévus.
2. L'A20 Vierzon-Brive la Gaillarde
La
réalisation de l'autoroute A 20 entre Vierzon et Brive-la-Gaillarde,
à usage gratuit, a été décidée par le
gouvernement en 1987 et inscrite au schéma directeur routier national en
1988 afin de désenclaver le Massif-central et favoriser son
développement économique.
A ce jour, la totalité des 282 km de l'itinéraire est mise en
service en 2x2 voies. La mise aux normes de l'autoroute A20 est
également faite à l'exception de 6 km au sud de Limoges et de
11,6 km en Corrèze (déviation de Donzenac où les travaux
sont en cours et seront achevés d'ici début 2000.
Au total, entre 1988 et 1998, 5 milliards de francs ont été
consacrés à ce programme.
3. La liaison RN7-RN82 : Cosne-sur-Loire/Balbigny (A77)
En
continuité de l'autoroute A77 concédée, la RN7 et la RN82
relient Cosne-sur-Loire et Balbigny (A89) sur une longueur de 245 km. Cet
itinéraire est classé en liaison assurant la continuité du
réseau autoroutier jusqu'à Nevers puis grande liaison
d'aménagement du territoire au-delà.
L'avancement des opérations est le suivant :
- dans le département de la Nièvre, l'itinéraire comprend
101 kilomètres dont 50 en service à 2x2 voies et 30,4 à
aménager. La déviation de Nevers (18 km) a été
livrée en mai 1998. Au Nord, les travaux de Cosne-Pouilly et de la
déviation de Pougues débutent. Les études de la section
Nevers-Magny-Cours sont en cours (livraison à l'horizon 2003), les
autres sections étant en service ;
- dans le département de l'Allier, l'itinéraire comprend 85 km
dont 38,4 à aménager à 2x2 voies et 5 à 2 voies au
titre du programme spécifique. La déviation de Moulins a
été mise en service en juin 1996, celle de Toulon-sur-Allier est
prévue en 2000. Au Nord de Moulins et au Sud du département, les
études sont en cours. Les mises en services sont envisagées
progressivement jusqu'en 2003.
- dans le département de la Loire, l'itinéraire comprend 58 km
dont 16,8 en service à 2x2 voies, 16 à aménager à
2x2 voies et 12 à 2 voies dans le cadre du programme spécifique
et du contrat Etat-région Rhône Alpes. La déviation de
Roanne (section Nord) a été mise en service en novembre 1997 et
celle de Neulisse en juillet 1998.
Au titre du programme spécifique, 1,8 milliard de francs ont
été consacrés de 1988 à 1998. 3.650 millions de
francs sont programmés en 1999.
Au total, les programmes spécifiques A20, A75, RN7 et RN10,
financés intégralement par l'Etat devraient
bénéficier d'une enveloppe de 942 millions de francs en 2000 sur
le FITTVN, dont la répartition n'est pas encore connue.
CHAPITRE IV
L'ENTRETIEN DU RESEAU
ROUTIER
Depuis l'exercice 1994, l'évolution des crédits affectés à l'entretien du réseau routier national se caractérise par une meilleure prise en considération des besoins. Toutefois, le projet de budget pour 2000 ne prévoit qu'une stabilisation à structure constante.
Crédits d'entretien du réseau routier
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Evolution
|
Evolution à structure constante* |
Réhabilitations et renforcements
|
264,5
|
388,2
|
+ 46,7 %
|
- 7,0%
|
Renforcement des ouvrages d'art
|
275,0
|
277,8
|
+1,0 %
|
-
|
Aménagements de sécurité
|
186,9
|
174,2
|
- 6,8 %
|
-
|
Entretien, viabilité hivernale et moyens des parcs
|
2.592,7
|
2585,24
|
- 0,27 %
|
-
|
Total
des moyens de paiement
|
3.318,57 |
3.425,44 |
+ 3,2% |
- 1,3 % |
Total
des moyens d'engagement
|
3.378,15 |
3.616,15 |
+ 7,0 % |
+ 2,4 % |
* y compris FITTVN (en millions de francs)
A. L'ÉTAT DU RÉSEAU
L'état du réseau est très différent selon qu'il s'agit des autoroutes concédées ou des autoroutes non concédées.
1. Le réseau concédé
Le
réseau autoroutier concédé représente 7.048 km au
31 décembre 1998.
Ce réseau se situe dans un très bon état d'entretien, eu
égard au niveau de service pratiqué et aux moyens
consacrés annuellement aux grosses réparations (1,5 milliards de
francs par an), dont l'objet est la conservation et le maintien du patrimoine
en bon état.
Le tableau ci-joint reprend les chiffres retenus par le CIES pour l'entretien
courant et les grosses réparations au printemps 1999.
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
1.359 |
1.363 |
1.482 |
1.368 |
1.483 |
1.534 |
1.570 |
1.594 |
(en millions de francs)
Près de 3 milliards de francs sont par ailleurs
consacrés annuellement à l'aménagement du réseau
existant en terme d'accroissement de capacité ou d'amélioration
du niveau de service. Ces aménagements résultent pour la plupart
d'études synoptiques dont le but est de cerner à un horizon de
cinq ans les besoins à satisfaire, sur une section d'autoroute de
longueur significative, dans un domaine particulier : élargissements,
création de nouveaux échangeurs, extension des aires annexes, des
barrières de péage, rattrapages environnementaux...
Les fonds investis dans les grosses réparations sont consacrés
à 53 % aux chaussées et à 15 % aux ouvrages d'art. Les
investissements complémentaires concernent les élargissements
à 29 %, les systèmes d'exploitation à 14 % et les barres
de péage à 11 %.
2. Le réseau non concédé
Le
réseau non concédé n'est pas en aussi bon état.
Ce réseau fait l'objet d'un suivi par des opérations IQRN (Image
Qualité du Réseau national) pour les chaussées et IQOA
(Images Qualité des Ouvrages d'Art) lancées avec le concours du
réseau technique (SETRA et LCPC).
