II. LE RENOUVELLEMENT DES INQUIÉTUDES CONCERNANT L'ÉVOLUTION DU RÉSEAU ET DES PERSONNELS
Il
s'agit ici de poursuivre les réflexions engagées l'an
passé par votre rapporteur quant à l'évolution du
réseau et des personnels. S'agissant d'une organisation aussi lourde que
celle du ministère des Affaires étrangères, les
évolutions ne peuvent se faire que lentement et avec le temps.
Les interrogations concernant l'étendue du réseau
français, notamment dans sa composante consulaire, restent
entièrement d'actualité, tandis que les difficultés
posées par les baisses d'effectifs passées et le recrutement
concomitant de personnel recruté localement posent de graves
difficultés.
A. L'ÉVOLUTION DU RÉSEAU DE LA FRANCE À L'ÉTRANGER SUSCITE LES MÊMES INTERROGATIONS
1. L'évolution du réseau en 1999
Notre
réseau était fort,
au 1
er
janvier 1999,
de :
- 149 ambassades,
- 17 représentations permanentes, dont 4 délégations,
auprès d'organismes internationaux,
- 113 établissements consulaires, dont 87 consulats
généraux, 18 consulats et 8 chancelleries détachées.
S'ajoutent à ce dispositif trois ambassadeurs en mission à
Chisinau (Moldavie), Asmara (Erythrée) et Oulan-Bator (Mongolie), ainsi
qu'un chargé d'affaires à Kaboul, le bureau de Berlin, un bureau
d'ambassade à Banja Luka (République serbe de Bosnie), quatre
antennes consulaires (Florence, Gènes, Gibraltar, Malaga) et une section
des intérêts français à Bagdad.
Durant l'année 1999, un certain nombre de modifications ont
été apportées au réseau français :
-
réouverture
de l'ambassade en Jamaïque fermée
depuis 1996 ;
-
fermetures
: - des consulats généraux de Leipzig
et de Mayence,
- des chancelleries consulaires détachées de Bâle,
Belem et Calcutta ;
. transformations
:
- des consulats d'Alicante et de Tamatave en chancelleries consulaires
détachées,
- du consulat général de Rome en section consulaire d'ambassade,
- du consulat de Tokyo en section consulaire d'ambassade,
- des consulats généraux d'Alexandrie et de la
Nouvelle-Orléans fusionnés avec les Instituts culturels
respectifs,
- du consulat général de Bombay fusionné avec le poste
d'expansion économique (PEE).
Pour 2000
, les décisions ne sont pas encore
arrêtées. L'année devrait être marquée par la
réouverture de postes en Algérie
à la suite des
consulats d'Alger et d'Annaba.
Dans les villes où disparaît la présence consulaire
française, un consul honoraire est à chaque fois
désigné.
2. Le deuxième réseau au monde
Le
réseau français restera en 2000 le deuxième réseau
au monde derrière le réseau américain.
Comme votre rapporteur l'avait montré l'an passé, il se distingue
par son nombre élevé de consulats et de représentations
permanentes auprès d'organisations internationales, et par une
répartition géographique différente.
Réseaux diplomatiques et consulaires en 1999
|
Ambassades |
Représentations permanentes auprès d'organisations |
Consulats |
Total |
France |
149 |
17 |
113 |
279 |
Etats-Unis |
160 |
10 |
82 |
252 |
Royaume-Uni |
145 |
9 |
61 |
215 |
Allemagne |
146 |
12 |
70 |
228 |
On peut
donc s'interroger de l'intérêt et surtout de l'utilité pour
un pays comme la France d'entretenir un réseau aussi important et aussi
coûteux, alors qu'elle n'est évidemment pas la deuxième
puissance du monde.
Plus que le réseau d'ambassades dont les dimensions sont fixées
par le nombre d'Etats et notre statut de membre permanent du Conseil de
sécurité, c'est l'importance de notre réseau consulaire
qui suscite des interrogations. Il ne faut bien entendu pas mésestimer
le rôle essentiel des consulats, dont l'importance n'a pas d'égal
à l'étranger, auprès des Français de
l'étranger. Mais nos consulats ne proposent-ils pas, parfois, un
très grand nombre de services administratifs et juridiques ? Une
réflexion ne pourrait-elle pas à l'avenir être
engagée sur l'adaptation du travail consulaire aux nouvelles
technologies de l'information ?
