Chypre
• Caractéristiques de la population 840 000 habitants, dont 24 % pour la partie turque. • Données économiques (3 ( * )) : chiffres de l'année 2000 Croissance : 4,8 % Inflation : 4,1 % Taux de chômage : 3,4 % PIB par habitant : 86 % de la moyenne communautaire Déficit public : 3,2 %. • Situation du commerce avec l'Union européenne (année 2000) - 48 % des exportations se font vers l'Union européenne - 56 % des importations proviennent de l'Union européenne. • Atouts et handicaps - Points forts : des liens très étroits et très anciens avec l'Union européenne ; un état de préparation très avancé, avec une démocratie stable et une économie au niveau européen. - Points faibles : la division du pays, depuis 1974, entre une zone grecque au sud et une zone turque au nord ; une situation économique contrastée entre le sud, très dynamique, et le nord, quatre fois moins riche ; la complexité des relations grecquo-turques au sujet de l'adhésion de Chypre à l'Union. • État d'avancement des négociations d'adhésion Demande d'adhésion déposée le 4 juillet 1990. Figurait parmi les pays de la « première vague ». Vingt-quatre chapitres de négociation provisoirement clos au 31 mars 2002 sur trente et un. • État de l'opinion publique Sentiment pro-européen très largement majoritaire, tant au nord qu'au sud de l'île. |
La candidature de Chypre
1) Des critères politiques respectés
Chypre a des institutions stables garantissant la démocratie et la primauté du droit, et respecte en cela les critères politiques définis à Copenhague. Le système politique est présidentiel, des élections législatives ont eu lieu en mai 2001 et les élections présidentielles auront lieu en février 2003. Chypre respecte également les droits de l'homme et les libertés fondamentales.
Ces institutions ne s'appliquent pas de facto à la partie nord de l'île qui a mis en place ses propres institutions, non reconnues par la communauté internationale. La liberté d'expression est généralement respectée au nord où divers partis politiques s'expriment, mais la communauté internationale s'est à plusieurs reprises élevée contre certaines restrictions à la liberté de la presse et à la liberté de circulation.
2) Des critères économiques divergents entre le sud et le nord
Le sud de l'île connaît un développement remarquable caractérisé par un secteur privé dynamique et une très forte ouverture aux échanges extérieurs qui le placent nettement dans les niveaux de vie de l'Union européenne. L'inflation est maîtrisée et le chômage est faible (3,4 % en 2000). La Commission européenne qualifie Chypre « d'économie de marché viable qui devrait être en mesure de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché » .
En revanche, l'économie du nord est sinistrée, son produit intérieur brut par habitant est estimé à quatre fois inférieur à celui du sud. Sa taille réduite et son isolement diplomatique constituent de lourds handicaps. Le secteur public y joue un rôle disproportionné et l'économie est sous perfusion des transferts budgétaires de la Turquie, dont le montant reconnu représente environ 20 % du PIB. Cependant, cette partie de l'île ne compte qu'environ 200 000 habitants.
3) Les perspectives d'accord politique
L'Union européenne préfèrerait qu'un règlement intervienne sous les auspices de l'ONU avant l'adhésion de Chypre. Comme l'indiquent les conclusions du sommet européen d'Helsinki (décembre 1999), ce n'est cependant pas un préalable à l'adhésion.
La situation a évolué depuis la fin de l'année 2001, puisque M. Rauf Denktash et M. Glafkos Clerides se sont rencontrés directement le 4 décembre, pour la première fois depuis quatre ans. Plusieurs entretiens ont eu lieu depuis et permettent d'espérer un règlement du conflit.
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L'appréciation portée par la Commission européenne dans son rapport d'évaluation pour 2001 est très positive : « Chypre continue de satisfaire aux critères politiques de Copenhague. Des efforts supplémentaires ont été déployés afin de préparer l'administration à fonctionner au sein de l'Union européenne et les résultats obtenus par les autorités dans le domaine des droits démocratiques et des droits de l'homme demeurent généralement bons. [...] Chypre a continué à un rythme régulier à aligner sa législation ; [...] il reste cependant un nombre considérable de lois à adopter. »
* (3) Les données fournies se réfèrent au territoire contrôlé par la République de Chypre, soit environ 63 % du territoire.