II. UNE CROISSANCE TOUJOURS PLUS MARQUÉE DES DÉPENSES ORDINAIRES ET DE L'AGRÉGAT « SOUTIEN AUX POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES »
L'analyse des crédits du ministère peut être réalisée, soit suivant la distinction classique des dépenses ordinaires et des dépenses en capital, soit en fonction des agrégats qui regroupent les moyens financiers attribués à chaque secteur de la politique de l'environnement.
A. L'ANALYSE PAR TITRE : LA PRÉDOMINANCE DES DÉPENSES ORDINAIRES
Comme
les précédents budgets de 2000 et 2001, le projet de budget pour
2002 privilégie les dépenses ordinaires et réduit les
dépenses en capital qui, comme on l'a vu plus haut, ont
excédé, dans le passé, les capacités de
consommation du ministère.
Les
crédits du titre III
, consacrés aux moyens des
services, connaissent une nouvelle progression et passent de 226 millions
d'euros en 2001 à 258 millions d'euros dans le projet de budget
initial pour 2002. Les mesures complémentaires votées par
l'Assemblée nationale à la demande du gouvernement portent
à 263,57 millions d'euros leur montant global, en hausse de
22 % par rapport à 2001.
Cette progression est en grande partie due aux coûts directs et indirects
induits par la
création de 300 emplois budgétaires
nouveaux, auxquels s'ajoutent les
100 créations d'emplois
supplémentaires
qui résultent de l'amendement
déposé par le gouvernement lors de la discussion à
l'Assemblée nationale. Ces 400 créations d'emplois nettes
viennent s'ajouter aux 300 créations d'emplois inscrites du budget
de 2001.
EFFECTIFS BUDGÉTAIRES ET CRÉATIONS D'EMPLOIS
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Créations d'emplois |
0 |
34 |
139 |
139 |
300 |
400 |
Transferts |
|
|
|
70 |
|
14 |
Effectifs totaux |
2 378 |
2 412 |
2 551 |
2 760 |
3 060 |
3 474 |
La
répartition des 400 créations d'emplois prévues par
le projet de budget pour 2002, est la suivante :
-
75 emplois
sont créés au niveau de
l'administration centrale ;
-
162 emplois
sont créés dans les directions
régionales de l'environnement (DIREN) pour un montant de 6 millions
d'euros ;
- dans les directions régionales de l'industrie, de la recherche et
de l'environnement (DRIRE), les
50 créations d'emplois
prévues par le projet de loi de finances initiale (1,6 million
d'euros) sont complétés par les
100 créations
d'emplois
résultant de l'adoption de l'amendement gouvernemental
à l'Assemblée nationale ; ces créations d'emplois
doivent permettre de renforcer les effectifs de l'inspection des installations
classées industrielles.
- 13 emplois sont créés dans les services
vétérinaires (0,46 million d'euros).
Aux dépenses directes liées à la création des
nouveaux emplois s'ajoutent les frais nécessaires à leur
installation (4,1 millions d'euros), les frais consécutifs à
l'aménagement et à la réduction du temps de travail
(3 millions d'euros) et différentes mesures de transformations
d'emplois (2,6 millions d'euros).
Cette politique d'emploi qui, en cinq années, aura accru de 44 %
l'effectif global du ministère tranche sur un contexte national
plutôt marqué par le souci d'économie budgétaire et
de maîtrise de l'emploi public.
Anticipant sur l'examen du titre IV, on précisera que quelques
86 créations d'emplois non budgétaires s'ajoutent aux
créations d'emplois évoquées ci-dessus :
- 15 postes sont créés au Conservatoire de l'espace littoral
et des rivages lacustres ;
- 49 emplois viendront étoffer l'effectif des parcs nationaux ;
- 10 emplois supplémentaires (intégrant la consolidation de
deux mises à disposition) sont créés à l'Institut
français de l'environnement.
- 12 postes sont destinés à l'Agence française de
sécurité sanitaire environnementale.
Les
subventions de fonctionnement
inscrites au
Titre IV
passent
de 301 à 366 millions d'euros en loi de finances initiale, et
à 368 millions d'euros en y ajoutant les mesures
supplémentaires adoptées par l'Assemblée nationale, soit
une progression globale de 22 %.
En 2001, les subventions de fonctionnement du titre IV avaient plus que
doublé principalement sous l'effet du rattachement au budget de
l'environnement des 1,33 milliard de francs de la dotation de l'Institut
de protection et de sûreté nucléaire (IPSN). Hors IPSN,
l'enveloppe budgétaire du titre IV avait cependant enregistré une
progression de 14,5 %.
