4. ... qui ne résout pas tout
Hormis la conclusion relative à la composition des contractions budgétaires expansionnistes - la réduction des dépenses publiques plutôt que l'augmentation des recettes -, il n'y a pas de consensus sur les caractéristiques qui président à ces épisodes .
- Les conditions macroéconomiques des contractions budgétaires expansionnistes ne sont pas toujours suffisamment précisées .
Or, a priori , la nature des effets d'une variation des dépenses publiques sur la croissance à court terme dépend étroitement de la situation économique. Dans un équilibre économique marqué par une insuffisante demande et du chômage (situation où les recommandations keynésiennes s'appliquent), il est douteux que des contractions budgétaires soient expansionnistes. En revanche, dans un régime classique , d'insuffisance de capacités d'offre, que les contractions budgétaires puissent avoir des effets stabilisateurs n'est pas contesté par la théorie keynésienne.
En outre, un élément important doit être ajouté. La sensibilité de la croissance économique du pays concerné à son commerce extérieur doit être prise en compte . Par exemple, Lane et Perotti (2003) montrent qu'une politique budgétaire restrictive a d'autant plus de chance d'être expansionniste qu'elle s'accompagne de gains de compétitivité , soit par une dépréciation du taux de change, soit en induisant une baisse des salaires. Ce constat explique sans doute beaucoup pourquoi les petits pays très ouverts semblent, plus que les autres, présenter des situations de contractions budgétaires expansionnistes.
- Les études statistiques sont souvent des études en panel, où des chocs spécifiques favorables à la croissance (dépréciation du taux de change, assouplissement de la politique monétaire, effets de la libéralisation financière) ne sont pas pris en compte .
Selon Alesina et al. (1998), la réaction monétaire (dépréciation du taux de change ou assouplissement de la politique monétaire) ne contribue pas à expliquer les raisons du succès apparent des épisodes de consolidation budgétaire. Mais cet effet est pris explicitement en compte par Giudice et al. (2003), ce qui les amène à réduire nettement le nombre de consolidations budgétaires expansionnistes pures.