CHAPITRE 1ER -
LES
INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES ET LE COMMERCE EXTERIEUR AGRO-ALIMENTAIRE EN
1999
I. SITUATION DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES EN 1999
A. L'ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION
Selon les chiffres publiés par l'INSEE, la production des industries agro-alimentaires a augmenté en 1999 de 1,4 % en volume , soit 0,2 % de plus qu'en 1998 (+1,2 %). Ce résultat en progression s'explique par le dynamisme de l'industrie des boissons, qui y contribue pour plus de la moitié, ainsi que par la reprise de la demande du secteur de la restauration.
Si le taux de croissance de la production dans les industries agro-alimentaires reste encore cette année inférieur à celui des autres industries (+3,2 %), cet écart de taux tend à se réduire en 1999, du fait du ralentissement de l'activité des autres industries.
Les taux de croissance en volume des différents secteurs sont néanmoins assez disparates.
L'industrie des boissons affiche un fort taux de croissance (+6 %) , grâce à la bonne production de champagne et vins mousseux (+11,8 %) soutenue par des exportations et une demande intérieure en hausse. La progression des eaux et boissons rafraîchissantes (+6,8 %), dynamisée par l'expansion du marché des eaux plates de premier prix, y contribue également. Enfin, une reprise de la production de spiritueux se dessine (+1,3 %) grâce à la progression des exportations.
Les conserves et préparations de jus de fruits et légumes progressent de 1,8 % , grâce à l'expansion de la conservation des fruits (+5,1 %) due notamment à la hausse des consommations intermédiaires en restauration et en pâtisserie. La production de jus de fruits et légumes progresse également. En revanche, la conservation de légumes et de pommes de terre est en recul.
Après deux années de stagnation, les industries de la viande enregistrent une légère progression (+1,3 %) , tirées par la demande extérieure et par celle du secteur de la restauration. La reprise timide de la production de viande bovine (0,6 %) contraste avec la baisse significative de la production de volailles (-2,6 %) à laquelle ont contribué la crise de la dioxine et la concurrence accrue de certaines pays exportateurs. Les derniers développements de la crise de l'ESB sont malheureusement à l'origine, depuis le mois d'octobre 2000, d'un nouvel effondrement de la production de viande bovine française, dont il est à prévoir que la filière bovine mettra un certain temps à se remettre.
Si les industries laitières ont vu globalement leur production ralentir (+0,8 %) , il est nécessaire d'opérer des distinctions selon les filières. Alors que la production de beurre et de lait liquide régresse, celle de glaces et sorbets (+5,8 %), de yaourts et desserts lactés (+4,7 %) et de fromages (+1,5 %) a enregistré une croissance significative.
D'autres secteurs accusent en revanche un recul plus ou moins fort.
Il s'agit d'abord de la production des huiles et corps gras qui, avec un recul de 4,4 % , confirme une tendance apparue l'année dernière en raison de la faiblesse de la demande mondiale.
De même, l'industrie du tabac connaît une baisse de 2,6 % de sa production.
Par contraste avec l'année 1998, au cours de laquelle la croissance de ce secteur avait été soutenue, le secteur du travail du grain et des aliments pour animaux a subi, en 1999, une baisse d'activité (-0,1 %), qui s'explique notamment par une production d'aliments pour animaux de ferme en diminution, en raison du recul de la demande pour les porcins et les volailles.
Parmi les autres productions, l'activité du secteur du pain et de la pâtisserie connaît une baisse de 0,4 % , malgré l'expansion de la filière viennoiserie et biscotterie. La production de sucre progresse quant à elle de 0,3 %.
Enfin, dans la catégorie dénommée " divers " par l'INSEE qui, regroupant le chocolat, les préparations pour boissons, les aliments pour enfants, les potages et les desserts de conserve, est globalement en augmentation (+1,3 %) , il convient de souligner le repli de la production de concentrés de sodas en raison des restructurations subies par ce secteur en Europe.