QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Normes européennes applicables aux équipements collectifs
647.
- 21 avril 1997. -
M. Jean-Paul Delevoye
appelle l'attention de
M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation
sur les très lourdes - et parfois insupportables - conséquences financières,
pour les collectivités locales, de l'entrée en application d'un certain nombre
de normes européennes applicables, à titre d'exemple, aux aires de jeux
municipales, aux équipements sportifs, aux marchés de comestibles, ou encore
aux feux tricolores. A chaque fois, les collectivités doivent adapter,
remplacer, moderniser - même lorsque les équipements concernés sont eux-mêmes
récents - dans des délais assez courts, c'est-à-dire un ou deux exercices
budgétaires. De surcroît, les collectivités ne sont pas consultées avant
l'entrée en vigueur de ces normes, ni associées aux conditions de mise en
oeuvre de celles-ci. Cette situation ne peut perdurer en l'état et doit
absolument faire l'objet d'une véritable concertation qui devrait commencer
sans délai. Elle devra porter à la fois sur la création d'une instance de
consultation entre le Gouvernement et les associations d'élus, qui serait
saisie immédiatement de toute nouvelle directive européenne concernant les
collectivités locales, et sur les normes en cours d'application sur les aires
de jeux, qui posent des problèmes particulièrement sérieux à nombre de
communes. Il souhaite connaître les perspectives de l'action gouvernementale en
ce domaine.
Avenir de la filière technologie et biologie
648.
- 17 avril 1997. -
M. Jacques Bimbenet
attire l'attention de
M. le ministre de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation
sur la décision de suppression du concours spécifique pour intégrer les grandes
écoles d'ingénieurs agronomes et des travaux agricoles réservées aux titulaires
de baccalauréats technologiques STL BGB (sciences et techniques de laboratoire,
option Biologie génie biologique) et STL SMS (sciences médico-sociales) à
l'issue de leur scolarité en classe préparatoire TB (technologie et biologie).
Cette suppression entraînerait la fermeture de ces classes préparatoires TB dès
la rentrée 1997. La disparition de cette filière lésera obligatoirement les
élèves ayant entamé un cursus technologique et ira à l'encontre des objectifs
de revalorisation de l'enseignement technologique exprimés à plusieurs reprises
par M. le Président de la République, M. le Premier ministre et M. le ministre
de l'éducation nationale. En conséquence, il lui demande d'assurer des
débouchés en écoles d'ingénieurs pour ces bacheliers STL BGB et SMS. Il sera
alors possible de maintenir une classe préparatoire et un concours spécifique
pour cette filière d'excellence de l'enseignement technologique.
Principe d'égalité d'accès aux services publics
649.
- 21 avril 1997. -
M. Ivan Renar
rappelle à
M. le ministre de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation
que de très nombreuses communes appliquent, dans le cadre de leur politique
municipale, des tarifs différenciés selon le quotient familial pour certaines
activités comme les activités culturelles ou sportives. Or, une jurisprudence
du Conseil d'Etat interdit cette pratique selon lui discriminatoire en matière
d'égalité d'accès aux services publics. Cette conception très formelle de
l'égalité ignore cependant la réalité d'une situation sociale qui prive pour
des raisons financières de très nombreuses personnes, en premier lieu les
enfants, de l'accès à la culture ou au sport. L'application du quotient
familial est dans l'esprit des municipalités un moyen de dépasser les obstacles
sociaux. Dans une réponse à une question écrite déjà posée à ce sujet en
juillet 1996, le ministre de la culture annonçait « qu'en concertation avec le
ministère de la fonction publique, de la réforme de l'Etat et de la
décentralisation, il a été décidé d'entreprendre une réflexion de fond sur le
sujet, qui pourrait donner lieu au dépôt d'un projet de loi ». En conséquence,
il lui demande de bien vouloir lui faire part de l'avancée de la réflexion du
gouvernement à ce sujet et des décisions qu'il entend mettre en oeuvre.
Retard dans la mise en application de l'extention de la taxe
sur les grandes surfaces aux stations-service des grandes surfaces
650.
- 21 avril 1997. -
M. Jean-Jacques Robert
attire l'attention de
M. le ministre délégué aux finances et au commerce extérieur
sur l'inapplication - à ce jour - de l'extension de l'assiette de la taxe sur
les grandes surfaces aux stations-service de ces grandes surfaces, instituée à
l'article 130 de la loi de finances pour 1997 (n° 96-1181 du 30 décembre 1996).
Il s'étonne que les 60 millions de produit attendu ne soient toujours pas
perçus, ni donc confiés au Comité professionnel de la distribution de carburant
(CPDC), chargé de la répartition de ce crédit entre les petits pompistes en
difficulté. Il constate l'aggravation de la situation de petites
stations-service, conduisant à leur fermeture. Les décrets nécessaires n'ont
pas été pris à temps et tout laisse à penser que la perception de ce supplément
de taxe sera remise en cause cette année. C'est pourquoi il lui demande s'il
compte respecter les engagements qu'il a pris dès juin 1996 à l'égard de la
profession et du Parlement, et s'il peut l'assurer d'une application effective
de cette mesure.
Entreprises d'insertion et marchés publics
651.
- 18 avril 1997. -
M. Jean-Jacques Robert
attire l'attention de
M. le ministre délégué aux finances et au commerce extérieur
sur les difficultés rencontrées par certaines entreprises, notamment du
bâtiment et du secteur de l'aménagement des espaces verts, dans le cadre de
marchés publics, qui ne peuvent lutter contre les offres présentées par les
entreprises d'insertion du même secteur d'activités. En effet, ces entreprises
d'insertion sont en mesure de proposer des prestations à des tarifs très
inférieurs du fait des aides octroyées par l'Etat, en particulier au niveau
social. S'il convient de la qualité de leurs efforts dans la lutte contre
l'exclusion, il estime cependant qu'elles contribuent à mettre les autres
entreprises en concurrence difficile. C'est pourquoi il lui demande quelles
mesures il entend prendre pour remédier à cette situation lors d'ouvertures des
marchés publics.
Conséquences de restructurations
des forces françaises stationnées en Allemagne
652. - 21 avril 1997. - M. Daniel Hoeffel appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur les incidences pour les personnels civils des mesures de restructuration qui toucheront en 1997 et 1999 les forces françaises stationnées en Allemagne. Seuls les fonctionnaires et agents publics sont assurés d'un reclassement dans les services et établissements relevant du ministère de la défense. En ce qui concerne les personnels de droit privé français ou de droit privé allemand, des plans sociaux ont été négociés pour fixer les modalités de leur licenciement et prévoir des mesures d'accompagnement social dont ils pourront bénéficier. En dépit de ses mesures, de nombreux agents particulièrement implantés dans des zones frontalières ne seront pas en mesure de trouver des solutions de reclassement. Il lui demande s'il envisage de trouver d'autres solutions pour ces personnels qui tiendraient compte des années qu'ils ont passées à oeuvrer au service de la France.