Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME III - Les moyens des services et les dispositions spéciales (deuxième partie de la loi de finances) Annexe n° 38 - Services du Premier ministre : IV. Plan
HAUT (Claude), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 89-TOME III Annexe n° 38 (1999-2000) - COMMISSION DES FINANCES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 96 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II
LES ACTIVITÉS DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL DU PLAN -
CHAPITRE III
LES ORGANISMES D'ÉTUDES- I. LES ORGANISMES RATTACHÉS
-
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS
- A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ÉTUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)
- B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES D'ÉCONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE À LA PLANIFICATION (CEPREMAP)
- C. L'INSTITUT DES RECHERCHES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)
- D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ÉCONOMIQUES (OFCE)
-
CHAPITRE IV
L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES -
CHAPITRE V
LES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS (CPER) - EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès verbal de la séance du 25 novembre 1999.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 38
SERVICES DU PREMIER MINISTRE :
IV - PLAN
Rapporteur spécial
: M. Claude HAUT
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Claude Belot, Mme Marie-Claude
Beaudeau, MM. Roland du Luart, Bernard Angels, André Vallet,
vice-présidents
; Jacques-Richard Delong, Marc Massion,
Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe
Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Denis
Badré, René Ballayer, Jacques Baudot, Mme Maryse
Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin,
Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean
Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Thierry Foucaud, Yann Gaillard,
Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude
Lise, Paul Loridant, Michel Mercier, Gérard Miquel, Michel Moreigne,
Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, Louis-Ferdinand de Rocca Serra, Henri
Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
(1999-2000).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Le budget du Commissariat général du
Plan
connaît une augmentation sensible, liée à une relance
réelle du dispositif d'évaluation des politiques publiques.
En effet, le Fonds national de développement de l'évaluation
(FNDE), chargé de réaliser l'évaluation des politiques
publiques, après avis du Conseil national de l'évaluation (CNE),
voit ses crédits multipliés par 7 avec une dotation nouvelle de
5,5 millions de francs. Cette revalorisation substantielle des
crédits pour dépenses ordinaires est la traduction
concrète du processus de relance du dispositif d'évaluation des
politiques publiques. Celle-ci a été initiée dès le
mois de novembre 1998 par la création du Conseil national
d'évaluation qui s'est substitué à l'ancien Conseil
scientifique d'évaluation. Ce nouveau Conseil, installé en
février 1999, comprendra dorénavant des représentants
des élus locaux. Le Commissariat général verra son
rôle renforcé. Enfin, les délais seront resserrés
puisque l'évaluation ne devra pas excéder un an.
L'évaluation des contrats de plan Etat-Région (CPER),
autre dispositif dans lequel le Commissariat général du Plan joue
un rôle central doit faire l'objet d'améliorations.
Cette procédure, définie par la circulaire du
9 décembre 1993, a été difficile à mettre
en oeuvre, du fait d'une part du caractère novateur de la
démarche et, d'autre part, du retard pris dans l'installation des
instances régionales d'évaluation.
Votre rapporteur souhaite que les améliorations dont doit faire l'objet
cette procédure se concrétisent lors de la mise en oeuvre de la
quatrième génération des CPER (2000-2006).
La nouvelle impulsion donnée au Commissariat
général du Plan se traduit par des objectifs précis
fixés à la planification
Dans la perspective de redynamisation de l'action du Commissariat
général du Plan, le Premier ministre, dans sa lettre du
31 mars 1998, a assigné au plan un programme de travail qui
doit se développer autour de trois grands axes : développer
l'économie française dans le cadre mondial et européen,
renforcer la cohésion sociale, moderniser les instruments de l'action
publique.
Dans ce contexte, un rapport sur les perspectives de la France devrait
être remis au Premier ministre en avril 2000.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
I. DES CRÉDITS EN AUGMENTATION SENSIBLE
Les
crédits demandés pour 2000 s'élèvent à
159,8 millions de francs (en dépenses ordinaires et crédits
de paiement), soit une progression de 6,4 millions de francs (+4,1 %)
par rapport au budget voté en 1999.
Les autorisations de programme prévues pour 2000 augmentent de
50 %, passant de 2 à 3 millions de francs, après
avoir diminué dans les mêmes proportions l'année
dernière.
Il faut, par ailleurs, noter que contrairement aux années
précédentes, les crédits des services du Plan n'ont pas
fait l'objet d'annulations en cours d'année.
Le tableau ci-après présente, par titre, les principales
évolutions :
1. Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires qui représentent plus de 97 % du budget
du Plan, passent de 148,5 millions de francs en 1999 à
155,2 millions de francs en 2000, soit une augmentation significative de
4,5 %.
Les crédits du titre III, qui constituent 63 % des
dépenses ordinaires, s'élèvent à 100 millions
de francs, en augmentation de 7 %. Cette revalorisation substantielle des
crédits est liée à la relance du dispositif
d'évaluation des politiques publiques initiée à la fin de
l'année dernière.
