B. L'ENCADREMENT DES FRAIS DE REPRÉSENTATION
Représentant du gouvernement dans le département, le préfet exerce une fonction à laquelle se rattache, par nature, une mission de représentation . Cette mission renvoie non seulement à une tradition vivante du métier préfectoral, mais aussi à une responsabilité professionnelle incombant au corps préfectoral. Elle engendre, naturellement, un certains nombre de frais qui entrent dans les dépenses de fonctionnement des préfectures.
Parfois source de fantasmes et souvent examinés « à la loupe » par les médias, ces dépenses de représentation ont longtemps souffert d'une trop grande disparité des situations, héritée d'une période antérieure à la décentralisation.
La volonté de distinguer, autant que faire se peut, la vie professionnelle et la vie privée des membres du corps préfectoral, ainsi que l'exigence du meilleur emploi des crédits publics, ont conduit à modifier les règles relatives à ces dépenses, par la circulaire NOR/INT/A/98/00256/C du 10 décembre 1998 relative aux règles d'utilisation des crédits et moyens affectés à la fonction de représentation .
Les principes posés par celle-ci encadrent, dorénavant, les frais de représentation, l'acquisition et l'utilisation des véhicules, les modalités de gestion des personnels affectés dans les résidences du corps préfectoral et les autres dépenses liées à ces résidences.
1. Le plafonnement des dépenses préfectorales
La circulaire du 10 décembre 1998 fixe un plafond, par préfecture, pour les frais de représentation. Ce plafond est resté inchangé depuis 1998, à trois exceptions près.
Ainsi, le plafond de la préfecture de Seine-et-Marne a-t-il été relevé pour prendre en compte la création de la nouvelle sous-préfecture de Torcy. La même opération a eu lieu pour la préfecture de Seine Saint-Denis, concernant la sous-préfecture du Raincy. Enfin, une augmentation du plafond de la préfecture d'Ile-de-France a permis d'assurer l'exécution 2005 sur ce poste de dépense, l'augmentation s'élevant à 10.701 euros.
Les plafonds de dépenses pour ces frais de représentation sont rappelés par votre rapporteur spécial dans le tableau ci-dessous.
Les plafonds des frais de représentation en 2006
PREFECTURES |
EN EUROS |
01- AIN |
50 080 |
02- AISNE |
64 105 |
03 - ALLIER |
46 730 |
04 - ALPES DE HAUTE PROVENCE |
45 125 |
05 - HAUTES ALPES |
35 370 |
06 - ALPES MARITIMES |
89 490 |
07 - ARDECHE |
40 250 |
08 - ARDENNES |
50 080 |
09 - ARIEGE |
40 250 |
10 - AUBE |
40 250 |
11 - AUDE |
42 155 |
12 - AVEYRON |
40 250 |
13 - BOUCHES DU RHONE |
132 785 |
14 - CALVADOS |
81 715 |
15 - CANTAL |
40 250 |
16 - CHARENTE |
45 205 |
17 - CHARENTE-MARITIME |
62 580 |
18 - CHER |
45 205 |
19 - CORREZE |
41 775 |
2A - CORSE DU SUD |
81 105 |
2B - HAUTE CORSE |
40 250 |
21 - COTE D'OR |
80 650 |
22 - COTES D'ARMOR |
57 705 |
23 - CREUSE |
35 370 |
24 - DORDOGNE |
50 080 |
25 - DOUBS |
76 835 |
26 - DROME |
45 205 |
27 - EURE |
51 300 |
28 - EURE ET LOIR |
50 080 |
29 - FINISTERE |
70 280 |
30 - GARD |
54 350 |
31 - HAUTE GARONNE |
88 270 |
32 - GERS |
40 250 |
33 - GIRONDE |
109 005 |
34 - HERAULT |
85 985 |
35 - ILLE ET VILAINE |
100 770 |
36 - INDRE |
45 125 |
37 - INDRE ET LOIRE |
52 825 |
38 - ISERE |
76 835 |
39 - JURA |
40 250 |
40 - LANDES |
41 850 |
41 - LOIR ET CHER |
45 205 |
42 - LOIRE |
56 635 |
43 - HAUTE LOIRE |
40 250 |
44 - LOIRE ATLANTIQUE |
94 675 |
45 - LOIRET |
90 555 |
46 - LOT |
40 250 |
47 - LOT ET GARONNE |
50 080 |
48 - LOZERE |
35 370 |
49 - MAINE ET LOIRE |
59 230 |
50 - MANCHE |
51 605 |
51 - MARNE |
86 595 |
52 - HAUTE MARNE |
40 250 |
53 - MAYENNE |
40 250 |
54 - MEURTHE ET MOSELLE |
61 515 |
55 - MEUSE |
40 250 |
56 - MORBIHAN |
55 720 |
57 - MOSELLE |
124 095 |
58 - NIEVRE |
45 125 |
59 - NORD |
145 590 |
60 - OISE |
60 755 |
61 - ORNE |
40 250 |
62 - PAS DE CALAIS |
102 830 |
63 - PUY DE DOME |
85 070 |
64 - PYRENEES ATLANTIQUES |
54 350 |
65 - PYRENEES HAUTES |
40 250 |
66 - PYRENEES ORIENTALES |
45 205 |
67 - BAS RHIN |
102 905 |
68 - HAUT RHIN |
68 985 |
69 - RHONE |
122 265 |
70 - HAUTE SAONE |
35 370 |
71 - SAONE ET LOIRE |
64 105 |
72 - SARTHE |
51 300 |
73 - SAVOIE |
45 205 |
74 - HAUTE SAVOIE |
57 705 |
75 - PARIS |
0 |
76 - SEINE MARITIME |
96 655 |
77 - SEINE ET MARNE |
