Mme Marie-Pierre Monier. Cet amendement vise à instaurer une revalorisation immédiate pour tous les enseignants en milieu de carrière, qui sont les grands oubliés du corps enseignants.

En effet, depuis 2015, les salaires des professeurs certifiés ayant quinze ans d’ancienneté n’auraient augmenté que de 15 %, soit moins que l’inflation cumulée.

La réponse du pacte enseignant et sa logique de travailler plus pour gagner plus ne pouvaient pas convenir à des personnels qui travaillent déjà, pour la moitié d’entre eux, plus de 43 heures par semaine.

L’attractivité de la profession enseignante doit être pensée sur l’ensemble de la carrière, dans un contexte de crise de vocation. En effet, au cours des dix dernières années, le taux de démission des enseignants a progressé de 567 %.

Pour financer cette revalorisation supplémentaire de 5 %, nous proposons – petit clin d’œil à nos collègues communistes ! – de prélever 1,2 milliard d’euros sur les crédits de l’enseignement privé. (Sourires.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-638, présenté par Mmes Monier et Brossel, M. Kanner, Mme Blatrix Contat, M. Chantrel, Mme Daniel, M. Lozach, Mmes Matray et S. Robert, MM. Ros, Ziane, Bourgi et Fichet, Mme Linkenheld, MM. Michau, Montaugé, Pla, Uzenat et les membres du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme :

Revalorisations salariales des enseignants

II. – En conséquence, modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement scolaire public du second degré

dont titre 2

 

 

 

 

Vie de l’élève

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement privé du premier et du second degrés

 

720 000 000

 

720 000 000

dont titre 2

720 000 000

720 000 000

Soutien de la politique de l’éducation nationale

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

Revalorisations salariales des enseignants

720 000 000

 

720 000 000

 

TOTAL

720 000 000

720 000 000

720 000 000

720 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Marie-Pierre Monier.

Mme Marie-Pierre Monier. Cet amendement vise également à prévoir une revalorisation des enseignants plus modeste, en l’occurrence de 3 %.

Cela ne représenterait que l’équivalent de 0,38 % des 90 milliards d’euros de crédits supplémentaires. Je ne doute donc pas que M. le ministre lèvera le gage ; nous sommes largement en dessous du milliard d’euros !

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Les enseignants de milieu de carrière sont mal payés, c’est une évidence. Il y a des progrès à faire en la matière. D’ailleurs, c’est ce que je proposais dans l’amendement que j’ai retiré. (Exclamations sur les travées des groupes CRCE-K et GEST.) Il faut tout de même le dire, mes chers collègues.

L’amendement n° II-637 vise à prélever 1,2 milliard d’euros sur l’enseignement privé. Nous ne pouvons pas y souscrire.

C’est la raison pour laquelle la commission émet un avis défavorable sur cet amendement, comme sur l’amendement n° II-638.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Edouard Geffray, ministre. Vous le savez, un certain nombre de mesures salariales ont d’ores et déjà été adoptées entre 2022 et 2024, qui ont abouti à une revalorisation moyenne de 11 %, soit 258 euros par mois. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’il reste à faire sur le milieu de carrière.

Toutefois, au regard des contraintes budgétaires qui sont les nôtres, vous me permettrez de concentrer cette année l’effort sur des mesures plus ponctuelles et sous enveloppe.

C’est pourquoi le Gouvernement émet un avis défavorable sur ces amendements.

Mme la présidente. La parole est à M. Michel Canévet, pour explication de vote.

M. Michel Canévet. Je trouve ces amendements, qui visent à prélever des crédits sur l’enseignement privé, totalement inadmissibles ! (Exclamations sur les travées des groupes SER et CRCE-K.)

M. Pierre Ouzoulias. C’est la Lolf qui le veut !

M. Michel Canévet. Les fonds dont disposent les établissements d’enseignement privés sont déjà extrêmement restreints et qui ne correspondent pas aux besoins effectifs.

Vouloir les réduire encore pour alimenter l’enseignement public est un non-sens total !

Mme la présidente. La parole est à Mme Colombe Brossel, pour explication de vote.

