IV. LA RADIO : UNE MODIFICATION DU PLAN DE FRÉQUENCES EN PERSPECTIVE
Cette année, le paysage radiophonique français a surtout été marqué par l'adoption de la loi n° 2004-669 du 9 juillet 2004 relative aux communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle. Celle-ci a en effet permis non seulement de redéfinir le cadre juridique relatif aux services de radio mais aussi de débattre de l'avenir d'une bande FM saturée.
A. LES RADIOS DE SERVICE PUBLIC : 22 % DE L'AUDIENCE TOTALE EN 2004
1. L'érosion de la durée d'écoute
Selon l'étude de Médiamétrie « L'année Radio 2003/2004 », la radio a attiré au cours des dix dernières années en France 4,1 millions d'auditeurs quotidiens supplémentaires en semaine, malgré une durée d'écoute moyenne quotidienne en diminution de 18 minutes.
Le nombre d'auditeurs quotidien en semaine est ainsi passé de 36,2 millions durant la période septembre 1993/juin 1994, à 40,3 millions sur la période septembre 2003/juin 2004. Dans le même temps, la durée d'écoute moyenne par jour de semaine est passée de 193 minutes à 175 minutes.
2. Radio France : des taux d'audience contrastés
Treize millions six cent mille personnes (27,4 %) ont écouté au moins un programme produit par Radio France (en fait ils en écoutent en moyenne 1,7 sans compter FIP et Le Mouv') et y ont consacré près de deux heures. Le groupe représente 22 % de la consommation totale du média, soit une part en léger tassement par rapport à l'an dernier (23,2 %).
France Inter , avec une audience cumulée de 10,6 % soit 5 250 000 auditeurs, est en retrait de 0.6 point par rapport à l'an dernier. A l'instar de la quasi-totalité des stations, sa durée d'écoute quotidienne (130 minutes) diminue (- 7 minutes) mais elle est la généraliste qui perd le moins sur cet indicateur et est, très proche derrière RTL, la station qui fidélise le mieux ses auditeurs au long de la journée.
France Inter arrive en tête de l'ensemble des radios de 7 h 45 à 8 h 45, de 12 h 15 à 13 h 30 et de 18 h 30 à 20 h 15. France Inter se classe dans le trio de tête des radios dans 31 des 97 agglomérations mesurées par Médiamétrie en nombre d'auditeurs. Dans quinze d'entre elles, elle est leader. La station obtient son meilleur score à Rennes (21,4 %). France Inter est également leader à Paris intra-muros.
Son public est majoritairement masculin (54 %) et actif (52 %). En terme d'âge, 46 % de son auditoire appartient à la classe des 35-59 ans. La part d'auditoire des moins de 35 ans est très faible pour les radios généralistes. Toutefois elle s'avère un peu plus élevée sur France Inter (14 %) que sur Europe 1 (13 %) et RTL (11 %).
France Info , avec 10 % d'audience cumulée, enregistre une perte de 500 000 auditeurs en un an. Cette baisse est en partie imputable à la période de grèves du début de l'année 2004. France Info est écoutée 59 minutes par jour, soit un tassement de 4 minutes. Cependant sa part dans l'écoute globale de la radio demeure quasiment stable à 4,1 %.
France Info est sur les trois premières marches du podium dans 34 des 97 agglomérations sondées. Elle est première à Lyon, Nantes et Aix en Provence ainsi qu'à Paris + Petite Couronne.
Avec 3 400 000 auditeurs, France BLEU est en progression pour la deuxième saison consécutive. Avec une audience cumulée établie à 6,9 %, ce réseau généraliste est le seul à améliorer son score de l'an dernier. Les auditeurs de France BLEU lui ont consacré quotidiennement 116 minutes, soit 18 minutes de moins que l'an dernier.
L'auditoire de France BLEU est composé d'autant d'hommes que de femmes. Il est majoritairement composé d'actifs (55 %) et les agriculteurs, employés et ouvriers représentent un tiers du public. Les 35-59 ans composent un peu plus de la moitié de l'auditoire. Dans 25 des 40 zones de service, France BLEU se classe dans les trois premières places. Elle est leader dans 10 d'entre elles.
France Culture , comme lors de la saison précédente, enregistre son meilleur résultat sur un jour moyen avec 1,3 % d'audience cumulée. Les 642 000 auditeurs sont restés en moyenne 89 minutes à l'écoute.
L'auditoire de France Culture est constitué de nombreuses personnes qui viennent occasionnellement en fonction de leurs centres d'intérêt et de leur disponibilité. Ainsi, en l'espace d'une semaine, l'auditoire de France Culture atteint 2 600 000 personnes et, en trois semaines, 4 500 000 personnes soit 9,1 % de la population. En élargissant son auditoire, la station réussit à toucher un public plus jeune et plus populaire.
France Musiques est écoutée un jour moyen par 900 000 personnes soit 1,8 % de la population. A l'instar de France Culture, France Musiques accroît fortement son auditoire grâce à des écoutes ponctuelles. En une semaine 3 400 000 personnes sont venues à l'écoute de la station et en trois semaines 5 700 000 personnes soit 11,4 % de la population.
L'audience de FIP reste stable depuis la saison précédente en Ile-de-France avec 2,3 % d'audience cumulée, soit 215 000 auditeurs, et à Strasbourg avec 4,4 % d'audience cumulée soit 16 300 auditeurs. La station progresse à Bordeaux, 4,1 % soit 27 100 auditeurs contre 3,4 % l'an dernier, et à Nantes, 4,9 % soit 23 000 auditeurs contre 3,4 % l'an dernier.
Enfin, avec seulement 17 fréquences, Le Mouv' est écouté chaque jour par 454 000 personnes soit 0,9 % de la population âgée de plus de 13 ans. Les meilleurs scores du Mouv' sont obtenus à Toulouse (8,5 %), Dijon (7,8 %), Brest (6,9 %) et Rennes (6,8 %). La radio n'a pas encore atteint ses objectifs d'audience dans d'autres régions, notamment en Ile-de-France (0,9 %).