LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE POUR 1996

Adoption des conclusions
d'une commission mixte paritaire

M. le président. L'ordre du jour appelle la discussion des conclusions du rapport (n° 161, 1996-1997) fait au nom de la commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances rectificative pour 1996.
Dans la discussion générale, la parole est à M. le rapporteur.
M. Jean Cluzel, en remplacement de M. Alain Lambert, rapporteur pour le Sénat de la commission mixte paritaire. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la commission mixte paritaire chargée d'élaborer un texte commun sur les dispositions restant en discussion du projet de loi de finances rectificative a atteint son objectif.
Sur les vingt-six articles qu'elle avait à examiner, deux ont été rétablis dans la rédaction de l'Assemblée nationale, un a été supprimé, les vingt-trois autres ont été adoptés dans la rédaction du Sénat.
L'article 13 bis , vous le savez, mes chers collègues, concerne l'attribution de la carte du combattant aux Français ayant pris une part effective à des combats aux côtés de l'armée républicaine espagnole.
A ce sujet, la commission mixte a préféré ne pas en étendre le champ d'application aux citoyens, sujets et protégés français ayant servi en Indochine. Elle a fait remarquer, dans sa très grande majorité, que l'article 13 bis n'avait pas réellement sa place dans un texte financier et que l'extension proposée, qu'elle ne rejetait pas dans son principe, méritait sans doute une réflexion juridique plus approfondie.
A l'article 19 bis , la commission mixte paritaire a estimé qu'il était dès à présent possible - sans attendre l'examen du projet de loi sur l'intercommunalité - d'étendre aux communautés de villes la faculté de percevoir la taxe sur les fournitures d'électricité.
La commission mixte paritaire a supprimé l'article 35 relatif à la validation de la perception de taxes d'urbanisme annulée pour défaut d'affichage.
Pour le reste, la commission mixte paritaire a suivi le Sénat. Elle a donc voté de nombreuses dispositions techniques relatives au statut fiscal des sociétés civiles professionnelles, au régime des donations-partages, à la fiscalité des entreprises, au régime juridique des copropriétés de cheval de course et d'étalon, à la simplification des obligations comptables des exploitants agricoles, ou encore à la fiscalité locale.
Ce perfectionnement du projet de loi de finances rectificative résulte, mes chers collègues, d'un travail collectif de notre assemblée. Mais cet enrichissement du texte doit beaucoup à notre rapporteur général, Alain Lambert. Appelé dans son département pour des raisons impérieuses, il ne peut aujourd'hui rapporter à cette tribune.
M. Emmanuel Hamel. Rendons-lui hommage !
M. Jean Cluzel, rapporteur. C'est donc à moi qu'échoit l'honneur de le suppléer, et j'y suis extrêmement sensible.
Je profite de cette occasion pour dire à cette tribune combien j'ai apprécié - combien nous avons apprécié, les uns et les autres - sa compétence, sa puissance de travail, mais aussi son égalité d'humeur...
M. Emmanuel Hamel. Son sourire !
M. Jean Cluzel, rapporteur. ... tout au long de ce marathon budgétaire. Je suis sûr, monsieur le ministre, mes chers collègues, que son maître, Portalis, qui surveille nos travaux presque toujours avec satisfaction (L'orateur désigne la statue de Portalis dans l'hémicycle) - mais parfois aussi d'un oeil perplexe, et même narquois - est fier de celui qui se reconnaît comme son disciple. Alain Lambert pourrait bien lui consacrer un jour quelque écrit, un écrit qui serait marqué par la sobriété du premier des notaires de France, par la perspicacité qui sied à tout sénateur, mais aussi par la hauteur de vue d'un homme entièrement dévoué à la bonne gestion des finances publiques.
En conclusion, mes chers collègues, c'est donc avec conviction que, au nom du président de la commission des finances, M. Poncelet, et de son rapporteur général, M. Lambert, je demande au Sénat d'adopter les conclusions de la commission mixte paritaire.
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Alain Lamassoure, ministre délégué au budget. M. le président, monsieur le rapporteur, mesdames, messieurs les sénateurs, après l'excellent résumé des travaux de la commission mixte paritaire auquel s'est livré M. Cluzel, je n'ai pas grand-chose à ajouter.
Ainsi qu'il l'a indiqué, les travaux de la commission mixte paritaire ont abouti à un texte satisfaisant et, sur la plus grande partie des sujets pour lesquels des rédactions différentes avaient été retenues à l'Assemblée nationale et au Sénat, ce sont les thèses du Sénat qui l'ont emporté. Je m'en réjouis.
Grâce à ces travaux, nous aboutissons à un collectif budgétaire satisfaisant, qui nous permettra de parvenir à une exécution du budget de 1996 tout à fait conforme aux objectifs que nous étions fixés puisque le déficit reste limité à 288 milliards de francs.
Pour la deuxième année consécutive, nous sommes donc parvenus à maîtriser l'exécution du budget dans les conditions que nous avions prévues à l'origine tous ensemble. Cela nous a demandé beaucoup d'efforts, en particulier des efforts d'économie pour gager les dépenses nouvelles inéluctables. Nous allons poursuivre l'année prochaine - et au-delà - dans la même direction.
Je voudrais à mon tour m'associer à l'hommage que M. Cluzel a rendu à votre rapporteur général ainsi qu'à votre commission des finances et je remercie la majorité sénatoriale pour l'appui sans faille qu'elle a manifesté, au cours de ces longues discussions budgétaires, à l'égard du Gouvernement.
M. le président. Personne ne demande la parole dans la discussion générale ?...
La discussion générale est close.
Nous passons à la discussion des articles.
Je rappelle qu'en application de l'article 42, alinéa 12, du règlement, lorsqu'il examine après l'Assemblée nationale le texte élaboré par la commission mixte paritaire, le Sénat se prononce par un seul vote sur l'ensemble du texte.
Je donne lecture du texte de la commission mixte paritaire :