B. EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ, LE GOUVERNEMENT APPORTE DES AMORCES DE RÉPONSE DONT L'EFFICACITÉ RESTE À PROUVER

En matière de sécurité, le Gouvernement apporte des amorces de réponses en termes de police de proximité, de prévention de la délinquance et de médiation par les emplois-jeunes, dont il est encore impossible de mesurer l'efficacité.

1. Une violence urbaine persistante

Les statistiques de la délinquance et de la criminalité publiées en février 1999 ont fait apparaître une tendance à la hausse des infractions en 1998, avec une progression de + 2,78 % des crimes et délits contre les personnes, qui contraste avec le ralentissement observé de 1994 à 1997.

Bien que l'on ne dispose pas de statistiques spécifiques sur les quartiers sensibles, il n'est pas anormal de penser que le même phénomène y est également observé.

Globalement les statistiques de la délinquance et de la criminalité montre une hausse de (+ 2,06 %) avec une augmentation forte de certaines infractions notamment celles liées au trafic de stupéfiants (+ 3,67 %) les vols violents avec arme à feu (+ 5,52 %) et les vols simples (+ 6,15 %).

Il existe cependant divers travaux menés par la Direction Centrale des Renseignements généraux (DCRG) du ministère de l'intérieur sur les phénomènes de violence urbaine. Bien que ces études n'aient pas vocation à être rendues publiques, la presse s'en fait régulièrement l'écho. Ainsi, plus de 26.000 incidents auraient été recensés en 1998 dans les zones urbaines soit 10.000 de plus qu'en 1997. 8.000 de ces incidents concerneraient des incendies de voiture 6( * ) . Selon un autre rapport de la même source, le nombre de quartiers touchés par les violences urbaines serait de 818 contre 485 en 1993 7( * ) . Parmi eux, 172 quartiers seraient considérés comme " très durs ".

Ces informations sont communiquées sous les réserves d'usage car les rapports précités n'ont pas été rendus publics.

Votre rapporteur a donc demandé à la DIV de lui communiquer les éléments recueillis par la DCRG sur l'insécurité dans les quartiers sensibles. Tout en restant très vague, le contenu de la réponse reprise dans l'encadré ci-après montre bien la multiplication de phénomènes relativement inquiétants.

Les éléments transmis par la DIV sur les travaux conduits par les Renseignements Généraux

Les renseignements généraux ont été amenés à forger un instrument de mesure pour recenser les phénomènes de violence urbaine. Leur volonté était de mettre en place un observatoire de la violence, analyser les données, devenir un instrument de recherche et de prévision, et fournir aux autres services de police des outils conceptuels qui leur soient utiles. Cette échelle, qui comprend huit degrés, permet de décrire les phénomènes observés sur le terrain et de les traduire selon leur degré de gravité, selon la progression suivante : vandalisme et délinquance en bande ; attaques furtives, verbales ou gestuelles contre l'autorité ; agressions physiques contre des représentants de l'autorité ; attroupements et " caillassages " à l'encontre de la police ; agressions physiques contre les policiers ; aggravation des agressions physiques et " jeux " meurtrier ; mini-émeutes ; émeutes.

Ce qu'il est convenu de nommer " émeutes " ne se produit jamais ex nihilo : ces dernières sont précédées de nombreuses prémisses et apparaissent dans des quartiers où certaines formes de violence sont déjà devenues des habitudes et ont fini par imposer une sorte de climat hors norme.

Ce postulat s'inscrit au coeur de la classification par les Renseignements généraux des violences urbaines, qui établit une progressivité entre des événements hétérogènes. Ces derniers sont ensuite corrélés avec d'autres catégories d'événements ou de phénomènes, comme la présence d'une économie souterraine liée à un trafic de drogue. On sait ainsi, par exemple, que la diminution des violences dans un quartier s'explique par sa " sanctuarisation " : la violence d'un quartier passe d'un mode ludique et spontané à une fonction instrumentalisée lorsque l'emprise croissante des trafics en tout genre développe une logique de profit. Les dealers qui contrôlent les trafics évitent d'attirer l'attention de la police sur leur quartier.

Dans le même ordre d'idées, le danger du " communautarisme " constitue un péril pour un quartier, car il peut, dans certains cas, servir de passerelle entre une idéologie à base confessionnelle et des activités délinquantes. Les violences " gratuites ", irrationnelles, qui s'ensuivent peuvent alors être la première étape de la structuration hors des lois de la République d'un certain nombre d'individus exerçant peu ou prou une forme de contrôle social ou communautaire sur le quartier. Dans ce cadre, la violence urbaine devient également, au travers du prisme des médias, une scène de théâtre où rivalisent les bandes de diverses cités, dans une véritable course au spectaculaire. Il peut devenir légitime, voire normal, aux yeux de certains jeunes délinquants, dans ce contexte, de lancer des pierres sur les voitures de police ou les camions de pompiers. Chacun joue son rôle, sur la scène des théâtres urbains de la Saint-Sylvestre par exemple, où, avant le déclenchement du moindre incident, les autres acteurs de la pièce, les journalistes et les forces de l'ordre sont massivement présents. La surenchère à laquelle se livrent certains jeunes devant des caméras ou lors d'entretiens est révélatrice de ce jeu de rôle, qui ne doit rien au virtuel, et qui transparaît ensuite lors des auditions succédant à leur interpellation.