L'augmentation des crédits inscrits en 2002, au titre IV, est
principalement due :
- au
transfert des crédits de fonctionnement de l'office pour la
protection des rayonnements ionisants (OPRI)
dans la perspective de la
création de l'Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN) (14 millions d'euros) ;
- au renforcement des
moyens de fonctionnement de l'IRSN
lui-même pour 24,2 millions d'euros ;
- à l'augmentation des moyens de fonctionnement de
l'
Institut
national de l'environnement industriel et des risques
(INERIS)
pour 1,2 million d'euros et de
l'Agence de l'environnement
et de la maîtrise de l'énergie
pour 4,3 millions d'euros.
Le chapitre 44.10 «
Protection de la nature et de
l'environnement
» connaît une progression globale de
43 %, passant de 51,5 à 73,7 millions d'euros, tirée en
particulier par les crédits attribués au «
fonds de
gestion des milieux naturels
», qui, après une
réduction de 4 % en 2001, connaissent dans le projet de budget pour
2002 une hausse de plus de 50 % passant de 17,7 à
26,7 millions d'euros.
Les
crédits d'investissement
enregistrent dans le projet de
budget pour 2002 une nouvelle diminution de leur encours.
Les moyens financiers inscrits au
titre V
sont ramenés de
34,4 à 24,2 millions d'euros en crédits de paiement, soit
une
contraction de 35 %
qui fait suite à la diminution de
14,3 % enregistrée en 2001. Cette contraction n'affecte ni la
dotation du fonds d'intervention contre les pollutions marines accidentelles
(FIPAR) reconduite à hauteur de 1,5 million d'euros
(10 millions de francs), ni les enveloppes financières
consacrées à l'équipement immobilier des services, en
hausse de 38 %. Elle est concentrée sur le chapitre
« protection de la nature et de l'environnement » qui
diminue de 40 %.
Ramenées de 320 millions d'euros (2,1 millions de francs) en 1999
à 152 millions d'euros (1 milliard de francs) en 2000, les
crédits de paiement du
titre VI
connaissent, dans le projet de
budget pour 2002, une nouvelle
contraction de plus de 25 %
et
tombent à 113 millions d'euros. Cette évolution
spectaculaire tient largement à la gestion de l'ADEME dont les
crédits de paiement subissent dans le projet de budget pour 2002 une
nouvelle purge qui les ramène de 75 à 61 millions d'euros.
SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT ACCORDÉES À L'ADEME PAR LE MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT (ARTICLE 67-30)
(en millions d'euros)
|
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
||
|
LFI 2001 |
PLF2002 |
LFI 2001 |
PLF2002 |
Energie |
8 644 |
14 783 |
44 668 |
80 600 |
Déchets ménagers |
30 508 |
16 906 |
157 655 |
92 178 |
Dépollution des sols |
2 637 |
2 210 |
13 568 |
12 051 |
Ramassage des huiles |
21 572 |
18 522 |
21 572 |
18 522 |
Isolation acoustique |
4 711 |
3 130 |
24 316 |
17 067 |
Lutte contre la pollution atmosphérique |
4 695 |
3 496 |
24 239 |
19 064 |
Surveillance de la qualité de l'air |
2 226 |
1 933 |
11 487 |
10 534 |
TOTAL |
74 993 |
60 980 |
297 515 |
250 016 |
Les subventions d'investissement versées au Conservatoire du littoral, aux parcs nationaux, à l'Institut français de l'environnement et à l'Ecole national supérieure du paysage connaissent, en revanche, une légère progression.
B. L'ANALYSE PAR AGRÉGAT : UNE PRIORITÉ EN FAVEUR DU SOUTIEN AUX POLITIQUES ENVIRONNEMENTALES
L'analyse des crédits du ministère de l'environnement pour 2001 manifeste à nouveau une priorité marquée en faveur du « soutien aux politiques environnementales » comme le montre le tableau ci-dessous qui résume les crédits des quatre grands agrégats thématiques et leur évolution.
