CHAPITRE III -
UNE VOLONTÉ DE RELANCE DU LOGEMENT
SOCIAL
S'agissant du logement social, on ne peut que souligner les
efforts du Gouvernement pour dynamiser ce secteur, dont l'offre est loin de
répondre aux besoins constatés sur l'ensemble du territoire.
Après des réformes structurelles portant sur la
réglementation et le financement des prêts locatifs sociaux
intervenus à partir de 1996, le Gouvernement adopte, en 1999, un nouveau
volet réglementaire et fiscal qui devrait progressivement se traduire
par une relance des constructions sociales.
I. LE CONSTAT : LA SOUS-CONSOMMATION CHRONIQUE DES PRÊTS LOCATIFS SOCIAUX
La sous-consommation des crédits PLA s'est aggravée depuis 1995 et cette tendance devrait perdurer en 1999.
NOMBRE DE PLA BUDGÉTÉS, FINANCÉS ET MIS EN CHANTIER DEPUIS 1990
ANNEE |
PLA BUDGÉTÉS |
|
PLA FINANCÉS |
PLA MIS EN CHANTIER |
|
PLA normaux |
PLA-I et PLA-TS |
|
|
1990 |
65 000 |
10 000 PLA-I |
71 630 |
47 000 |
1991 |
65 000 |
10 000 PLA-I |
75 019 |
60 000 |
1992 |
80 000 |
10 000 PLA-I |
83 876 |
63 000 |
1993 |
88 000 |
13 000 PLA-I |
92 868 |
72 000 |
1994 |
80 000 |
20 000 PLA-TS |
89 324 |
72 500 |
1995 |
60 000 |
28 000 PLA-TS |
66 440 |
60 000 |
1996 |
60 000 |
20 000 PLA-TS |
59 879 |
54 000 |
1997 |
50 000 |
30 000 PLA-TS |
59 911 |
45 600 |
1998 |
50 000 |
30 000 PLA-TS |
51 415 |
44 000 |
Les
différences constatées entre le programme physique prévu
en loi de finances et le nombre de logements effectivement financés sont
dues à des facteurs très divers. En 1998, la raison essentielle
de la sous-consommation a été la difficulté d'atteindre
l'équilibre financier compte tenu des taux de subvention, en particulier
dans le neuf et pour Paris et la Région parisienne. Des causes diverses
sont également invoquées, dont le poids est variable selon les
contextes locaux et qui s'ajoutent à la reprise du marché de la
construction, entraînant hausse des coûts et problèmes
fonciers.
La quasi-disparition de l'inflation, l'évolution ralentie des hausses de
loyers, le niveau réel du taux des prêts de la Caisse des
Dépôts et Consignations, en liaison avec une
rémunération nette positive servie aux titulaires du livret A,
sont autant de facteurs qui, s'ils correspondent à des
réalités bénéfiques d'un point de vue social, ont
également eu pour contrepartie de rendre progressivement plus difficile,
structurellement, l'équilibre financier d'opérations nouvelles de
PLA.
Face à l'apparition de phénomènes de vacances
correspondant à un décalage entre l'offre et la demande, ou de
crainte de l'apparition de telles vacances, un certain nombre de bailleurs
sociaux se sont concentrés sur la gestion de leur patrimoine, excluant
toute perspective d'augmentation de capacité. Ce comportement a
été parfois encouragé localement par l'absence de
volonté politique.
Un certain nombre de collectivités locales se montrent ainsi peu
désireuses d'accueillir du logement social alors même qu'il existe
des besoins reconnus dans leur bassin d'habitat, et qu'elles n'ont pas sur leur
territoire un stock de logements sociaux trop important risquant de
créer des ghettos.
A l'inverse, il convient de souligner les difficultés
rencontrées par certaines communes, en milieu rural, qui cherchent
à réaliser des opérations de petite envergure en
matière de logement social et qui se voient refuser les financements
nécessaires.
Selon les renseignements fournis par l'administration, la répartition
régionale des crédits PLA est effectuée en fonction des
besoins en résidences principales nouvelles, de la part de ces besoins
en locatif et de la part des ménages à faibles revenus. Cette
enveloppe régionale, notifiée en début d'année, est
ensuite répartie par les préfets de région entre les
départements et au niveau départemental, la programmation
s'appuie sur la définition d'objectifs locaux.
