C. UNE COOPÉRATION DIVERSIFIÉE DISPOSANT DE MOYENS FINANCIERS CONSÉQUENTS
La
France se place actuellement au second rang des donateurs bilatéraux
pour le Vietnam, après le Japon, avec
390 millions de francs d'aide
publique au développement en 1998
(373 millions de francs en 1997).
Cette aide publique transite par trois canaux principaux :
- les crédits mis en oeuvre par le
service culturel et de
coopération
(72 millions de francs en 1997),
- les
protocoles financiers
(près de 185 millions de francs en
1997, dont 11 millions de francs à titre de don),
- les
financements de l'Agence française de développement
(environ 50 millions de francs en 1997) essentiellement sous forme de
prêts.
L'Agence française de développement a concentré ses
interventions dans l'industrie agroalimentaire (sucrerie, produits laitiers,
café...) et le développement rural.
Les protocoles financiers privilégient les travaux d'infrastructures et
d'équipements exigeant des investissements lourds et onéreux dans
les domaines de l'eau, des télécommunications et des transports.
La
coopération scientifique et technique
a été
recentrée en 1998 autour de quatre pôles principaux :
- la formation des élites dans le cadre de la coopération
interuniversitaire et de la politique d'appui à des programmes
mobilisateurs de recherche, en particulier sur le thème de l'eau et de
l'environnement, avec une promotion associée des technologies de pointe
française ;
- la formation professionnelle en relation étroite avec le
développement des entreprises industrielles et commerciales dans les
principaux secteurs de coopération économique avec le
Vietnam ;
- le développement rural autour de projets intégrés
(systèmes agraires du fleuve rouge, systèmes agraires tropicaux,
développement des zones de montagne, formation de formateurs en science
vétérinaire) ;
- la coopération médicale (formation d'internes et de
spécialistes dans dix filières ainsi qu'en pharmacie, biologie,
assistance hospitalière et santé publique).
Les
formations en coopération
ont été
développées tant
au Vietnam
(Maison du droit
franco-vietnamienne, centre franco-vietnamien de formation à la gestion,
institut francophone d'informatique) qu'en
France
.
Les
actions de formation en France
représentent plus de 40 % de
l'enveloppe de coopération scientifique et technique et près du
quart de l'ensemble des moyens mobilisés en faveur du Vietnam par la
direction générale de la coopération culturelle,
scientifique et technique du ministère des affaires
étrangères.
Plus de
600 étudiants et stagiaires vietnamiens poursuivent
annuellement des études ou des stages en France
avec des bourses du
gouvernement français ou une prise en charge sur des fonds publics
français.
De 1990 à fin 1997, près de 3 000 jeunes Vietnamiens se sont
rendus en France pour des études longues (environ les trois quarts du
total) ou pour des formations courtes de spécialisation, soit dans des
universités françaises, soit dans des instituts supérieurs
spécialisés. La France est de ce fait au premier rang des pays
contribuant aux actions en faveur de l'éducation et de la formation.
La
coopération linguistique
s'appuie sur un
programme
d'enseignement bilingue primaire et secondaire
concernant désormais
plus de 600 classes et 18 000 élèves et sur la mise en place
d'une quarantaine de
filières francophones universitaires
concernant plus de 3 300 étudiants. Elle participe à la formation
des professeurs de français en tant que langue étrangère,
des enseignants des classes bilingues et des futurs professeurs des
filières universitaires francophones.
L'ambassade de France a également ouvert
quatre centres de
français
à Hué, Danang, Nhatrang et Cantho qui jouent
le rôle de relais des programmes de coopération linguistique et
éducative.
Cet effort de promotion de la francophonie, appuyé par les
autorités vietnamiennes qui tiennent à marquer la
spécificité de leur pays en Asie, a pour ambition de maintenir
une place pour le français alors que l'anglais s'impose comme langue des
affaires, largement enseignée dans les universités.