Mme Colombe Brossel. Je vais vous dire, moi, ce qui est inadmissible, monsieur Canévet.

Depuis le début de l’examen de la seconde partie du projet de loi de finances, toutes tendances confondues, nous avons adopté plusieurs amendements, par exemple sur l’hébergement des femmes victimes de violences aujourd’hui ou sur le service civique hier.

Les ministres au banc du Gouvernement n’ont pas l’autorisation de lever le gage. Voilà ce qui est inadmissible !

M. Pierre Ouzoulias. Très bien !

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-637.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-638.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-863, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. G. Blanc, Benarroche, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

198 477 827

 

198 477 827

 

dont titre 2

198 477 827

198 477 827

Enseignement scolaire public du second degré

295 982 255

 

295 982 255

 

dont titre 2

295 982 255

295 982 255

Vie de l’élève

55 665 364

 

55 665 364

 

dont titre 2

55 665 364

55 665 364

Enseignement privé du premier et du second degrés

 

578 190 639

 

578 190 639

dont titre 2

578 190 639

578 190 639

Soutien de la politique de l’éducation nationale

17 957 479

 

17 957 479

 

dont titre 2

17 957 479

17 957 479

Enseignement technique agricole

10 107 714

 

10 107 714

 

dont titre 2

10 107 714

10 107 714

TOTAL

578 190 639

578 190 639

578 190 639

578 190 639

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Monique de Marco.

Mme Monique de Marco. Le gel répété du point d’indice a progressivement appauvri les fonctionnaires et fragilisé l’attractivité des carrières publiques. Nous proposons donc de revaloriser de 7,5 % les rémunérations pour compenser partiellement cette perte historique de pouvoir d’achat.

Mme la présidente. L’amendement n° II-868, présenté par Mmes de Marco et Ollivier, MM. G. Blanc, Benarroche, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

11 030 010

 

11 030 010

 

dont titre 2

11 030 010

11 030 010

Enseignement scolaire public du second degré

108 864 480

 

108 864 480

 

dont titre 2

108 864 480

108 864 480

Vie de l’élève

3 134 100

 

3 134 100

 

dont titre 2

3 134 100

3 134 100

Enseignement privé du premier et du second degrés

 

126 789 510

 

126 789 510

dont titre 2

126 789 510

126 789 510

Soutien de la politique de l’éducation nationale

2 547 720

 

2 547 720

 

dont titre 2

2 547 720

2 547 720

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 1 213 200

 

 1 213 200

 

TOTAL

126 789 510

126 789 510

126 789 510

126 789 510

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Monique de Marco.

Mme Monique de Marco. Cet amendement vise à revenir sur la réduction des crédits alloués à la garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa), afin de s’assurer du maintien de cette dernière.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Avis défavorable.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Edouard Geffray, ministre. Le Gouvernement émet un avis défavorable sur l’amendement n° II-863, pour les raisons que j’ai exposées précédemment.

Il en est de même pour l’amendement n° II-868. En effet, la Gipa est un dispositif interministériel qui ne relève pas du seul périmètre du ministère de l’éducation nationale. La mesure proposée n’a donc pas sa place ici.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-863.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-868.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-596, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

4 000 000

 

4 000 000

 

dont titre 2

4 000 000

4 000 000

Enseignement scolaire public du second degré

4 000 000

 

4 000 000

 

dont titre 2

4 000 000

4 000 000

Vie de l’élève

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement privé du premier et du second degrés

dont titre 2

 

 

 

 

Soutien de la politique de l’éducation nationale

 

8 000 000

 

8 000 000

dont titre 2

8 000 000

8 000 000

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

TOTAL

8 000 000

8 000 000

8 000 000

8 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Par cet amendement, nous souhaitons revaloriser la prime pour les enseignants stagiaires ultramarins qui doivent se rendre dans l’Hexagone, en la portant à 500 euros net mensuels.

Chaque année, ces personnels sont dans l’obligation d’aller dans l’académie de Versailles ou dans celle de Créteil, qui manquent de professeurs. Il leur faut alors trouver un logement en urgence avec des revenus insuffisants au regard des loyers franciliens, tout en assumant le coût élevé d’un billet d’avion en pleine période estivale.

La revalorisation de la prime, qui est passée de 2 130 euros à 2 550 euros brut par an, reste limitée. Nous proposons de porter la prime de 200 euros par mois à 500 euros par mois, afin de compenser les frais de déplacement et de déménagement et de limiter le mal-être des enseignants.

Je rappelle que 3,44 % des stagiaires ont quitté l’éducation nationale en 2020-2021, contre 0,94 % seulement en 2008.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Cet amendement, qui concerne la prime dont bénéficient les enseignants stagiaires ultramarins, est peut-être déjà satisfait par le nouveau système, avec une rémunération de 1 400 euros en première année et de 1 800 euros en deuxième année.

Je sollicite l’éclairage du Gouvernement à cet égard.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Edouard Geffray, ministre. Les enseignants stagiaires ultramarins qui sont obligés de venir en métropole, alors que leur résidence familiale se situe outre-mer, ont déjà droit à une prime spécifique d’installation correspondant à douze mois du traitement indiciaire de base. On ne le sait pas toujours, mais cette somme serait versée d’un seul coup !

En outre, les stagiaires ultramarins nommés sur un premier emploi de fonctionnaire perçoivent une indemnité de frais de changement de résidence, quand ils ont été agents contractuels pendant les quatre années précédentes, ce qui est souvent le cas.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Mme la présidente. Quel est maintenant l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Avis défavorable.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-596.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-600 rectifié, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme :

Gratuité de l’école publique en éducation prioritaire

II. – Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement scolaire public du second degré

dont titre 2

 

 

 

 

Vie de l’élève

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement privé du premier et du second degrés

dont titre 2

 

850 000 000

 

850 000 000

Soutien de la politique de l’éducation nationale

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

Gratuité de l’école publique en éducation prioritaire

850 000 000

 

850 000 000

 

TOTAL

850 000 000

850 000 000

850 000 000

850 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Il est défendu, madame la présidente.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Les auteurs de cet amendement proposent de mobiliser 920 millions d’euros en faveur de la gratuité totale dans les établissements publics relevant de l’éducation prioritaire.

Sur le papier, l’idée est très généreuse. Dans les faits, une telle mesure serait un peu injuste pour les familles en difficulté dont les enfants ne sont pas scolarisés en éducation prioritaire.

Par ailleurs, ces 920 millions d’euros seraient prélevés sur l’enseignement privé.

La commission émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Edouard Geffray, ministre. D’une part, les dépenses dont il est question ici relèvent de la compétence des collectivités territoriales et non de l’État.

D’autre part, il y a déjà des bourses sur critères sociaux, à hauteur de 877 millions d’euros, et des fonds sociaux, à hauteur de 52 millions d’euros, qui permettent de venir en aide aux élèves concernés.

Le Gouvernement émet donc un avis défavorable sur cet amendement.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-600 rectifié.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. L’amendement n° II-602, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

I. – Créer le programme :

Fonds visant à instaurer la gratuité totale des vœux déposés sur Parcoursup

II. – Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement scolaire public du second degré

dont titre 2

 

 

 

 

Vie de l’élève

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement privé du premier et du second degrés

dont titre 2

 

1

 

1

Soutien de la politique de l’éducation nationale

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

Fonds visant à instaurer la gratuité totale des vœux déposés sur Parcoursup

1

 

1

 

TOTAL

1

1

1

1

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Par cet amendement, nous souhaitons alerter sur une dérive que nous jugeons profondément injuste, celle de la marchandisation progressive de l’accès à l’enseignement supérieur au travers des frais de dossier et les frais de concours sur Parcoursup.

On nous répète chaque année que Parcoursup est gratuit.

M. Michel Canévet. Rien n’est gratuit !

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Pour des milliers de familles, pourtant, cette affirmation relève de la fiction. Si l’accès à la plateforme elle-même est gratuit, l’accès à un certain nombre de formations – écoles d’architecture, instituts d’études politiques, écoles d’ingénieurs, filières paramédicales et sociales, écoles de commerce, écoles d’art, brevets de technicien supérieur (BTS) sélectifs, etc. – ne l’est pas.

