2. Une comparaison européenne peu favorable à la France
Le creusement des déficits publics ne constitue pas une exception française au sein des pays de l'OCDE, dans la période de retournement de conjoncture que ceux-ci viennent de traverser. Il correspond au souci communément partagé par les gouvernements de ne pas ajouter « la crise à la crise ». Néanmoins, les déficits publics français ont atteint des niveaux plus importants que ceux des autres Etats membres de l'Union européenne, avant élargissement. L'explication réside pour l'essentiel dans le niveau de départ du déficit public français, avant altération des conditions de la croissance, et dans le dérapage, particulièrement marqué du solde des administrations publiques au cours de l'année charnière 2002. Ce dérapage est lié au poids des dépenses non financées issues des exercices précédents et reportées à plus tard.
Aussi la France a-t-elle connu en 2003 le déficit public le plus élevé de la zone euro avant celui de l'Allemagne (- 3,9 % du PIB) et des Pays-Bas (-3,2 %).
Comparaison du déficit des administrations
publiques
France - Zone euro - Union européenne
(en % du PIB)
Source : Commission européenne
Hors zone euro, le déficit du Royaume-Uni a atteint 3,2 % en 2003. Seuls certains des nouveaux pays entrants ont connu en 2003 un solde des administrations publiques plus dégradé que celui de la France : -12,9 % pour la République Tchèque, - 5,9 % pour la Hongrie, - 4,1 % pour la Pologne par exemple.
Conformément aux engagements européens de la France, la prévision établie en loi de finances était de -3,6 % pour 2004. Cependant, selon le rapport sur l'évolution de l'économie nationale et sur les orientations des finances publiques présenté par le gouvernement en vue du débat d'orientation budgétaire, « l'impact sur les finances publiques des dernières décisions de l'UNEDIC concernant les chômeurs « recalculés » serait d'un peu plus de 1 milliard d'euros en 2004, tandis qu'une révision apportée à la fin avril par l'INSEE aux comptes nationaux pourrait aggraver le déficit d'environ 1 milliard d'euros en 2004 par « effet de base ». Le risque identifié à ce stade est donc au total entre 0,2 point et 0,3 point de base ».