3. La poursuite de la réflexion sur les dimensions du réseau
La réflexion pour assurer le meilleur dimensionnement possible de notre réseau est engagée depuis plusieurs années. Le rapport de l'an passé insistait sur la partie consulaire du réseau. Cette année, votre rapporteur mettra l'accent sur des formules innovantes qui ont été mises en place pour mieux ajuster nos moyens. Ces formules, qui restent marginales, n'en constituent pas moins des pistes utiles pour la réflexion .
a) Les ambassadeurs en mission
La
France dispose de
quatre chefs de postes en mission
. Cette formule
permet
d'assurer la présence de la France à l'étranger
à un faible coût
dans les pays où une
présence permanente n'est pas nécessaire
. C'est une formule
souple qui permet de s'adapter facilement.
Elle existe depuis 1993 et a été utilisée, en 1993, en
Bosnie-Herzégovine, en Géorgie et en Macédoine, au
Turkménistan, en 1994, en
Moldavie depuis 1995,
et en
Erythrée et Mongolie depuis 1996
. Elle existe également en
Afghanistan depuis 1990
mais au niveau de chargé d'affaires.
Ainsi cette formule permet
d'importantes économies
si on compare
son coût à celui des six postes les moins coûteux (hors
rémunérations) avec des ambassadeurs résidents.
POSTES |
Ambassadeur " résident " |
Ambassadeur " en mission " |
Asmara (Erythrée) |
|
pas de dotation |
Kaboul (Afghanistan) |
|
158 736 F |
Chisinau (Moldavie) |
|
279 475 F |
Oulan-Bator (Mongolie) |
|
408 738 F |
Bandar Seri (Brunei) |
434 236 F |
|
Vilnius (Lituanie) |
467 905 F |
|
Achkabad (Turkménistan) |
483 235 F |
|
Paramaribo (Surinam) |
506 864 F |
|
Tallinn (Estonie) |
523 016 F |
|
Andorre |
525 556 F |
|
(chiffres du bureau des moyens de fonctionnement des postes à l'étranger)
b) Les postes mixtes commerciaux et culturels
Il
existe aujourd'hui
une dizaine de postes mixtes
(6 commerciaux et 5
culturels).
Les
postes mixtes commerciaux
sont répartis entre le
ministère des affaires étrangères (Atlanta, Osaka,
Vancouver) et la DREE (Direction des relations économiques
extérieures du Ministère de l'Economie et des Finances, les
postes de Miami, Houston et Dubaï). Prochainement, le consulat
général de Bombay deviendra un poste mixte à vocation
commerciale.
Des consulats généraux ont également été
transformés en
postes mixtes à vocation culturelle
(Récife, Vancouver, la Nouvelle-Orléans) et à compter de
septembre 1999 : Cracovie et Alexandrie.
Les
économies réalisées sont peu importantes
, car
les structures continuent d'exister séparément et leurs budgets
restent distincts. C'est là sans doute que pourrait se situer à
l'avenir la principale source d'économies.
En revanche, l'impact est très positif en matière de
visibilité. L'unité de représentation
, assurée
par un chef de poste unique, est très appréciée par les
partenaires étrangers. Elle permet aux chefs de postes d'avoir des
interlocuteurs d'un meilleur niveau et de trouver des solutions plus
rapidement. L'information circule plus vite. Les synergies sont meilleures
entre les différentes équipes, qui, tout en coexistant
séparément, travaillent tout de même dans une
interministérialité croissante.
Des efforts ont, par ailleurs, été faits pour unifier le cadre
immobilier. C'est chose faite à Cracovie, la Nouvelle-Orléans,
Miami, Osaka, Recife, Vancouver et Houston. Des solutions sont
recherchées pour Dubaï, Atlanta et Bombay.
c) Les coopérations européennes
Dans la
perspective de construction de l'Union européenne,
des
coopérations ou des regroupements des moyens des implantations à
l'étranger
paraissent une idée séduisante. Par
exemple, en matière de visas, la construction de l'espace Schengen
conduit à mener une politique commune et à rapprocher les
procédures administratives.
Idée séduisante, elle doit néanmoins être
examinée avec attention car les coopérations ne présentent
pas que des avantages.
C'est
avec l'Allemagne
, notre partenaire le plus proche, que cette
coopération a été le plus loin.
Au Cap-Vert
, la
France et l'Allemagne ont une
ambassade commune
tout en maintenant des
représentations distinctes. C'est actuellement la formule la plus
intégrée. Cette expérience satisfaisante devrait pouvoir
se développer.