Les moyens des services du titre III concernent le Commissariat
général du Plan, les organismes rattachés (CEPII et
CSERC)
1(
*
)
, l'évaluation des politiques
publiques et enfin l'évaluation des contrats de plan Etat-régions.
Les crédits du titre IV, consacrés aux interventions
publiques, comprennent les subventions accordées à quatre
organismes (CEPREMAP, CREDOC, IRES, OFCE)
2(
*
)
.
Ils constituent la deuxième masse de budget avec environ 35 % du
total. En 2000 ; ils atteignent 54,9 millions de francs et sont
stables par rapport à 1999.
2. Les dépenses en capital
Les seules dépenses en capital inscrites au budget du Plan sont les crédits du titre VI, destinés à la recherche en socio-économie. Elles connaissent une légère diminution de leurs crédits de paiement, de 230.000 francs (4,830 millions de francs dans le budget voté de 1999 et 4,6 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2000, soit - 4,7 %). En revanche, elles bénéficient d'une importante augmentation des autorisations de programme, à hauteur d'un million de francs (+ 50 %).
3. L'évolution des effectifs
Les effectifs du Commissariat général du Plan (CGP), hors organismes subventionnés, mais y compris le CEPII et le CSERC, s'établiront à 208 personnes en 2000, dont 96 titulaires et 112 contractuels, contre 210 en 1999. Ces deux suppression d'emplois contractuels concernent le CGP.
4. La présentation des crédits par agrégats
Depuis
1997, le budget du Plan est regroupé en deux agrégats : le
plan et la recherche.
Le tableau ci-après récapitule cette présentation des
dépenses par agrégat (en francs):
II. RÉPARTITION DES CRÉDITS PAR ACTION
Cette
présentation en deux agrégats des crédits du plan
apparaît toutefois réductrice, le tableau ci-après
présente une analyse plus fine de la répartition des
dépenses ordinaires.
Comme le fait apparaître très nettement ce tableau, les
crédits attribués à chaque action sont quasiment stables
par rapport à 1999, à l'exception de ceux alloués au Fonds
national de développement de l'évaluation (FNDE).
En effet, le FNDE chargé de réaliser l'évaluation des
politiques publiques, après avis du Conseil national de
l'évaluation (CNE) voit ses crédits multiplié par 7
avec une dotation nouvelle de 5,5 millions de francs. Cette revalorisation
substantielle des crédits pour dépenses ordinaires est la
traduction concrète du processus de relance du dispositif
d'évaluation des politiques publiques.
Par ailleurs, s'agissant des dotations destinées au Commissariat
général du Plan, au CEPII et au CSERC, il faut signaler le
regroupement des crédits d'études (chapitre 34-04) sur le
chapitre des moyens de fonctionnement (chapitre 34-98) qui ne facilitera pas le
" décryptage " des crédits budgétaires.
Enfin, s'agissant de l'évaluation des contrats de plan
Etat-régions (CPER), les crédits pour 2000 sont reconduits pour
le même montant que l'année dernière, soit
5,15 millions de francs. En effet, la troisième
génération des CPER arrive à son terme à la fin de
l'année 1999 mais surtout l'élaboration et la négociation
de la nouvelle génération des contrats de Plan
Etat-régions (2000-2006) est peu propice au lancement de nouveaux
travaux d'évaluation.
CHAPITRE II
LES ACTIVITÉS DU COMMISSARIAT
GÉNÉRAL DU PLAN
I. LES TRAVAUX DE PROSPECTIVE
Les aspects économiques et financiers de
l'élargissement de l'Union européenne.
Le commissariat a réalisé en 1998 une étude à la
demande du Président de la Délégation pour l'Union
européenne de l'Assemblée nationale sur les aspects
économiques et financiers de l'élargissement. A la suite de ces
travaux, un rapport a été publié en 1998 sous le titre
" L'élargissement de l'Union européenne à l'Est de
l'Europe. Des gains à escompter à l'Est et à
l'Ouest ".
Cette étude comporte, outre une synthèse initiale qui expose la
" problématique " de l'élargissement, des chapitres
traitant des conditions et du processus d'adhésion, des réformes
en cours dans l'Union européenne, en particulier pour la politique
structurelle et la PAC, enfin de l'impact économique et
budgétaire de l'élargissement.
Ce rapport reflète surtout un point de vue international, notamment de
certains Etats membres ou de pays candidats, sur l'élargissement et non
le point de vue spécifiquement français.
Les Institutions européennes
Le Commissariat général du Plan, dans le cadre de son programme
de travail établi par le Premier Ministre, a mené une
réflexion sur l'avenir à long terme des institutions
européennes.
A cette fin, il a mis en place un groupe de travail, présidé par
M. Jean-Louis Quermonne, qui a initié ses travaux en
juin 1998, sur les propositions de réforme de l'architecture
institutionnelle de l'Union. Un rapport intitulé " l'Union
européenne en quête d'Institutions légitimes et
efficaces " vient de paraître en octobre 1999.
