B. L'ÉVOLUTION DE LA SANTÉ MENTALE DES JEUNES EST ALARMANTE

1. La santé mentale des jeunes s'aggrave de manière spectaculaire

La dégradation de la santé mentale des jeunes semble trouver sa source au milieu des années 2010. Elle s'est accélérée pendant la crise du covid-19, et se poursuit depuis.

En 2024, les risques de troubles anxiodépressifs touchent près de 30 % des 11-24 ans. De nombreux indicateurs attestent de la détérioration de la santé psychique des jeunes : hausse du nombre de passages aux urgences et d'hospitalisations de mineurs pour motifs de tentative de suicide, scarification et crises graves, lignes d'écoute de plus en plus sollicitées, progression des refus scolaires anxieux, ou encore hausse des prescriptions de psychotropes.

La prévalence des troubles de santé mentale légers à modérés est particulièrement élevée chez les filles. En 2022, la prévalence du risque de dépression atteint 30,9 % chez les collégiennes et lycéennes, contre 21,4 % chez les garçons.

2. Les raisons du mal-être des jeunes sont multiples

L'ensemble des acteurs auditionnés par les rapporteurs jugent que les réseaux sociaux contribuent au mal-être des jeunes.

des 16-24 ans sont inquiets pour leur avenir

Les jeunes filles sont particulièrement touchées par ce phénomène. Elles sont notamment plus exposées aux contenus qui dégradent la représentation du corps des femmes, au harcèlement en ligne et à des vidéos qui encouragent explicitement les troubles alimentaires, l'automutilation et le suicide.

Par ailleurs, l'apparition de troubles anxieux et dépressifs chez les jeunes est encouragée par le caractère anxiogène du contexte économique et géopolitique (dérèglement climatique, conflits armés, instabilité politique) et par les angoisses suscitées par l'orientation professionnelle, notamment pendant la période des candidatures sur Parcoursup.

Enfin, la crise du covid-19 a accéléré la dégradation de la santé mentale des jeunes, certains changements directement attribuables à cette période (recul du lien social et de l'activité physique, augmentation du temps passé devant les écrans) s'étant ancrés dans les habitudes des jeunes. Les auditions ont ainsi montré une difficulté croissante, pour les jeunes, à établir des liens sociaux non numérisés et à s'inscrire dans le fonctionnement général de la société.

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