En ce qui concerne les chaussées, les campagnes de mesures
menées depuis 1992 ont permis de montrer que si la majeure partie du
réseau est dans un état satisfaisant,
11 % des voies
nécessitent des interventions lourdes
, du fait soit qu'elles n'ont
pu bénéficier d'un niveau d'entretien préventif suffisant,
soit qu'elles n'ont pas encore été renforcées, soit
qu'elles supportent désormais un trafic lourd dépassant largement
les prévisions.
Les grands travaux à entreprendre concernent prioritairement la
réhabilitation du réseau autoroutier non concédé
principalement en zone urbaine, où certaines chaussées en
béton atteignent la limite de leur durée de vie comme par exemple
des autoroutes A6 ou A1 en Ile de France, et du réseau qui n'a pas
encore été renforcé et dont la structure est insuffisante
au regard du trafic supporté. Pour ce dernier, le rythme actuel de
renforcement ne permet pas d'envisager son achèvement à court
terme.
Dans le domaine des ouvrages d'art, les résultats de
l'opération IQOA montrent que la structure de 76 % d'entre eux est en
bon état apparent, étant toutefois précisé que :
- 10 % devront faire l'objet d'un simple entretien courant,
- 66 % nécessiteront un entretien spécialisé des
équipements dont 34 % d'une manière urgente soit au titre de
la sécurité de l'usager, soit pour prévenir un
développement rapide de désordres de la structure.
Mais surtout, ces résultats montrent que la structure de 18 % d'entre
eux est atteinte dont 5 % de manière grave et nécessite des
travaux de réparation urgents liés à l'insuffisance de
capacité portante de l'ouvrage.
Il est donc urgent de mettre en place un programme spécifique visant la
remise en état de cette catégorie d'ouvrages.
L'estimation globale des moyens financiers à consacrer à ce
programme spécifique prenant en compte les chaussées et les
ouvrages d'art est de 15 milliards de francs, pour un patrimoine dont la valeur
à neuf est estimée à plus de 800 milliards de francs.
B. L'EFFORT RÉALISÉ
Le
problème de l'entretien du réseau routier national est devenu
crucial.
La faiblesse des crédits budgétaires accordés
à l'entretien des routes est génératrice de surcoûts
supplémentaires, liés aux nécessaires
opérations de réhabilitation. Le ministère de
l'équipement, des transports et du logement note lui-même que
"
compte tenu du niveau des dotations d'entretien qui permettent de
satisfaire un entretien préventif sur les deux-tiers du réseau,
des besoins de plus en plus importants apparaissent au titre des programmes de
réhabilitation-renforcement
".
Paradoxalement, malgré toutes les études, les moyens
d'entretien pour 2000 sont en très légère
réduction, à 2.585 millions de francs (- 0,3%) et les moyens
de réhabilitation et renforcement sont stables à 433 millions de
francs.
Seules
les dotations à la rénovation des ouvrages d'art
progressent de manière sensible en autorisations de programme
(362
millions de francs, soit +28%), mais cela en raison d'une seule
opération significative : la mise en oeuvre des travaux de
rénovation du pont d'Aquitaine sur la Garonne à Bordeaux.
Votre rapporteur estime que le renforcement des crédits d'entretien
au secteur routier est un objectif prioritaire, dans la mesure où la
faiblesse des dotations conduit immanquablement à une dégradation
du patrimoine routier, dont le coût à terme pour l'Etat sera bien
plus élevé.
Pour 2000, 2.621,2 millions de francs de moyens d'engagement seront
consacrés à l'entretien stricto sensu et 433 millions de francs
au programme de réhabilitation-renforcement. Cette dotation
permettra :
• la remise à niveau des chaussées, essentiellement sur
les autoroutes non concédées et les grandes liaisons
d'aménagement du territoire sur environ 80 km ;
• la réfection des chaussées dans une quarantaine
d'agglomérations avec réalisation conjointe, en association avec
les
collectivités locales, de travaux visant à
améliorer la sécurité et l'environnement urbain ;
• la poursuite des opérations de renforcement sur environ 150 km
avec toutefois des caractéristiques adaptées aux
spécificités des voies.
A l'issue de cet examen, on remarque donc la supériorité du
système autoroutier concédé par rapport au réseau
non concédé en matière d'entretien et de
réhabilitation. Cette situation fait planer des inquiétudes sur
l'entretien à venir du réseau autoroutier non
concédé.
DEUXIÈME PARTIE : LA SÉCURITE ET LA
CIRCULATION ROUTIÈRES
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
A. LES CREDITS DE LA SECURITE ROUTIERE POUR 2000
Les
crédits demandés pour la sécurité routière
dans le projet de loi de finances pour 2000 s'élèvent à
533,54 millions de francs
en moyens de paiement
(+ 17,3 %) et à 535,8 millions de francs en moyens
d'engagements (+ 17,6%).
Le tableau suivant retrace l'évolution des principales catégories
de dépenses :
(en millions de francs)
|
Crédits votés pour 1999 |
Crédits demandés pour 2000 |
Evolution
|
Dépenses ordinaires (DO)
|
260,32
|
335,2
|
+ 28,8 %
|
Dépenses en capital (CP)
|
179,68
|
183,6
|
+ 2,2 %
|
Total des moyens de paiement (DO + CP) |
455,00 |
533,54 |
+ 17,3 % |
Autorisations de programme (titres V et VI) |
184,00 |
189,6 |
- 1,7 % |
Total des moyens d'engagement (DO + AP) |
455,32 |
535,8 |
+ 17,6 % |
Les crédits de la sécurité routière peuvent par ailleurs être répartis de la manière suivante :
Répartition des moyens de paiement de la sécurité routière (DO + CP)
|
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Evolution
|
- Circulation et sécurité routières |
350,03 |
353,39 |
+ 1,0% |
dont entretien et fonctionnement (DO) |
166,03 |
166,03 |
- |
dont investissement, équipements et études (CP) |
184,00 |
187,36 |
+ 1,8% |
- Dépenses relatives aux activités du délégué interministériel et actions d'incitation (DO) |
66,02 |
124,50 |
+ 88,6% |
- Formation à la conduite automobile (DO) |
39,27 |
55,649 |
+ 41,7% |
Il convient de préciser que la prévention et la sécurité routières relèvent par ailleurs d'autres ministères, dont ceux de l'intérieur, de la défense nationale (pour la gendarmerie) et de l'éducation nationale. En outre, les crédits d'aménagement locaux de sécurité (résorption des points noirs), qui s'établissent pour 2000 à 174,2 millions de francs de crédits de paiement (- 6,8 %) et 200 millions de francs d'autorisations de programme (+ 5,2 %), sont retracés dans le budget des routes.