Il n'y a pas en réalité de répartition des PLA entre les
zones rurales et urbaines, mais plutôt prise en compte des
complémentarités entre les villes et leur bassin d'habitat, et de
solidarités plus larges, au sein des pays.
Le tableau ci-dessous retrace la répartition des PLA -neuf
autorisés au titre des permis de construire, par catégorie de
communes.
RÉPARTITION DES PLA AUTORISÉS DE 1993 À
1997
SUIVANT LA TAILLE DES COMMUNES
|
Population totale du groupe de communes |
% population |
nombre de résidences principales |
PLA |
% PLA |
Unités urbaines d'au moins 50 000 h |
28 791 611 |
48% |
10 981 451 |
162 984 |
59 % |
Unités urbaines de 5 000 à moins de 50 000 h |
9 718 994 |
16 % |
3 986 241 |
42 681 |
15 % |
Unités urbaines de 2 000 à moins de 5 000 h |
3 387 154 |
6 % |
1 334 535 |
13 006 |
5 % |
Communes isolées (moins de 2 000 h) |
18 335 156 |
30 % |
7 392 515 |
56 819 |
21 % |
France entière |
60 232 915 |
100 % |
23 694 742 |
275 490 |
100 % |
II. UNE NOUVELLE RÉGLEMENTATION POUR RELANCER LE LOGEMENT SOCIAL
A. RAPPEL DE LA RÉGLEMENTATION EXISTANTE AU 1ER JANVIER 1999
En
ce qui concerne les opérations d'acquisition-amélioration, la
réforme dite de la " surface utile " a, depuis le
1
er
juillet 1996, remplacé le plafonnement à
90 % du prix de référence de l'opération par le
calcul de l'assiette de subvention effectué en fonction de la surface
utile de l'opération. De plus, depuis le
1
er
janvier 1998, les travaux de ces opérations
peuvent bénéficier de la TVA à 5,5 %.
Le régime réglementaire du prix de référence et du
prix témoin a été supprimé le
1
er
juillet 1996. Il a été remplacé
par une réglementation plus simple basée sur la notion de surface
utile, laquelle est définie comme la somme de la surface habitable des
logements et de la moitié des surfaces annexes à usage privatif
qui leur sont rattachés (cave, balcon, loggia).
La principale conséquence concerne le calcul de la subvention
attribuée aux opérations financées avec un prêt
locatif aidé (PLA) de la Caisse des dépôts et
consignations : le taux de droit commun est de 5 % contre 12,7 %
sous le régime du prix de référence, et l'assiette de
subvention devient forfaitaire par rapport au prix de revient (elle ne fait
plus intervenir le prix de revient pris en compte dans la limite de 90 %
du prix de référence).
Pour les opérations de construction neuve, la subvention de l'Etat a
été remplacée depuis le
1
er
octobre 1996 par l'application d'un taux de TVA
à 5,5 % du prix de revient des opérations. En outre, le
financement de la construction de logements très sociaux, de logements
à caractère expérimental et des opérations de
construction à la suite de démolitions bénéficie
dans les mêmes conditions de l'application du taux de TVA à
5,5 %, mais également d'une subvention.
Le bénéficie du taux réduit de TVA à 5,5% est
accordé sous réserve de respecter les quatre conditions
suivantes :
- une convention ouvrant droit à l'aide personnalisée au
logement (APL) doit être conclue en application du 3° de
l'article L.351-2 du code de la construction et de l'habitation ;
- l'opération doit avoir fait l'objet d'une décision
favorable d'agrément prise par le préfet au nom du Ministre
chargé du logement dans les conditions prévues aux
articles R.331-3 et R.331-6 du code de la construction et de
l'habitation ;
- l'opération doit être financée par l'un des
prêts prévus par l'article R.331-1 du code de la construction
et de l'habitation et délivré par la Caisse des
dépôts et consignations ;
- l'ouverture de chantier doit être postérieure au
1
er
octobre 1996.
