V. AUDITIONS DU MARDI 6 NOVEMBRE 2001
§ AUDITION DE M. JEAN-MARC ICARD, SECRÉTAIRE NATIONAL, MM. ALAIN LECANU ET NICOLAS MIJOULE DE LA CFE-CGC
La
CFE-CGC considère que la baisse du chômage s'explique d'abord par
la croissance, comme l'illustre
a contrario
la hausse à laquelle
on assiste depuis plusieurs mois. Elle s'interroge sur la politique
menée depuis 5 ans et notamment sur les emplois-jeunes -de
« faux fonctionnaires »- ainsi que le recours aux CES qui
ne créent pas d'emplois dans le secteur marchand.
La CFE-CGC regrette la suppression du contrat de retour à l'emploi (CRE)
et la baisse des crédits pour le CIE, deux dispositifs qui
bénéficiaient particulièrement aux cadres. Elle estime que
les perspectives de l'emploi pour 2002 ne sont pas bonnes : les
entreprises ont gelé leurs embauches, l'effet trente-cinq heures est
terminé et la consommation commence à baisser. Les cadres sont
particulièrement affectés par la hausse du chômage
(+ 7,7 % en un an).
La CFE-CGC considère que les 35 heures se sont traduites pour les
cadres par un supplément de jours de repos (10 à 11) mais aussi
par une charge de travail supérieure. Le recours au
compte-épargne temps dévoie le processus. Il vaudrait mieux
effectuer des baisses de charges sociales ciblées sur un secteur pour ne
pas pénaliser les cadres ou une catégorie (ex. : baisse des
charges pour le recrutement du premier cadre dans les PME). Les baisses de
charges généralisées sur les bas salaires se traduisent
surtout par des effets d'aubaine.
La CFE-CGC considère que le décret du 15 octobre renforce
les inégalités entre les salariés. Son caractère
transitoire et limité aux entreprises de moins de
20 salariés ne correspond pas aux cadres. La CGC aurait
préféré que l'on encourage la négociation de
branche sur le modèle de l'accord national interprofessionnel du
31 octobre 1995.
La CFE-CGC estime que le budget est adapté si l'objectif est de limiter
la hausse du chômage grâce au traitement social mais qu'il ne
répond pas à un objectif de baisse du chômage structurel.
C'est un budget d'urgence dans un contexte marqué par la baisse de CDD
et de l'intérim et la hausse du chômage des plus de 50 ans.
La CFE-CGC estime également que le maintien dans l'emploi des cadres
seniors est une question essentielle. Il est indispensable de faire cesser la
discrimination dont les salariés de plus de 45 ans sont victimes en
termes de formation qui aboutit au fait qu'ils ne sont plus au niveau à
50/55 ans.
La CFE-CGC considère qu'il faut développer les transferts de
compétences à travers le tutorat et que les groupements
d'employeurs et la multiactivité doivent être encouragés.
La CFE-CGC est favorable à la suppression de la « contribution
Delalande » qui limite l'embauche des plus de 50 ans.
Elle propose enfin que l'on encourage la négociation collective à
travers la mise en place de « délégués de bassin
ou de sites ».
Elle évoque également la nécessité de revoir la
politique d'exonérations de charges sociales afin de ne pas
pénaliser les entreprises de main-d'oeuvre.