IV. LES PAYS SIGNATAIRES DU PROTOCOLE DE KYOTO SE SONT ÉGALEMENT ACCORDÉS SUR LE PRINCIPE DE MÉCANISMES D'ÉCHANGE DE LEURS QUOTAS
1. Le principe commun de ces mécanisme de flexibilité : plusieurs pays peuvent s'accorder pour répartir leurs efforts de manière plus efficiente
Les coûts marginaux de réduction des émissions diffèrent dans des proportions considérables selon les pays. Schématiquement, il est plus facile et moins coûteux de maîtriser les émissions de CO 2 dans les pays où l'utilisation de l'énergie est initialement moins efficace, ainsi que dans les pays où les énergies consommées sont riches en CO 2 et peuvent donc être remplacées par des énergies moins polluantes. Inversement, il est plus difficile et beaucoup plus coûteux de maîtriser les émissions de CO 2 dans les pays où l'efficacité énergétique est élevée et où les possibilités de substitution sont réduites.
COÛT D'UNE RÉDUCTION DE 1 % PAR AN DU TAUX
DE
CROISSANCE MOYEN DES ÉMISSIONS
59(
*
)
|
|||
Union européenne |
80 |
||
Économies dynamiques d'Asie ... |
52 |
||
Brésil |
40 |
||
Japon |
39 |
||
États-Unis |
35 |
||
Pays exportateurs de pétrole |
35 |
||
Pays en transition |
23 |
||
Inde |
7 |
||
Chine |
3 |
||
Source : Simulation du modèle GREEN, OCDE, 1995. |
Il est
donc rationnel que plusieurs pays s'accordent pour maîtriser les
émissions de CO
2
avec le meilleur rapport
efficacité/coût, c'est-à-dire là où les
réductions d'émissions sont les moins coûteuses.
Selon les simulations effectuées par l'OCDE, le recours à ces
mécanismes de flexibilité permet de diviser au moins par deux les
coûts des engagements de Kyoto :
COÛTS DES ENGAGEMENTS DE KYOTO EN 2010
|
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|
Chaque pays ou bloc 1 de pays de l'annexe I respecte ses engagements seul |
Réduction des émissions au moindre coût |
Réduction des émissions au moindre coût |
||
|
au moyen d'une taxe intérieure |
par une taxe coordonnée dans les pays de l'annexe I |
par des marchés de permis entre les pays de l'annexe I |
grâce à des échanges de permis à l'échelle mondiale |
|
Union européenne |
- 0,8 |
- 0, 2 |
- 0,4 |
- 0,2 |
|
États-Unis |
- 0,4 |
- 0,2 |
- 0,3 |
- 0,2 |
|
Pays en transition |
2,1 |
1,6 |
1,2 |
0,9 |
|
CEI |
- 1,0 |
0,7 |
3,0 |
1,3 |
|
total annexe I |
- 0,5 |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,2 |
|
Chine |
- 0,1 |
- 0,1 |
- 0,1 |
0,4 |
|
Pays exportateurs de pétrole |
- 3,3 |
- 1,4 |
- 1,3 |
- 0,9 |
|
Total pays en développement |
- 1,0 |
- 0,5 |
- 0,4 |
-0,1 |
|
Monde |
- 0,7 |
- 0,2 |
- 0,2 |
-0,1 |
|
1.
Union européenne, États-Unis, Japon, et les pays de l'OCDE,
Économies en transition, Etats Baltes et communauté des
États indépendants (Russie, Ukraine notamment).
|
Ces
simulations suggèrent également que le recours à des
mécanismes de flexibilité est
gagnant-gagnant
à
l'échelle mondiale.
- les engagements des pays de l'annexe I sont réalisés
à moindre coût ;
- les pays en développement ou en transition bénéficient
des
transferts
financiers ou technologiques liés aux
échanges ;
- la croissance des pays industrialisés est moins ralentie, ce qui
freine moins la demande adressée aux pays en développement, donc
leur propre croissance.
Le ralentissement de la croissance dans les pays industrialisés
lié à la mise en oeuvre du protocole de Kyoto serait quoi qu'il
en soit
imperceptible
à l'échelle macroéconomique
(- 0,01 point à - 0,05 point de croissance annuelle
en moins selon les scénarios).