Prospectives sur les métiers et les qualifications
Ce groupe de travail, constitué en mars 1997 et composé de
l'ensemble des administrations et des organismes, ayant vocation à
produire ou utiliser de l'information sur les métiers et les
qualifications, a pour objectif de capitaliser les résultats des
études conduites dans ce domaine et d'assurer la diffusion de ces
travaux auprès des partenaires socio-économiques.
De façon transversale, trois rencontres ont été
organisées en 1999 : l'une sur les métiers de l'informatique
en janvier, une autre avec les observatoires de branche sur la mobilité
en avril , et la dernière avec les observatoires régionaux de
l'emploi en juin.
Les résultats de ces journées font l'objet d'une édition
de cahiers à la Documentation française. Le premier, " Les
chemins de la prospective au travers des métiers de
l'informatique " est paru.
Le mandat du groupe stipulait que ses travaux devaient faire l'objet d'une
évaluation interne de deux ans. Un bilan a été
présenté au Premier Ministre en juillet 1999. Celui-ci souhaite
relancer ce groupe pour une nouvelle période de deux ans.
Le vieillissement
Deux commandes ont été passée au Commissariat
général du Plan : l'une porte sur les retraites, l'autre sur
l'ensemble de la problématique du vieillissement.
En effet, par lettre du 29 mai 1998, le Premier ministre a saisi le
Commissaire au Plan pour qu'il élabore un diagnostic sur
l'évolution de nos systèmes de retraites. Un groupe de
concertation regroupant les partenaires sociaux, des représentants des
associations de retraités, des responsables des principaux
régimes et des représentants des principales administrations a
tenu 11 réunions sous la présidence de
M. Jean-Michel Charpin entre octobre 1998 et mars 1999.
Le rapport final a été remis au Premier ministre le 29 avril
1999.
S'agissant du vieillissement, les travaux feront l'objet de contributions
spécifiques au rapport sur les perspectives de la France et pourront
être élargis dans le cadre du travail du Commissariat en 2000.
Les transports
Le Commissariat général du Plan a mené, depuis plusieurs
années, de nombreux travaux concernant les politiques de transport.
Dans la lignée des recommandations du rapport " Transport
2010 ", l'atelier sur " les orientations stratégiques de la
politique des transports et leur implication à moyen terme " a
été réactivé en 1997.
Ce groupe comptait une quarantaine de participants (experts, fonctionnaires,
entreprises publiques).
Présidé par M. Alain Bonnafous, ses travaux se sont
achevés par la diffusion d'un rapport " 2000-2006 : quelles
priorités pour les infrastructures des transports ? " en
juillet 1999, transmis aux préfets de région, aux administrations
centrales, aux directions régionales de l'équipement ainsi qu'aux
services techniques des Conseils régionaux au moment où se
négociaient les nouveaux contrats de plan Etat-Régions.
Innovation et croissance
L'innovation technologique est au coeur de la croissance et de ce qu'il est
convenu d'appeler les " économies fondées sur le
savoir ". Le Commissariat général du Plan dans le cadre de
son programme de travail et dans celui du thème " Recherche et
innovation " a créé deux groupes de travail chargés
d'évaluer le dynamisme de l'innovation technologique en France.
Le premier concerne l'organisation industrielle et la gestion de l'innovation
dans les entreprises, le second, les relations chercheurs-entreprises. Le
premier groupe a pour objet de comprendre les comportements d'innovation des
entreprises en France afin de déterminer les leviers de l'action
publique pour favoriser le positionnement international de l'industrie
française. Le rapport issu de ces travaux intitulé
" Recherche et innovation : la France dans la compétition
mondiale " vient d'être publié le 17 novembre 1999.
II. L'ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
L'année 1999 a vu se terminer l'évaluation de la
politique de la montagne, dont la publication du rapport à la
Documentation française a eu lieu en octobre 1999.
Par ailleurs, l'évaluation de la loi du 10 janvier 1991, relative
à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme, dite loi
" Evin " arrive également à son terme. Lors d'une
récente conférence de presse, M. Jean-Michel Charpin a
annoncé la sortie du rapport d'évaluation dans le courant du mois
de décembre 1999.
Enfin, le service de l'évaluation et de la modernisation de l'Etat anime
également des groupes de travail sur la gestion de l'emploi public, la
réforme de l'Etat et l'Etat et les technologies de l'information et de
la communication.
Dans le cadre de ce dernier groupe, l'atelier, présidé par
M. Dieudonné Mandelkerm, vient de publier en novembre de cette
année, un rapport intitulé " Diffusion des données
publiques et révolution numérique ".
