d) L'analyse prospective est lacunaire
- des facteurs explicatifs de l'évolution générale des demandes de transport, voyageurs et marchandises, ne sont pas examinés ;
- les évolutions démographiques, globales et spatialisées, par grands territoires, ne sont pas retenues ;
- les politiques de transport et les analyses de prospective des pays limitrophes ne sont pas évoquées.
e) Les orientations en matière de transferts modaux ne prennent pas en compte l'existence ou l'absence d'une alternative à la route sur les différents territoires de notre pays
L'absence d'analyse spatiale conduit ainsi à un manque de lien entre les objectifs de service et les projets d'infrastructures.
Cet aspect a été particulièrement bien mis en lumière par les régions lors de la phase de consultation régionale sur les schémas de services.
Ainsi, le conseil régional de la région Rhône-Alpes souhaite-t-il, par exemple, que « soit présenté au préalable un projet de territoire aux échelles nationale et européenne -à l'échelle de l'Europe toute entière- présentant les grands équilibres nationaux et permettant de mettre en évidence les principes de maillages fonctionnels des territoires, les besoins en service de transport ».
f) Les objectifs d'évolution des qualités de service de chaque mode ne sont pas indiqués alors que les possibilités de transfert modal en dépendront pour beaucoup
Sur ce point, les conclusions de notre consultant sont sans ambage.
« La qualité de service reste un des éléments-clefs de la reconquête de parts de marché sur la route. A cet égard, comme chacun le sait, les reproches des chargeurs à la SNCF sont nombreux. Ils s'articulent autour de quatre thèmes :
- la fiabilité et le respect des délais ;
- la sécurité de la marchandise ;
- les délais d'acheminement ;
- la réactivité ».
« L'actualité récente montre aussi combien les grèves peuvent être dévastatrices vis-à-vis de tous les efforts déployés par la Direction du Fret pour gagner cette bataille de la qualité du service rendu : le jeudi 29 mars, 500 trains de marchandises ont été « calés » (sur 1.300 trains de marchandises circulant un jour normal) et dès le vendredi, la SNCF décidait de suspendre tout le trafic fret jusqu'au mercredi 4 avril. Au bout de 10 jours de graves perturbations, les pertes financières pour les industriels qui sont trop dépendants du ferroviaire commencent à être particulièrement lourdes. Certains d'entre eux réviseront leur répartition d'acheminement rail/route ».
« Que propose le scénario MV pour réduire ces situations de blocage complet du transport de marchandises ferroviaires qui, si elles perdurent, empêcheront à elles seules les croissances fortes espérées ? ».