INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Depuis 1992, notre commerce extérieur a retrouvé la voie,
longtemps perdue, des excédents. Le niveau record, de près de
105 milliards de francs, atteint par ce solde en 1995, et que
l'année 1996 devrait encore améliorer, indique que notre pays
semble avoir atteint une situation d'excédent structurel "à
l'allemande".
Cette incontestable réussite ne va cependant pas sans soulever certaines
questions et ne doit pas, en tout cas, dissimuler les efforts qui restent
à accomplir.
Quelles sont les conditions d'une pérennisation de nos
excédents commerciaux ?
Dans quelle mesure ce succès profite à notre économie et
en particulier à l'emploi ?
Quelle est la rationalité du dispositif français d'appui au
commerce extérieur ?
L'ensemble de ces questions a conduit votre rapporteur spécial des
crédits du commerce extérieur à examiner
"sur
pièces et sur place"
les structures du commerce extérieur.
Il est en outre apparu intéressant de situer ce travail dans le cadre
des trois pays ayant eu les réactions les plus vives à la
dernière campagne française d'essais nucléaires dans le
Pacifique, afin de mesurer la portée de cette campagne sur nos
échanges avec ces pays.
Au cours de sa mission qui l'a donc conduite auprès des postes
d'expansion économiques implantés au
Japon, en Australie et en
Nouvelle-Zélande,
votre rapporteur a pu recueillir des informations
directes et concrètes sur les forces et les faiblesses de notre pays
à l'exportation, tout en analysant les moyens publics consacrés
à la promotion de nos échanges extérieurs. Ces
éléments ont ensuite été complétés en
France par l'examen des moyens mis en oeuvre à ce titre dans le cadre
régional, ainsi que par une série d'entretiens avec des
personnalités qualifiées.
De l'observation de ces marchés lointains, il ressort
principalement que notre appareil exportateur doit
parachever l'acquisition
d'une
"culture d'exportation"
pour être, ensuite, en mesure d'y
renforcer une présence encore insuffisante.
De l'examen des implications macroéconomiques du commerce
extérieur, il résulte que, malgré d'incontestables effets
négatifs pour certains secteurs,
l'impact global de nos
échanges commerciaux est positif pour l'économie et, dans une
certaine mesure, pour l'emploi
.
De l'analyse du dispositif français de promotion des
échanges extérieurs, découlent deux observations
principales : l'une est empreinte de sévérité,
l'autre d'exigence.
Si la première observation est sévère, c'est qu'il existe
aujourd'hui
une grande dispersion des moyens en raison de la
multiplicité des intervenants, publics et privés,
dans le
domaine de la promotion des échanges extérieurs.
Déjà critiquable au regard de l'idée d'un emploi rationnel
des ressources, cette dispersion l'est aussi en raison de la
confusion
qu'elle peut susciter chez les responsables de petites et moyennes entreprises
qui souhaitent exporter
.
La seconde est, quant à elle, chargée d'exigence : l'Etat a
le devoir de
poursuivre avec discernement la rationalisation de son
dispositif d'appui au commerce extérieur et de veiller à une
meilleure coordination
des "acteurs" publics et privés
agissant dans ce domaine.
Ainsi, les capacités et les talents de chacun seront mis au service de
leur objectif commun : favoriser la conquête des marchés
extérieurs par les entreprises françaises.