Certaines opérations de construction peuvent également faire
l'objet de subventions de l'Etat, dont les taux applicables varient selon la
nature de l'opération :
Opérations de construction neuve |
Taux applicables jusqu'au 31/12/97 |
Taux applicables à compter du 1/1/98 |
PLA " normal " |
pas de subvention |
pas de subvention |
PLA
" à loyer minoré "
|
8 %
|
8 %
|
PLA " d'intégration " |
- |
20 % (pas de dérogation) |
PLA " expérimental " |
3 % |
3 % |
PLA " construction-démolition " |
- |
12 % |
Depuis
la réforme intervenue le 1
er
octobre 1996,
l'importance de la nouvelle aide à la pierre dépend de la part du
prix de revient qui bénéficie de la réduction du taux de
TVA, le foncier étant déjà soumis à une TVA
réduite de 5,5 %. A l'aide fiscale directe, il convient d'ajouter
le bénéfice du remboursement de la TVA à 20,6 % au
fur et à mesure de l'avancement des travaux, ce qui équivaut
à une aide en trésorerie se prolongeant jusqu'au moment du
paiement de la TVA à taux réduit, un an après
l'achèvement des travaux et leur mise en location. Cette aide est
évaluée à 0,7 % du prix e revient total en zone 2 et
3 et à 0,60 % en zone 1
2(
*
)
.
Au total, le taux de la nouvelle aide fiscale ressort à environ
11,4 % au plan national, et ne s'écarte pas sensiblement de ce
qu'il était sous le régime du prix de référence en
vigueur jusqu'en 1996, compte non tenu des subventions pour surcharge
foncière.
B. LA MISE EN PLACE DU PRÊT LOCATIF À USAGE SOCIAL (PLUS)
Le
décret n° 99-794 du 14 septembre 1999
modifiant
le code de la construction et de l'habitation et relatif aux subventions et
prêts pour la construction, l'acquisition et l'amélioration des
logements locatifs aidés
met en place le prêt locatif à
usage social qui obéit à un double objectif :
- donner aux bailleurs sociaux les moyens, notamment juridiques, de
répondre aux exigences de mixité sociale en leur permettant
d'accueillir dans les mêmes immeubles des ménages ayant des
ressources différentes ;
- faire baisser les loyers des opérations neuves et des
opérations d'acquisition amélioration. A ce titre, le loyer
maximum des logements PLUS est réduit à 90% du plafond des
actuels logements PLA, c'est-à-dire qu'il correspond au loyer plafond
servant au calcul de l'APL.
Les opérations éligibles sont celles prévues au premier
alinéa de l'article R.331-1 du code de la construction et de
l'habitation, c'est-à-dire les mêmes opérations que celles
entrant dans le champ de financement du PLA ordinaire y compris des PLA
expérimentaux et de construction démolition.
La création du PLUS fait suite à l'expérimentation mise en
place en 1998 tendant à fusionner le PLA et le PLA à loyer
minoré dans une même opération. Ceci consacre le retour
à un produit de logement social à vocation large,
intégrant une aide à la pierre. Cette aide permet de faire
baisser les loyers de 10 % par rapport à l'ancien PLA, tout en
améliorant l'équilibre financier des opérations.
Le PLUS vise les mêmes maîtres d'ouvrages que ceux ayant
accès aux PLA ordinaires, à savoir les organismes d'HLM et les
sociétés d'économie mixte ayant pour objet statutaire la
réalisation de logements.
Cependant, le choix d'opérateurs fondé sur la
réglementation en vigueur, pour le PLA ordinaire est apparu, à
votre rapporteur pour avis, comme trop réducteur, car il écarte
du bénéfice de ce nouveau produit les collectivités
locales et les associations qui avaient accès aux PLA-LM ou aux PLA-TS
(très sociaux), auxquels ils ont succédé.
Cette restriction est très regrettable, car le développement de
l'offre locative constitue une nécessité forte, y compris pour
les communes en milieu rural, d'autant que nos concitoyens aspirent, pour
certains, à trouver un logement dans des zones moins urbanisées
que les grandes agglomérations. Beaucoup de communes rurales ont
d'ailleurs engagé une politique volontariste en matière de
logement dans le cadre d'une structure intercommunale.
Cette mesure est d'autant plus incompréhensible que le prêt
locatif aidé d'intégration (PLA-I) reste accessible aux communes
et aux associations ; mais ce produit est destiné qu'au financement
de logements pour des ménages cumulant difficultés
économiques et difficultés d'adaptation sociales, ce qui exclut
les ménages modestes mais insérés localement.
Votre rapporteur pour avis, conscient de cette incohérence, a
interrogé le secrétaire d'Etat au logement lors de son audition
devant la Commission et celui-ci s'est engagé à ce qu'une
modification réglementaire intervienne rapidement pour ouvrir le
bénéfice du PLUS aux collectivités locales et aux
associations pour des opérations de construction-démolition.