B. LES PRINCIPALES ÉVOLUTIONS
1. Les crédits de la circulation et de la sécurité routières
Les
crédits de la circulation et de la sécurité
routières s'inscrivent en très légère augmentation
pour 2000, à 353,4 millions de francs.
Ces crédits regroupent pour l'essentiel les dotations (entretien
et investissement) du schéma directeur d'exploitation de la route. Il
s'agit des dotations à l'entretien et au renouvellement du parc de
postes d'appel d'urgence, ainsi que des crédits destinés au
développement des outils de gestion du trafic et d'information des
usagers (contrôleurs de carrefour, stations de comptage, panneaux
d'affichage variable, caméras, centres de surveillance et de gestion de
la circulation).
A ces dotations s'ajoutent notamment :
- une participation à la construction et à la
rénovation des installations d'essais d'organisations contribuant
à la prévention des accidents, pour 3,6 millions de francs en
2000, soit un repli par rapport à 1999 (- 6 %) ;
- les crédits du centre national et des centres régionaux
d'information routière (programme "Bison futé"), à hauteur
de 26,5 millions de francs en 2000 (+ 12,8 %) ;
- des crédits d'études. Lors des précédents
exercices, la plupart de ces études ont été
commandées à l'INRETS, au Laboratoire national des ponts et
chaussées (LNPC) et au service d'études techniques sur les routes
et les autoroutes (SETRA).
2. Les dépenses relatives au délégué interministériel à la sécurité routière et les actions d'incitation en matière de sécurité routière
Après avoir connu une très forte baisse sur
longue
période et des annulations importantes en 1997 (6,7 millions de
francs sur un total de 45,75 millions de crédits), les
dépenses relatives à l'action du délégué
interministériel et aux actions d'incitation en matière de
sécurité routière, ont fortement progressé en 1999,
à 66 millions de francs, contre 45,75 millions de francs dans
la loi de finances initiale pour 1998.
Pour 2000, ces crédits seront
portés à 124 millions de francs, soit un doublement des
moyens.
- Les dotations aux actions départementales de sécurité
routière (plans départementaux de sécurité
routière, programme REAGIR) progressent de 18 millions de francs,
à 44 millions de francs ;
- Les actions d'incitation bénéficient de 11 millions de
francs en 2000 comme en 1999, mais la dotation n'était que de
1 million en 1998. Cette dotation servira au programme de soutien des
projets d'établissements scolaires relatifs à la
sécurité routière, conformément aux
décisions du Comité interministériel de
Sécurité routière du 26 novembre 1997.
- Enfin, les autres dépenses liées à la
délégation interministérielle à la
sécurité routière, qui recouvrent pour l'essentiel le
lancement des campagnes nationales de communication, augmentent de
40,48 millions de francs, à 69,5 millions de francs pour
2000.
3. La formation à la conduite automobile
Le chapitre 37-45 relatif à la formation à la conduite automobile et au contrôle de son aptitude, qui regroupe notamment les crédits de formation des moniteurs d'auto-école et les moyens de fonctionnement des centres d'examen, connaît une augmentation de ses dotations, à 55,7 millions de francs (+41,7%).
CHAPITRE II
LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA
ROUTE
L'année 1998 a constitué une année
noire
pour la sécurité routière, après une année
1997 déjà décevante.
Le bilan de l'année 1998 s'établit à 124.387 accidents
corporels, 8.437 tués, 33.977 blessés graves et 134.558
blessés légers. Le bilan de 1998 présente une nette
aggravation de l'insécurité routière par rapport à
1997.En effet, après neuf années de baisse continue du nombre de
tués, celui-ci a augmenté de 5,6% alors que le nombre d'accidents
corporels a continué à baisser, ce qui signifie une augmentation
de la gravité des accidents.
Cette évolution inquiétante résulte pour partie de
l'accélération du trafic consécutif à la reprise
économique, ainsi que de la combinaison d'un hiver très
clément (ce qui a peu freiné le trafic) et de l'euphorie
provoquée par la coupe du monde de football (le nombre de tués a
augmenté de plus de 15 % en juillet 1998 par rapport à
juillet 1997).
La gravité croissante des accidents s'explique aussi par une
vitesse
excessive
: la vitesse moyenne se maintient à un niveau trop
élevé, l'inertie du comportement des constructeurs neutralisant
ainsi les efforts accomplis en matière de sécurité des
véhicules et des infrastructures.
Cependant, ces éléments d'explication ne sauraient
exonérer le gouvernement de sa responsabilité en la
matière
, ne serait-ce que par les insuffisances de sa politique de
sécurité routière.
A. LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA ROUTE
Nombre
d'accidents corporels, de tués et de blessés
(Indice base 100
en 1993)
Accidents corporels |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
||||||
Rase campagne |
43.627
|
41.866
|
41.661
|
40.082
|
40.953
|
41.239
|
||||||
Milieu urbain |
98.873
|
90.860
|
91.288
|
85.324
|
84.249
|
83.148
|
||||||
Ensemble des réseaux |
137.500
|
132.726
|
132.949
|
125.406
|
125.202
|
124.387
|
||||||
Tués |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
||||||
Rase campagne |
6.030
|
5.786
|
5.655
|
5.528
|
5.463
|
5.829
|
||||||
Milieu urbain |
3.022
|
2.747
|
2.757
|
2.552
|
2.526
|
2.608
|
||||||
Ensemble des réseaux |
9.052
|
8.533
|
8.412
|
8.080
|
7.989
|
8.437
|
||||||
Blessés |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
||||||
Rase campagne |
67.648
|
64.745
|
64.477
|
61.003
|
62.484
|
62.644
|
||||||
Milieu urbain |
121.372
|
116.087
|
116.926
|
109.114
|
107.094
|
105.891
|
||||||
Ensemble des réseaux |
189.020
|
180.832
|
181.403
|
170.117
|
169.578
|
168.535
|
En six
ans le nombre d'accidents corporels a diminué de 10 %, celui des
tués de 7 % et celui des blessés de 11 %, alors que dans le
même temps la circulation augmentait de 14 %. On observera toutefois
des indicateurs inquiétants : depuis deux ans, le nombre
d'accidents corporels en rase campagne augmente sensiblement, alors que dans le
même temps le nombre d'accidents en milieu urbain est en très
légère diminution, si bien que pour l'ensemble des
réseaux, le nombre d'accidents est pratiquement stable.
