CONCLUSION :
LA FRANCOPHONIE,
ENJEU ULTIME DE L'ACTION
CULTURELLE EXTÉRIEURE
Promouvoir l'action culturelle extérieure de la France, c'est pour une large part agir pour mieux asseoir, dans le monde entier, l'ambition francophone. Si celle-ci s'appuie évidemment sur nos outils d'action culturelle dont votre rapporteur vient de décrire les mérites et de rappeler les difficultés, elle les dépasse aussi largement.
La francophonie est un espace commun, organisé autour de la langue française qui se donne deux objectifs principaux : celui de la coopération pour le développement dont le Sommet de Cotonou a réaffirmé les priorités : l'éducation-formation, l'enseignement supérieur et la recherche, le droit au service du développement, l'information scientifique et technique, l'audiovisuel et la culture.
L'objectif politique ensuite : il a pris la forme de l'assistance à la démocratisation, notamment en Afrique.
De même s'est-il traduit par des prises de positions sur les crises qui ont affecté Haïti, le Rwanda, le Burundi et le Niger. A cet égard, et comme membre de la délégation française à l'AIPLF, votre rapporteur ne saurait souligner assez le rôle considérable que joue cette instance pour l'assistance à la reconstruction ou à la mise en place d'institutions démocratiques. Ce sont enfin les prises de positions communes de l'ensemble francophone -49 pays- sur les grands débats internationaux comme les droits de l'homme, la population, l'environnement, le droit des femmes ou le développement social.
Votre rapporteur a suffisamment déploré, au cours de ses précédents rapports, la complexité et l'excessif éparpillement des institutions francophones internationales pour ne pas se réjouir aujourd'hui de la clarification décidée à Cotonou, par la confirmation du rôle de l'ACCT, d'une part, et de la filière politique : sommet-conférence ministérielle et conseil permanent, d'autre part.
Surtout il faut se féliciter de la création à partir de 1998 du poste de secrétaire général de la francophonie qui, élu pour 4 ans par le sommet des Chefs d'Etat, incarnera l'ambition francophone pour rendre son expression politique plus perceptibles à l'opinion.
L'an passé, votre rapporteur avait également eu l'occasion de se féliciter du retour au ministère des Affaires étrangères du secrétariat d'Etat chargé de la francophonie. Il reste que celle-ci voit ses crédits également réduits -la dotation du service des affaires francophones s'élèvera en 1997 à 61 MF contre 64 MF en 1996. Plus généralement, ce sont les difficultés budgétaires de la DGRCST dans son ensemble dont votre rapporteur vient de décrire le détail qui risquent d'affecter les projets et les ambitions de la francophonie. C'est fondamentalement l'avenir de celle-ci qui est ici en cause.
Au bénéfice de ces observations, votre rapporteur s'en remettra, pour l'adoption des crédits des relations culturelles extérieures et francophonie, à la sagesse de votre commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées.