SEANCE DU 10 MAI 2001
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'un discussion
commune.
Par amendement n° 43 rectifié, M. Seillier, au nom de la commission des
affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« A la fin du deuxième alinéa (1°) de l'article L. 722-1 du code rural, les
mots : "ou structures d'accueil touristique qui ont pour support
l'exploitation" sont remplacés par les mots : "ou structures d'accueil
touristique, précisées en tant que de besoin par décret, situées sur
l'exploitation ou dans les locaux de celle-ci, notamment d'hébergement et de
restauration". »
Par amendement n° 326, M. Vasselle propose d'insérer, après l'article 10
ter,
un article additionnel ainsi rédigé :
« A la fin du deuxième alinéa (1°) de l'article L. 722-1 du code rural, les
mots : "ou structures d'accueil touristique qui ont pour support
l'exploitation" sont remplacés par les mots : "ou structures d'accueil,
précisées en tant que de besoin par décret, située sur l'exploitation ou dans
les locaux ou dépendances de celle-ci, notamment d'hébergement et de
restauration". »
La parole est à M. Seillier, rapporteur, pour défendre l'amendement n° 43
rectifié.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Ces dispositions donnent une définition plus précise des
activités d'accueil touristique agricoles sur le plan social.
Le 1° de l'article L. 722-1 du code rural modifié par l'article 67 de la loi
du 23 juillet 1990 a qualifié d'agricoles les activités d'accueil touristique
pratiquées par les agriculteurs dès lors qu'elles ont pour support
l'exploitation. Cette définition marque la volonté du législateur d'élargir le
champ d'application des activités touristiques susceptibles de relever du
régime agricole.
Or la jurisprudence a donné une interprétation restrictive de la notion de
support, qui exclut du champ des activités agricoles les activités
d'hébergement. Il convient donc de préciser cette notion afin que lesdites
activités puissent sans ambiguïté rester dans le champ d'application du régime
agricole.
En mettant fin au contentieux et en facilitant l'assujettissement de
l'ensemble des activités agritouristiques, y compris d'hébergement, situées sur
l'exploitation, la modification de l'article L. 722-1 du code rural permet de
clarifier les situations et de revenir à la volonté initiale du législateur
puisqu'elle confirme le caractère agricole de telles activités.
M. le président.
L'amendement n° 326 est-il soutenu ?...
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 43 rectifié ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire d'Etat.
Cet amendement vise à permettre aux agriculteurs qui
diversifient leur activité dans l'agrotourisme à être affiliés et à cotiser à
un seul régime de protection sociale agricole. Cela ne peut que les aider à
surmonter un certain nombre de difficultés. Le Gouvernement est favorable à cet
amendement.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 43 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter
.
Par amendement n° 44, M. Seillier, au nom de la commission des affaires
sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« Dans l'article L. 722-5 du code rural, la référence "L. 312-5" est remplacée
par la référence : "L. 312-6". »
La parole est à M. Seillier, rapporteur.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Il s'agit de rectifier une erreur de codification.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 44, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter
.
Par amendement n° 45, M. Seillier, au nom de la commission des affaires
sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« La seconde phrase du quatrième alinéa de l'article L. 724-11 du code rural
est supprimée. »
La parole est à M. Seillier, rapporteur.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
C'est encore un amendement de « toilettage » du code
rural.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire d'Etat.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 45, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter
.
Par amendement n° 46 rectifié, M. Seillier, au nom de la commission des
affaires sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« L'article L. 731-15 du code rural est complété par un alinéa ainsi rédigé
:
« Au titre des revenus professionnels servant à calculer les cotisations
sociales des personnes non salariées agricoles, la différence entre l'indemnité
attribuée en compensation de l'abattage d'un troupeau réalisé dans le cadre de
la lutte contre l'encéphalopathie spongiforme bovine et la valeur en stock ou
en compte d'achats des animaux abattus peut être prise en compte, sur leur
demande, pour les chefs d'exploitation ou d'entreprise agricole qui ont opté
pour les dispositions de l'article 75 OD du code général des impôts, dans les
conditions prévues au premier alinéa de cet article et selon les mêmes
modalités d'application. »
Cet amendement est assorti de deux sous-amendements.
Le premier, n° 302, présenté par MM. de Rohan, Murat, Goulet, Cornu, Gérard,
Besse, Courtois, Fournier, Lassourd, Doublet, Leclerc, Bizet, Eckenspieller,
André, Joyandet, Braun, Cazalet, Chaumont, Gaillard, Ostermann, Martin,
Vasselle, Rispat, Fournier, Darcos, Neuwirth, Blanc, Ginésy, Vial, Bernard,
César, Le Grand, Olin, Gerbaud, de Richemont, Mouly, tend :
I. - Dans le texte proposé par l'amendement n° 46 pour compléter le premier
alinéa de l'article L. 731-15 du code rural, après les mots : « prise en
compte, », à insérer les mots : « sur leur demande ».