Pour pouvoir bénéficier de ce financement, le maître
d'ouvrage doit préalablement passer avec l'Etat une convention ouvrant
droit pour les locataires à l'aide personnalisée au logement
(APL).
En outre, toute opération financée à l'aide d'un PLUS doit
faire l'objet d'une décision portant octroi de subvention prise par le
préfet dans les conditions fixées aux articles R.331-3 et
R.331-6 du Code de la construction et de l'habitation. Cette décision
vaut agrément pour l'obtention de la TVA au taux réduit.
L'octroi du PLUS est assorti du versement d'une subvention dont le taux varie
de 5 % en construction neuve, à 10 % en acquisition
amélioration -avec des majorations possibles jusqu'à
respectivement 6,5 % et 11,5 %- et jusqu'à 12 ou 13 %
pour les opérations de construction-démolition ou les
résidences sociales.
Le tableau ci-dessous établit un bilan comparatif, s'agissant du taux de
subvention, entre l'ancien et le nouveau système.
NEUF |
||||||||
ANCIEN DISPOSITIF |
ANCIEN TAUX |
|
NOUVEAU TAUX |
NOUVEAU DISPOSITIF |
||||
PLA ordinaire |
0 |
|
|
|
||||
PLA LM |
8 % |
|
5 % |
PLUS |
||||
(dérogation) |
+5=13 % |
|
+1,5=6,5 % |
(dérogation) |
||||
PLA expérimental |
3 % |
|
8 % |
PLUS expérimental |
||||
PLA (C-D) |
12 % |
|
12 % |
PLUS (C-D) |
||||
Résidences sociales avec gestion parahôtelière antérieure au 1/1/98 |
12 % |
|
12 % |
Résidences sociales avec gestion parahôtelière antérieure au 1/1/98 |
||||
PLA - I |
20 % |
|
20% |
PLA-I |
||||
ACQUISITION-AMÉLIORATION |
||||||||
ANCIEN DISPOSITIF |
ANCIEN TAUX |
|
NOUVEAU TAUX |
NOUVEAU DISPOSITIF |
||||
PLA ordinaire |
5 % |
|
|
|
||||
PLA LM |
13 % |
|
10 % |
PLUS |
||||
(dérogation) |
+5=18% |
|
+1,5=11,5 % |
(dérogation) |
||||
PLA expérimental |
8 % |
|
13 % |
PLUS expérimental |
||||
PLA (C-D) |
12 % |
|
12 % |
PLUS (C-D) |
||||
résidences sociales avec gestion parahôtelière antérieure au 1/1/98 |
12 % |
|
12 % |
résidences sociales avec gestion parahôtelière antérieure au 1/1/98 |
||||
PLA-I |
20 % |
|
20 % |
PLA - I |
||||
(dérogation) |
+5=25 % |
|
+5=25 % |
(dérogation) |
En
terme de financement, le PLUS bénéficiera, outre la subvention,
d'un prêt de la Caisse des dépôts et consignations à
3,45 %. Bien évidemment, le PLUS bénéficiera aussi
d'un taux de TVA à 5,5 % comme les actuels PLA et de la mesure
d'allongement à 50 ans de la durée des prêts relatifs
à la charge foncière ou d'acquisition, annoncée au
Congrès HLM de Nantes pour l'ensemble des PLA.
Pendant toute la durée des conventions, pour assurer la mixité
sociale des opérations, l'occupation sociale devra respecter les
règles ci-après :
- au moins 30 % des logements doivent être occupés par
des ménages dont les ressource n'excèdent pas 60 % des
plafonds fixés pour l'attribution des logements sociaux (ménages
éligibles aux anciens PIA à loyer minoré) ;
- parallèlement, 10 % des logements de chaque opération
peuvent être loués à des locataires dont les ressources
excèdent, dans la limite de 120 %, les plafonds de ressources
fixés pour l'attribution des logements sociaux.
Chaque convention devra préciser le nombre de logements correspondant
à chacune de ces catégories.
Votre rapporteur pour avis, dans son avis budgétaire de l'an dernier,
avait souligné que la diminution très préoccupante de la
construction de logements sociaux depuis 1994 ne permettait plus
d'éluder ce débat et que personne ne pouvait se satisfaire plus
longtemps d'un affichage politique en termes de programmes physiques de
logements sociaux, dont on savait qu'ils avaient très peu de chances
d'être réalisés, ne serait-ce qu'à moitié.
