B. L'ESSOR DES COMPAGNIES PRIVÉES
Bien que
depuis 1992 la liaison Orly-Nice ait été exploitée par
AOM, ce n'est qu'
à partir de 1995
que les lignes
intérieures se sont ouvertes à la concurrence d'abord
française, puis communautaire en 1997.
Aujourd'hui, les
deux compagnies privées
Air Liberté et
AOM ont une part de marché de
20 %
des passagers ayant
voyagé en métropole en 1997 (respectivement 11,2 % et
8,5 %), tandis que
d'autres compagnies, de dimension
régionale
(comme Air littoral ou Régional Airlines par
exemple) ont une part de marché cumulée de
12 %
en
1997.
Le développement de la concurrence n'a globalement pas
entraîné d'augmentation massive du
volume du trafic
intérieur :
la croissance annuelle moyenne du nombre de
passagers a été de 3,7 % entre 1994 et 1997. En revanche,
le nombre de vols
a considérablement augmenté, de
12,4 % en moyenne par an. Leur nature a été
modifiée : avec une offre de sièges en augmentation moyenne
annuelle de 3,2 % seulement, c'est
l'emport moyen
qui a fortement
chuté sur la période, passant de
75 passagers par avion
à 57 entre 1994 et 1997.
1. Les transporteurs régionaux
Au
premier semestre 1998,
15 transporteurs régionaux
(contre 17
en 1997) exploitent
174 liaisons régulières
(contre
203 en 1997).
Soixante villes
du territoire national sont desservies en
1998 (contre 59 en 1997, la nouvelle venue étant Vichy) et
30 villes dans 10 pays d'Europe.
En 1997, ces compagnies ont transporté environ
2,3 millions de
passagers
14(
*
)
sur leur
réseau propre, soit
une progression de 60 %
, l'offre moyenne
de sièges par avion étant de 32 sièges.
Votre commission pour avis se félicite de ce dynamisme, qui a permis
la création de 800 emplois supplémentaires par les
transporteurs régionaux en 1997, portant ce secteur à
37.000 salariés au total.
Comme le montre le graphique suivant, le secteur du transport aérien
régional est assez concentré, en dépit du nombre important
de compagnies :
Source : DGAC
Certaines compagnies connaissent
une très forte croissance de leur
activité.
C'est le cas de celles qui ont mis en place une
plate-forme de correspondance (Régional Airlines à
Clermont-Ferrand, Air Littoral à Nice, Proteus à Saint-Etienne)
ou qui ont accru leur réseau directement (Flandre Air) ou en franchise
(Brit'Air). En effet, la demande de liaisons directes entre villes de province
reste soutenue et l'augmentation du trafic est un contexte favorable au
développement de l'activité.
Ces compagnies régionales ont souvent développé une
collaboration avec des compagnies de plus grande importance,
notamment
en vue d'alimenter les plates-formes de correspondance de ces
dernières.
2. Les autres compagnies
Les
compagnies qui ne participent pas à titre exclusif au trafic
régional, c'est-à-dire celles qui, ayant leur siège en
France, exploitent des services court et moyen courrier en Europe et des
liaisons long courrier (DOM-TOM surtout) sont notamment les
suivantes :
Air Charter, AOM, Air Liberté, TAT, Corsair,
Aérolyon, Société Nouvelle Air Toulouse International.
Ce secteur s'est caractérisé, depuis 1995, par une
stratégie de
prise rapide de parts de marché
sur les
principales liaisons " radiales " (par opposition aux liaisons
" transversales "), entre Orly et la province.
Après une guerre tarifaire très vive, qui a fragilisé la
situation financière de nombre d'entre elles, ce marché est
désormais en voie de stabilisation, avec une stratégie de
maîtrise du réseau ou d'expansion prudente.
C'est avec beaucoup d'attention et de vigilance que votre commission pour
avis suivra le processus de vente d'AOM par le consortium de réalisation
du Crédit Lyonnais, qui est susceptible d'avoir des répercussions
importantes sur ce secteur où la situation et l'assise
financières de nombreuses compagnies restent fragiles.