SEANCE DU 16 OCTOBRE 2001
M. le président.
La parole est à M. Mouly, auteur de la question n° 1117, adressée à Mme le
ministre de l'emploi et de la solidarité.
M. Georges Mouly.
Permettez-moi de dire, monsieur le président, que l'élu du Limousin que je
suis s'associe à la démarche de M. de Richemont et partage son inquiétude après
la réponse de M. le secrétaire d'Etat.
Permettez-moi aussi de joindre mes félicitations à celles qui vous ont été
adressées des deux côtés de l'hémicycle.
M. le président.
Je vous remercie, mon cher collègue.
M. Georges Mouly.
Les CAP EMPLOI-EPSR - équipes de préparation et de suite du reclassement - se
situent au coeur du dispositif d'insertion des travailleurs handicapés. Plaçant
la personne au centre de leur action, ils s'appuient sur un réseau de
partenaires dans le cadre d'un véritable maillage territorial.
Ainsi, dans mon département, le CAP EMPLOI-EPSR, cofinancé par le conseil
général, est un partenaire essentiel du plan départemental d'insertion des
travailleurs handicapés, le PDITH. L'action « maintien dans l'emploi »,
valorisée dans le cadre de ce plan, est une mission spécifique qui, au 30
septembre 2001, concerne dans mon département 163 dossiers actifs pour 1,5
équivalent temps plein. Dans le cadre de ses missions traditionnelles, le CAP
EMPLOI-EPSR a effectué, en 2001, 278 nouvelles prises en charge et il gère un
total de 896 dossiers actifs. En 2000, 307 placements avaient été réalisés.
Dans le cadre du travail auprès des entreprises, qui n'est pas négligeable, 295
entreprises ont été visitées, 326 offres recueillies et 72 maintiens dans
l'emploi obtenus.
Dans ce contexte, le plan d'aide au retour à l'emploi, à travers la mise en
oeuvre du programme d'aide personnalisé pour un nouveau départ, le PAP-ND, a
suscité auprès de ces structures comme auprès d'autres, parmi lesquelles les
missions locales et les maisons de l'emploi, l'espoir d'une reconnaissance de
leurs missions particulières.
Alors que le Gouvernement affiche l'emploi comme une priorité absolue, alors
que le PAP-ND - mesure bienvenue s'il en est, je le souligne - peut permettre
d'espérer une meilleure lisibilité de l'ensemble des pratiques d'accompagnement
individualisé - elles sont légion ! - alors que l'ANPE se voit doter des moyens
de mettre en oeuvre ce dispositif, le public qui fait la spécificité des CAP
EMPLOI-EPSR ne doit pas être oublié : les travailleurs handicapés qui, pour une
raison ou pour une autre, ne sont pas inscrits à l'ANPE.
Lors de la séance de questions orales du 18 janvier 2000, Mme Dominique
Gillot, alors secrétaire d'Etat à la santé et à l'action sociale, rappelait que
l'Etat demeurait totalement impliqué dans le dispositif de financement des CAP
EMPLOI-EPSR, tel que prévu dans la convention signée entre l'Etat et
l'association pour la gestion du fonds des formations en alternance, l'AGEFIPH,
le 9 décembre 1998, et précisait que le transfert de compétence ne conduisait
nullement l'Etat à se désengager de ses responsabilités en matière de politique
de l'emploi des personnes handicapées.
Mais l'AGEFIPH arguant d'une amélioration de la conjoncture économique, a
décidé de baisser le montant de certaines aides à l'insertion professionnelle
des handicapés pour les contrats de travail au 1er juin 2001. Or, le public «
travailleur handicapé » ne peut pas bénéficier aussi favorablement de la
reprise économique que d'autres catégories de demandeurs d'emploi, c'est une
évidence.
Conscient des difficultés des CAP EMPLOI-EPSR, j'avait appelé l'attention de
Mme Guigou sur la nécessité de les doter de moyens permettant une mise en
oeuvre efficace du PAP-ND. Mme la ministre a bien voulu me répondre - c'était à
la fin de la semaine dernière - qu'un cofinancement AGEFIPH-UNEDIC, à hauteur
de 102 millions de francs, était prévu pour la prise en charge de 60 000
personnes éligibles au PAP-ND par le réseau CAP EMPLOI-EPSR.