En outre, des
coopérations plus limitées
devraient
être possibles à l'avenir ayant pour base le partage
d'installations matérielles : mise en commun de moyens entre
sections visas, soutien logistique à l'occasion de travaux
effectués au sein des postes diplomatiques et consulaires, partage de
locaux entre établissements scolaires et universitaires (Eurocampus
à Manille) et coopérations avec le Goethe Institut ou le British
Council.
Cependant,
les coopérations ne sont pas toujours des
réussites
. Le meilleur exemple en est l'abandon progressif, par un
grand nombre de parties prenantes, du campus diplomatique européen
à
Abuja.
Ce projet paraît en situation d'
échec en
raison
des divergences d'objectifs et de besoins
de nos partenaires
européens.
B. LES DIFFICULTÉS EN MATIÈRE DE PERSONNEL
L'an
passé, votre rapporteur avait insisté sur
l'incompatibilité entre le maintien du réseau et la baisse
continue des effectifs. L'année 2000 est marquée par la
stabilité des emplois budgétaires. Il n'y aura qu'une seule
création. Mais 92 supports budgétaires seront
libérés permettant de les pourvoir effectivement en 2000.
Pour 2000, doivent être soulignés :
- un grave sujet de préoccupation : les personnels recrutés
localement ;
- un enjeu : le remplacement des appelés par des volontaires
civils.
1. Quelles solutions apporter au problème des recrutés locaux ?
Le
ministère des Affaires étrangères a été
amené à
recruter un grand nombre de personnels
à
l'étranger
selon les règles locales. Cette évolution
semble s'expliquer principalement par
deux éléments
:
- la
baisse des effectifs du ministère
, - 8,6 %, soit 890
postes, depuis 1991,
- un souci d'économie, les personnels recrutés localement
étant beaucoup moins onéreux que des fonctionnaires
français expatriés. Ces personnels ont également
l'avantage de constituer un volant de personnel de faible qualification dont la
gestion est beaucoup plus souple que celle des fonctionnaires titulaires.
Ces données expliquent que leur nombre ait fortement cru depuis
1991.
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
31-98-21
|
278 |
313 |
348 |
353 |
388 |
387 |
417 |
475 |
531,8 |
539,3 |
Personnel de bureau |
1330 |
1503 |
1821 |
1869 |
1953 |
2192 |
2253 |
2201 |
|
|
Personnel de service |
3245 |
3209 |
3187 |
3327 |
3385 |
3463 |
3380 |
3329 |
|
|
Total |
4575 |
4712 |
5008 |
5196 |
5338 |
5655 |
5633 |
5530 |
5 383 |
|
Vacataires (postes budgétaires) |
513 |
419 |
444 |
526 |
285 |
267 |
184 |
122 |
|
|
Fin
1998, 5 530 agents
de recrutement local étaient employés
dans nos représentations consulaires et diplomatiques
dont 1 191
Français
. A cette date, les personnels locaux, y compris les
personnels de service, représentaient
75 % des agents
d'exécution dans nos postes. 48 % sont employés dans les
chancelleries diplomatiques
, 24 % dans les résidences,
15 % dans les consulats et 13 % dans les services culturels.
En juin 1999
, le nombre des recrutés locaux s'élevait
à
5 383
. Cette réduction s'explique, en premier lieu,
par le transfert d'une centaine d'agents dans des établissements
financièrement autonomes et, en second lieu, par la suppression d'une
cinquantaine de postes pour permettre d'améliorer les conditions
d'emploi de ces personnel.
A ces effectifs se sont ajoutés, depuis le 1
er
janvier 1999,
483 agents
recrutés localement
dans les missions d'action
culturelle et de coopération
, désormais gérés
par le ministère des Affaires étrangères.
Au total, ce sont donc 5 866 agents recrutés localement qui sont
employés par le ministère des affaires
étrangères.
Ces personnels posent de graves difficultés détaillées
dans un
rapport de M. Patrick Amiot
, ministre plénipotentiaire,
qui a été remis au ministre des Affaires étrangères
en mars 1999.
Dans ce rapport, M. Amiot expose les
problèmes de
sécurité
que suscite le trop grand nombre de recrutés
locaux dans les postes. Il relève que, dans nombre de postes, les
recrutés locaux ont une grande liberté de circulation, non
conforme aux instructions en vigueur, et sont facilement admis dans les
périmètres de sécurité. Il relève
également que la sécurité des systèmes
informatiques n'est pas suffisamment assurée et que des personnels non
habilités sont à même d'accéder à des
informations pouvant être classées " confidentiel
défense ".
