D. LA PERSISTANCE DE NOMBREUX OBSTACLES AU RETOUR À L'EMPLOI
Outre les effets de seuil ou pertes de revenus liés à la perte du statut d'allocataire, les enquêtes récentes mettent en évidence d'autres freins au retour à l'emploi , notamment s'agissant des bénéficiaires du RMI et de l'API :
- parmi eux, une part non négligeable (29 % pour le RMI et 53 % pour l'API) déclare ne pas occuper d'emploi et ne plus en chercher, invoquant le plus souvent des raisons de santé ou des contraintes familiales ;
Raisons invoquées par les
bénéficiaires de minima sociaux sans activité
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(en %) |
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Catégorie de bénéficiaires |
RMI |
API |
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Raisons invoquées |
MS (1) |
Sortis |
Moy. |
MS (1) |
Sortis |
Moy. |
Problèmes de santé |
41 |
36 |
40 |
3 |
16 |
8 |
Indisponibilité pour raisons familiales |
28 |
42 |
32 |
89 |
70 |
81 |
Pas de travail qui convient |
11 |
6 |
9 |
0 |
1 |
1 |
Pas financièrement intéressant |
1 |
2 |
1 |
1 |
1 |
1 |
En formation, a déjà trouvé un emploi, attente création entreprise |
7 |
6 |
7 |
5 |
11 |
7 |
Autre raison, ne sait pas |
12 |
8 |
11 |
2 |
1 |
2 |
(1) MS : toujours titulaire du minimum social au moment de l'enquête. |
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Champ : personnes sans emploi déclarant ne pas en rechercher un (hors retraités dispensés de recherche). |
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Guide de lecture : 40 % des personnes interrogées, actuellement ou anciennement bénéficiaires du RMI et sans emploi, déclarent ne pas en chercher à cause de leurs problèmes de santé. |
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Source : DREES, Enquête auprès des bénéficiaires de minima sociaux 2006 Études et résultats - n° 567 - avril 2007. |
- de plus, parmi les personnes sans activité qui recherchent un emploi, nombreuses sont celles qui disent rencontrer des obstacles importants pour en trouver un, l'absence de formation adéquate ou d'emploi adapté à proximité , les problèmes de santé et de transport sont le plus souvent cités.
Raisons identifiées par les
bénéficiaires de minima sociaux sans
activité
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(en %) |
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Catégorie de bénéficiaires |
RMI |
API |
||||
Raisons invoquées |
MS (1) |
Sortis |
Moy. |
MS (1) |
Sortis |
Moy. |
Absence de formation adéquate |
22 |
21 |
22 |
24 |
27 |
26 |
Absence d'emploi à proximité dans votre domaine |
14 |
19 |
15 |
11 |
7 |
9 |
Problèmes de santé |
14 |
9 |
13 |
3 |
4 |
3 |
Absence de véhicule ou du permis |
15 |
13 |
15 |
18 |
17 |
17 |
Trop âgé pour les employeurs |
11 |
5 |
10 |
3 |
5 |
4 |
Les emplois proposés ne conviennent pas (salaires, horaires...) |
6 |
5 |
6 |
5 |
7 |
6 |
Indisponible pour l'instant |
2 |
4 |
2 |
19 |
15 |
17 |
Autre raison |
13 |
15 |
13 |
13 |
12 |
12 |
Ne sait pas |
3 |
9 |
4 |
4 |
6 |
6 |
(1) MS : toujours titulaire du minimum social au moment de l'enquête. |
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Champ : personnes déclarant rechercher activement un emploi sans en occuper déjà un. |
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Guide de lecture : 21 % des personnes interrogées, anciennement bénéficiaires du RMI et sans emploi, déclarent que l'absence de formation adéquate est la première cause de leurs difficultés pour trouver un emploi. |
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Source : Drees, Enquête auprès des
bénéficiaires de minima sociaux 2006 -
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A ce stade, on observera que :
- dans les deux cas, l'aspect financier ne constitue pas le premier frein à la reprise d'un emploi, n'étant d'ailleurs invoqué que de façon très marginale ;
- les causes avancées diffèrent d'un minima à l'autre : pour l'API c'est, pour plus de 80 % des bénéficiaires sans activité ayant abandonné la recherche d'un emploi, l'indisponibilité du fait de leurs contraintes familiales ; pour le RMI, il s'agit dans 40 % des cas de raisons de santé ;
- par ailleurs, si la reprise d'emploi est le premier motif de sortie du RMI, la réalité est un peu différente pour l'API : la fin de la durée légale de son versement en est la cause principale. En effet, une fois sur deux, un sortant de l'API s'inscrit au RMI à l'échéance de son allocation.
Les raisons qui expliquent le non-retour à l'activité sont donc nombreuses et variables. Elles appellent la mise en oeuvre de politiques publiques d'insertion multiples et complémentaires, une mesure isolée ne pouvant à elle seule produire les effets escomptés.
1. Un accompagnement souvent insuffisant des personnes bénéficiaires
Le soutien et l'accompagnement sont également insuffisants . Et pourtant ils permettraient aux allocataires de mobiliser plus efficacement les aides auxquelles ils ont droit et d'être mieux orientés dans leur recherche d'emploi ou d'activité d'insertion.
Ainsi une faible part des allocataires de minima sociaux a bénéficié d'un tel accompagnement. En témoigne le très faible taux de contractualisation des bénéficiaires (moins de 40 %) qui a conduit à l'échec du « volet insertion » du dispositif initial prévu par la loi de 1988 instituant le RMI.