B. LES CENTRES DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE EN OUTRE-MER
Les CRA de Mayotte et de Guyane sont spécifiques car plus exposés à l'immigration clandestine que ceux de métropole.
Or, les conditions de vie et d'exercice des droits du CRA de Mayotte se rapprochent davantage du fonctionnement d'un LRA que de celui d'un CRA. Les actions d'information, de soutien moral et l'exercice des droits des retenus ne sont pas dispensées : ce n'est qu'en janvier 2009 que la Cimade a été autorisée à y intervenir mais seulement à hauteur de cinq bénévoles, ce qui paraît trop faible par rapport au nombre élevé de retenus et à leurs courtes durées de séjour.
Les conditions matérielles de vie restent préoccupantes : absence de lits, d'équipements pour les enfants malgré leur nombre élevé, de cour de promenade, propreté discutable, etc.
Le taux d'occupation du CRA dépasse en général 100 % : pour 60 places, le nombre de retenus a dépassé 140 pendant 26 jours dans l'année. Si la construction d'un nouveau CRA a été maintes fois annoncée, l'ensemble des financements permettant sa réalisation ne sont pas encore prévus, bien que la situation du CRA de Mayotte ait été dénoncée régulièrement depuis près de dix ans.
La Guyane, quant à elle, présente trois principaux problèmes, en matière de gestion immobilière :
- la rénovation du CRA de Cayenne a été réalisée en 2007 et 2008 alors qu'il est déjà prévu, pour augmenter les capacités, de le remplacer par un autre bâtiment à construire sur un autre site ;
- le LRA de Saint-Georges-de-l'Oyapock n'est presque pas utilisé et devra prochainement être abandonné ;
- le problème de l'absence de LRA à Saint-Laurent-du-Maroni doit être résolu.
De manière générale, si les capacités des centres et lieux de rétention administrative et la qualité de leurs équipements sont globalement en nette amélioration, il convient de poursuivre l'effort actuellement mené. La gestion administrative et budgétaire des centres doit par ailleurs être clarifiée afin d'assurer un pilotage plus satisfaisant du dispositif de rétention administrative et de mettre en place un suivi budgétaire des crédits aujourd'hui défaillant.