II. CROISSANCE GÉNÉRALE DU VOLUME ÉCHANGÉ ? MAIS RÉSULTATS CONTRASTÉS EN VALEUR
A. COMMERCE DE MARCHANDISES
Une forte croissance du volume du commerce mondial
dans
chaque zone
Les pays asiatiques et les économies en transition ont enregistré
en 2000 la plus forte croissance du commerce régional, avec une
augmentation des exportations et des importations d'environ 15 %. Dans le
cas des économies en transition, cette évolution est liée
à la forte reprise de la production dans la région, en
particulier en Russie. La vigoureuse croissance du commerce en Asie est
surprenante étant donné que l'accroissement de la production dans
la région a été inférieur à la moyenne. Si
la croissance du commerce et de la production dans les pays en
développement d'Asie a encore été supérieure
à la moyenne mondiale, la croissance à deux chiffres du volume
des importations du Japon a suscité la surprise, ou la faiblesse de son
économie. Bien que cette augmentation exceptionnelle ait
été due pour l'essentiel aux combustibles et au matériel
de bureau et de télécommunication, d'autres groupes de produits
comme les textiles, les vêtements, le fer et l'acier ont aussi connu une
forte progression. La force du yen a probablement contribué à
cette évolution.
En Amérique du Nord, les exportations de marchandises ont nettement
augmenté en raison de l'accroissement de la demande hors de la
région, de sorte qu'elles ont progressé presque autant que les
importations (dont la croissance a été un peu plus rapide que
l'année précédente). En Amérique latine, les
importations se sont redressées et leur croissance a égalé
celle des importations en Amérique du Nord, mais sous l'effet de
facteurs très différents. Au Mexique et au Venezuela, les
importations ont augmenté de plus de 20 % en volume tandis que dans
les pays du MERCOSUR, elles ont stagné après avoir fléchi
en 1999. La croissance des exportations en volume a été plus
uniforme dans l'ensemble de l'Amérique latine, bien qu'elle ait encore
été beaucoup plus rapide au Mexique. Au Moyen-Orient, les
données disponibles indiquent que la croissance des exportations et des
importations en volume a été supérieure à la
moyenne mondiale de 12 %.
En Europe occidentale, la croissance des exportations et des importations a
presque doublé en 2000, atteignant 10 %, mais elle est
restée légèrement inférieure à la moyenne
mondiale, comme l'année précédente. L'Irlande et la
Finlande, les deux pays où la part du matériel de bureau et de
télécommunication dans les exportations de marchandises est la
plus élevée, ont profité de l'essor du secteur des
technologies de l'information et ont enregistré les plus forts taux de
croissance des exportations de la région.
Selon les estimations, le commerce de l'Afrique a progressé en 2000 par
rapport à 1999, mais c'est encore dans cette région que la
croissance des exportations et des importations a été la plus
faible en volume.
Une croissance de la valeur du commerce mondial très
inégale selon les régions
La croissance de la valeur du commerce mondial de marchandises exprimée
en dollars a été beaucoup plus inégalement répartie
que sa croissance en volume, bien que leur ampleur soit similaire.
L'influence des prix des combustibles est si générale que le
classement des régions en fonction de la croissance des exportations
correspond à leur classement en fonction de la part des combustibles
dans leurs exportations.
Trois grands facteurs ont influencé l'évolution du commerce
mondial de marchandises en valeur nominale, en dollars. Premièrement, le
dynamisme de l'économie mondiale a stimulé la croissance des
échanges en volume. Deuxièmement, l'évolution très
disparate des prix selon les secteurs a été masquée par la
quasi-stabilité des prix moyens en dollars dans le commerce
international. Alors que les prix des combustibles et des métaux ont
fortement augmenté (+60 % pour le pétrole) soit un baril
entre 24 et 34 dollars en 2000, les prix moyens des produits primaires
agricoles ont stagné et ceux des produits manufacturés ont
baissé (la faiblesse des prix mondiaux à l'exportation des
produits manufacturés étant liée principalement à
l'évolution des taux de change). Troisièmement, les variations de
change entre les trois principales monnaies -dollar, euro et yen- ont eu une
incidence sur les courants d'échange régionaux et sectoriels.
Alors que le yen s'est apprécié de 6 %, l'euro s'est
déprécié de 13 % par rapport au dollar en 2000.
Globalement, l'évolution du commerce des marchandises en valeur a
considérablement varié selon les pays en 2000. Alors que la
valeur en dollars des exportations de certains pays d'Europe occidentale a
légèrement diminué, les exportations de certains pays
exportateurs de pétrole ont augmenté de deux tiers ou plus. Les
pays en développement d'Asie exportateurs de produits
manufacturés ainsi que les pays en développement d'autres
régions ont enregistré des augmentations de l'ordre de 15
à 22 %. Abstraction faite des principaux exportateurs de
pétrole, la Chine est, de toutes les grandes nations
commerçantes, celle qui a enregistré la plus forte augmentation
l'an dernier.
L'accroissement de la valeur en dollars des importations a varié presque
autant selon les pays, allant d'une quasi-stagnation à une croissance de
35 à 40 %. Les importations ont augmenté d'un tiers ou plus
en Chine, en République de Corée, en Turquie et en
Indonésie.
Dans ces deux derniers pays, les importations se sont redressées
après avoir diminué en valeur l'année
précédente. La faiblesse de l'euro a largement contribué
à la stagnation ou à la faible croissance de la valeur en dollars
des importations des pays d'Europe occidentale.
Ailleurs, les importations ont peu augmenté en Australie et ont
stagné en Argentine. Les importations de marchandises aux
États-Unis ont augmenté de près de 19 %, ce qui a
renforcé encore leur position de premier importateur mondial.
Sur l'ensemble de la période 1990-2000, la croissance des exportations
et des importations a été remarquable en Chine et au Mexique,
atteignant environ 15 % par an, soit deux fois plus que la moyenne
mondiale.