Par ailleurs,
en matière de visas
, il souligne que dans certains
pays, la proportion trop élevée d'agents étrangers
ressortissants du pays de résidence, la faiblesse du taux d'encadrement
français et la pression locale peuvent faire craindre le
développement de pratiques illicites.
Dans ces deux domaines, il lui
semble nécessaire de mieux
délimiter les postes qui peuvent être confiés à des
recrutés locaux et les postes qui doivent être toujours
confiés à des Français
ou à des fonctionnaires
français expatriés.
En outre, il dénonce de graves
différences de traitement entre
les recrutés locaux de nationalité française et les autres
recrutés locaux
, et entre le ministère des Affaires
étrangères et la DREE (direction des relations économiques
extérieures).
Les
écarts de rémunérations
peuvent, selon lui,
aller
de 1 à 6 à niveau de recrutement égal et
ancienneté comparable
entre recrutés locaux français
et étrangers, causant des conflits et des mécontentements.
Entre la DREE et les Affaires étrangères
, la
différence serait
de l'ordre de 40 %
et conduit à une
concurrence de mauvais aloi entre les deux employeurs publics français
à l'étranger. A titre de comparaison, en 1997, le
ministère des Affaires étrangères disposait de 474
millions de francs pour ses 5 633 recrutés locaux, la DREE
disposait de 108 millions pour ses 860 recrutés locaux.
Enfin, on observe même un décrochage des
rémunérations servies par rapport aux marchés locaux du
travail de telle sorte qu'il est extrêmement
difficile de recruter et
de garder du personnel de qualité
. La protection sociale de ces
catégories n'est pas non plus suffisamment bien assurée.
A ce manque de moyens, s'ajoutent des
difficultés de gestion
. Le
recrutement aux conditions du marché est très
complexe car le
droit local est souvent mal connu
. Les règles changent d'un pays
à l'autre rendant problématique une gestion centralisée.
En outre,
les règles budgétaires semblent
inadaptées
. Les crédits sont regroupés sur une ligne
unique et globale (chapitre 31-98 article 21) sans description
détaillée des emplois budgétaires. Cette technique ne
permet aucune souplesse, ces crédits sont traités comme des
crédits de matériel. Ils sont limitatifs, sont soumis à
ordonnancement provisionnel et ne donnent pas lieu à des reports. Ils
sont vulnérables aux variations de change, un change défavorable
n'est pas compensé de facto, et les bénéfices d'un change
favorable ne peuvent être conservés au-delà de l'exercice
budgétaire.
Enfin, le
statut juridique
des personnels recrutés localement
pose une question épineuse. Selon la
jurisprudence
" Berkani
"
(TC, 25 mars 1996, Préfet de la
région Rhône-Alpes) les contrats des recrutés locaux
devraient être requalifiés en contrats de droit public. Toute
personne ayant un emploi permanent dans un service public de l'Etat a la
qualité d'agent public. Cette jurisprudence pourrait avoir comme
conséquences de leur ouvrir l'accès aux concours de la fonction
publique et le bénéfice de la législation française
sur l'emploi précaire, sauf loi contraire. Or leur intégration
serait une solution très coûteuse et déstabilisante. M.
Amiot suggère donc d'exclure, par une loi, une telle
éventualité.
Depuis 1998, des efforts sont faits pour améliorer la situation des
recrutés locaux
grâce à une diminution de 210 postes
sans diminution de la dotation budgétaire. Ainsi pour 2000, à
structures constantes, la dotation de l'article 31-98-21 sera stable. Son
augmentation (+ 22,6 millions de francs) est le résultat de la
fusion des moyens de la Coopération et des Affaires
étrangères (+ 17,4 millions de francs) et un transfert
comptable en provenance du financement au titre IV de la DCMD (direction de la
coopération militaire et de défense) pour 5,26 millions de
francs. La dotation pour 2000 s'élèvera donc 539,3 millions.
Depuis 1998, les mesures suivantes ont été prises :
- depuis le conseil technique paritaire de juin 1998, révision des
cadres salariaux dans 27 pays afin d'ajuster les rémunérations en
prenant référence sur le marché local et sur les salaires
pratiqués dans les autres représentations européennes,
- dans 10 pays où la couverture sociale est inexistante ou lacunaire, le
ministère des Affaires étrangères a souscrit à leur
profit des assurances complémentaires permettant de couvrir la maladie
ou l'hospitalisation,
- dans 10 autres pays, mise en place de régimes de protection sociale,
versements rétroactifs afin de se conformer à la
législation locale du travail ou d'alléger la charge des agents,
- réduction du nombre des vacataires,
- poursuite de la mise en conformité des contrats de recrutement avec le
droit local,
- régularisation des dossiers d'indemnités de fin de fonction en
attente.