Agrégats |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution en % |
21. Protection de la nature, sites et paysages |
110,5 |
118,1 |
6,8 |
22. Protection de l'eau et des milieux aquatiques |
42,5 |
32,7 |
- 23 |
23. Prévention des pollutions et des risques |
376,8 |
397,1 |
5,4 |
24. Soutien aux politiques environnementales |
186,4 |
213,3 |
14,4 |
(en millions d'euros)
1. L'ambition du « ministère de plein exercice » et sa traduction budgétaire
Les
dépenses consacrées à l'agrégat « soutien
aux politiques environnementales », qui avaient déjà
connu, en 2001, une progression de 22,8 %, bénéficient
à nouveau, dans le projet de budget pour 2002, d'une croissance de
14,4 % très supérieure à celle des autres
agrégats.
Cet agrégat est constitué pour plus de la moitié de
dépenses de personnel
qui s'élèvent à
131 millions d'euros (860 millions de francs) dans le projet de budget
pour 2002 en hausse de 20 % après l'avoir été de
23 % en 2001. Cette progression est la traduction financière des
300 créations d'emplois prévues dans le projet de budget
initial, et des mesures qui l'accompagnent.
Dans cet agrégat, sont également regroupées les
dépenses de fonctionnement courant
, en hausse de 14 % les
dépenses afférents aux nouveaux organismes (Institut
français de l'environnement, agence française de
sécurité sanitaire environnementale) ainsi que le soutien
à l'action internationale et aux actions d'expertise environnementale et
de recherche.
La très forte progression de cet agrégat, les 300
créations d'emplois qui l'accompagnent, et les nouvelles structures dont
se dote le ministère constituent une nouvelle traduction de la
volonté maintes fois exprimée de faire du ministère de
l'environnement un « ministère de plein exercice ».
Outre que l'on peut mettre en question l'opportunité de procéder
à nouveau à 300 création d'emplois dans un contexte
où un effort de rigueur budgétaire s'impose, il convient de
s'interroger très sérieusement sur l'évolution du
ministère de l'environnement, initialement conçu comme une
administration de mission, vers un statut de « ministère de
plein exercice ».
Il importe en effet que tous les ministères intègrent dans leurs
préoccupations, et dans leurs actions, le souci de protection de
l'environnement et la dimension du développement durable. La
création d'un ministère de l'environnement de plein exercice ne
risque-t-elle pas de les inciter à se sentir déchargés de
leurs responsabilités en ce domaine, voire même de multiplier les
conflits avec le nouveau « ministère
régalien » ?
2. La protection de la nature, des sites et des paysages
L'agrégat
« protection de la nature, sites
et
paysages »
enregistre une hausse de 6,8 % et
s'établit à 118 millions d'euros dans le projet de budget
pour 2002.
• Au sein de cette enveloppe, les crédits du
fonds de gestion
des milieux naturels
(FGMN) s'établissent à 40 millions
d'euros (264 millions de francs) soit une hausse de 13 % par rapport
à 2001.
Cette hausse est principalement due à la progression des crédits
d'intervention déconcentrés, qui passent de 14 à
21 millions d'euros ; les crédits d'investissement
s'établissent en revanche à 6,5 millions d'euros contre
11,6 millions d'euros en 2001.
Le FGMN est chargé d'assurer le financement de la politique de
préservation des milieux naturels et de la diversité
biologique : réseau Natura 2000, parcs naturels régionaux,
conservatoires régionaux des espaces naturels, programmes de
conservation des espèces sauvages,...
Le ministère indique que la forte progression des dotations du FGMN
tient pour une large part aux conséquences de l'adoption de l'ordonnance
de transposition de la directive du 11 avril 2001, qui fait de la mise en
place du réseau Natura 2000 une priorité. Il évalue
à 19 millions d'euros (125 millions de francs) les
crédits qui lui sont consacrés, affichant une hausse de 15%.
• Les crédits consacrés au développement du
réseau des
espaces naturels
s'établissent à
74 millions d'euros (485 millions de francs) en 2002, en hausse de
7 %. Ils sont destinés à la poursuite de la politique de
protection des milieux naturels les plus sensibles : parcs nationaux,
Conservatoire de l'espace littoral et des rivages lacustres, réserves
naturelles.
Les crédits du
Conservatoire du littoral
augmentent de 7 %
et s'établissent à 25,5 millions d'euros (167 millions
de francs). Cette hausse affecte toutefois principalement les crédits de
fonctionnement, qui s'élèvent à 7,24 millions
d'euros, en partie sous l'effet de la création de 15 postes non
budgétaires. Les crédits d'investissement, en revanche,
n'enregistrent qu'une hausse nominale de 0,3 % qui ne maintient même
pas son pouvoir d'achat. Le projet de budget apporte une première
réponse à la nécessité d'étoffer les moyens
de fonctionnement du Conservatoire pour leur permettre de faire face à
la gestion d'un patrimoine qui s'est beaucoup étendu. Il ne
prévoit, en revanche, pas les moyens supplémentaires qui
permettraient au Conservatoire, conformément aux recommandations du
rapport de M. Le Pensec, d'accroître le rythme de ses acquisitions.
