2. La BERD : une action très positive avec des moyens limités
Dans ce contexte difficile, la BERD conduit aujourd'hui, sous
l'impulsion de son Président, une action très positive, compte
tenu de ses moyens qui restent très limités, pour accompagner ce
processus de transition dans l'ensemble des 25 pays de la zone. Trois points
essentiels méritent à cet égard d'être
rappelés.
- D'abord, le fait que la crédibilité et l'efficacité de
la Banque supposaient
la restauration de son image.
Cet
objectif,
qui passait par une gestion très rigoureuse, par une
stratégie recentrée et par une organisation interne plus
rationnelle, a été
atteint
. La viabilité
financière de la BERD a été renforcée. Le
mérite en revient en premier lieu -chacun le sait- à l'action
déterminée, maîtrisée et courageuse conduite depuis
plus de trois ans par le Président de Larosière.
- Ensuite, le fait que
la BERD est une institution originale.
C'est une
banque mais ce n'est pas une banque comme les autres. Elle est une institution
publique porteuse d'un mandat politique qui doit s'assurer, à ce titre,
aussi bien de l'état d'avancement de la démocratie que de la
transition vers l'économie de marché tout en promouvant un
développement durable, respectueux de l'environnement.
Si son propre développement implique qu'elle obtienne des
résultats positifs -ce qui est, en soi, un paramètre de
succès qu'on aurait tort de négliger- son objectif n'est pas de
maximiser ses profits. Il y a là un équilibre difficile à
tenir. Son succès même est le signe qu'elle doit bientôt se
retirer d'une opération (ainsi, par exemple, de la sortie du capital).
Elle doit aussi travailler " à la marge " dans un milieu
mouvant et diversifié. Elle est donc obligée en permanence de
veiller à sa propre vertu et tenue de défricher sans cesse de
nouveaux terrains d'intervention.
- Troisième observation, la plus importante en pratique :
la BERD
joue désormais un rôle de premier plan dans le processus
d'investissement de la région.
Elle y est devenue le premier
investisseur et a été associé à
plus de 15 % des
investissements étrangers directs
qui y ont été
effectués.
Intervenant dans l'ensemble des pays du champ, les projets qu'elle a
déjà approuvés dépassent
8 milliards
d'écus.
Et son effet d'entraînement est plus important encore
puisque la valeur totale des projets dépasse 21 milliards d'écus.
Ses moyens sont néanmoins strictement limités par le capital dont
elle dispose. Le
montant
global de ses interventions reste ainsi
relativement modeste
et ne permet évidemment pas de combler la
très grande insuffisance des investissements étrangers dans la
zone par rapport à ceux attirés par des régions en
développement comme l'Asie du sud-est.
L'action remarquable conduite par la BERD ne saurait dès lors, faute
de moyens suffisants, être surestimée.
Sa capacité
d'intervention n'est pas, aux yeux de votre rapporteur, à la mesure du
problème posé par la transition économique dans une zone
de 400 millions d'habitants, ni même dans le seul immense pays qu'est la
Russie.
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