4. Les prestations sociales
a) Les prestations-maladie
Compte tenu du caractère
tendanciel
de la
projection, l'hypothèse retenue en matière d'évolution des
dépenses de santé est celle d'une
prolongation de la tendance
passée
(le projet de loi de financement de la Sécurité
sociale retient l'hypothèse selon laquelle les mesures de maîtrise
de la dépense déjà décidées ou en
préparation, se traduiraient dès 1997 par un freinage
marqué de l'évolution des prestations-maladie -soit 1,7 % en
francs courants-).
Comme l'avait montré l'étude réalisée
l'année dernière par l'OFCE à la demande du
Sénat
24(
*
)
,
l'évolution des dépenses de santé sur longue
période obéit aux trois caractéristiques suivantes :
- même si elles progressent plus vite que le PIB, leur croissance moyenne
sur la période 1980-1995 est cependant marquée par un
ralentissement
(cf.
graphique
ci-dessous) ; la projection
prolonge ce ralentissement tendanciel ;
TAUX DE CROISSANCE DES DÉPENSES DE SOINS EN VOLUME
- l'expérience des plans de maîtrise des
dépenses de santé engagés dans le passé montre que,
si leur effet immédiat sur le
niveau
de la dépense reste
acquis durablement, ils ne
modifient pas la tendance
" lourde " du
taux de croissance
; la projection
retient ainsi
l'hypothèse que la réforme en cours se traduirait effectivement
par un freinage de la dépense de santé en 1996 et 1997 (avec des
taux de croissance en volume respectivement de 1,9 % et 1,6 % pour
les dépenses de soins), mais que celle-ci retrouverait par la suite son
taux de croissance tendanciel (autour de 3 % par an en volume de 1998
à 2001 pour les dépenses de soins) ;
- la croissance
globale
des dépenses de santé serait plus
stable et régulière que celle de ses
composantes
(hôpital public et secteur privé). On observe en effet que la
limitation des dépenses hospitalières consécutive à
la mise en place du budget global dans la seconde moitié des
années 1980 s'est accompagnée d'une forte croissance des
dépenses du secteur privé. Les auteurs de la projection
considèrent qu'il en irait de même aujourd'hui, et qu'une
réduction plus forte des dépenses hospitalières serait
compensée par une augmentation plus rapide des dépenses
privées. Ainsi pour 1997, la faible augmentation des dépenses
hospitalières (1,7 %) n'aurait qu'un impact limité sur la
dépense totale. A partir de 1998, la part de l'hôpital public dans
le total de la dépense serait stabilisée. Le taux de croissance
en volume des dépenses hospitalières, sur la période
1998-2001, s'établirait ainsi à 3 % par an en moyenne.
Au total, compte tenu d'une hypothèse de stabilisation des taux de prise
en charge des remboursements de soins et de la poursuite du ralentissement des
autres catégories de dépenses (pensions d'invalidité,
maternité et indemnités journalières), les prestations de
santé augmenteraient en volume de 1,4 % en 1997, puis de 2,7 %
par an en moyenne de 1998 à 2001 (cf. tableau ci-dessous).
ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE L'ASSURANCE MALADIE
(y compris hôpital public)
|
1990-1995* |
1996 |
1997 |
1998 |
1999-2001* |
POURCENTAGE ANNUEL D'ACCROISSEMENT
EN VOLUME |
|
|
|
|
|
- Dépenses de soins
- Pensions d'invalidité - Maternité - Indemnités journalières maladie |
3,2
|
1,9
|
1,6
|
3,1
|
3,0
|
Ensemble
|
2,9 |
1,6 |
1,4 |
2,7 |
2,7 |