Mais cette vision n'est pas générale ; les Renseignements Généraux prennent bien garde de ne pas oublier la diversité des habitants des banlieues, de leurs engagements, de leurs croyances et de leurs actes. " Taguer " une boîte à lettres et brûler une voiture ne renvoie pas forcément à un phénomène avéré de violence urbaine ; la ligne de partage reste en ce domaine parfois ténue. C'est donc à dessein que la Direction Centrale de la Sécurité Publique s'est dotée d'un logiciel d'analyse des phénomènes constatés, qui, passés au crible de 18 critères d'analyse, peuvent enfin être ou non qualifiés à bon escient.

Votre rapporteur souligne que la violence urbaine est aggravée par plusieurs phénomènes particulièrement préoccupants.

Tout d'abord, la violence tend à se diffuser par un phénomène de " tache d'huile ", dans les territoires limitrophes, notamment les espaces périurbains à vocation agricole ainsi que dans des communes urbaines moyennes jusqu'alors épargnées.

Un autre aspect inquiétant est celui de la montée de la délinquance des mineurs qui sont impliqués dans une affaire sur cinq aujourd'hui, au lieu d'une sur dix en 1972 : 21 % des infractions donnent lieu à la mise en cause de mineurs en 1998 contre 10 % en 1972. 45 % des vols avec violence sont le fait de délinquants âgés de moins de 18 ans.

A cela, s'ajoute le développement des phénomènes de constitution de bande , c'est-à-dire de regroupement plus ou moins fluctuant formé autour de meneurs et sans véritable hiérarchie, dont l'objectif commun est la défense du territoire et souvent le trafic de stupéfiants. Il y a lieu de se demander si certains quartiers ne sont pas entrés dans une dérive mafieuse visant notamment au contrôle d'une économie parallèle de la drogue.

De surcroît, la prolifération non maîtrisée des armes , y compris en milieu scolaire, apparaît particulièrement intolérable.

Enfin, le développement des violences et des agressions à l'égard des agents des services publics dans les quartiers difficiles et, d'une manière générale, à l'égard de toutes les professions en contact avec le public, est inacceptable.

Des mairies, des organismes de réinsertion sociale ou des caisses de retraite, les Assedic, les CAF doivent aujourd'hui prévoir des stages pour former leur personnel à la " gestion des conflits ", voire assurer un suivi psychologique des victimes d'agression.

2. Les réponses partielles du Gouvernement

a) Les mesures annoncées par le Conseil de sécurité intérieure

Votre rapporteur avait souligné dans son avis de l'année dernière, combien la question d'un renforcement de la sécurité dans les quartiers sensibles était nécessaire. Il avait considéré que la priorité mise en avant par le ministre délégué quasi-exclusivement sur les mesures de prévention de la délinquance semblait insuffisante face à l'ampleur de la tâche.

De fait, le Gouvernement a dû se saisir du dossier de la délinquance des mineurs au cours de la réunion du Conseil de sécurité intérieur (CSI) du 27 janvier 1999 alors que les agressions répétées de conducteurs d'autobus dans les zones péri-urbaines, ou les incendies de voitures à Toulouse, Strasbourg, ou Givors, avaient remis le dossier au premier plan de l'actualité.

Ce Conseil avait été précédé, semble-t-il, d'un débat entre la ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur sur le devenir de l'ordonnance de 1945 qui donne une primauté au traitement social de la délinquance juvénile sur la sanction pénale.

Au cours du conseil de sécurité intérieure, après avoir rappelé que " la prévention et la répression devaient être utilisées toutes deux " , M. Lionel Jospin a annoncé plusieurs mesures dont on retiendra ici celles qui peuvent avoir le plus d'effet sur l'insécurité dans les quartiers sensibles :

- assurer une présence effective de la police dans les quartiers et les lieux sensibles : 7.000 policiers ou gendarmes doivent être affectés sur trois ans dans les circonscriptions les plus difficiles des 26 départements où la délinquance est la plus forte ; la police de proximité doit être développée avec l'ouverture de commissariats territorialisés dans 30 départements ; 9 nouveaux postes de police doivent être ouverts dans les gares d'Ile-de-France ; 30 nouvelles maisons de justice et du droit (MJD) doivent être créées en 1999 en plus des 29 qui existent déjà en zone sensible ;

