QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Conditions administratives d'ouverture
des surfaces commerciales
198.
- 16 février 1998. -
M. André Vallet
attire l'attention de
Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce et à
l'artisanat
sur les conditions administratives d'ouverture des surfaces commerciales. Après
le gel des autorisations, un certain nombre de projets de ce type semblent être
maintenant autorisés, notamment dans le département des Bouches-du-Rhône,
pourtant suréquipé, au détriment des centres-villes de plus en plus exsangues.
Aussi, il souhaite connaître l'attitude du Gouvernement par rapport à ces
nouvelles demandes, et notamment savoir s'il entend revenir sur les prises de
position du précédent gouvernement.
Avenir du centre anti-poison de Strasbourg
199.
- 19 février 1998. -
M. Daniel Hoeffel
appelle l'attention de
M. le secrétaire d'Etat à la santé
sur l'avenir du centre anti-poison de Strasbourg. Compte tenu de la mission
fondamentale de santé publique de ce centre, considéré comme une structure
hospitalo-universitaire de référence pour la région Alsace, sa disparition
serait extrêmement préjudiciable pour tout l'Est de la France. En effet, le
centre anti-poison, créé en 1968, assure une activité transversale en
toxicologie incluant tous les aspects. Ce pôle d'activité toxicologique
clinique possède une compétence indéniable qui est reconnue tant au niveau
européen (centre relais entre la France et l'Allemagne), qu'international. La
mise en adéquation du centre anti-poison est conditionnée par l'octroi de
moyens financiers, non accordés pour l'instant, permettant d'améliorer son
fonctionnement. Il lui demande donc de mettre tout en oeuvre afin que le centre
anti-poison de Strasbourg puisse être agréé compte tenu de son importance et de
sa mission.
Fiscalité des plus-values lors de la transformation
du statut juridique d'une société
200.
- 20 février 1998. - L'imposition des sociétés non soumises à l'impôt sur les
sociétés (telles que les sociétés en nom collectif, les sociétés civiles, etc.)
pose de nombreuses questions imparfaitement traitées dans le code général des
impôts. En particulier, les conséquences fiscales, au niveau des associés, de
leur transformation en sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés ne sont pas
traitées du tout. L'administration fiscale a précisé, par voie d'instructions
(n° 5 B-21-94 du 26 octobre 1994 et n° 5 G-15-94 du 27 octobre 1994) que la
transformation d'une société non soumise à l'impôt sur les sociétés en une
société soumise à l'impôt sur les sociétés (ou son option à l'impôt sur les
sociétés) n'entraîne pas la constatation d'une plus-value au niveau des
associés personnes physiques de ladite société. Cette règle a été donnée au
regard des règles d'imposition des plus-values des particuliers, qui sont
prévues aux articles 160, 92 B, 92 J et 92 K du code général des impôts. La
transformation (ou l'option) est alors neutre fiscalement pour l'associé, sous
réserve des deux exceptions suivantes : lorsque la transformation s'accompagne
de la création d'une personne morale nouvelle (cas relativement rare), et
lorsque l'associé est une personne physique qui exerce son activité
professionnelle au sein de la société.
M. Bernard Plasait
attire l'attention de
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie
sur cette question et lui demande s'il peut lui confirmer que ce principe de
neutralité est également applicable aux associés qui sont imposés dans la
catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), que les sociétés
concernées soient des sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés ou qu'il
s'agisse de sociétés de personnes, elles-mêmes détenues par une société soumise
à l'impôt sur les sociétés. En effet, sous réserve, encore une fois, que la
transformation ne donne pas lieu à la création d'une personne morale nouvelle,
celle-ci ne devrait pas donner lieu à constatation d'une plus-value au niveau
desdits associés au regard des articles 38 et 39
duodecies
du code
général des impôts. De même, les ajustements fiscaux cités dans les arrêts du
Conseil d'Etat du 4 novembre 1970 (n° 77.667) et du 17 avril 1991 (arrêt
Lanadan, n° 62.001) en cas de cession de parts de sociétés de personnes, ne
devraient pas s'appliquer. Il lui demande de bien vouloir lui confirmer ces
deux points (neutralité et absence d'ajustements fiscaux) qui facilitent
l'adaptation des sociétés à un environnement économique changeant.
Effectifs du ministère de l'équipement
201.