Les crédits consacrés aux
réserves naturelles
s'élèvent, dans le projet de budget pour 2002, à
11 millions d'euros (73 millions de francs), en hausse de 8 %.
Là encore, la croissance des crédits résulte
principalement de l'augmentation forte des moyens de fonctionnement
(+ 25 %) destinés à permettre l'application de la
charte du personnel, approuvée en 2001 par l'assemblée
générale des réserves naturelles de France.
• Les crédits consacrés à la politique de
préservation des sites et paysages
connaissent en revanche une
forte contraction de leurs dotations, en baisse de 24 %. Cette diminution
n'affecte ni les moyens de fonctionnement, en hausse de 36 % ni les
crédits d'intervention, en hausse de 18 %. Elles concernent
exclusivement les subventions d'investissement ramenées de 5 à
1,4 million d'euros.
3. Les actions en faveur de la protection de l'eau et des milieux aquatiques
L'agrégat «
Protection de l'eau et des
milieux
aquatiques
» regroupe les dépenses liées à
un usage économique de l'eau et celles visant la protection des milieux
aquatiques. Les crédits qui lui sont consacrés sont
ramenés de 42,5 millions d'euros en 2001 à
32,7 millions d'euros en 2002, soit une baisse brutale de 23 %.
Cette évolution globale recouvre des évolutions divergentes. Les
dépenses ordinaires progressent en effet de 22 % mais les
crédits d'investissement sont brutalement ramenés de
24,5 millions d'euros à 10,6 millions d'euros.
Le ministère attribue cette évolution à la
nécessité de prendre en compte les importants reports de
crédits de paiement issus des anciens fonds de concours des agences de
l'eau. Cet aveu vient utilement compléter les critiques formulées
par la Cour des Comptes, évoquées plus haut, sur la gestion des
crédits du Fonds national de solidarité pour l'eau.
Votre rapporteur doit convenir qu'il éprouve une certaine
difficulté à trouver une continuité dans
l'évolution des crédits de la politique de l'eau, tels qu'ils
sont retracés dans le tableau suivant.
DÉPENSES BUDGÉTAIRES DE LA DIRECTION DE L'EAU SUR 1999-2002 (DÉPENSES ORDINAIRES ET CRÉDITS DE PAIEMENT)
(en millions d'euros)
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Réduction des risques liés aux crues et aux inondations |
59 |
48 |
33 |
17 |
Bonne gestion de l'eau, des milieux et de leurs usages |
9 |
65 |
41 |
12 |
Reconquête de la qualité des milieux |
10 |
31 |
25 |
4 |
TOTAL |
78 |
63 |
43 |
33 |
Plusieurs postes voient leurs crédits
réduits :
- les crédits destinés à la police et à la gestion
de l'eau ainsi qu'aux réseaux d'annonces de crues passent de près
de 11 millions d'euros (72,16 millions de francs) à moins de
6 millions d'euros (39,36 millions de francs) (-46 %) ;
- les crédits destinés à la protection des lieux
habités contre les inondations passent de près de
12 millions d'euros (78,71 millions de francs) à
3,3 millions d'euros (21,65 millions de francs) (-73 %).
Votre rapporteur s'interroge en revanche sur la très forte augmentation
des crédits du
Conseil supérieur de la pêche
, qui
passent de 1 à près de 5 millions d'euros (6,56 à
32,80 millions de francs) en 2002. Le ministère l'impute à
la situation difficile de cet organisme, liée au fait que
« les dépenses relatives au personnel augmentent alors que les
recettes tirées de la taxe piscicole stagnent ou baissent » en
raison de la réduction du nombre de pêcheurs, ce qui ne constitue
pas une réponse très satisfaisante.
