d) L'obligation de la vaccination des professionnels de santé en question
Le fait que les médecins eux-mêmes doutent de plus en plus souvent de l'opportunité de certains vaccins a des répercussions non seulement sur les taux de vaccination de leurs patients, mais encore sur leur propre capacité à se faire vacciner eux-mêmes. La question n'est pas anodine dès lors qu'on considère que les médecins sont, par nature, des facteurs de transmission des maladies.
C'est particulièrement le cas pour la vaccination antigrippale . L'objectif n° 39 de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, qui fixe à 75 % la proportion des professionnels de santé vaccinés, est ainsi loin d'être atteint. Si près de 70 % des médecins généralistes sont vaccinés chaque année, ce n'est le cas que de 30 % des infirmiers libéraux. Ces taux ne permettent pas d'éviter la transmission du virus entre les soignants et les malades . Avec un tiers seulement de personnels vaccinés, la situation est particulièrement préoccupante à l'hôpital où les risques de contagion sont élevés.
La recommandation de vaccination n'étant visiblement pas suffisante pour inciter les professionnels de santé à se protéger et à protéger leurs patients, la commission des affaires sociales du Sénat avait présenté un amendement au projet de loi de financement de la sécurité sociale pour la rendre obligatoire 1 ( * ) . Bien qu'adoptée définitivement par le Parlement, cette mesure n'est toujours pas mise en oeuvre, faute de décret d'application . L'Opeps déplore ce retard et demande la publication rapide de ce texte.
* 1 Amendement déposé par Nicolas About, président de la commission des affaires sociales, devenu les articles 62 et 63 du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2006.