La commission ministérielle sur le coût de la vie a
décidé, le
26 mai 1999, d'accorder dans 77 pays sur 88
demandeurs une hausse des rémunérations pour un montant total de
7,2 millions de francs
permettant de compenser les pertes du pouvoir
d'achat résultant des gains et pertes de change et de l'inflation locale.
La réflexion doit se poursuivre en prenant pour base le rapport Amiot.
Ce sujet a été évoqué lors de la réunion de
juin 1999 de la commission technique paritaire et de la conférence des
ambassadeurs. De ces réflexions, se dégagent quelques grandes
idées.
Il s'agirait, tout d'abord, de réfléchir aux règles
d'emploi des personnels recrutés locaux pour les définir en
termes généraux et permettre une planification de leur
recrutement en fonction des besoins. Il suggère d'établir une
nomenclature des emplois à pourvoir par poste diplomatique et par
filière.
Pour y parvenir, M. Amiot propose
une contractualisation
du recrutement
local
avec le ministère du Budget
pour permettre une gestion
prévisionnelle pluriannuelle et un rattrapage des conditions d'emploi
des recrutés locaux, comme l'a fait la DREE.
Ce programme devrait permettre de mieux respecter les équilibres
nécessaires au bon fonctionnement de nos postes à
l'étranger entre expatriés, recrutés locaux
français et étrangers. Il devrait aussi permettre de
rétablir une juste échelle des rémunérations et un
accès à la protection sociale qui ne soient pas fonction de la
nationalité.
Enfin, la
déconcentration de la gestion
de ces personnels et des
crédits devraient pouvoir être expérimentée dans un
certain nombre de postes. Elle aurait certainement des conséquences
positives comme en matière de crédits de fonctionnement.
2. L'enjeu du remplacement des coopérants du service national par des volontaires civils
La
réforme du service national votée en 1997 doit aboutir, d'ici
2002, à la suspension de l'appel sous les drapeaux et donc à la
fin de la contribution des coopérants du service national à
l'action du ministère des Affaires étrangères.
C'est en enjeu important. Aujourd'hui encore, les C.S.N. représentent
2 081 personnes
(chiffres au 11 mai 1999) réparties
comme suit :
- Affaires étrangères |
1021 |
dont : chancelleries |
101 |
services culturels |
136 |
lecteurs |
217 |
universitaires - chercheurs |
378 |
projets de développement |
189 |
-
Agence pour l'enseignement
|
|
- Coopération |
537 |
dont : assistants techniques |
116 |
mission de coopération
|
272 |
Organisations non gouvernementales |
|
- Postes d'expansion économique (PEE) |
294 |
Ces
coopérants doivent être remplacés, d'ici 2002, par des
volontaires civils pour lesquels le Gouvernement a élaboré
un
projet de loi
, adopté par le Sénat en première lecture
en octobre dernier (rapport n° 5, session ordinaire 1999-2000,
présenté par M. Robert Del Picchia). Dans ce projet de loi, le
gouvernement propose aux futurs volontaires un statut très proche de
celui des coopérants quant aux conditions pécuniaires. Ils
disposeront d'un revenu fixe et d'une indemnité variable fixée en
fonction du coût de la vie dans leur pays d'affectation. Ils pourront
bénéficier d'un logement contre une retenue de 10 % de
l'indemnité mensuelle. Leur trajet aller-retour entre la France et leur
affectation sera pris en charge par le ministère des Affaires
étrangères.
Ce texte devrait pouvoir être adopté définitivement dans
l'année qui vient. Son succès n'est pas évident. Il est,
en effet
, très difficile de savoir si cette formule suscitera
l'engouement des jeunes
. Cela dépendra certainement des postes qui
seront proposés aux jeunes garçons et jeunes filles, qui pourront
également faire acte de volontariat.
Dans l'incertitude de la ressource, l'AEFE (Agence pour l'enseignement du
français à l'étranger) a déjà amorcé
le remplacement de ses coopérants par des contractuels résidents
au nombre de 100 en 1999 et en 2000.
Si cette formule ne comblait pas les espoirs qui y sont placés, un
important problème d'effectif se poserait au ministère des
Affaires étrangères. Ce problème serait difficile à
résoudre car les coopérants représentent une ressource
importante en personnels qualifiés et bon marché.