- 24 février 1998. -
M. François Autain
attire l'attention de
M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement
sur la baisse des effectifs dans les services de son ministère. Au fil des ans,
la Fédération de l'équipement, des transports et des services a perdu
officiellement près de 17 000 emplois. De nouvelles suppressions sont
vraisemblablement encore prévues. Cette orientation, si elle était confirmée,
mettrait en cause l'existence même du service public de l'équipement et des
transports, essentiel pour l'aménagement du territoire, que ce soit en matière
de développement et d'entretien des voies de communication (routes, voies
navigables, ports, aéroports), et leur viabilité par toutes conditions ou que
ce soit en matière d'assistance aux communes et enfin comme réseau scientifique
et technique. Alors que le Gouvernement affiche sa volonté de stopper les
réductions d'effectifs dans la fonction publique, il lui demande de prendre
toutes les mesures qui s'imposent pour que les services déconcentrés de son
ministère ne se sentent pas lésés.
Avenir de la profession de syndic
et d'administrateur de biens
202.
- 24 février 1998. -
M. Gérard Delfau
attire l'attention de
Mme le garde des sceaux, ministre de la justice,
sur la déplorable situation dans laquelle se trouve la profession des syndics
et administrateurs de biens. Les révélations sur des pratiques délictueuses,
parfois cautionnées par les services fiscaux, et les mises en examen se
succèdent, sans que la Chancellerie ait envisagé une remise en ordre ; ce qui
crée un préjudice grave à tous ceux qui exercent honnêtement ce métier. Il est
temps de réagir. D'autant que le mal est plus profond qu'on ne l'écrit. Au-delà
des délits constitués et sur lesquels se penche la justice, il y a toute une
zone de pratiques à la limite du droit devant lesquelles le citoyen se trouve
désarmé, tant la loi et la réglementation protègent abusivement cette
profession. Que compte faire le Gouvernement pour remédier à cet état de
fait.
Aides à la construction des casernes de gendarmerie
203.
- 24 février 1998. -
M. Joseph Ostermann
attire l'attention de
M. le ministre de la défense
sur les conditions financières de subvention et de prise à bail par l'Etat des
casernements de gendarmerie construits par des collectivités locales. Selon la
circulaire du 28 janvier 1993, les collectivités territoriales qui assurent la
maîtrise d'ouvrage d'un projet de construction de casernements de gendarmerie
reçoivent une subvention de l'Etat fixée à 18 % du coût plafond des unités de
logement ou à 20 % pour les communes de moins de 10 000 habitants qui ne
bénéficient pas du concours financier d'une ou plusieurs collectivités. Or,
actuellement, compte tenu des contraintes budgétaires imposées au département
de la défense, les montants de l'aide à l'investissement destinée aux
collectivités territoriales sont limités, ce qui entraîne une importante
réduction du nombre d'opérations immobilières dont la réalisation peut être
autorisée. Toutefois, le ministère a proposé aux collectivités qui le
souhaitent, et pour les seuls projets urgents et prioritaires, de conduire ces
opérations sans subvention de l'Etat. Cette décision constituerait un transfert
particulièrement inquiétant de charges de l'Etat vers les collectivités
locales. Il lui demande donc s'il ne conviendrait pas de compenser ce transfert
de charges par une réduction de TVA à 5,5 % sur ces opérations.
Réforme de l'organisation commune du marché du vin
204. - 24 février 1998. - M. Roland Courteau attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur le projet de réforme de l'Organisation commune du marché du vin (OCM), qui devrait être, enfin, présenté par la Commission de l'Union européenne. Contrairement aux précédentes propositions (1994-1995), il semblerait que les nouvelles orientations sur lesquelles travaille aujourd'hui la Commission de Bruxelles seraient fondamentalement différentes. C'est pourquoi, tout en réaffirmant que cette réforme de l'OCM doit offrir de réelles perspectives d'avenir à un secteur particulièrement important sur les plans économique, social, environnemental et même culturel, il lui demande s'il est en mesure de faire un point précis sur l'état d'avancement de ce dossier, sur les positions du Gouvernement français concernant les grandes questions telles que la nécessité du maintien et du développement du potentiel de production, avec accélération de la rénovation du vignoble et l'octroi d'un nouveau contingent de plantations nouvelles, mais, également, la mise en place de moyens nécessaires en vue de promouvoir l'organisation économique des filières viticoles, de mieux affronter la concurrence mondiale et d'aider à l'installation des jeunes et à la cession des terres pour les viticulteurs âgés, et, enfin, la prise en compte des marchés autres que le vin (brandy et alcools de bouche), et la nécessaire harmonisation des réglementations nationales en matière de publicité pour les boissons alcooliques.