Des montants allant de 30 euros à 200 euros sont exigés juste pour pouvoir candidater et exprimer un vœu ! Je précise que les lycéens concernés n’ont pas de carte bancaire et sont souvent mineurs.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Une telle disposition relève plutôt de la mission « Recherche et enseignement supérieur ».

Avis défavorable.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Edouard Geffray, ministre. Même avis.

Les frais en question sont, dans certains cas, prévus par des textes réglementaires ou administratifs et relèvent, dans d’autres, de formations privées. Il n’appartient pas à l’État de les prendre en charge.

Mme la présidente. La parole est à Mme Colombe Brossel, pour explication de vote.

Mme Colombe Brossel. Je fais le pari que, lorsque nous défendrons un amendement à l’objet similaire à l’occasion de l’examen des crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur », on nous répondra que cela relevait de la mission « Enseignement scolaire » ! (Sourires sur les travées du groupe SER.)

On peut jouer au ping-pong longtemps, mais il y a une réalité : des enfants de moins de 18 ans ne peuvent pas choisir gratuitement leurs études supérieures. Il faudra bien se saisir de ce problème à un moment ou un autre.

Mme la présidente. La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo, pour explication de vote.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Je me permets d’insister sur l’importance de cet amendement.

Oui, nous parlons bien de l’enseignement supérieur. Pour autant, ceux qui s’inscrivent sur Parcoursup sont des lycéens, c’est-à-dire des élèves scolarisés dans le second degré ; cela relève donc bien de la mission « Enseignement scolaire ». Je regrette que vous n’entendiez pas cet argument.

Il y a là une vraie rupture d’égalité. Dans nos territoires, où la précarité est importante – à La Réunion, 36 % de la population est en dessous du seuil de pauvreté –, les lycéens hésitent à s’inscrire et à formuler des vœux. Leurs chances d’intégrer des formations sélectives sont ainsi réduites à peau de chagrin, ce qui est vraiment dommage !

Au fond, ceux qui peuvent suivre des études prestigieuses, des études d’élite, ce sont ceux qui ont les moyens. Et ça, c’est un système de classes !

Mme la présidente. La parole est à Mme Mathilde Ollivier, pour explication de vote.

Mme Mathilde Ollivier. Je soutiens fermement cet amendement.

Aujourd’hui, en France, la catégorie d’âge la plus pauvre, ce sont les moins de 18 ans, suivis ensuite des 18-29 ans. Imposer le paiement de frais de dossier pour l’inscription dans des écoles, c’est empêcher les élèves concernés d’accéder à l’enseignement supérieur, qui est déjà de facto très inégalitaire.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° II-602.

(Lamendement nest pas adopté.)

Mme la présidente. Je suis saisie de trois amendements faisant l’objet d’une discussion commune.

L’amendement n° II-268, présenté par Mmes Ollivier et de Marco, MM. Benarroche, Dantec, Dossus, Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mme Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Senée, Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement scolaire public du second degré

dont titre 2

 

 

 

 

Vie de l’élève

600 000 000

 

600 000 000

 

dont titre 2

600 000 000

600 000 000

Enseignement privé du premier et du second degrés

dont titre 2

 

 

 

 

Soutien de la politique de l’éducation nationale

 

600 000 000

 

600 000 000

dont titre 2

600 000 000

600 000 000

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

TOTAL

600 000 000

600 000 000

600 000 000

600 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Mathilde Ollivier.

Mme Mathilde Ollivier. Par cet amendement, nous formulons une exigence simple : il faut enfin reconnaître le rôle indispensable des accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) dans notre école.

Aujourd’hui, près de 90 000 femmes et hommes permettent chaque jour à plus de 450 000 élèves en situation de handicap d’exercer un droit fondamental, celui de l’inclusion scolaire. Sans elles, sans eux, ce droit resterait une promesse vide.

Pourtant, ces professionnels essentiels sont maintenus dans une précarité indigne : contrats courts, temps partiels forcés, salaires qui peinent à atteindre 1 000 euros net.