Cette convention a reçu un accueil favorable mais, à ce jour, les négociations
entre les structures de la région Auvergne-Limousin et l'AGEFIPH n'ont pas
abouti, faute d'une dotation de fonctionnement. Cela revient à dire que les
moyens initialement prévus sont redéployés et qu'aucun équivalent temps plein
ne sera affecté à cette action spécifique pour le Limousin alors qu'un seul le
sera pour l'Auvergne. Pour le seul département de la Corrèze, 1 079
travailleurs handicapés sont susceptibles d'être concernés par le PAP-ND ;
néanmoins, cet accompagnement ne doit pas se faire au détriment des missions
traditionnelles des CAP EMPLOI-EPSR, sauf à considérer que l'ANPE deviendrait
leur unique donneur d'ordre et qu'elles seraient alors, en région
Auvergne-Limousin, des sous-traitants de l'ANPE, ce que personne ne
souhaite.
Je me permets d'appeler votre attention, monsieur le secrétaire d'Etat, sur
les possibles conséquences qu'une insuffisance de moyens spécifiques pour la
mise en oeuvre du PAP-ND ne manquerait pas d'entraîner en termes de services
rendus aux travailleurs handicapés et de mission de service public.
Dans sa réponse, Mme Guigou précise que « l'action de chacune des équipes
locales CAP EMPLOI-EPSR devant s'intégrer dans la politique territoriale
concertée en faveur de l'emploi des personnes handicapées, un dialogue constant
et étroit est maintenu entre le réseau CAP EMPLOI, l'AGEFIPH et l'Etat ».
C'est pourquoi je crois devoir appeler votre attention sur la situation de
blocage dans laquelle se trouvent les structures locales de ma région : sans
pouvoir prétendre ni à des moyens nouveaux ni au maintien des moyens
initialement accordés dans le cadre du service personnalisé pour un nouveau
départ, qui précédait le PAP-ND, elles sont sous la menace d'une dénonciation
de la convention de financement qui les lie à l'AGEFIPH. Je me permets de vous
demander s'il est envisageable que les moyens nécessaires pour accueillir, dans
le cadre du PAP-ND, les travailleurs handicapés demandeurs d'emploi soient
restitués à ces équipes.
M. Jacques Pelletier.
Très bien !
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Monsieur le sénateur, je suis
surpris de constater que les intervenants font maintenant les questions et les
réponses ! C'est formidable, car cela me simplifiera la tâche. Vous avez en
effet exposé, monsieur le sénateur, la réponse de Mme la ministre de l'emploi
et de la solidarité. Je me permettrai donc de ne pas répéter un argumentaire
que vous venez vous-même de développer.
Vous constatez un problème de redéploiement ou d'affectation spécifique des
moyens pour la mise en oeuvre des actions prévues.
Je rappelle tout de même qu'une convention a été signée le 10 août 2001 entre
l'ANPE et l'AGEFIPH et que, en 2002 et en 2003, 52 millions de francs puis 50
millions de francs seront consacrés à la prise en charge annuelle de 60 000
personnes éligibles au plan d'aide personnalisée « nouveau départ » par le
réseau CAP EMPLOI.
Vous attirez notre attention sur le risque dans certaines régions sinon d'une
impasse, à tout le moins de difficultés pour atteindre l'objectif si, faute
consacrer des moyens humains supplémentaires, l'on se contente d'un
redéploiement.
Soyez assuré, monsieur le sénateur, que je me ferai l'écho auprès de Mme la
ministre de l'emploi et de la solidarité de vos remarques et de vos
précisions.
M. Georges Mouly.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Mouly.
M. Georges Mouly.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je n'ai pas le talent suffisant pour poser les
questions et apporter moi-même les réponses !
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat
Si, si, vous l'avez fait !
M. Georges Mouly.
J'ai salué la réponse de Mme Guigou qui fournissait en effet, des précisions
intéressantes.
Si le problème ne demeurait pas dans ma région - et force m'est de constater
que toutes les questions orales, à quelques exceptions près, font état de
difficultés propres à la région de l'intervenant -, si, de surcroît, il n'était
pas plus grave qu'il n'y paraît, je ne me serais pas permis de poser cette
question.
APPLICATION DES 35 HEURES AUX PETITES
ET MOYENNES ENTREPRISES