Premiers États généraux de la démocratie locale et de la parité
Palais du Luxembourg, 7 mars 2005
Mme Claire-Lise Campion, sénatrice de l'Essonne, maire de Bouray-sur-Juine
Oui, tout à fait. Et avant de répondre à votre question, je voudrais dire que nos débats ont été très riches et très forts, empreints de convictions très profondes, même si nous n'avons, comme chacun d'entre vous dans les autres commissions, pas eu le temps d'aller au fond des choses.
Les femmes dans notre commission ont bien dit qu'elles faisaient de l'avenir, de la préparation de l'avenir de la cité, un acte primordial de leur action politique. Et, si je puis reprendre un certain nombre d'éléments qui ont pu être évoqués, bien sûr, tout au long de cette journée, c'est un peu la difficulté d'arriver à la fin et de conclure.
Ce consensus est également établi sur le fait que, pour la plupart des femmes maires, la priorité est tout d'abord de faire de la politique autrement, avec et pour ceux que cette politique concerne, en consacrant une part essentielle de leurs actions au contact et au dialogue avec les habitants. Et l'une des participantes à notre commission a eu une expression qui était très intéressante et que je voudrais vous redire : « Pour nous, c'est être et non paraître », et c'est quelque chose de très important.
Jean Dumonteil : Vous êtes en train de nous dire que vous faites de la politique un peu autrement.
Claire-Lise Campion : Il est clair, et c'est ce qui a pu ressortir, que les femmes font de la politique autrement. « Nous sommes des faiseuses et non pas des diseuses », c'est une autre expression qui a pu sortir de notre commission, et ces expressions illustrent bien la façon dont nous travaillons et dont nous voulons travailler.
Quelques thèmes importants qui sont ressortis : préservation et développement des services publics de proximité, en particulier dans le milieu rural. Nous avons également évoqué : les services aux familles, la vie quotidienne, les services aux personnes comme le logement, la jeunesse, la petite enfance, les questions liées aux personnes âgées, mais aussi les questions liées au respect de l'environnement, l'embellissement et l'assainissement de notre cadre de vie quotidienne. Ce sont les éléments importants qui sont ressortis de notre commission ce matin.
Jean Dumonteil : On m'a dit aussi que, dans votre commission, vous aviez insisté sur ce respect de nos concitoyens, respect de la parole donnée : est-ce que vous n'avez pas aussi l'ambition de réconcilier nos concitoyens avec la vie politique locale ?
Claire-Lise Campion : Il est certain que c'est une question qui était un acte de réflexion possible : puisque nous pratiquons autrement dans nos mandats, nous pratiquons au mieux, dans notre milieu des élus. C'est une façon pour nous d'imaginer et de souhaiter que nos concitoyens se réconcilient avec les élus et l'ensemble des élus.
Nous avons déjà évoqué la parité, donc je n'y reviendrai pas. Nous sommes convaincues de la nécessité de rechercher un équilibre, une complémentarité entre les hommes et les femmes, cela pour appuyer ce qui a été dit précédemment et pour dire qu'effectivement, ce n'est pas une concurrence que nous avons évoquée ce matin mais la nécessaire recherche d'un équilibre.
Et quelque chose d'important a également été dit par l'ensemble des collègues : nous n'avons pas de volonté de carriérisme. Nous recherchons d'abord à être utiles à ceux qui nous entourent et à être utiles à notre commune, y compris à travers l'intercommunalité. En tous les cas, beaucoup de femmes dans notre commission ont dit être arrivées à leur mandat parfois par hasard, quelques fois poussées par des collègues hommes du fait que, dans de nombreuses petites communes, nous manquons de candidats pour être maire, et je pense que cela mérite d'être souligné.
Jean Dumonteil : Merci Madame Campion. Jean Puech, Sénateur de l'Aveyron et ancien ministre, vous avez pris la présidence de l'Observatoire de la décentralisation. On est à un moment important de la vie politique locale. Jean Puech.