CHAPITRE 1ER -
L'ACTIVITÉ DES PME, DU COMMERCE
ET DE
L'ARTISANAT EN 2000 ET 2001
Le budget des PME, du commerce et de l'artisanat s'inscrit cette année dans un contexte globalement favorable, en raison de la reprise économique que la France connaît depuis 1999.
I. LA CRÉATION D'ENTREPRISES : UNE NOUVELLE AMÉLIORATION
A. LE NOMBRE DES CRÉATIONS D'ENTREPRISES PROGRESSE EN 2000, AMPLIFIANT LA TENDANCE AMORCÉE EN 1999
En
2000, 272.000 entreprises ont été créées en
France
. Ce chiffre comprend l'ensemble des créations d'entreprises,
lesquelles peuvent prendre des formes diverses. Les plus nombreuses sont les
créations d'entreprises nouvelles, c'est-à-dire d'entités
économiques jusqu'alors inexistantes (176.800 unités, soit
65 % du total). Les « réactivations »
d'unités existantes, qui reprennent leur activité après
l'avoir cessée, font aussi partie des créations d'entreprises
(53.700), ainsi que les « reprises » (41.700).
Il importe de noter l'importance de l'augmentation enregistrée par
les créations pures (+ 4,2 %) et le net repli de
réactivation (- 4,3 %) et des reprises d'entreprises
(- 3,5 %).
EVOLUTION ANNUELLE DU NOMBRE DES CRÉATIONS D'ENTREPRISES (en %)
|
Ensemble |
Nouvelles |
Réactivations |
Reprises |
1994 |
+7,6 |
+7,5 |
+11,6 |
+3,2 |
1995 |
-3,1 |
-2,6 |
-2,2 |
-6,3 |
1996 |
-3,3 |
-4,0 |
-3,0 |
-1,1 |
1997 |
-1,3 |
-2,4 |
+0,4 |
+0,8 |
1998 |
-2,1 |
-1,0 |
-3,6 |
-4,2 |
1999 |
+0,9 |
+2,1 |
+0,6 |
-3,0 |
2000 |
+1,2 |
+4,2 |
-4,3 |
-3,5 |
Structure des créations en 2000 |
100 |
65 |
20 |
15 |
Source
: répertoire SIRENE
Champ : Industrie, Commerce, Industrie
En 2000, le nombre des créations d'entreprises est supérieur
de 1,2 % à celui de l'année précédente,
amplifiant donc le retournement de tendance opéré en 1999,
après cinq années de recul des créations d'entreprises.
Toutefois, cette progression reste modeste en regard de la vigueur de la
croissance en 2000, ce qui doit préserver de tout triomphalisme.
Les perspectives incertaines de croissance pour 2001 doivent renforcer la
prudence dans l'interprétation de ces chiffres, qui ne constituent pas
forcément le signe tangible d'une modification en profondeur du
régime de la création d'entreprise en France.
B. EN HAUSSE DANS LE BÂTIMENT, LES TRAVAUX PUBLICS ET LES SERVICES, LES CRÉATIONS D'ENTREPRISES RECULENT FORTEMENT DANS LE COMMERCE, LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES ET L'INDUSTRIE
Si,
globalement, on enregistre, comme l'an passé, un recul des
créations dans les secteurs industriels et dans le commerce
(- 5 %) et leur augmentation dans les services, quelques
évolutions remarquables distinguent 2000 de 1999. Il en est ainsi du
recul important des métiers de bouche
(boulangerie, charcuterie,
boucherie...), sans doute imputable à la crise de l'ESB.
En 2000, les véritables viviers de la création d'entreprise en
France sont donc la construction, l'immobilier et les services aux
entreprises.
La reprise économique, conjuguée aux travaux de reconstruction
à la suite de la tempête de décembre 1999 et au
décalage, dans
l'immobilier,
entre une offre
raréfiée et une demande vigoureuse, explique le dynamisme des
créations dans ce secteur.
La recherche d'économies d'échelle ou la sous-traitance de
spécialités demeurent les moteurs de l'externalisation et du
développement des
services aux entreprises.
La quasi-stagnation
des services aux particuliers est plus difficile à interpréter.
Sans doute relève-t-elle d'une certaine saturation de l'offre de
services aux ménages et d'un arbitrage financier des ménages en
faveur de l'investissement (+ 7,8 % en 1999) au détriment de
la consommation, dont la croissance s'est réduite à 2,2%.