L'année 1998 a connu une inflexion particulière avec
l'accroissement du nombre de tués en rase campagne comme en milieu
urbain.
Il faut remonter à 1993 pour constater des statistiques aussi
mauvaises.
L'effort de réduction mené sur quatre ans
(1994-1997) a été effacé.
Toutefois, les cinq premiers mois de 1999 donnent des évolutions plus
rassurantes : le nombre d'accidents corporels est en diminution sensible
(-3,7%), de même que le nombre de blessés (-4,1%). Le nombre
de blessés graves et de tués chute encore plus sensiblement
(respectivement -9,1% et - 5,5%) ce qui semble témoigner d'une
moindre gravité des accidents.
Bilan
des cinq premiers mois de 1999 par rapport
à la même
période de 1998
|
accidents corporels |
tués |
blessés graves |
blessés légers |
total blessés |
5 mois 1999 |
47 114 |
2 982 |
11 840 |
51 331 |
63 171 |
5 mois 1998 |
48 928 |
3 154 |
13 021 |
52 831 |
65 852 |
Différence |
- 1 814 |
- 172 |
- 1 181 |
- 1500 |
- 2 681 |
Evolution |
- 3,7% |
- 5,5 % |
- 9,1 % |
- 2,8 % |
- 4,1 % |
En six ans, la plupart des catégories d'usagers a vu son nombre de tués diminuer plus ou moins fortement : - 17% pour les usagers de véhicules utilitaires et poids lourds, - 15% pour les cyclomotoristes, - 13% pour les piétons, - 9% pour les cyclistes et - 6% pour les automobilistes. En revanche, il a augmenté pour les motocyclistes (+5%). Il faut remarquer en effet qu'en 1998, la hausse du nombre de tués est la plus forte chez les motocyclistes, les usagers de véhicules de tourisme et les piétons. En revanche, le nombre de tués continue à diminuer chez les cyclistes, les cyclomotoristes et les usagers de véhicules utilitaires et poids lourds.
Nombre
de tués par catégories d'usagers
(Indice base 100 en 1993)
Votre rapporteur rappelle par ailleurs que l'autoroute est quatre fois plus sûre que la route.
Taux moyen de tués par type de voies en 1998
autoroutes |
471 |
routes nationales |
1.928 |
routes départementales |
3.919 |
Si le nombre de tués est considérablement plus faible sur autoroute, il faut remarquer qu'en six ans, le nombre d'accidents corporels a augmenté de 13% sur les autoroutes mais diminué de 13% sur les routes nationales et de 9% sur les routes départementales.
B. LES FACTEURS INTERVENANT DANS LES ACCIDENTS DE LA ROUTE
Les
enquêtes effectuées sur les accidents mortels depuis 1982 dans le
cadre du programme REAGIR, permettent de connaître avec précision
les différents facteurs qui interviennent dans les accidents de la route.
Une analyse réalisée sur 20.000 rapports d'accidents
survenus de 1983 à 1996 donne, par thème, les principaux facteurs
retenus par les commissions d'enquêtes. Enfin, un accident étant
généralement provoqué par la juxtaposition de plusieurs
facteurs, les pourcentages indiqués ci-après ne se cumulent
pas.
1. Répartition globale des accidents
Sur les
20.000 enquêtes effectuées, il y a :
95 % des accidents comportant des facteurs se rapportant à
l'usager,
47 % des accidents comportant des facteurs se rapportant à
l'infrastructure,
28 % des accidents comportant des facteurs se rapportant au
véhicule,
7 % des accidents comportant des facteurs de rapportant à
l'alerte, aux soins et aux secours,
22 % des accidents comportant des facteurs se rapportant à
des éléments divers (météo...).
2. Facteurs se rapportant à l'usager
Sur
l'ensemble des 20.000 enquêtes analysées, il y en a :
48 % dans lesquelles on relève une vitesse inadaptée,
27 % dans lesquelles on relève la présence de l'alcool,
30 % dans lesquelles on relève un défaut de
sécurité individuelle (ceinture, casque),
18 % dans lesquelles on relève la présence de la
fatigue,
16 % dans lesquelles on relève un mauvais comportement face
à une situation d'urgence,
17 % dans lesquelles on relève l'inattention des conducteurs,
15 % dans lesquelles on relève l'inaptitude de la conduite,
14 % dans lesquelles on relève un problème physique du
conducteur (malaise, maladie, prise de médicaments, handicap...).
Le facteur "
vitesse
" se retrouve dans 59 % des accidents de motos,
44 % des accidents de voitures de tourisme et dans 22 % des accidents
de poids-lourds.
Votre rapporteur déplore ainsi, de façon rituelle chaque
année, que la vitesse moyenne reste trop élevée et qu'elle
tend même à augmenter : dans les traversées
d'agglomération, une majorité de conducteurs excèdent
ainsi la limite autorisée.
Ce comportement des conducteurs se traduit par un
paradoxe
:
à toute amélioration du réseau correspond une diminution
du nombre d'accidents, mais cette amélioration peut aussi
entraîner une augmentation des vitesses pratiquées et donc de la
gravité des accidents.
Par exemple, la résorption des "points noirs" favorise l'augmentation de
la vitesse sur un itinéraire, donc l'apparition d'autres "points noirs",
éventuellement encore plus dangereux car les accidents s'y produiront
à plus grande vitesse, d'où la nécessité
d'appréhender la sécurité routière en termes
d'itinéraires
.
