SUISSE



En 1911, une loi avait instauré un système d'assurances sociales facultatif, auquel la majorité des Suisses avaient décidé d'adhérer.

La loi fédérale sur l'assurance maladie (LAMal) du 18 mars 1994 , entrée en vigueur le 1 er janvier 1996, et l'ordonnance sur l'assurance maladie du 27 juin 1995 prise pour son application, ont rendu cette assurance obligatoire pour " toute personne domiciliée en Suisse ".

L'assurance doit être souscrite auprès de caisses maladie, " personnes juridiques de droit privé ou public sans but lucratif " qui sont reconnues par le département fédéral de l'Intérieur. Ces caisses sont autonomes, mais leur fonctionnement fait l'objet d'une surveillance de l'Office fédéral des assurances sociales.

Le système de santé est financé par :

- les primes versées par les ménages (une prime pour chaque membre de la famille, avec une réduction pour les enfants de moins de dix-huit ans et les apprentis et étudiants de moins de vingt-cinq ans) (9( * )) ;

- leur participation aux frais ;

- les subventions cantonales accordées sous forme de réduction de primes aux personnes ayant des revenus modestes et les subventions fédérales accordées aux cantons.

Les assurés peuvent souscrire des assurances complémentaires pour les prestations non couvertes par l'assurance obligatoire. A l'heure actuelle, 65 % de la population ne dispose que de l'assurance de base .

1) Le caractère universel de la couverture maladie

En vertu de l'article 2 de la LAMal, " Toute personne domiciliée en Suisse doit s'assurer pour les soins en cas de maladie, ou être assurée par son représentant légal, dans les trois mois qui suivent sa prise de domicile ou sa naissance en Suisse. "

2) Les prestations minimales garanties

L'assurance maladie prend en charge :

- les soins ambulatoires dispensés par les médecins, chiropraticiens, sages-femmes et spécialistes " admis à pratiquer à la charge de l'assurance obligatoire des soins " ;

- les analyses, médicaments et prothèses, prescrits par un médecin ;

- la rééducation effectuée ou prescrite par un médecin ;

- l'hospitalisation ou le séjour dans une institution prodiguant des soins semi-hospitaliers ;

- les soins nécessités par une infirmité congénitale ;

- les prestations spécifiques de maternité (examens de contrôle pendant et après la grossesse, accouchement...) ;

- les prestations consécutives à un accident ;

- les soins dentaires occasionnés par une maladie grave ou ses séquelles, ou par un accident ;

- une participation aux frais de cures balnéaires prescrites par un médecin ;

- une contribution aux " frais de transport médicalement nécessaires ainsi qu'aux frais de sauvetage " .

Quelle que soit la nature des soins ou des prestations, une participation est demandée aux assurés . Elle comprend, depuis le 1 er janvier 1998 :

- une franchise de 230 francs suisses (soit environ 920 FF) par année civile, sauf pour les enfants ;

- une quote-part d'un montant maximal annuel de 600 francs suisses (soit environ 2.400 FF) pour les adultes et 300 francs suisses pour les enfants ;

- une contribution journalière de 10 francs suisses aux frais de séjour hospitalier . Les femmes en sont exemptées pour les prestations de maternité. Cette contribution est principalement due par les célibataires vivant seuls car le a) de l'article 104 de l'ordonnance sur l'assurance-maladie précise qu'en sont également exemptés " les assurés qui vivent en ménage commun avec une ou plusieurs personnes avec lesquelles ils ont une relation relevant du droit de la famille " .

C'est le Conseil fédéral, c'est-à-dire le gouvernement fédéral, qui décide du montant de la franchise et de la quote-part.

Après déduction de cette participation, les frais sont remboursés à hauteur de 90 %, " en fonction du tarif applicable au lieu de résidence ou de travail de l'assuré ".

En ce qui concerne les frais d'optique, les caisses remboursent un minimum de 200 francs suisses par an pour les lunettes des enfants jusqu'à dix-huit ans et de 200 francs tous les trois ans pour celles des adultes. Les verres de contact ne sont pas remboursés.

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La réforme de 1994 a eu pour principale conséquence d'augmenter le montant des cotisations individuelles de 25 à 57 % selon les cantons et le type de cotisant (10( * )) .

Pour réduire le montant des primes, les assurés ont la possibilité d'opter pour une franchise d'un montant plus élevé ou de conclure une assurance avec " bonus ". Dans ce cas, ils s'engagent pour cinq ans et paient, la première année, une prime majorée de 10 % qui baisse les années suivantes s'ils n'utilisent pas leur assurance.

Dans le but de diminuer les dépenses de santé et de réduire en conséquence le montant des primes, plusieurs caisses maladie ont créé des HMO ( Health Maintenance Organisation ) inspirées du modèle américain. Elles sont organisées sous la forme de cabinets de santé de groupe. Les assurés ne peuvent s'adresser qu'à un réseau limité de médecins et de cliniques ou hôpitaux.

Le choix de ce système permet d'abaisser les coûts de façon substantielle et de réduire le montant des primes d'environ 20 %.

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