II. - A compléter
in fine
le même texte par les mots : « et selon les
mêmes modalités ».
Le second, n° 327, déposé par M. Vasselle, vise à compléter
in fine
le
texte proposé par l'amendement n° 46 pour compléter l'article L. 731-5 du code
rural par un alinéa ainsi rédigé :
« L'application de cette disposition est étendue aux éleveurs dont plus de 10
% du cheptel sur un même exercice comptable ont dû être euthanasiés dans le
cadre de la lutte contre l'encéphalopathie spongiforme bovine. »
M. le président.
La parole est à M. Seillier, rapporteur, pour présenter l'amendement n° 46
rectifié.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Face à la crise de la filière bovine, des mesures ont été
prises sur le plan fiscal pour les exploitants agricoles dont le cheptel est
affecté par un cas d'encéphalopathie spongiforme bovine, ou ESB. Ainsi,
l'article 75 OD du code général des impôts permet, sur option du contribuable,
d'étaler sur sept ans l'éventuelle différence entre l'indemnité destinée à
compenser l'abattage du troupeau et la valeur en stock de ce troupeau.
Le présent amendement vise à prendre en compte, au niveau de l'assiette des
cotisations sociales, l'étalement déjà prévu en matière fiscale. Cette mesure
permet ainsi aux assurés ayant opté pour le dispositif de l'article 75 OD
d'intégrer progressivement dans l'assiette des cotisations sociales les revenus
exceptionnels qui auraient, dans le cas contraire, engendré une hausse
ponctuelle des cotisations sociales de nature à accentuer les difficultés
auxquelles se trouvent confrontés les agriculteurs touchés par la crise de la
filière bovine.
Ainsi, cette disposition, qui vise à une harmonisation avec celle qui a été
adoptée sur le plan fiscal, permettra aux exploitants affectés par cette crise
d'être en mesure de reconstituer leur cheptel dans les meilleurs conditions.
M. le président.
Le sous-amendement n° 302 est-il soutenu ?...
Le sous-amendement n° 327 est-il soutenu ?...
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 46 rectifié ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire.
Le Gouvernement est favorable à cette transposition d'une
mesure fiscale dans le champ social.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 46 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter
.
Par amendement n° 444, M. Seillier, au nom de la commission des affaires
sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter
, une article
additionnel ainsi rédigé :
« I. - Par dérogation aux dispositions des articles L. 731-15 à L. 731-19 du
code rural et de l'article L. 136-4 du code de la sécurité sociale, les
éleveurs ayant constaté une baisse substantielle de leur activité
professionnelle en raison de la crise de l'encéphalopathie spongiforme bovine
ou de celle de la fièvre aphteuse peuvent demander à ce que les cotisations
sociales et les contributions dues au titre de l'année 2001 soient calculés sur
une assiette forfaitaire égale à 800 fois le montant du salaire minimum de
croissance.
« II. - Un décret détermine les modalités de mise en oeuvre du I.
« III. - La perte éventuelle de recettes pour le budget annexe des prestations
sociales agricoles est compensée à due concurrence par le relèvement du taux
prévu à l'article 1609
septdecies
du code général des impôts.
« IV. - La perte de recettes pour le budget de l'Etat est compensée à due
concurrence par la création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux
articles 575 et 575 A du code général des impôts. »
La parole est à M. Seillier, rapporteur.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Cet amendement vise à permettre aux éleveurs ayant le plus
souffert de la crise de la fièvre aphteuse et de l'ESB, et qui sont confrontés
aujourd'hui à de graves problèmes de trésorerie, de bénéficier d'un calcul
avantageux de leurs cotisations sur l'année 2001.
Ils sont aujourd'hui amenés à s'acquitter de cotisations sur leurs revenus de
l'année 2000 qui ne correspondent pas, loin s'en faut, à leurs revenus de
l'année 2001.
Aussi est-il préférable de retenir la possibilité d'appliquer, pour les
cotisations et la CSG dues au titre de l'année 2001, un mécanisme d'assiette
forfaitaire minimale. Un tel dispositif paraît meilleur que celui qui est
proposé par le Gouvernemnt et qui consiste à reporter le paiement de ces
cotisations.