Vitesses pratiquées de jour par les voitures de tourisme
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Autoroutes de liaison (130 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
120 |
119 |
121 |
122 |
% dépassement vitesse limite |
35 |
30 |
35 |
40 |
Autoroutes de dégagement (110 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
106 |
106 |
104 |
109 |
% dépassement vitesse limite |
43 |
44 |
42 |
53 |
Routes nationales à 2x2 voies avec chaussées séparées (110 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
110 |
111 |
111 |
111 |
% dépassement vitesse limite |
52 |
57 |
54 |
53 |
Routes nationales (90 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
90 |
90 |
90 |
89 |
% dépassement vitesse limite |
52 |
56 |
50 |
50 |
Routes départementales à grande circulation (90 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
93 |
93 |
92 |
92 |
% dépassement vitesse limite |
58 |
62 |
55 |
56 |
Traversées d'agglomérations (<5.000 habitants) par RN (50 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
62 |
64 |
62 |
61 |
% dépassement vitesse limite |
82 |
85 |
82 |
81 |
Traversées d'agglomérations (20.000 à 100.000 habitants) par artères en agglomération (50 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
52 |
52 |
51 |
50 |
% dépassement vitesse limite |
55 |
55 |
51 |
51 |
Traversées d'agglomérations (20.000 à 100.000 habitants) par voies d'entrées en agglomération (50 km/h) |
|
|
|
|
Vitesse moyenne |
60 |
63 |
62 |
62 |
% dépassement vitesse limite |
79 |
85 |
84 |
84 |
Source : Sondage DSCR
Pour ce qui concerne le facteur "
alcool
", la moyenne des taux
d'alcoolémie relevés est de 1,8 g/l de sang ; 41 %
des taux étant supérieurs à 2 g/l de sang.
On retrouve ce facteur :
chez les conducteurs de voitures de tourisme dans 25 % des accidents
les impliquant ;
chez les motocyclistes ou cyclomotoristes dans 22 % des accidents
les impliquant ;
chez les piétons dans 15 % des accidents les impliquant ;
chez les chauffeurs de poids-lourds dans 6 % des accidents les
impliquant.
Si l'on examine le facteur "sécurité individuelle", on trouve le
"non port du casque" chez les usagers de deux roues dans 23 % des
accidents de motos et 42 % des accidents de cyclomoteurs (le facteur
"casque mal attaché, mal conçu ou non adapté" est
assimilé au non port). Le facteur "fatigue" se trouve chez les
conducteurs de voitures légères dans 18 % des accidents de
véhicules légers, chez les motocyclistes dans 9 % des
accidents de motos et chez les chauffeurs routiers dans 8,5 % des
accidents de poids-lourds. Enfin, "la manoeuvre dangereuse" est plus
présente chez les deux roues (19,5 %) que chez les véhicules
légers (13 %). Il s'agit principalement de dépassements
dangereux (1/3 des accidents) et d'une mauvaise appréciation des
distances (37 %).
3. Facteurs se rapportant à l'infrastructure
Le
facteur "
conception de l'infrastructure
" se retrouve dans 34 % des
accidents. Parmi ceux-ci, 20 % ont un rapport avec la configuration de la
route et 15 % avec les abords. Ce facteur varie peu, quel que soit le type
de véhicule.
Le facteur "
entretien et exploitation de l'infrastructure
" se retrouve
dans 24 % des accidents.
4. Facteurs se rapportant au véhicule
Sur les
20.000 accidents mortels, le facteur "
conception du
véhicule
" se retrouve dans 14 % des cas. Il s'agit
essentiellement des dispositifs de sécurité (3 %), de
résistance aux chocs (4 %) ou de problèmes de
visibilité (5 %).
Le facteur "
entretien du véhicule
" se retrouve, quant à
lui, dans 16,5 % des enquêtes, essentiellement des problèmes
de pneumatiques (8,5 %) ou de mauvais entretien général
(8 %).
5. Des éléments de comparaison européens
Bilan des accidents de la route dans les pays de l'Union européenne
|
Accidents corporels |
Tués (à 30 jours) |
Blessés |
|||
|
1997 |
1998 |
1997 |
1998 |
1997 |
1998 |
Allemagne |
375.120 |
373.100 |
8.416 |
7.631 |
493.360 |
489.939 |
Autriche |
35.165 |
34.828 |
1.087 |
936 |
47.230 |
45.645 |
Belgique* |
46.991 |
37.652 (2) |
1.149 |
936 (2) |
65.644 |
52.263 (2) |
Danemark |
8.113 |
7.312 |
482 |
449 |
9.655 |
8.740 |
Espagne |
84.389 |
92.265 |
5.563 |
5.596 |
123.633 |
134.709 |
Finlande |
6.820 |
6.778 |
410 |
377 |
8.793 |
8.961 |
France |
125.202 |
124.387 |
8.444 |
8.918 |
169.123 |
168.054 |
Grèce |
24.496 |
24.837 |
2.206 |
2.239 |
32.992 |
33.420 |
Irlande |
7.747 |
5.622 (3) |
474 |
378 (3) |
10.483 |
8.312 (3) |
Italie** |
85.035 (1) |
87.853 (1) |
2.740 (1) |
2.690 (1) |
121.094 (1) |
127.797 (1) |
Luxembourg |
953 |
944 |
56 |
56 |
1.269 |
1.278 |
Pays-Bas |
19.585 (1) |
41.299 |
520 (1) |
1.066 |
23.477 (1) |
49.543 |
Portugal |
50.220 |
49.203 |
2549 |
2.412 |
66.845 |
66.366 |
Royaume-Uni |
247.113 |
ND |
3.743 |
ND |
336.894 |
ND |
Suède |
14.595 |
14.560 |
493 |
482 |
19.827 |
20.101 |
*
Tués sur place **Tué dans les 7 jours
(1) Six premiers mois
(2) Neuf premiers mois
(3) dix premiers mois
ND : non disponible
Source : Indicateur rapide de sécurité routière de
l'UE/Direction générale des transports
La France a été en 1998, le pays qui a connu la plus forte hausse
du nombre de tués (+6%), alors même que la plupart des autres pays
européens enregistraient des diminutions, comme l'Autriche (-14%),
l'Allemagne (-9%), la Finlande (-8%) et le Danemark (-7%) à l'exception
de l'Espagne et de la Grèce (+1%).
