Séance du 6 avril 2000







M. le président. La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle. Ma question s'adresse à M. Mélenchon. (Ah ! sur les travées du RPR.)
Cette semaine, M. Lang et vous-même, monsieur Mélenchon, avez annoncé la mise au placard de la réforme Allègre, tout au moins de l'essentiel de cette réforme.
M. René-Pierre Signé. C'est faux !
M. Alain Vasselle. Cette réforme est pourtant nécessaire pour adapter l'enseignement professionnel aux évolutions technologiques et économiques. La modernisation des lycées professionnels nécessite leur enracinement dans le tissu industriel local, donc un partenariat fort avec les entreprises. En effet, il ne sert à rien de délivrer des diplômes s'ils ne tiennent pas compte de la réalité économique. Mes questions sont donc les suivantes.
Monsieur le ministre, êtes-vous prêt à présenter aujourd'hui, devant la Haute Assemblée, les grands axes de la réforme que vous souhaitez engager ?
Etes-vous prêt à garantir un partenariat fort avec les entreprises ?
Allez-vous, à l'exemple du Premier ministre, sous couvert de concertation, faire preuve d'immobilisme ? (Protestations sur les travées socialistes.) Nous en avons eu un exemple brillant avec la réforme des retraites ! (Nouvelles protestations sur les mêmes travées.)
Allez-vous vous engager dans la voie de la réforme telle qu'elle est attendue par la société, ou bien allez-vous rester dans l'inaction ?
L'inaction sera-t-elle votre vertu, à l'image de l'inaction du Gouvernement, qui ne s'est pas appliqué à lui-même la parité, alors qu'il veut l'imposer au Sénat ?
Monsieur Mélenchon, vous qui aviez, dans cette enceinte, la critique facile et la langue bien pendue,...
M. Dominique Braye. Trop bien pendue !
M. Alain Vasselle. ... allez-vous adopter aujourd'hui la langue de Blois... pardon, de bois ? (Rires et applaudissements sur les travées du RPR, des Républicains et Indépendants, et de l'Union centriste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'enseignement professionnel. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, la Haute Assemblée devine facilement, j'imagine, le bonheur et l'émotion que j'ai à me présenter en cet instant devant elle dans mes nouvelles fonctions. A chacun de ceux avec qui j'ai partagé ces quatorze années de débats rigoureux et exigeants, l'ex-sénateur adresse un salut personnel et amical, et le nouveau ministre dit son respect.
Monsieur Vasselle, vous apprécierez le matériau dans lequel sera faite ma langue à cet instant. Je n'ai qu'une chose à vous dire : vous m'interrogez sur le partenariat ; personne n'en nie la nécessité, mais il ne faut pas en faire une affaire idéologique !
Chacun doit être à sa place. Le service public, qui a pour mission d'éduquer et de former en débouchant sur des savoir-faire opérationnels, ne renonce à aucun de ses objectifs. L'entreprise n'est pas un substitut à l'école ; elle a ses propres objectifs.
Contractualisons clairement, chacun dans son rôle et dans ses missions, et tout sera pour le mieux dans ce pays ! (Bravo ! et applaudissements sur les travées socialistes, ainsi que sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.)
M. le président. Monsieur Mélenchon, vos collègues sénateurs vous remercient de votre salut amical et assurent le ministre que vous êtes de toute leur sympathie.

UTILISATION DES BIOCARBURANTS
ET DE L'ÉTHANOL EN PARTICULIER