III. LES NOUVEAUX OBJECTIFS FIXÉS À LA PLANIFICATION
Dans la
perspective de redynamisation de l'action du Commissariat général
du Plan, le Premier ministre, dans sa lettre du 31 mars 1998, a
assigné au plan un programme de travail qui doit se développer
autour de trois grands axes : développer l'économie
française dans le cadre mondial et européen, renforcer la
cohésion sociale, moderniser les instruments de l'action publique.
Les travaux, de type sectoriel, qui ont été engagés
devront converger vers " une réflexion collective autour de la
recherche d'une stratégie nationale de développement
économique et social ". Dans ce contexte, le Premier ministre a
demandé, par lettre du 24 novembre 1998, au Commissariat
général du plan de réaliser un rapport sur les
perspectives de la France qui devra privilégier quatre orientations
principales :
- Eclairer les perspectives à moyen et long terme pour l'ensemble
des citoyens,
- Décrire les possibilités de développement et de
mise en oeuvre pour les projets des acteurs économiques, sociaux,
territoriaux,
- Explorer, dans le nouvel environnement créé par l'euro,
les stratégies économiques et sociales possibles et souhaitables,
- Clarifier les choix à moyen terme des autorités publiques.
Achevé en avril 2000, ce rapport sur les perspectives de la France sera
remis pour avis au Conseil économique et social puis aux
assemblées parlementaires, accompagné d'une lettre du Premier
ministre .
Par ces différentes décisions, le Gouvernement marque sa
volonté de relancer la fonction d'éclaireur du Commissariat en
lui demandant d'explorer des stratégies alternatives de
développement et de clarifier les choix posés à la
collectivité nationale.
CHAPITRE III
LES ORGANISMES
D'ÉTUDES
Parmi les six organismes d'études et de recherche liés au Commissariat général du Plan, deux d'entre eux lui sont rattachés et voient leurs crédits directement intégrés au budget du Plan, tandis que quatre autres bénéficient simplement de ses subventions qui constituent cependant l'essentiel de leurs budgets de fonctionnement.
I. LES ORGANISMES RATTACHÉS
A. LE CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'EMPLOI, DES REVENUS ET DES COÛTS (CSERC)
Le CSERC
a été créé par la loi quinquennale sur l'emploi et
la formation professionnelle du 20 décembre 1993, en
remplacement du CERC (Centre d'étude des revenus et des coûts).
Les crédits de cet organisme pour 2000 sont stables par rapport à
1999 puisqu'ils passent de 6,37 millions de francs à
6,41 millions de francs (soit + 0,6 %).
Le conseil est composé de neuf membres, dont le Commissaire au Plan qui
est membre de droit. Le conseil est assisté d'un rapporteur
général, de rapporteurs assistants, de documentalistes et d'un
secrétariat.
Au total, treize emplois figurent au budget du CSERC pour 2000.
Depuis sa création, le conseil a publié six rapports, dont le
dernier " Le SMIC, salaire minimum de croissance " a
été remis le 12 avril 1999 au Premier ministre, aux
présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, puis
transmis au Conseil économique et social avant sa publication, le
4 mai, à la Documentation française.
Lors du vote de la loi contre les exclusions du 9 juillet 1998, un
amendement, adopté en seconde lecture, avait prévu de transformer
le CSERC en un Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et de la
cohésion sociale (CERC). Le Conseil constitutionnel a
déclaré, dans sa décision du 29 juillet 1998,
cet article de loi non conforme à la Constitution. De ce fait, le
Conseil a poursuivi ses activités selon des modalités
inchangées dans l'attente d'une modification législative. Cette
réforme est en cours.
En effet, l'Assemblée nationale a adopté, le 14 octobre
dernier, une proposition de loi n° 19 (1999-2000) qui tend à
remplacer l'actuel Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et des
coûts par un Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion
sociale (CERC).
Si cette proposition était définitivement adoptée, elle
mettrait en place un organisme reprenant des éléments qui ont
fait le succès de l'ancien CERC, tout en maintenant certains aspects du
nouveau CSERC, plus adapté au contexte actuel.
Le nouveau Conseil prendra en compte l'emploi, mais il n'aura pas de pouvoirs
de recommandation en la matière. Par ailleurs, sa composition serait
élargie à des personnalités représentatives de la
société civile et assurerait ainsi l'autonomie de cet organisme
dans la poursuite de ces travaux.
B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES ET D'INFORMATIONS INTERNATIONALES (CEPII)
Créé par décret en mars 1978, le CEPII a
connu,
en 1998, plusieurs réorientations. Ses activités d'études
et de recherche ont été réorganisées en trois
pôles portant sur les domaines suivants : macro-économie
internationale, commerce international, économies émergentes et
en transition.
Le programme de travail du CEPII pour 1999, fixé au début de
l'année, a été consacré à la mise en place
de projets importants, notamment la construction du nouveau modèle
multinational du CEPII, le projet sur l'analyse des politiques de
libéralisation commerciale multilatérales et le projet de
compétitivité de la Chine.
Par ailleurs, plusieurs projets ont abouti ou sont en cours de
réalisation : un livre sur la crise économique
financière au Japon, une étude sur la flexibilité des
marchés du travail dans l'UEM, deux études en cours (l'une sur le
marché du travail aux Pays-Bas et l'autre sur l'impact sectoriel des
variations de change sur les industries).
Le CEPII disposera en 2000 d'un budget de 21,9 millions de francs, en
augmentation de 0,9 % par rapport à 1999 (21,7 millions de
francs) auquel s'ajouteront les ressources propres d'un montant de
650.000 francs, soit, au total, 22,5 millions de francs. Les
personnels du centre resteront stables par rapport à 1999, avec un
effectif de 46 personnes.
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS
Les
subventions aux quatre organismes subventionnés sont
détaillées dans le tableau ci-après :
La tendance à long terme semble être plutôt à la
baisse des crédits avec une stabilisation au cours des deux
dernières années.
Les subventions inscrites en faveur des organismes rattachés, dans le
PLF 2000, s'établissent à 54,9 millions de francs,
stables par rapport à 1999, conformément à la tendance
observée précédemment.
A. LE CENTRE DE RECHERCHE POUR L'ÉTUDE ET L'OBSERVATION DES CONDITIONS DE VIE (CREDOC)
Après avoir augmenté de 0,9 % en 1999, la
subvention versée au CREDOC devrait progresser de 0,7 % en 2000,
passant de 5,50 millions à 5,54 millions de francs.
Mises à part les subventions reçues par l'Etat, la
comptabilité du CREDOC est de droit privé et ne fait donc pas
intervenir de ventilation par chapitre.
Il convient, par ailleurs, de préciser que les emplois au CREDOC sont de
droit privé. Au 31 mars 1999, le CREDOC disposait, pour mener
à bien ses travaux, d'un effectif total de 64 personnes, dont 45
à titre permanent. Parmi les travaux terminés en 1998 et
entamés au début 1999, citons l'enquête sur " les
conditions de vie et aspirations des Français " et l'étude
pour l'Observatoire de la consommation alimentaire.
Dans le cadre du contrat d'objectif Etat-CREDOC signé pour la
période 1994-1998, ce dernier est chargé de différentes
missions d'intérêt public, notamment la gestion du fonds de
connaissances relatif aux conditions de vie et aux modes de consommation des
Français et les travaux de recherche pour le traitement des
données dans les domaines d'activités du Centre.
Après les fortes diminutions enregistrées en 1996 et 1997, le
montant de la subvention de 1998 a retrouvé globalement le niveau de
1994 en francs courants. La part de la subvention dans le budget du CREDOC de
33 % en 1990 est tombée à 17 % en 1998. Le Conseil
scientifique attire l'attention sur les conséquences à terme de
cette évolution : " les contrats ne peuvent pas être
considérés comme des substituts au financement par la
subvention ".
Parallèlement, l'activité contractuelle est passée de
21 millions en 1994 à 26,1 millions de francs en 1998 (soit
24 % d'augmentation).
B. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES D'ÉCONOMIE MATHÉMATIQUE APPLIQUÉE À LA PLANIFICATION (CEPREMAP)
Constitué en 1968, le CEPREMAP avait pour vocation
initiale
de fournir au Commissariat général et aux partenaires du Plan des
outils d'aide à la décision. Il s'est affirmé
progressivement, sur le plan national et international, comme un centre de
recherche dans le domaine de la théorie économique et de ses
applications directes.
Le CEPREMAP emploie 34 personnes et son budget pour 2000 est stable par
rapport à l'année dernière.
Il s'établit à 7,71 millions de francs contre
7,65 millions de francs en 1999.
Sur ce budget, 75 % des subventions proviennent du Commissariat
général du Plan.
Depuis 1997, les activités du CEPREMAP ont porté sur six
domaines : les analyses micro-économiques des mécanismes
d'incitation et d'allocation, la macro-économie, les études du
marché du travail, l'analyse du changement institutionnel et social, les
politiques économiques et l'intégration internationale, et la
modélisation de nouveaux instruments mathématiques et
économétriques.
C. L'INSTITUT DES RECHERCHES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES (IRES)
Issue
d'un accord, conclu en 1982, par six organisations syndicales et les pouvoirs
publics, l'IRES résulte d'une volonté de pluralisme dans
l'analyse des phénomènes économiques et sociaux. La
fonction spécifique de l'IRES, définie par ses statuts, est de
répondre aux besoins de recherche exprimée par les organisations
syndicales. Selon les statuts de l'IRES, la subvention est divisée en
deux parts :
- deux tiers servent à financer les recherches
réalisées par chacune des organisations syndicales dans le cadre
d'un programme annuel approuvé par le Conseil d'administration ;
- un tiers contribue à financer le programme scientifique à
moyen terme réalisé par l'équipe permanente de chercheurs
et approuvé par le Conseil d'administration ; ce programme
répond à des priorités définies d'un commun accord
par l'ensemble des organisations.
