C. LA COMPÉTITIVITÉ DE L'INDUSTRIE FRANÇAISE
1. Une compétitivité prix qui reste assez satisfaisante, malgré la montée récente des coûts
En 2001, les parts de marché de l'industrie française sont restées satisfaisantes. Le ralentissement des échanges mondiaux a pourtant été important en 2001 et n'a pas épargné la France, occasionnant une chute des exportations. Cependant, la compétitivité de l'industrie française a bénéficié jusqu'en 2001 de la surévaluation du dollar. Les parts de marché des produits français sont donc restées satisfaisantes, surtout en volume. En valeur, par rapport aux vingt-trois autres pays de l'OCDE, les parts de marché françaises se sont légèrement érodées sur le long terme, et de façon un peu plus marquée depuis deux ans, ce qui s'expliquerait pour une bonne part par la faiblesse de l'euro.
PARTS DE MARCHÉ DE LA FRANCE PAR RAPPORT AUX 23 PAYS DE L'OCDE
1985 |
1990 |
1995 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|
En volume |
7,4 |
7,4 |
7,7 |
7,7 |
7,6 |
7,7 |
8,0 |
En valeur |
7,6 |
8,1 |
7,7 |
7,7 |
7,4 |
6,9 |
7,2 |
Source : Direction de la prévision
(parts de marché = exportations du pays / somme des exportations des 24 pays de l'OCDE)
Néanmoins, le solde extérieur industriel s'est nettement amélioré en 2001. Les importations françaises se repliant plus fortement que les exportations, le solde commercial de l'industrie civile s'est vivement redressé, pour dépasser les 11 milliards d'euros. Il a retrouvé ainsi ses meilleures performances de la fin de la décennie précédente.
La compétitivité des coûts de l'industrie française s'était nettement améliorée depuis 1996, mais les coûts par unité produite ont augmenté à nouveau en 2001. Les coûts par unité produite ont toutefois évolué nettement moins vite que ceux des principaux partenaires commerciaux depuis 1996. Cette amélioration de la compétitivité-coût a surtout été liée aux hausses du dollar et de la livre et à un cours d'entrée du franc dans l'euro favorable à l'industrie.
L'industrie française a également profité de coûts salariaux plus faibles qu'en Allemagne pour une productivité du même ordre, et d'un avantage de compétitivité par rapport au Royaume-Uni qui compense largement l'écart des coûts horaires. Si l'évolution récente des coûts salariaux horaires a été plus rapide en France qu'en Allemagne ou en Italie depuis deux ans, ces hausses ont toutefois été jusqu'ici compensées par des gains plus rapides de la productivité en France.
COÛTS SALARIAUX HORAIRES DANS L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE
en euros |
1996 |
1999 |
4 e trimestre 2001 |
Allemagne |
27,4 |
28,4 |
30,3 |
France |
22,4 |
23,3 |
25,1 |
Italie |
17,8 |
19,1 |
20,2 |
Royaume-Uni |
13,2 |
18,3 |
21,4 |
États-Unis (ouvriers) |
14,0 |
18,1 |
23,5 |
Japon (ouvriers) |
16,5 |
19,6 |
21,3 |
Sources : Eurostat, BLS (Japon et Etats-Unis) et actualisation SESSI
En effet, la réduction du temps de travail et les difficultés de recrutement constatées en 2000 ont entraîné en 2001 une accélération des salaires mensuels et surtout des salaires horaires.
ÉVOLUTION EN FRANCE DE LA PRODUCTIVITÉ DU TRAVAIL DANS L'INDUSTRIE, INTÉRIM COMPRIS
% d'évolution 4 e t(n)/4 e t (n-1) |
1999 |
2000 |
2001 |
Valeur ajoutée (VA) |
4,8 |
4,5 |
-1,4 |
Productivité par tête hors intérim |
4,9 |
2,7 |
-1,6 |
VA + coût salarial de l'intérim* |
5,1 |
4,7 |
-1,9 |
Effectifs de la branche y c. intérim |
1,0 |
2,4 |
-1,4 |
Productivité par tête y c. intérim* |
4,0 |
2,3 |
-0,6 |
Sources : Insee et Dares (*) estimation du Sessi