IV. LE SÉISME DE GORKHA, 25 AVRIL 2015
L'épicentre du séisme du 25 avril 2015 a été localisé à 80 kilomètres au Nord-Ouest de Katmandou, dans un petit village situé au nord de Gorkha, dans le district de Lamjung.
La rupture s'est propagée vers l'Est, à une vitesse d'environ 2,5 km/s. Les premières estimations permettent d'estimer à environ 3-4 mètres le glissement moyen sur le plan de faille. La rupture ne s'est pas propagée jusqu'en surface, mais seulement à mi-distance du front, sur le grand chevauchement himalayen. Cet événement a soulevé le Nord du bassin de Katmandou de près d'1 mètre (Fig. 11) et provoqué une subsidence de près d'1 mètre au niveau de Langtang, dans la chaîne.
Fig. 11. Déplacement permanent vertical du sol,
conséquence
du séisme du 25 avril 2015, d'après des
observations satellite
Ce fort séisme a été enregistré dans la ville de Katmandou par des stations accélérométriques, qui permettent de documenter la réponse du bassin de Katmandou. Les enregistrements montrent que le choc principal a sollicité très fortement le bâtiment du NSC pendant 40 secondes et présentent un pic à 0,25 hertz avec une réponse circulaire et des déplacements de l'ordre du mètre.
Suite au fort séisme, de nombreuses répliques ont été enregistrées par le réseau national népalais. La plupart se localisent à proximité de l'essaim de sismicité permanent représenté ci-après.
Fig. 12. Séismes de magnitude >4, période
1995-2015 avec les épicentres de ces séismes sur
la
période 1995-2015 et les répliques du séisme du 25 avril
pendant une période d'un mois
On voit sur la carte (fig. 12) que les répliques viennent buter sur l'extension de la rupture du séisme de 1934, matérialisée par le polygone bleu (zone principale de dévastation) et le grand rectangle noir sur la droite de la figure (extension de la rupture profonde présumée, projetée sur la surface). Ces répliques se localisent dans une région qui a été touchée lors du fort séisme de 1833. Près de 3 000 répliques ont été localisées par le NSC, dont 300 d'une magnitude supérieure à 4. Cela est à comparer avec les cinq séismes de magnitude supérieure à 4 par an dans la zone affectée par la rupture, enregistrés par le réseau national depuis une vingtaine d'années. La carte montre également que dans les jours qui ont suivi le fort séisme du 25 avril, beaucoup de répliques, couvrent la totalité de la zone qui a rompu. De très fortes répliques, de magnitude de 5 à 6, ont suivi le choc principal. Puis, une dizaine de jours plus tard, la sismicité se concentre dans l'Est du Népal, tout en se poursuivant dans la zone épicentrale, suite à l'occurrence du séisme du 12 mai, qui rompt un segment de faille d'une trentaine de kilomètres, situé à l'Est du segment rompu lors du séisme principal.