L'année 1999 verra l'achèvement du deuxième programme
scientifique à moyen terme (1995-1999) et l'élaboration du
troisième programme. Pour réaliser ses objectifs, l'IRES a mis en
place trois groupes spécifiques sur l'emploi, le revenu salarial et la
représentation des salariés et accorde une importance croissante
aux projets transversaux portant sur les sujets suivants : mondialisation
financière et gestion du rapport salarial en France ;
réduction et réorganisation du temps de travail ;
problèmes de travail et des relations professionnelles :
comparaisons internationales.
Le budget prévisionnel de 20,16 millions de francs pour 2000 est en
légère régression (- 1,2 %) par rapport à
1999. En effet, le montant de la subvention, en budget voté,
s'établissait à 2,42 millions de francs l'année
dernière à la suite d'un abondement exceptionnel de
260.000 francs adopté lors de la discussion des crédits du
Plan à l'Assemblée nationale.
D. L'OBSERVATOIRE FRANÇAIS DES CONJONCTURES ÉCONOMIQUES (OFCE)
La
subvention versée par l'Etat à la Fondation des sciences
politiques pour le compte de l'OFCE a été portée de
20,48 millions de francs en 1999 à 20,52 millions de francs en
2000. Elle constitue la quasi totalité des ressources de l'OFCE. La
quasi stagnation de la subvention versée depuis trois ans semble freiner
son développement et sa capacité à répondre aux
demandes qui s'avèrent être de plus en plus nombreuses, qu'il
s'agisse des assemblées parlementaires, du Conseil économique et
social ou des organisations internationales.
L'OFCE rémunère 47 personnes de façon permanente et
des collaborateurs exceptionnels.
En 1999, 10 économistes ont été
recrutés : six chargés d'études qui ont pris leurs
fonctions en cours d'année, un chargé d'études qui a
finalement pris ses fonctions en janvier 1999 et trois chercheurs
associés à temps partiel.
Depuis décembre 1997, l'OFCE a été restructuré en
deux départements : le département " Analyse et
prévision " et le département des études. Le premier
est chargé d'analyser les économies étrangères et
françaises, en utilisant notamment le modèle
" Mosaïque " de l'économie française et le
modèle " Mimosa " de l'économie mondiale. Le second
coordonne les travaux relatifs aux questions européennes et à
leur environnement international, avec les thèmes suivants :
fiscalité ; macro-économie de l'intégration
européenne ; épargne, investissement et balances courantes
dans le monde ; croissance et développement.
Outre la publication de la Lettre et de la Revue de l'OFCE, l'Observatoire a
publié cette année un rapport sur l'état de l'Union
européenne, un livre sur l'économie française en 1999 et a
notamment réalisé pour le Sénat, une étude sur la
concurrence fiscale en Europe.
CHAPITRE IV
L'ÉVALUATION DES POLITIQUES
PUBLIQUES
I. UN DISPOSITIF DÉCEVANT...
L'évaluation des politiques publiques a
été
lancée en 1990 avec la création de trois organismes :
• le Comité interministériel (CIME), chargé de
développer et de coordonner les initiatives intergouvernementales dans
ce domaine. Son secrétariat est assuré par le Commissariat
général du Plan
• le Fonds national du développement de l'évaluation (FNDE)
dont les crédits permettent de financer les projets arrêtés
par le CIME ;
• le Conseil scientifique de l'évaluation (CSE), garant de la
qualité des évaluations qui rend un avis sur les projets
d'évaluation.
Les résultats de cette procédure d'évaluation se sont
montrés très décevants. Le CIME ne s'est réuni
qu'à trois reprises, la dernière réunion ayant eu lieu en
1993.
A partir de 1996, six membres du CIME dont le mandat s'était
achevé n'ont pas été remplacés. De ce fait, le CSE
n'était donc plus réellement constitué. Par ailleurs, le
décret de 1990 avait institué une procédure lourde et
complexe qui allongeait les délais d'examen des dossiers.
II. ... QUI VIENT D'ÊTRE RÉFORMÉ
En
effet, une nouvelle impulsion vient d'être donnée au CGP qui se
traduit par une relance de l'évaluation des politiques publiques.
Le Gouvernement, par un décret du 18 novembre 1998,
précisé par une circulaire du Premier ministre du 28
décembre 1998, a décidé de rénover la
procédure d'évaluation des politiques publiques. Il a notamment
été mis fin aux fonctions du Conseil scientifique de
l'évaluation et au Comité interministériel de
l'évaluation (CIME), ce dernier ne s'étant pas réuni
depuis 1993, et auxquels s'est substitué le Conseil national de
l'évaluation.
Ce nouveau Conseil installé le 16 février 1999 par M. Emile
Zucarelli, ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et
de la décentralisation, comprendra dorénavant des
représentants des élus locaux. Dans le cadre de cette nouvelle
procédure, le CNE propose un programme annuel au Premier ministre et le
commissariat général du Plan voit son rôle renforcé.
