DEUXIÈME PARTIE :
LES ILLUSIONS
PERDUES ?
La
réorganisation de l'industrie aéronautique européenne a
donné naissance à deux grands projets, inégalement
ambitieux mais, toutefois, l'un et l'autre significatifs d'une volonté
de réforme affirmée.
La transformation du groupement d'intérêt économique (GIE)
Airbus en une société de plein exercice dite SCE Airbus et la
constitution d'une grande entité regroupant les forces des industriels
du secteur (l'European Aerospace and Defence Company - EADC) sont les deux
visages quelque peu contradictoires d'une même ambition qu'on
décrit dans le chapitre 1.
Le chapitre 2 dresse le bilan de ses ambitions. Dans l'ensemble, la
déception l'emporte, comme si les illusions du départ
étaient désormais perdues.
Le chapitre III rappelle que la France a progressé vers une plus grande
cohérence de son industrie aéronautique, si bien qu'elle a
gagné des marges de manoeuvre susceptibles d'être
mobilisées au service de l'ambition européenne.
CHAPITRE
PREMIER :
DES PROJETS
AMBITIEUX
L'ordre chronologique des projets européens de
réaménagement de l'industrie aéronautique a vu la
promotion successive de l'idée d'un changement de la structure juridique
d'Airbus aux fins de donner davantage de cohérence au consortium, puis
d'un schéma d'organisation plus ambitieux, l'EADC, regroupant la
quasi-totalité des métiers de l'aéronautique.
Ces deux projets s'inscrivent dans le cadre d'une même ambition d'asseoir
mieux la compétitivité de l'industrie aéronautique
européenne.
Toutefois, le second d'entre eux, beaucoup plus large et plus ardu à
mettre en oeuvre, apparaît aussi beaucoup plus cohérent. C'est
d'ailleurs ainsi que l'ensemble des industriels concernés l'ont
jugé.
Cela ne signifie aucunement que la transformation d'Airbus doive être
abandonnée, au contraire. Mais cela suppose que les deux dossiers
avancent de conserve.