QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Premier emploi et expérience professionnelle
542.
- 23 janvier 1997. -
M. Yann Gaillard
attire l'attention de
M. le ministre du travail et des affaires sociales
sur les difficultés que représente la recherche d'un premier emploi pour les
jeunes diplômés. Le maître mot des recruteurs est l'expérience. Mais comment,
au sortir de l'université, justifier de deux ou trois années passées en
entreprise comme l'exigent les employeurs ? On pourrait penser que les stages
effectués tout au long de l'enseignement supérieur ou, tout au moins, le stage
de fin d'études permettent de pallier en partie ce manque d'expérience
professionnelle. Or ceux-ci ne sont que très peu reconnus et par conséquent ne
facilitent pas systématiquement l'accès à l'emploi, ce qui est regrettable. Les
organismes comme l'Agence Nationale pour l'Emploi (ANPE) ou l'Association pour
l'Emploi des Cadres (APEC) qui font l'interface entre les entreprises et les
demandeurs d'emploi et qui sont confrontés aux exigences de plus en plus
pointues des entreprises, notamment en matière d'expérience, observent
scrupuleusement ces demandes et ont tendance à ne transmettre que les
curriculum vitae en tout point identiques aux voeux des employeurs. L'absence
d'expérience à proprement parler est alors un barrage insurmontable qui ne
permet même pas aux jeunes de postuler et d'acquérir, peut-être, cette
expérience tant recherchée. Conscient que c'est aux employeurs qu'il appartient
de donner leur chance aux jeunes, il lui demande ce qu'il entend faire pour
sensibiliser les entreprises sur la nécessité d'embaucher de jeunes diplômés et
pour revaloriser les stages aux yeux des recruteurs.
Risques résultant des manipulations génétiques
effectuées sur les espèces végétales
541. - 23 janvier 1997. - M. Gérard Roujas tient à tirer l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation sur le dossier particulièrement sensible des manipulations génétiques, lesquelles permettent de modifier les espèces végétales, de créer de nouveaux aliments, voire de procéder à des croisements génétiques. La commission européenne a autorisé la commercialisation d'un soja dont les gênes ont été modifiés. Dans un an, il en sera de même pour le maïs transgénétique, dans trois ans pour le colza. Pire, dans les laboratoires américains, on implante aujourd'hui des gênes humains dans les cellules reproductives de cochons. Tout cela relève de la même démarche : la recherche de toujours plus de rentabilité, de productivité, et pose un véritable problème de société. Hier, les fabricants britanniques ont décidé de moins cuire les farines de base de carcasses de moutons afin de réduire les coûts énergétiques avec les conséquences que chacun de nous connaît. Même s'il convient de se garder de faire des amalgames, la démarche des fabricants de semences n'a pas d'autre objet. Il est actuellement difficile de mesurer les incidences sur la santé humaine de la multiplication des organismes génétiquement modifiés et de leur mise sur le marché. Aussi la prudence doit-elle apparaître comme la première des sécurités et un simple étiquetage, indispensable, certes, ne saurait rassurer les consommateurs. Il lui demande s'il n'estime pas souhaitable de saisir la représentation nationale de ce dossier et si le renforcement de la loi de juillet 1992 réglementant les manipulations génétiques ne lui semble pas nécessaire.