En effet, ce dernier recueille les intentions d'évaluation des
différents ministères et décide des suites à donner
aux travaux d'évaluation. Les délais sont par ailleurs
resserrés puisque l'évaluation ne doit pas excéder un an.
Ainsi, les cinq évaluations interministérielles
arrêtée le 13 juillet 1999, par le Premier ministre, seront
engagées pour un financement du FNDE de 5,5 millions de francs.
Elles portent sur les thèmes suivants : la prévention et le
traitement du Sida, la politique du logement social dans les
départements d'outre-mer, les dispositifs d'aide à l'emploi dans
le secteur non marchand, le programme " nouveaux services-nouveaux
emplois " dans le secteur de la jeunesse et des sports, la politique de
préservation de la ressource destinée à la production de
l'eau potable.
Enfin, le Conseil national de l'évaluation projette de proposer au
Premier ministre un second programme pour la fin de l'année 1999.
CHAPITRE V
LES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS
(CPER)
I. LE BILAN DES CONTRATS DE PLAN ETAT-RÉGIONS EN COURS (1994-1999)
Le total
des financements ouverts aux contrats de plan Etat-régions 1994-1999
s'élève à 164,9 milliards de francs, pour la
métropole, dont 77,3 correspondent à l'apport de
l'Etat ; 71,1 à celui des régions ; et 16,4
à celui des départements. L'ensemble des financements
s'élève à 7,8 milliards de francs pour l'outre-mer.
D'après les données fournies par la DATAR, au
31 décembre 1998, les ministres avaient
délégué aux préfets 80 % du montant total des
contrats à la charge de l'Etat. Le taux moyen d'engagement des
crédits par les préfets s'établissait à 74,2 %
pour la métropole. Pour 1999, dernière année
d'exécution des contrats en cours, les programmations établies
par les ministères prévoient un taux moyen de
délégation de 92,43 %.
Il faut cependant interpréter ces données avec la plus grande
réserve. En effet, la Cour des comptes, dans son rapport public de 1998,
affirme que l'exécution des contrats de plan Etat-régions est
très mal connue. Elle fait part des observations suivantes :
" Le bilan d'exécution des CPER, présenté au
Gouvernement, qui le rend public, revêt un caractère largement
illusoire. Il ne rend pas compte du degré de réalisation
concrète des projets. En d'autres termes, lorsque l'Etat annonce que,
à la fin de 1997, le " taux de réalisation " des
contrats est de 66,5 %, cela signifie que cette proportion de
crédits a été, soit affectée ou engagée au
niveau national, soit déléguée aux préfets, mais
nul ne peut connaître le montant total et exact des crédits
délégués et encore moins mandatés ou payés.
Il est néanmoins certain que des décalages importants existent,
dus à l'insuffisante préparation de certains dossiers, aux
enquêtes publiques qu'il faut parfois refaire, ainsi qu'à la
complexité de la mobilisation simultanée des financements
croisés, y compris européens.
Les rôles respectifs de la DATAR et du Commissariat général
du Plan mériteraient d'être mieux définis afin que leurs
travaux se complètent réellement au lieu de se superposer. Ni le
ministère de l'intérieur, ni la direction de la
comptabilité publique ne suivent l'exécution des contrats dans
les domaines qui sont de leur compétence. Quant aux préfectures
de région, l'ampleur des tâches nouvelles qui leur sont
confiées justifierait qu'elles puissent disposer de moyens
appropriés ".
II. LA PROCÉDURE D'ÉVALUATION DES CONTRATS DE PLAN : UNE NÉCESSAIRE REMISE EN QUESTION
La Cour
des comptes, dans son dernier rapport public, a également émis
des critiques sur cette procédure qui relève de la
compétence du Commissariat général du Plan.
L'obligation d'évaluer les politiques publiques contractualisées
a fait l'objet d'une décision du CIAT du 23 juilelt 1992.
Comme pour les contrats de plan Etat-régions, la procédure
d'évaluation est fondée sur le partenariat. Elle conduit à
un cofinancement des projets à parité entre l'Etat et les
régions. Ce partenariat comprend un volet national et un volet
régional.
L'instance nationale d'évaluation mise en place en 1994 et
présidée par le Commissaire général au Plan, a
examiné 153 dossiers présentés par les préfets
de région. Les thèmes les plus souvent traités portent
principalement sur la politique de la ville, les aides aux entreprises,
l'innovation technologique, l'agriculture et le développement rural.
Elle a, par ailleurs, tenu vingt réunions. Disposant d'une dotation au
budget du commissariat général du Plan, elle a
procédé, entre 1995 et 1999, aux délégations de
crédits par région à hauteur de 35,6 millions de
francs sur un montant total de 47 millions de francs.