L'amendement ne chiffre pas le caractère « substantiel » de la baisse d'une
activité professionnelle qui sert de critère de référence, un décret
d'application devant préciser ce point ; ce pourrait être, - mais ce n'est
qu'une suggestion - plus de 50 % du chiffre d'affaires.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire d'Etat.
Je rappelle que l'amendement n° 46 rectifié, que vous
venez d'adopter, permettra aux éleveurs ayant perçu une prime liée à l'ESB
d'étaler celle-ci sur sept années, comme cela est déjà le cas sur le plan
fiscal.
Vous savez que cette mesure s'ajoute à celles que le Gouvernement a d'ores et
déjà mises en oeuvre pour faire face aux difficultés financières des éleveurs
victimes de l'ESB.
Ainsi, sur le plan social, je vous indique que le montant des crédits d'aide
au paiement des cotisations personnelles des exploitations agricoles a été
majoré de 90 millions de francs pour permettre la mise en oeuvre, en 2001, des
mesures de report de paiement sur trois ans d'une partie des cotisations des
éleveurs spécialisés dans la production de bovins qui ont été victimes de
l'ESB, ainsi que la mise en place d'échéanciers de paiement pour tous les
éleveurs concernés.
Enfin, les éleveurs bénéficiaires de primes indemnisant leur troupeau abattu
du fait de l'ESB ou de la fièvre aphteuse pourront bénéficier, sur leur
demande, du statut « nouvel installé », se traduisant par l'appel de
cotisations sociales sur la base d'une assiette forfaitaire.
En ce sens, la disposition proposée par la commission sera donc accordée aux
éleveurs bénéficiaires des primes versées au titre de l'ESB ou de la fièvre
aphteuse. Toute mesure plus générale induirait un coût beaucoup trop élevé pour
le BAPSA.
L'ensemble des mesures déjà adoptées m'amènent à vous demander de bien vouloir
retirer votre amendement, monsieur le rapporteur, faute de quoi je ne pourrai
qu'y être défavorable.
M. le président.
Monsieur le rapporteur, votre amendement est-il maintenu ?
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Oui, monsieur le président, car les mesures qu'a évoquées Mme
le secrétaire d'Etat ne sont pas nécessairement suffisantes.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 444, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter.
Par amendement n° 47, M. Seillier, au nom de la commission des affaires
sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter,
un article
additionnel ainsi rédigé :
« Dans l'article L. 732-55 du code rural, les mots "de nombre d'enfants à
charge ou élevés" sont supprimés. »
La parole est à M. Seillier, rapporteur.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Cet amendement vise à adapter à l'assurance veuvage des
personnes non salariées de l'agriculture la suppression, prévue pour les
salariés par l'article 26 de la loi de financement de la sécurité sociale pour
2001, de la condition relative au nombre d'enfants à charge ou élevés, qui
était jusqu'ici exigée pour bénéficier de l'allocation veuvage.
L'alignement proposé constitue à l'évidence une mesure d'équité.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est favorable à cette mesure, car elle
permettra d'assurer une égalité de traitement à toutes les personnes veuves,
quel que soit le régime d'appartenance de l'époux défunt.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 47, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter
.
Par amendement n° 48, M. Seillier, au nom de la commission des affaires
sociales, propose d'insérer, après l'article 10
ter
, un article
additionnel ainsi rédigé :
« « L'article L. 751-24 du code rural est ainsi rédigé :
« «
Art. L. 751-24. -
La part des cotisations affectée aux dépenses de
prévention ainsi qu'aux frais de gestion, de contrôle médical et d'action
sanitaire et sociale est fixée par arrêté prévu à l'article L. 751-15.
« « Cette disposition s'applique à compter du 1er janvier 2002. »
La parole est à M. Seillier, rapporteur.
M. Bernard Seillier,
rapporteur.
Dans sa rédaction actuelle, l'article L. 751-24 du code rural
prévoit que la répartition des recettes accidents du travail se fait à titre
provisoire sur les cotisations émises. La répartition définitive se fait
ensuite sur l'ensemble des ressources. La régularisation ainsi effectuée est
d'un montant très modeste.
Cette procédure d'équilibre vient retarder l'arrêté des comptes et leur
production, sans justification particulière sur le plan comptable.
Cet article additionnel permet d'effectuer la répartition sur les cotisations
émises, et ce de manière définitive sans régularisation ultérieure. Il
contribuera ainsi à accélérer l'arrêté des comptes, question à laquelle la
commission a toujours été très sensible.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Paulette Guinchard-Kunstler,
secrétaire d'Etat.
Cette mesure permet de rendre plus lisible la
comptabilité des caisses de mutualité sociale agricole. Le Gouvernement y est
donc favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 48, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi, après l'article 10
ter
.
Article 10 quater