CHAPITRE III
LA POLITIQUE MENÉE EN FAVEUR DE
L'AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ ET DE LA CIRCULATION
ROUTIÈRES
A. L'ACTION DE L'ÉTAT EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE
1. De nouveaux moyens
Les
crédits consacrés à la sécurité
routière progresseront de 17% pour 2000, pour s'établir à
534 millions de francs.
L'augmentation des dotations a pour objectif de traduire les priorités
du comité interministériel pour la sécurité
routière du 2 avril 1999 qui a déclaré la
sécurité routière grande cause nationale en 2000.
Le budget affiche donc deux priorités : la communication et
l'action locale d'une part, la formation des conducteurs d'autre part.
Les moyens affectés à la communication nationale (presse,
relations publiques, campagnes publicitaires) sont renforcés afin de
pouvoir lancer des campagnes nationales importantes. Les moyens affectés
à la politique locale de sécurité routière et aux
actions déconcentrées auront pour but de mobiliser les
collectivités locales et un nombre plus important d'associations. En
matière de formation, les moyens de la formation des conducteurs seront
accrus
En matière d'exploitation de la route, l'année 2000 sera
marquée par la mise aux normes des carrefours à feux et la mise
en oeuvre du schéma directeur d'exploitation de la route. Les
crédits consacrés à ce poste s'élèveront
à 318 millions de francs (+4%) c'est-à-dire le niveau atteint en
1997.
Votre rapporteur se félicite de l'accent mis, en 2000, sur la
sécurité routière. Il l'estime d'autant plus
nécessaire que les résultats de la France en matière de
sécurité routière sont déplorables. Il souhaite
toutefois que les moyens nouveaux, essentiellement des moyens de communication,
fassent l'objet d'une étude d'impact précise, et que la politique
de sécurité routière française tire profit des
exemples étrangers, afin de répondre au plus près aux
besoins en matière de sécurité routière.
Il faudra juger ces moyens aux résultats obtenus en matière de
mortalité et morbidité routières.
2. Le renforcement de l'arsenal répressif
Les
résultats de la France en matière de sécurité
routière ont été catastrophiques en 1998. La France se
situe en effet à la troisième place dans l'Union
européenne pour le nombre d'accidents corporels (124.387),
derrière l'Allemagne et la Grande-Bretagne, mais au premier rang pour le
nombre de tués (8.918). La France a été en 1998, le pays
qui a connu la plus forte hausse du nombre de tués (+6%), alors
même que la plupart des autres pays européens enregistraient des
diminutions, comme l'Autriche (-14%), l'Allemagne (-9%), la Finlande (-8%) et
le Danemark (-7%) à l'exception de l'Espagne et de la Grèce
(+1%).
L'année 1999 a donc été l'occasion d'une prise de
conscience des efforts à réaliser
.
La loi n°99-505 du 18 juin 1999 portant diverses mesures relatives
à la sécurité routière et aux infractions sur les
agents a introduit une nouvelle série de dispositions destinées
à améliorer les comportements sur les routes.
Elle a instauré une responsabilité pécuniaire du
propriétaire du véhicule en cas d'excès de vitesse ou de
franchissement irrégulier du feu rouge ou du stop.
Elle a créé une sanction pour récidive de grand
excès de vitesse (3 mois d'emprisonnement et 25.000 francs d'amende).
D'autres dispositions concernent l'instauration d'un dépistage
systématique des stupéfiants pour les conducteurs
impliqués dans un accident mortel, l'obligation pour les conducteurs
novices auteurs d'une infraction grave de suivre un stage de formation, et
l'encadrement des conditions d'accès aux professions
d'auto-écoles.
Le comité interministériel de la sécurité
routière qui s'est tenu le 2 avril 1999 sous la présidence du
premier ministre a également préconisé
le renforcement
des contrôles routiers et des sanctions
. Parmi ces contrôles
figurent notamment les dépistages d'alcoolémie. Il faut
remarquer, à cet égard, que le nombre de dépistages
préventifs d'alcoolémie a augmenté en 1998 (+3,5%) et
surtout le nombre de dépistages positifs (+12,4%). Le nombre de
dépistages pratiqués en cas d'accidents a
légèrement diminué en 1998, mais le nombre de
dépistages positifs a aussi augmenté (+7,3%). Quel que soit le
type de dépistage, la proportion de dépistages positifs augmente
donc de façon sensible. On observe le même phénomène
sur les trois premiers mois de 1999.
Les effectifs des unités spécialisées de gendarmerie
nationale affectés à la sécurité routière
sont accrus de 250 militaires
afin de répondre à l'objectif
d'accroître de 10 % le temps aux contrôles routiers (missions de
surveillance du trafic et nombre de dépistages d'alcoolémie). Les
unités polyvalentes de la police nationale seront aussi
mobilisées. Au total, 160 millions de francs seront consacrés
à un plan d'équipement des forces de l'ordre en moyens modernes
de contrôle. Enfin, des plans départementaux de contrôle
seront élaborés sous l'autorité des préfets.
Il faut noter qu'au delà du renforcement de l'appareil répressif,
le comité interministériel sur la sécurité
routière a souhaité faire des
efforts sur la formation
.
Des protocoles avec des assureurs devraient permettre de mener des rendez-vous
d'évaluation pour les conducteurs novices et des plans de
prévention des risques routiers seront mis en oeuvre dans les
entreprises et les services de l'Etat.
B. L'ACCENT MIS SUR LA SÉCURITÉ DES INFRASTRUCTURES
Suite
à l'accident du tunnel du Mont-Blanc le 24 mars 1999, une circulaire
interministérielle (ministères de l'Intérieur, de
l'Equipement, des transports et du logement) en date du 9 avril 1999 a prescrit
aux préfets de procéder à un diagnostic de
sécurité des tunnels routiers du réseau routier national
d'une longueur supérieure à 1 kilomètre.
Sur la base de ces diagnostics, un comité d'évaluation a remis
un rapport le 20 juillet 1999, contenant des propositions sur les mesures
générales à prendre et les mesures spécifiques
à mettre en oeuvre sur chaque tunnel. Les préfets de
département ont du établir pour le 15 septembre 1999 un
inventaire général des actions à prendre pour chaque
tunnel avec une estimation et un échéancier des
réalisations. Concrètement, les actions à réaliser
à court ou moyen terme sont relatives à la coordination des
intervenants, à la qualification des personnels et à la
réglementation de l'usage des tunnels (limitations de vitesse,
matières dangereuses), aux actions d'information et de contrôle
des usagers, enfin aux actions sur les équipements et le génie
civil.