Les perspectives médiocres attendues pour 1999 ne peuvent que conforter
cette analyse et dans ces conditions, il faut souligner tout
l'intérêt de la mise en place du PLUS, qui répond à
une attente certaine des organismes d'HLM.
Ceux-ci plaidaient en effet pour
une simplification des modalités de gestion des PLA et la mise en place,
depuis août 1998, du PLA expérimental sur les loyers avait
rencontré leur approbation. Le PLUS, en généralisant cette
fusion des prêts PLA et PLA-LM, satisfait votre rapporteur pour avis qui
souhaite que ce dispositif, associé aux autres mesures adoptées
par le Gouvernement à l'intention des organismes sociaux, permette
effectivement la relance du logement social. Il rappelle néanmoins que
l'incohérence réglementaire relevée vis-à-vis des
collectivités locales devra être réglée très
rapidement, au risque sinon de pénaliser les opérations de
logement social en milieu rural.
C. LA RÉHABILITATION DU SECTEUR LOCATIF SOCIAL À TRAVERS LA PALULOS
Depuis le 1
er
janvier 1998, en
application de
l'article 14 de la loi de finances pour 1998, les opérations de
réhabilitation des logements locatifs sociaux appartenant aux bailleurs
sociaux bénéficient du taux réduit de TVA de 5,5 % et
d'une subvention d'un taux au plus égal à 10 % du coût
prévisionnel des travaux subventionnables, plafonnée à
85.000 F par logement. Le préfet peut déroger au plafond de
travaux subventionnés et augmenter le taux de la subvention dans le cas
d'immeubles dégradés, d'opérations expérimentales,
d'opérations de développement social des quartiers ou en zones
urbaines sensibles (ZUS).
Ces travaux de réhabilitation permettent de mettre en conformité
des logements achetés depuis au moins quinze ans.
Les crédits consommés chaque année permettent de
réhabiliter environ 120.000 logements, chiffre qui varie selon les
années, comme l'indique le tableau ci-dessous.
PALULOS |
Crédits consommés |
Nombre de logements réhabilités |
Coût moyen (francs) |
1991 |
2 222 284 647 |
161 148 |
13 790 |
1992 |
2 581 795 462 |
170 643 |
15 130 |
1993 |
2 704 842 660 |
167 391 |
16 159 |
1994 |
2 069 182 632 |
136 414 |
15 168 |
1995 |
1 423 312 700 |
94 086 |
15 128 |
1996 |
1 493 543 267 |
108 273 |
13 794 |
1997 |
2 109 671 518 |
156 073 |
13 517 |
1998 |
1 091 277 004 |
139 531 |
7 821 |
Le
nombre de logements financés indiqué dans le tableau concerne
uniquement les travaux de réhabilitation, dont le montant moyen est
supérieur à 15.000 francs. Les opérations, dont le
montant moyen de travaux est inférieur, figurent dans les crédits
consommés mais pas dans le nombre de logements financés.
Selon les résultats d'une enquête portant sur un
échantillon de 1.535 opérations concernant
81.477 logements, la subvention moyenne est de 14 % du montant des
travaux plafonnés, qui représentent 85 % du montant des
travaux réalisés.
Ainsi, au niveau national, on peut estimer que les crédits
consommés au titre de la PALULOS, qui se sont élevés en
1998 à 1,09 milliards de francs, ont généré
9,16 milliards de francs de travaux réalisés, dont
7,79 milliards de francs de travaux subventionnés.
D. LES CRÉDITS BUDGÉTAIRES INSCRITS DANS LE PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2000
La
ligne fongible " prêts locatifs aidés - primes à
l'amélioration des logements à usage locatif et à
occupation sociale (PLA-PALULOS) destinée à la construction et
à la réhabilitation des logements HLM est stable s'agissant des
autorisations de programme, qui restent fixées à
2,92 milliards de francs, mais elle diminue pour les crédits de
paiements, qui sont fixés à 2,57 milliards de francs, en
diminution de 10 %.
Le programme physique de réalisation de logements affiche un
objectif de 70.000 logements neufs
-au lieu des
80.000 annoncés en 1998 et 1999-.
Ce programme de construction est donc complété par la
distribution de 120.000 PALULOS, prévision identique à celle
des années précédentes et qui devrait être
réalisée sans difficulté majeure.
