- État civil :
- Né le 12 novembre 1805
Décédé le 13 octobre 1863 - Profession :
- Avocat
-
Ancien sénateur du Second Empire
Elu le 4 décembre 1854
Fin de mandat le 13 octobre 1863
Chambre des députés du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Chambre des députés du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Chambre des députés du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Chambre des députés du 1er août 1846 au 24 février 1848
Assemblée nationale du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Corps législatif du 29 février 1852 au 19 juin 1854
Président du Corps législatif du 9 mars 1852 au 12 janvier 1854
Ministre de l'Intérieur du 23 juin 1854 au 8 février 1858
Ministre sans portefeuille du 24 novembre 1860 au 23 juin 1863
Ministre d'État du 23 juin 1863 au 13 octobre 1863
avant 1889
BILLAULT (ADOLPHE-AUGUSTIN-MARIE), député de 1837 à 1848, représentant du peuple à l'Assemblée constituante de 1848, député au Corps législatif de 1852 à 1854, sénateur du Second Empire, et ministre, né à Vannes (Morbihan), le 12 novembre 1805, mort à Nantes*, (Loire-Inférieure), le 13 octobre 1863, eut une carrière politique et parlementaire dont un biographe a pu dire qu'elle était tout entière dans la négociation de son mariage : « Jeune avocat, d'une famille obscure, sans fortune, M. Billault demanda la main d'une riche héritière, et, comme on paraissait étonné : « Je suis sans richesse et sans nom, dit-il à son futur beau-père; mais je ne suis pas sans avenir ; dans trois ans je serai le premier avocat de Nantes: trois ans après je serai député; trois ans encore, et je serai ministre. » Un homme qui décrit nettement les phases de sa fortune et de son ambition, doit être décidé à ne pas heurter ce qui donne les faveurs, et à rechercher le succès, sous toutes les formes et par tous les moyens. Mme Billault eut confiance dans cet horoscope, et épousa le jeune avocat. Il lui a tenu parole.
» Adolphe Billault était déjà, dès 1830, conseiller municipal de Nantes, puis il devint bâtonnier de son ordre, et membre du Conseil général de la Loire-Inférieure. Député, le 4 novembre 1837, du 4e collège électoral de la Loire-Inférieure (Ancenis), avec 192 voix sur 346 votants et 458 inscrits, (il avait été . élu le même jour par le 3e collège (Pont-Rousseau), Adolphe Billault prit place à gauche, et vota avec l'opposition, 11 devint comme avocat, le conseiller du duc d'Aumale, et, après avoir été réélu député le 2 mars 1839, il accepta les fonctions de sous-secrétaire d'État du ministère de l'Agriculture et du Commerce, avec M. Gouin pour ministre. Dans cette situation, il acheva de se rendre spécial dans les grandes questions d'intérêt public, qu'il avait toujours étudiées : dès 1838, il était membre et secrétaire de la Commission des chemins de fer. Quand le cabinet du 1er mars se retira, Billault donna sa démission pour retourner dans l'opposition. Des lors, sa carrière devint essentiellement politique; il se fit surtout connaître lors de la discussion du droit de visite, dans laquelle il obligea le ministre Guizot à déchirer le traité qu'il venait de conclure, Réélu le 9 juillet 1842 par 103 voix sur 113 votants et 146 inscrits, et le 1er août 1846, par 99 voix, (117 votants, 166 inscrits), il continua de voter le plus souvent avec l'opposition dynastique, tout en se rapprochant de temps à autre du ministère: c'est ainsi qu'il soutint Guizot à propos des mariages espagnols, et, dans la discussion de l'adresse de janvier 1848, il ne s'associa pas à la demande de mise en accusation du cabinet. La révolution de Février le trouva dans ces dispositions. Élu, le 23 avril 1848, représentant de la Loire-Inférieure, le 4e sur 13, avec 88,858 voix (124,699 votants, 153,494 inscrits), il fit une déclaration républicaine, vota avec le parti de Cavaignac : 9 août 1848, contre le cautionnement ; 26 août, pour les poursuites intentées à Louis Blanc et à Caussidière; 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps; 25 novembre, pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac; 27 septembre, contre la suppression de l'impôt du sel ; 21 mars, contre l'interdiction des clubs; 2 mai, pour l'amnistie des transportés. Il est porté absent lors des divers scrutins relatifs à l'expédition de Rome. A la Constituante, Billault parut chercher sa voie; votant le plus souvent avec la droite, contre la Montagne, il affectait par moments de se rapprocher de ce dernier groupe, et réclamait, par exemple, le droit au travail, en ces termes : - « Qui de nous niera qu'une société civilisée ne doive à l'enfant abandonné sa nourriture, sa vie? Personne. Qui de nous niera qu'on ne la doive également au vieillard, à l'estropié? Personne encore, assurément... Il y avait, citoyens, sous l'ancien régime, un proverbe qui disait : Noblesse oblige; moi, je vous dirai : civilisation oblige; je vous dirai plus : révolution oblige. » (Approbation à gauche.). Non réélu à l'Assemblée législative, il redoubla cependant d'activité et se trouva bientôt mêlé aux conciliabules extraparlementaires qui devaient décider du sort de la République. Complètement rallié à la politique de L.-N. Bonaparte, il devint un des familiers de l'Élysée,