Concernant le tunnel du Frejus, des mesures de renforcement de la
sécurité ont été mises en place dès avril
1999, notamment la réglementation de l'usage du tunnel (limitation de
vitesse, signalisation, information des usagers, convoyage sous escorte des
véhicules transportant des matières dangereuses).
S'agissant de la remise en service du tunnel du Mont-Blanc
, après
la remise du rapport commun des missions administratives d'enquête
technique française et italienne, les ministres de l'équipement,
des transport et du logement français et des travaux publics italien ont
annoncé le 8 juillet 1999 les mesures à mettre en oeuvre pour la
réouverture du tunnel.
Ces mesures ont été suivies de décisions de la commission
intergouvernementale de contrôle du tunnel du Mont-Blanc lors de sa
réunion du 23 juillet 1999.
Le coût des travaux
préalables à la réouverture du tunnel
s'élève à 1,3 milliard de francs.
Le financement de
ces travaux et la répartition de leur prise en charge fera l'objet d'un
protocole entre les deux sociétés concessionnaires d'autoroutes
française et italienne.
Il faut noter que 75 millions de francs sont prévus au FITTVN pour la
mise en sécurité des tunnels routiers de plus d'un
kilomètre : il importe que ces efforts soient poursuivis, avec la
dotation nécessaire, pour les autres tunnels routiers.
Par ailleurs, le comité interministériel à la
sécurité routière a annoncé la mise en oeuvre
d'actions visant à
l'amélioration des infrastructures
,
sans que l'on connaisse les projets de financement. Le critère de la
sécurité routière sera prioritairement pris en compte dans
la sélection des projets entrant dans le cadre des contrats de plan
Etat-région et des programmes d'actions cofinancés.
Votre rapporteur rappelle, à cet égard, que les efforts en
faveur de l'entretien des structures routières sont essentiels pour
garantir la sécurité des usagers. Il importe donc, qu'au
delà des actions sur les comportements (campagnes de communication,
informations, répression), des actions déterminées soient
menées sur la sécurité des structures.
Il faut rappeler que le réseau autoroutier concédé, qui
subit aujourd'hui un ralentissement dans son développement, est le plus
performant en matière de sécurité des usagers.
MODIFICATIONS APPORTÉES
PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE
• AU BUDGET DES ROUTES
L'Assemblée nationale a adopté en seconde
délibération deux amendements consistant à majorer
à titre non reconductible :
- de
12 millions de francs
d'autorisations de programme et de
12 millions de francs de crédits de paiement
le chapitre 53-43
article 20
du Titre V (Investissements sur le réseau routier
national hors Ile-de-France, notamment en exécution des contrats de plan
Etat-Région) ;
- de
15 millions de francs
d'autorisations de programme et de
15 millions de francs de crédits de paiement, la dotation du
chapitre 63-42 article 30
du titre VI (opérations liées
à l'aménagement du réseau routier national).
• AU BUDGET DE LA SECURITE ROUTIERE
L'Assemblée nationale a adopté en seconde
délibération un amendement consistant à majorer à
titre non reconductible :
- de
10 millions de francs
en dépenses ordinaires
le chapitre 44-43 article 10
du Titre IV (actions d'incitation).
Ces crédits serviront à financer à titre exceptionnel des
dépenses d'équipement en soupape du parc existant de
véhicules GPL non équipés en série à
l'origine.
EXAMEN EN COMMISSSION
Dans sa
séance du jeudi 18 novembre 1999, la commission a procédé
à l'examen des
crédits de l'équipement, des transports
et du logement, III. Transports, 2. Routes et 3. Sécurité
routière,
sur le rapport de
M. Gérard Miquel, rapporteur
spécial.
Un large débat s'est ouvert, au cours duquel sont intervenus
M. Philippe Marini, rapporteur général, MM. Jacques
Pelletier, Maurice Blin, Denis Badré, Yann Gaillard, et Mme Marie-Claude
Beaudeau.
M. Philippe Marini
a fait quelques observations sur le FITTVN, compte
spécial du Trésor créé par la loi pour le
développement et l'aménagement du territoire de 1995. En tant que
membre du comité de gestion du fonds, il s'est inquiété de
la tendance de plus en plus perceptible à faire du FITTVN un instrument
de débudgétisation. Il a souhaité que le rapporteur
spécial précise si les investissements routiers financés
par le compte spécial du trésor permettaient de tracer une ligne
de partage claire avec le budget. Puis, il a souhaité avoir des
précisions sur la question de l'allongement des concessions
autoroutières qui, selon lui, n'avait pas reçue de réponse
précise du ministre de l'équipement, des transports et du
logement, lors de son audition devant la commission. Enfin, il a demandé
s'il était possible de faire une comparaison entre la qualité de
l'entretien du réseau routier national et du réseau routier
départemental.
M. Gérard Miquel, rapporteur spécial,
a répondu que
le FITTVN serait utilisé en 2000 pour la mise en sécurité
des tunnels routiers, pour 75 millions de francs, et pour des opérations
de désenclavement du massif central. Il a approuvé les propos de
M. Philippe Marini, rapporteur général, sur le fait que
l'existence d'un compte spécial du trésor amenait à
débudgétiser des crédits d'investissement routiers, mais
il n'en a pas moins considéré qu'il s'agissait d'un instrument
utile pour financer ces investissements. En matière de concessions
autoroutières, il a regretté l'absence de choix politiques des
élus locaux, qui avait conduit à laisser des itinéraires
routiers importants sous forme de routes nationales. Il a pris l'exemple de la
RN 20 et du trajet entre Paris, Toulouse et l'Espagne. Il a
déploré que l'itinéraire soit morcelé entre
autoroute concédée et non concédée, avec certaines
portions payantes et d'autres gratuites. Il a expliqué qu'il aurait
souhaité la réalisation d'une autoroute concédée
avec la création de voies de raccordement sous forme de routes
nationales.