Comment garantir la continuité de l’accompagnement quand ceux qui l’assurent n’ont eux-mêmes aucune stabilité ? Comment parler d’école inclusive si celles et ceux qui la rendent possible sont traités comme une variable d’ajustement ?

Cet amendement vise donc à préparer enfin la création d’un véritable statut pérenne, aligné sur un corps de catégorie B, avec une rémunération décente, une formation solide et de vraies perspectives d’évolution.

Mme la présidente. L’amendement n° II-591, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement scolaire public du second degré

dont titre 2

 

 

 

 

Vie de l’élève

200 000 000

 

200 000 000

 

dont titre 2

200 000 000

200 000 000

Enseignement privé du premier et du second degrés

 

200 000 000

 

200 000 000

dont titre 2

200 000 000

200 000 000

Soutien de la politique de l’éducation nationale

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

TOTAL

200 000 000

200 000 000

200 000 000

200 000 000

SOLDE

0

0

La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Par cet amendement, nous proposons une mesure d’urgence pragmatique et indispensable : une hausse de 10 % du salaire des AESH, pour que celui-ci atteigne 1 850 euros brut, pour un coût d’environ 134 millions d’euros.

C’est une mesure immédiatement applicable qui peut améliorer l’attractivité, retenir les personnels et éviter que des milliers d’élèves ne se retrouvent sans accompagnement.

À plus long terme, il faudra créer un vrai statut dans un corps de catégorie B pour un travail à plein temps et une reconnaissance pleine et entière de ces métiers.

Mme la présidente. L’amendement n° II-590, présenté par Mme Corbière Naminzo, MM. Bacchi, Ouzoulias et les membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et Écologiste – Kanaky, est ainsi libellé :

Modifier ainsi les crédits des programmes :

(En euros)

Programmes

Autorisations dengagement

Crédits de paiement

 

+

-

+

-

Enseignement scolaire public du premier degré

dont titre 2

 

 

 

 

Enseignement scolaire public du second degré

dont titre 2

 

 

 

 

Vie de l’élève

dont titre 2

1

 

1

 

Enseignement privé du premier et du second degrés

dont titre 2

 

 

 

 

Soutien de la politique de l’éducation nationale

dont titre 2

 

1

 

1

Enseignement technique agricole

dont titre 2

 

 

 

 

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La parole est à Mme Evelyne Corbière Naminzo.

Mme Evelyne Corbière Naminzo. Cet amendement tend à prévoir un plan de titularisation des AESH pour leur permettre d’aller vers un vrai métier et d’en finir avec le travail partiel – c’est toujours du temps partiel subi, jamais choisi – et des rémunérations indignes.

Il est nécessaire de pouvoir leur permettre de travailler dans de bonnes conditions. Tout le monde est là pour saluer leur présence, leur investissement et leur dévouement dans l’accompagnement des jeunes en situation de handicap. Il est temps d’avoir enfin une reconnaissance de l’État vis-à-vis de ces personnels.

Mme la présidente. Quel est l’avis de la commission ?

M. Olivier Paccaud, rapporteur spécial. Ces trois amendements et ceux qui suivront concernent les AESH, qui ont un rôle clé dans notre système scolaire.

Ainsi que M. le ministre l’a indiqué au cours de la discussion générale, c’est devenu le deuxième métier de l’éducation nationale. Il y a désormais un peu plus de 140 000 AESH. De gros efforts ont été réalisés pour améliorer leurs salaires et leurs conditions. Certes, nous sommes à l’évidence encore très loin d’une situation idéale.

Ces dernières années, le nombre d’élèves suivis par des AESH a quasiment doublé, pour atteindre près de 500 000 aujourd’hui.

On peut toujours, et on doit faire mieux. Malheureusement, la situation budgétaire nous conduit sans doute à émettre un avis défavorable sur ces amendements.

Je note tout de même qu’il y a déjà eu des progrès : revalorisations salariales et CDIsation en cours.

En outre, les pôles d’appui à la scolarité (PAS), qui sont expérimentés, permettront des améliorations.

M. Max Brisson. Ils n’ont pas été votés !

Mme Marie-Pierre Monier. L’amendement a été rejeté !