« y perdit ses heures, mais non son temps, » écrit le biographe déjà cité, y donna des conseils, s'y fit écouter et faillit recevoir, à la retraite de Léon Faucher, la mission de former un ministère; mais la combinaison échoua. Il devint du moins candidat officiel : la 2e
circonscription de l'Ariège l'envoya au Corps législatif le 29 février 1852, par 26,962 voix sur 27,009 votants. Louis-Napoléon le nomma président du Corps législatif. Dans son discours d'installation, il s'exprima ainsi : « Nous n'aurons plus autour de l'urne législative les évolutions des partis tenant sans cesse le ministère en échec, le forçant de s'absorber en un soin unique, celui de sa défense, et n'aboutissant trop souvent qu'à énerver le pouvoir. » Cette oraison funèbre du régime parlementaire ne fut pas prononcée par lui sans un certain embarras. Comme président du Corps législatif, Billault dut aller dans la soirée du 1er décembre 1852, à Saint-Cloud, porter à Louis-Napoléon le résultat officiel du plébiscite qui votait le « rétablissement de la dignité impériale héréditaire », et salua le premier du titre de Sire le président de la République devenu empereur : « Abritant, dit-il, dans un immense souvenir de gloire ce qu'elle a de plus précieux, son honneur au dehors, sa sécurité au dedans, et ces immortels principes de 89, bases désormais inébranlables de la nouvelle société française si puissamment organisée par votre oncle, notre nation relève avec un orgueilleux amour cette dynastie des Bonaparte, sortie de son sein, et qui ne fut point renversée par les mains françaises. » L'empereur le choisit comme ministre de l'Intérieur, le 19 juin 1854, et le nomma sénateur, le 4 décembre suivant; il resta au ministère jusqu'à l'attentat d'Orsini, et fut remplacé par le général Espinasse (8 février 1858). Lorsque Napoléon III tenta d'inaugurer, le 24 novembre 1860, l'empire libéral, il appela aux fonctions de ministre sans portefeuille Billault, qui fut dès lors l'orateur parfois éloquent et le défenseur attitré de la politique impériale. Les luttes de la tribune, auxquelles il prit constamment la plus grande part, épuisèrent sa santé, et il mourut à la peine, au moment même où les élections de 1863 allaient rendre plus lourde et plus difficile encore la tâche qu'il avait acceptée. « La mort de M. Billault, écrivit à ce moment Mérimée (lettre du 20 octobre 1863) est un coup funeste; c'était assurément le plus habile et le plus propre à lutter avec courage contre les orateurs de l'opposition. Ce n'était pas un homme d'Etat, mais c'était un instrument merveilleux entre les mains d'un homme d'État. » Billault avait été en butte jusqu'à sa mort aux attaques et aux réclamations d'un ancien avocat de Limoges, nommé Sandon, et la presse avait quelque peu parlé de cette affaire, sur laquelle la vérité ne fut connue qu'en .mai 1865. M. Billault ayant eu à plaider une affaire avec Sandon, en 1848, à Limoges, avait fait part à son confrère de son désir de se présenter dans la Haute-Vienne au poste alors vacant de représentant à l'Assemblée constituante ; Sandon promit son concours, et Billault échangea avec lui une longue correspondance, dans laquelle, avec la véhémence de formes qu'il conserva jusqu'à la fin de sa vie, il professait les opinions socialistes et antibonapartistes les plus accentuées. Devenu ministre de l'Empire, Billault offrit de racheter ses lettres; Sandon refusa, mais eut la naïveté de les confier à un ami, qui les porta tout droit au ministre. Sandon fit assigner l'ami et le ministre, et alors commença, contre lui, la persécution la plus étrange: il fut arrêté seize fois, se rétractant, une fois écroué à Mazas, et recommençant ses poursuites dès qu'il en était sorti; Billault le fit enfin enfermer à Charenton, comme fou. Sandon n'en sortit qu'à la mort de son persécuteur. Le prince Napoléon lui fit accorder un secours de dix mille francs, et M. de Persigny écrivit, dans le même sens, à M. Conti, chef du cabinet de l'Empereur, le 29 août 1866 : « Mon cher Conti, voilà une affaire grave qu'il importe d'étouffer. La conduite de M. Billault a été inouïe; il y a d'ailleurs une iniquité épouvantable, il importe de la réparer. » La ville de Nantes a élevé une statue à Billault en 1867.
* Note de la division des Archives : le lieu de décès est Basse-Goulaine (source : registre d'état-civil, archives départementales de la Loire-Atlantique)
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Adolphe-Augustin-Marie BILLAULT
Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.
Page mise à jour le
Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr