SEANCE DU 3 JUILLET 2002


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Effets pervers de la législation
sur le développement de l'immigration clandestine

2. - 3 juillet 2002. - M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur certaines conséquences de la loi n° 98-349 du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour des étrangers en France. En vertu de cette loi, il est demandé au maire de signer des attestations d'accueil sans qu'il ait de possibilités d'apprécier la justesse de son avis, ce qui le contraint à toujours accepter. En effet, la législation ne confère aucune compétence au maire pour apprécier l'opportunité de l'accueil d'un étranger par le demandeur de l'attestation d'accueil. Cette législation a donc pour conséquence de favoriser largement la mise en place de systèmes d'immigration clandestine, que le maire peut constater mais pour lesquels il n'existe aucun contrôle. Surpris par cette situation, il a déjà posé une question orale sur ce thème le 8 janvier dernier. Cependant, la réponse faite n'est absolument pas satisfaisante puisqu'on constate de nombreux débordements. Un même hébergeant signe parfois de multiples attestations d'accueil, « attestant pouvoir accueillir » pendant la même période un nombre de personnes excessif au regard de sa capacité à les héberger. Les attestations d'accueil multiples sont utilisées par l'hébergeant dans l'unique but de faciliter l'entrée sur le territoire d'étrangers qu'il n'a pas l'intention, ni d'ailleurs la possibilité d'accueillir. Ainsi, la quasi-totalité des demandeurs habitent en logements HLM, dont le nombre de pièces correspond à la situation familiale. Tout accueil complémentaire devient souvent excessif pour une vie normale. En outre, lors de la conférence annuelle des ambassadeurs de France qui s'est tenue le 28 août 2001, l'attention du ministre de l'intérieur a été appelée par les ambassadeurs, sur les nombreuses tentatives de fraudes portant sur les attestations d'accueil dans le cadre de la délivrance des visas. La législation relative à la délivrance des attestations d'accueil possède de véritables effets pervers, puisqu'elle favorise le développement de l'immigration clandestine. Il n'existe, d'une part, aucune vérification de l'opportunité de l'accueil d'un étranger par le demandeur de l'attestation d'accueil, et, d'autre part, aucun contrôle de la personne accueillie. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les dispositions qu'il entend prendre pour modifier la législation en matière d'attestations d'accueil afin de permettre de contrôler des situations constatées mais non maîtrisées.

Règles de sécurité applicables aux pêcheurs à la ligne

3. - 3 juillet 2002. - M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de M. le secrétaire d'Etat aux transports et à la mer sur la sécurité des pêcheurs à la ligne à bord de leurs bateaux sur les rivières. Il est recommandé aux pêcheurs à la ligne par Voies navigables de France de porter un gilet de sauvetage lorsqu'ils pêchent à bord de leurs bateaux sur les rivières. Ceci paraît compréhensible l'hiver dans la mesure où l'eau des rivières est froide. Une chute par-dessus bord pourrait ainsi leur être fatale. Cependant, l'été, le port du gilet de sauvetage paraît moins justifié. L'eau est chaude et, en cas de chute par-dessus bord, les pêcheurs pourraient facilement regagner les rives à la nage d'autant qu'elles sont relativement étroites dans les rivières. De surcroît, les pêcheurs sont extrêmement gênés, compte tenu de la chaleur, de porter durant toute la journée un gilet de sauvetage. En conséquence, il lui demande de bien vouloir lui indiquer si les pêcheurs à la ligne doivent obligatoirement porter un gilet de sauvetage lorsqu'ils pêchent à bord de leurs bateaux sur les rivières, et, dans l'affirmative, s'ils risquent d'être verbalisés dans l'hypothèse où ils n'en porteraient pas, ou s'il s'agit d'une simple recommandation.