III. LES AUTRES MESURES D'ENCOURAGEMENT POUR LE LOGEMENT LOCATIF SOCIAL
En
vue d'accompagner les mesures réglementaires adoptées pour les
prêts locatifs sociaux, le Gouvernement a adopté en 1999 une
série de dispositions destinées à améliorer la
situation financière des organismes d'HLM.
En avril 1999, le Gouvernement a décidé de
réaménager au taux de 4,3 % les prêts locatifs
aidés souscrits à des taux élevés auprès de
la Caisse des dépôts et consignation. Cette mesure, qui s'applique
sur un encours total de 120 milliards de francs, permet une
économie globale de 15 milliards de francs, venant conforter
d'autant la situation financière des organismes d'HLM.
En juillet 1999, le Gouvernement a décidé de
répercuter les effets de la baisse du livret A de 3 % à
2,25% sur les comptes des organismes HLM de la façon suivante :
- amplification du réaménagement décidé en
avril et exposé ci-dessus, en abaissant le taux de 4,3 à
3,8 % ;
- pour le reste de l'encours, en quasi-totalité indexé sur
le livret A, la répercussion de la baisse de celui-ci se fait dans des
conditions plus avantageuses que ce que prévoient les seules
dispositions contractuelles ; ainsi, la baisse du livret A sera
répercutée sur les annuités, dès le
1
er
janvier 2000, alors que les dispositions
contractuelles prévoyaient cette répercussion à compter du
1
er
août seulement.
Par ailleurs, les organismes auront le choix, par rapport à
l'application des seules dispositions contractuelles d'adopter une
progressivité des prêts comprise entre 0 et 0,5, leur permettant
d'adapter le montant des charges d'annuités par rapport à
l'ensemble de leur structure financière.
Pour 2000, l'ensemble de ces mesures représentent une baisse de charge
de l'ordre de 2 milliards de francs. Le montant exact de cette diminution
ne pourra être connu qu'à la fin de l'année 2000,
après connaissance du choix des organismes quant à la valeur de
la progressivité sur l'encours doublement révisable.
A cela s'ajoute l'effet positif de la mesure d'abaissement du taux de TVA
appliquée depuis le 15 septembre 1999.
Les organismes d'HLM bénéficiaient, depuis le
1
er
janvier 1998, d'un taux réduit de TVA sur leurs
travaux de grosses réparations. Ils vont pouvoir désormais en
bénéficier sur les travaux d'entretiens. Le champ des travaux
d'entretien couvert par la TVA à taux réduit est plus important
s'agissant des logements conventionnés, puisqu'il inclut
l'aménagement des espaces verts, la construction de garages en addition
de logements existants ainsi que toutes les fournitures de matériaux,
sans aucune restriction.
En contrepartie de cet ensemble de mesures, et pour aller au-delà de
l'impact direct de certaines d'entre elles dont bénéficieront les
locataires du parc HLM -TVA à 5,5%, suppression du droit de bail,
plafonnement des loyers dans le cadre d'un PLUS-, les organismes d'HLM se sont
engagés, par la voie du comité directeur de l'Union nationale des
Fédérations d'organismes HLM, à geler les loyers pendant
deux ans.
Il s'agit d'un engagement volontaire, qui relève de l'initiative
exclusive du mouvement HLM, sans intervention de la loi ou du règlement,
et votre rapporteur pour avis salue cet effort et s'en félicite.
Il
souligne cependant que cet engagement devra être adapté, dans le
cas des organismes faisant l'objet de mesures spécifiques, et
qu'à priori un traitement à part sera réservé aux
logements venant d'être réhabilités.
En conclusion de ce chapitre, on ne peut que se réjouir de la
décision, adoptée le 22 septembre dernier, par le
Comité directeur de l'Union des fédérations et organismes
d'HLM, qui porte sur les contrats locaux de relance de la production locative
sociale. Signés entre les organismes, les collectivités
territoriales et l'Etat, ces contrats concernent aussi bien la construction
neuve que le renouvellement du parc et devraient permettre d'accroître de
10.000 unités supplémentaires le nombre de logements en 2000.
Il est intéressant de souligner que l'aire d'étude de ce type de
contrat est le bassin d'habitat et qu'il engagera, en partenariat, l'ensemble
des organismes intervenant habituellement sur ce territoire.