A l'exception d'une mesure nouvelle de 381 000 euros
(2,5 millions de francs) consacrée à l'installation d'une
équipe pluridisplinaire chargée d'une mission d'assistance
technique, les crédits consacrés en 2002 à la
deuxième phase du Plan Loire Grandeur nature
sont reconduits au
même niveau qu'en 2001. Ils comportent ainsi :
- une enveloppe de 6 millions d'euros (39,36 millions de francs)
destinée à des actions liées à la prévention
des inondations : atlas, plans de prévention des risques, annonces
des crues ;
- une enveloppe de 2,2 millions d'euros (14,5 millions de francs) au
titre de la restauration des milieux aquatiques ;
- une enveloppe de 2 millions d'euros (13,4 millions de francs)
consacrée à l'entretien courant du lit et au fonctionnement de
l'annonce des crues.
4. Les actions en faveur de la prévention des pollutions et des risques
Les
crédits de l'agrégat
« prévention des
pollutions et des risques »
s'établissent à
397 millions d'euros (2,6 milliards de francs) dans le projet de loi
de finances initial pour 2002, en augmentation de 5,4 % par rapport
à 2001.
Les subventions de fonctionnement versées au futur
Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire
occupent une
place prépondérante dans cet agrégat avec près de
242 millions d'euros (1,6 milliard de francs).
Le transfert en 2001 de l'Institut de protection et de sûreté
nucléaire (IPSN) avait marqué l'extension du champ d'action du
ministère en matière de sûreté nucléaire.
Depuis, la loi du 9 mai 2001 a créé un nouvel
établissement public industriel et commercial, l'Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) né de
la fusion de l'IPSN et de l'Office de protection des rayonnements ionisants
(OPRI). Cet Institut doit être placé sous la co-tutelle de cinq
ministères différents : santé, environnement,
défense, recherche et industrie.
Les 38 millions d'euros (249,26 millions de francs)
supplémentaires inscrits au projet de budget pour 2002 en faveur de ce
nouvel organisme résultant :
- à hauteur de 14 millions d'euros (91,83 millions de francs)
du transfert des crédits de l'OPRI, auparavant rattachés au
ministère de l'emploi et de la solidarité ;
- à hauteur de 30 millions de francs (196,79 millions de
francs), d'une mesure nouvelle destinée à la constitution de
provisions fiscales liées au statut du nouvel Institut.
Ces deux mesures mises à part, on constate une diminution de
6 millions d'euros (39,36 millions de francs) des crédits
auparavant consacrés à l'IPSN.
- le projet de loi initial prévoyait une augmentation de
1,2 million d'euros (7,87 millions de francs) du budget de
fonctionnement de
l'Institut national de l'environnement et des risques
(INERIS) de façon à lui permettre de renforcer ses
capacités d'expertise et d'appui dans le domaine des installations
classées. Ses moyens devaient être encore augmentés de
300 000 euros (2 millions de francs) par l'effet des amendements
déposés par le gouvernement lors de l'examen du projet de loi de
finances à l'Assemblée nationale.
En revanche, les crédits d'investissement de l'INERIS
s'établiront à 4,9 millions d'euros (32,14 millions de
francs) en 2002, en diminution de 0,5 million d'euros (3,28 millions
de francs).
- si la subvention de fonctionnement de l'ADEME est augmentée de
460 000 euros (3 millions de francs), les subventions
d'investissements que lui verse l'Etat sont une nouvelle fois diminuées
et ramenées de 75 à 61 millions d'euros (491,97 à
400,13 millions de francs).
- les crédits consacrés aux
plans de prévention
des risques
sont reconduits au même niveau qu'en 2001, soit
15,24 millions d'euros (100 millions de francs).
- les crédits consacrés à la
prévention des
risques technologiques accidentels et chroniques
sont également
reconduits à hauteur de 5,6 millions d'euros (37 millions de
francs) ; mais les effectifs consacrés à l'inspection des
installations classées sont renforcés avec la création de
50 postes dans les directions régionales de l'industrie, de la
recherche et de l'environnement (DRIRE) auxquels viennent s'ajouter les
100 postes décidés à la suite de l'accident de
Toulouse.
- le dispositif de
surveillance de la qualité de l'air
bénéficiera de 1,67 millions d'euros (11 millions de
francs) supplémentaires portant à 17,38 millions d'euros
(114 millions de francs) les moyens qui leur sont consacrés. Ces
moyens nouveaux seront principalement consacrés à l'achat de
capteurs, de matériel informatique et d'outils de réglage.
- le budget pour 2002 consacrera 12,6 millions d'euros
(82,6 millions de francs) (DO+AP) à la lutte contre le bruit. Les
crédits sont destinés à financer des aides pour
l'isolation des logements privés dans le cadre du programme de
résorption des points noirs de bruit.