96 965 |
78 - YVELINES |
90 480 |
79 - DEUX SEVRES |
45 205 |
80 - SOMME |
81 715 |
81 - TARN |
41 850 |
82 - TARN ET GARONNE |
35 370 |
83 - VAR |
67 690 |
84 - VAUCLUSE |
53 590 |
85 - VENDEE |
52 825 |
86 - VIENNE |
76 835 |
87 - HAUTE VIENNE |
75 310 |
88 - VOSGES |
45 205 |
89 - YONNE |
45 205 |
90 - TERRITOIRE DE BELFORT |
30 490 |
91 - ESSONNE |
80 190 |
92 - HAUTS DE SEINE |
94 750 |
93 - SEINE SAINT DENIS |
97 800 |
94 - VAL DE MARNE |
81 030 |
95 - VAL D'OISE |
83 695 |
971 - GUADELOUPE |
81 410 |
972 - MARTINIQUE |
84 765 |
973 - GUYANE |
68 910 |
974 - REUNION |
92 385 |
975 - SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON |
30 000 |
751 - ILE DE FRANCE |
176 870 |
TOTAL |
6 495 013 |
Au total, pour 2005, la dépense s'est élevée à 5.670.646 euros, pour un plafond global fixé à 6.440.361 euros, soit un écart de 769.715 euros. Votre rapporteur spécial tient à souligner cette sous-consommation qui traduit une rigueur des bénéficiaires de ces frais dans la gestion de leur dotation.
2. Les véhicules de fonction
S'agissant de l'acquisition des véhicules de fonction, la dernière enquête concernant le parc automobile de l'administration territoriale date de la fin de l'année 2004. Ainsi, en 2004, le nombre de véhicules recensés était de 1.735 , dont 1.482 berlines (environ 560 pour le corps préfectoral), 234 utilitaires, 12 motos et 7 divers (voitures 4X4 ...).
Les chiffres de 2005 ne sont pas disponibles, mais la comparaison avec les chiffres de l'enquête conduite en 2003 met en évidence une relative stabilité avec 1759 véhicules dont 1486 berlines (dont 579 pour le corps préfectoral), 248 utilitaires, 9 motos et 16 divers.
Au regard du nombre de hauts fonctionnaires territoriaux (appartenant au corps préfectoral) en poste bénéficiaires d'un véhicule de fonction, on atteint le ratio moyen d' un véhicule par haut fonctionnaire concerné.
Les modalités d'achat de ces véhicules sont également encadrées. Le plafond du prix d'achat des véhicules mis à disposition des membres du corps préfectoral, fixé par la circulaire du 10 décembre 1998, a été porté en 2002 à 30.500 euros pour les véhicules des préfets et à 22.900 euros pour les sous-préfets (postes de première et deuxième catégorie).
Concernant les coûts d'entretien, de carburant et de péage des véhicules de fonction , aucune donnée n'est disponible, les outils actuellement à la disposition du ministère de l'intérieur et de l'aménagement du territoire ne permettant pas de fournir un détail fin de cette dépense. Votre rapporteur spécial émet le souhait qu'à l'avenir une information plus complète puisse être disponible, mais tient, également, à souligner que les conditions d'utilisation de ces véhicules de fonction sont encadrées et soumises au contrôle de l'inspection générale de l'administration .
3. Les personnels affectés dans les résidences du corps préfectoral
Concernant les « personnels de résidence », la circulaire du 10 décembre 1998 fixe, en annexe, les règles concernant l'effectif de référence, considéré de façon globale au niveau de chaque département.
Les restitutions de l'outil ANAPREF établissent une moyenne nationale de 12,8 ETPT , l'effectif variant selon la taille de la préfecture.
La dépense moyenne (charges de personnel et de fonctionnement) s'établit à 544.005 euros, soit environ 4,8 % du budget d'une préfecture .
Il convient de noter qu'une partie de cet effectif est composée de personnels contractuels dits « Berkani ». Le plafond d'emploi notifié aux préfectures sous le régime de la globalisation des crédits prenait, d'ailleurs, en compte un « sous-plafond » de ces personnels, compte tenu des modalités de remplacement de ces agents au fur et à mesure de leurs départs définitifs (retraite, radiation, décès...). Pour les personnels dits « Berkani » dont les fonctions sont considérées comme pérennes, le dispositif négocié avec la direction du Budget du ministère de l'économie et des finances prévoit leur remplacement par des agents titulaires (cas des personnels affectés en résidence). Dans les autres cas, l'externalisation des fonctions est recherchée, avec le reversement, sur la part fonctionnement du budget global, du traitement qui était auparavant servi à ces agents.