Un marché porteur a profité au développement de
créations dans le
secteur des technologies de l'information et de la
communication
, puisque les créations dans ce secteur ont
augmenté de 43,5 % d'une année sur l'autre.
LA CRÉATION D'ENTREPRISES DANS LE SECTEUR DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
|
Année 2000 |
Année 1999 |
Evolution 00/99 |
Créations (1) |
8 786 |
5 943 |
+ 47,8 % |
Réactivations (2) |
606 |
574 |
+ 5,6 % |
Ensemble (1) + (2) |
9 392 |
6 517 |
+ 44,1 % |
Reprises |
139 |
123 |
+ 13,0 % |
TOTAL |
9 531 |
6 640 |
+ 43,5 % |
Source
: APCE, rapport annuel 2000
.
Il convient de noter que la création d'entreprises relevant des
technologies de l'information et de la communication (TIC) représente un
pourcentage faible, quoique de plus en plus significatif, du total des
créations d'entreprises en France : 3,5 % en 2000 (et
2,5 % en 1999). Par ailleurs, ce mouvement concerne essentiellement
(à 92 %) les créations « pures », ce qui
s'explique par la très forte croissance des créations
d'entreprises dans ce secteur.
Les créations d'entreprises dans le secteur des TIC présentent
enfin deux spécificités : elles se font à 83 %
(contre 77 % en moyenne) sans salarié, et moins souvent sous forme
de sociétés (28 % contre 40 % en moyenne).
C. LE RÉCENT REDRESSEMENT DES CRÉATIONS RESTE FAIBLE EN REGARD DE LA REPRISE DE L'ACTIVITÉ, ALORS QUE LA CRÉATION RECÈLE UN FORT POTENTIEL DE CRÉATIONS D'EMPLOIS
Jusqu'à la fin de l'année 1995, le comportement
de
création d'entreprises est étroitement lié aux
fluctuations de l'activité économique, le lien
s'établissant plus précisément entre le nombre de
créations et le taux de croissance trimestriel du produit
intérieur brut.
Contrairement aux précédentes, la reprise récente de
l'économie française ne s'est pas accompagnée,
jusqu'à présent, d'un redressement très marqué du
nombre de créations d'entreprises.
Ainsi, en 2000, la croissance de
4 % du PIB en volume doit être rapportée à
l'accroissement de seulement 1,2 % des créations d'entreprises.
Sur le long terme, la situation reste, en outre, en deçà de ce
qu'elle était il y a dix ans.
EVOLUTION DU NOMBRE TOTAL DE CRÉATIONS D'ENTREPRISES
|
1989 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Créations et reprises |
310 000 |
294 131 |
284 853 |
275 586 |
271 087 |
266 446 |
269 000 |
272 000 |
Evolution |
|
|
-3,1 % |
-3,2 % |
-1,6 % |
-1,7 % |
+0,9 % |
+ 1,2 % |
Création ex-nihilo |
204 000 |
183 764 |
178 764 |
171 941 |
166 850 |
166 190 |
169 700 |
176 800 |
Evolution |
|
|
-3,1 % |
-3,2 % |
-1,6 % |
-1,7 % |
+2,1 |
+ 4,2 % |
Source
: INSEE - APCE
En 1989, le nombre de créations d'entreprises nouvelles s'élevait
en effet à 204.000 ; onze ans après, elles ne sont plus que
176.800, soit près de 30.000 entreprises de moins.
NOMBRE
D'ENTREPRISES NOUVELLES CRÉÉES
CHAQUE ANNÉE EN FRANCE
Source : INSEE-APCE
Cette
situation préoccupante résulte des blocages dont souffre encore
l'économie française.
Elle a des conséquences importantes sur l'évolution de l'emploi.
En 2000, la création d'entreprises a contribué à la
création de 535.000 emplois (205.000 emplois salariés
et 330.000 emplois non salariés), chiffre tout à fait
significatif au regard des 540.000 emplois salariés
créés la même année.
La création d'entreprises a donc fortement contribué à
l'amélioration de la situation de l'emploi et du chômage en France
puisque, précisément, un créateur sur trois est issu d'une
situation de chômage
.
Ainsi, alors que les bons résultats de l'année 1999 en
termes d'emplois étaient à mettre au compte des entreprises de
« grande » taille,
ce sont surtout les micro-entreprises
qui ont participé en 2000 à l'évolution globale de
l'emploi.