Il a prédit que les pouvoirs publics, en raison de l'insuffisance des
moyens, seraient tôt ou tard obligés de concéder des voies
autoroutières existantes, faute de pouvoir les entretenir. Il a
cité l'exemple de l'A 75, et de l'obligation de concéder le
viaduc de Millau, alors même que sa rentabilité ne serait pas
immédiate. Il a ajouté que l'accent aurait dû être
mis sur la concession d'itinéraires structurants, avec le maintien en
routes nationales des autres voies. Il a conclu que le projet de loi sur les
sociétés concessionnaires d'autoroutes serait certainement
l'occasion d'un débat sur ces thèmes.
Concernant plus particulièrement la comparaison entre l'entretien du
réseau routier national et du réseau départemental, il a
estimé qu'elle était très difficile, car dépendante
de la situation financière de chaque département.
M. Alain Lambert, président
, a insisté sur le fait que la
commission des finances devrait être particulièrement attentive au
prochain projet de loi sur les sociétés concessionnaires
d'autoroutes. Il a fait état d'une mauvaise interprétation de la
position de la Commission européenne, celle-ci reprochant
essentiellement à la France son manque de transparence, plutôt que
le principe de l'adossement. Il a estimé que le ministère de
l'économie et des finances, et notamment la direction du Trésor,
tirait des enseignements discutables de la position de la commission
européenne. Il a rappelé que les sociétés
concessionnaires d'autoroutes subissaient des prélèvements
élevés qui, eux, n'étaient pas conformes aux normes
européennes. Il a conclu qu'à l'occasion de l'examen du futur
projet de loi relatif aux sociétés concessionnaires, le
rapporteur spécial, le rapporteur général et
lui-même n'hésiteraient pas à s'enquérir
auprès de la Commission européenne de ses prises de position.
En réponse à M. Jacques Pelletier,
M. Gérard
Miquel
,
rapporteur spécial
, a précisé que les
prochains contrats de plan prévoyaient une enveloppe de
20,6 milliards de francs pour les investissements routiers, contre
27,4 milliards de francs pour les anciens contrats de plan, mais qu'il
convenait d'attendre de connaître la dotation de la seconde enveloppe
pour en tirer des enseignements définitifs.
En réponse à M. Maurice Blin, il a précisé que
les moyens de paiement en faveur des routes diminueraient effectivement de 9,5
%, avec une chute sensible des crédits en faveur du développement
du secteur routier(-20,7%), et une stabilité des moyens accordés
à l'entretien. En prenant en compte les effets de la
budgétisation du FARIF, les moyens de paiement en faveur du
développement du secteur routier régressent de 30%.
En réponse à M. Denis Badré, il a indiqué qu'il
fallait effectivement développer l'entretien des routes et il a
regretté les retards pris en matière d'investissement. Mais il a
expliqué que les parlementaires devaient également
considérer l'impact des lois qu'ils adoptaient, s'agissant notamment des
contraintes d'environnement et de préservation de patrimoine, qui
avaient pour effet de retarder considérablement les programmes routiers.
En réponse à M. Auguste Cazalet, qui expliquait que certains
élus avaient une responsabilité dans le refus de mettre sous
concession autoroutière des itinéraire structurants, le
rapporteur spécial a répondu qu'il appartenait effectivement aux
élus de faire des arbitrages. Il a considéré que la
construction de routes nationales était un élément
positif, lorsqu'elle venait en complément d'une liaison
autoroutière, et non en concurrence.
Répondant à
MM. Jacques Pelletier, Yann Gaillard, Denis
Badré et Mme Marie-Claude Beaudeau
sur les questions de
sécurité routière, il a tenu à préciser
qu'en la matière, les autoroutes étaient un gage de
sécurité, puisqu'elles enregistraient un nombre
considérablement moindre de tués que les autres voies
routières. Il a ajouté que toutes les questions de
sécurité routière ne pourraient être
réglées par les seuls aménagements routiers, les moyens
étant d'ailleurs limités, et qu'il était essentiel de
compléter l'action sur les infrastructures par une politique de
communication. Avec
Mme Marie-Claude Beaudeau
, il a
déploré le nombre considérable d'accidentés de la
route.
Le rapporteur spécial des crédits de la sécurité
routière a considéré que le système
répressif devait être plus adapté, et que la loi
récemment votée créant un délit de grande vitesse
répondait à un besoin et commençait à produire ses
effets. Il a ensuite souhaité l'intégration des avancées
technologiques, comme les radars embarqués, ou les régulateurs de
vitesse pour l'équipement des véhicules, afin de mieux
prévenir les accidents liés à la vitesse. Enfin, il a
approuvé les propos de
M. Jacques Pelletier et de
Mme Marie-Claude Beaudeau
sur la nécessité d'une
pédagogie active, notamment dans les écoles primaires, pour
enseigner les principes de la sécurité routière. Il a
toutefois ajouté que le comportement des adultes jouerait un rôle
déterminant.
A l'issue de cette présentation,
M. Alain Lambert,
président
, a rappelé qu'en raison de la structure de vote
retenue par le Gouvernement, les crédits du ministère de
l'équipement, des transports et du logement feraient l'objet d'un seul
vote de la commission, comme en séance publique. Il a toutefois
demandé à chaque rapporteur spécial d'exprimer son point
de vue sur les crédits dont il a la charge, avant que la commission ne
vote sur l'ensemble des crédits du département ministériel.
Réunie le jeudi 18 novembre 1999, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président,
la commission des Finances a
décidé de proposer au Sénat
de rejeter
les
crédits
du ministère de l'équipement, du logement
et des transports III
- Transports - 2 -
Routes
et
3 -Sécurité routière
.
Réunie le
jeudi 18 novembre 1999
, sous la présidence
de
M. Alain Lambert, président,
la commission des finances a
procédé à l'examen des
crédits
du
ministère de l'équipement, du logement et des transports
III -
Transports - 2 -
Routes
et
3 -Sécurité
routière
.
Elle a décidé de proposer au Sénat
de rejeter
les
crédits
du ministère de
l'Equipement des transports et
du logement
.
Elle a confirmé cette position lors de sa réunion du jeudi
25 novembre, après avoir pris acte des modifications
apportées par l'Assemblée nationale.