Au niveau régional, les comités d'évaluation se sont mis
en place beaucoup plus lentement, entraînant ainsi une sous-consommation
des crédits en 1997. Cependant, aujourd'hui, toutes les régions
semblent avoir mis en place leurs instances d'évaluation.
Pour répondre aux critiques émises par la Haute juridiction
financière, le Commissariat général du Plan a
indiqué que la circulaire du 9 décembre 1993 fixant les
principes de mise en oeuvre de l'évaluation des CPER, serait
entièrement révisée. Elle prévoirait notamment
l'obligation d'entreprendre une évaluation à mi-parcours pour la
future génération de contrats de plan.
Votre rapporteur souhaite que les améliorations dont doit faire l'objet
la procédure d'évaluation, soient formellement mises en place
pour la quatrième génération des contrats de plan
Etat-régions (2000-2006).
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le 23 novembre 1999, sous la présidence
de M.
Alain Lambert, président, puis de M. Claude Belot,
vice-président, la commission a procédé à
l'examen
des
crédits
des
services
du
Premier
ministre
: IV.-
Plan
, sur le rapport de
M. Claude Haut,
rapporteur spécial
.
M. Claude Haut, rapporteur spécial,
a d'abord indiqué
que les crédits du Plan étaient en progression sensible de
4,2 % par rapport à 1999, avec un budget de 159,8 millions de
francs prévus pour 2000, contre 153,4 millions de francs
votés en 1999.
S'agissant des dépenses ordinaires, elles passent de 148,5 millions
de francs en 1999 à 155,2 millions de francs, soit une augmentation
significative de 4,5 %.
Il a rappelé que les crédits du titre III consacrés
aux moyens des services et qui constituent 63 % des dépenses
ordinaires, étaient en augmentation de 7 %. Cette revalorisation
substantielle est liée à la relance, à la fin de
l'année dernière, du dispositif d'évaluation des
politiques publiques. S'agissant des crédits du titre IV,
consacrés aux interventions publiques et qui constituent la
deuxième masse de budget, ils atteignent, en 2000, 54,9 millions de
francs et sont stables par rapport à 1999.
Puis, exposant les dépenses en capital, il a rappelé que seuls
les crédits du titre VI, destinés à la recherche en
socio-économie, figuraient au budget du Plan. Elles connaissent une
légère diminution de leurs crédits de paiement, de
230.000 francs mais bénéficient d'une importante
augmentation des autorisations de programme, à hauteur d'un million de
francs.
M. Claude Haut, rapporteur spécial,
a ensuite
présenté ses principales observations.
Il a tout d'abord indiqué qu'après plusieurs années
d'incertitude, une nouvelle impulsion avait été donnée au
Commissariat général du plan (CGP). En effet, par un
décret du 18 novembre 1998, le Gouvernement a décidé
de rénover la procédure d'évaluation des politiques
publiques. Dans cette optique, il a été mis fin aux fonctions du
conseil scientifique de l'évaluation et du comité
interministériel de l'évaluation (CIME) auxquels s'est
substitué le conseil national de l'évaluation (CNE). Celui-ci
installé, dès le mois de février 1999, comprendra
dorénavant des représentants des élus locaux. Dans le
cadre de cette nouvelle procédure, le CNE proposera un programme annuel
au Premier ministre et le Commissariat verra son rôle renforcé.
Enfin, les délais seront resserrés puisque l'évaluation ne
devra pas excéder un an.
Il a ensuite évoqué une autre mission du CGP, l'évaluation
des contrats de plan Etat-Régions (CPER), qui avait vu sa mise en oeuvre
critiquée dans le dernier rapport de la Cour des Comptes. Il a
indiqué que, pour répondre à ces dysfonctionnements, la
circulaire du 9 décembre 1993 fixant les principes de cette mise en
oeuvre serait entièrement révisée. Elle prévoirait
notamment l'obligation d'entreprendre une évaluation à
mi-parcours pour la future génération de contrats de plan.
Il a ensuite décrit les nouveaux objectifs fixés à la
planification et rappelé que, par différentes décisions
prises courant 1998, le Gouvernement avait marqué sa volonté de
relancer la fonction d'éclaireur du Commissariat en lui demandant
d'explorer des stratégies alternatives de développement et de
clarifier les choix posés à la collectivité nationale.
Enfin, il a évoqué la réforme en cours du Conseil
supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts (CSERC).
Au terme de cet exposé et après l'intervention de
Mme Janine Bardou, rapporteur pour avis du budget du Plan
pour la
commission des affaires économiques, la commission a
décidé de
proposer au Sénat d'adopter les
crédits du Plan pour 2000.
1
CEPII : Centre d'études
prospectives et d'information internationale
CSERC : Conseil supérieur de l'emploi, des revenus et des
coûts
2
CEPREMAP : Centre d'études prospectives
d'économie mathématiques appliquée à la
planification
CREDOC : Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie
IRES : Institut de recherches économiques et sociales
OFCE : Observatoire français des conjonctures
économiques