- sur le plan judiciaire, l'objectif est de " combattre l'impunité par tous les moyens " : le nombre de sûretés départementales doit passer de 14 à 26, soit 12 de plus ; 50 centres de placement immédiat strictement contrôlés doivent être créés d'ici 2001 pour éloigner, dans l'attente de leur jugement, les mineurs les plus difficiles ; 100 centres éducatifs renforcés doivent être créés d'ici la fin 2000, soit 77 de plus que prévu ; 1.000 emplois d'éducateurs doivent être mis en place d'ici 2001 ainsi que 50 emplois de juges pour enfants, 25 de substituts des mineurs et 80 de greffiers spécialisés ;

- sur le plan scolaire, le principe est de préserver l'école et d'amplifier les actions en faveur de la jeunesse avec le recrutement de 10.000 aides éducateurs supplémentaires, et l'augmentation du nombre de classes-relais de 130 à 250.

Lors de l'audition du ministre délégué, votre rapporteur s'est interrogé sur l'état d'avancement du programme annoncé le 27 janvier. En effet, au-delà de l'effet d'annonce indéniable, il est essentiel de savoir si la situation a réellement changé sur le terrain . Or, votre rapporteur ne peut que faire part d'une certaine perplexité : à la fin de 1999, le programme est loin d'être achevé.

Trois points méritent d'être soulignés :

Une question essentielle posée par les élus locaux est celle d'une présence policière renforcée : la réponse faite portant sur le redéploiement de 700 gendarmes et 1.200 policiers correspond, certes, à l'objectif fixé par le Gouvernement en 1999 ; il reste que ce chiffre est encore trop faible par rapport à l'objectif de 7.000 policiers supplémentaires annoncés d'ici 2001. Un effort d'anticipation aurait été bienvenu.

Concernant la police de proximité , 5 sites pilotes et 59 sites d'expérimentation semblent bien ouverts en 1999 dans 33 départements. Cela étant, la mission de la police de proximité, telle que précisée au Conseil des ministres du 19 mai 1999, ne semble pas éloignée de ce qui est attendu du fonctionnement normal d'un commissariat de police, à savoir assurer une présence visible, rassurante et dissuasive de l'autorité publique, une information des citoyens et le rappel à la loi, la réception des plaintes ou témoignages, le premier niveau d'assistance et d'aide, la verbalisation des contrevenants. Le but est de conforter ces missions par la mise en place d'un " accueil du public personnalisé " dans les locaux de police, un " partenariat actif " avec tous les autres acteurs des contrats locaux de sécurité et, enfin, une " véritable participation " aux instances locales de concertation.

En tout état de cause, le chiffre de 64 sites de police de proximité doit être mis en relation avec les 1.310 quartiers recensés dans les contrats de ville et les 750 zones urbaines sensibles : il est urgent de passer de l'expérimentation à la généralisation.

S'agissant de la délinquance des mineurs , la création de centres de placement immédiat semblait constituer une mesure novatrice et il a été annoncé en commission que 10 unités éducatives renforcées (sur 100 annoncées) et 15 centres de placement immédiat (sur 50 annoncés) " étaient programmés pour la fin de l'année ". Cet objectif semble encore insuffisant, d'autant que " programmé " ne veut pas dire " ouvert ".

Enfin, on observera que sur les 30 MJD annoncées, 9 seulement seront ouvertes avant la fin de l'année.

Malgré la publicité qui lui a été donnée, le plan de sécurité du 27 janvier 1999 est loin d'être arrivé à terme.

L'avantage des programmes pluriannuels est qu'ils permettent un effet d'annonce important : mais encore faut-il ne pas décevoir les attentes ainsi suscitées.

b) Les mesures prévues au titre de la prévention de la délinquance

Au cours des rencontres nationales des acteurs de la prévention de la délinquance, le 18 mars dernier à Montpellier, M. Claude Bartolone a annoncé une réforme des conseils communaux et départementaux de prévention de la délinquance .

Les nouveaux " conseils locaux de prévention et de sécurité " pourront couvrir un quartier, une commune ou une agglomération selon les nécessités déterminées localement. Ils seront l'instance unique d'élaboration des contrats locaux de sécurité et auront vocation à s'inscrire dans les contrats de ville.

Le niveau départemental devra assurer plus fortement la mise en cohérence des actions et des moyens des services de l'Etat ainsi que la mobilisation des conseils généraux.

Les conseils locaux de prévention et de sécurité devront " impliquer réellement les habitants à tous les stades " : celui du diagnostic, de la mise en oeuvre de l'action, de son évaluation.

Pour assurer la cohérence de l'action des différents partenaires, sera institué un chef de projet, " véritable cheville ouvrière " de l'animation, du suivi et de l'évaluation des contrats locaux de sécurité et des autres programmes de prévention de sécurité.

Une circulaire du 7 juin 1999 a ainsi détaillé les nouvelles orientations au titre de la prévention dans les domaines de la participation des habitants au diagnostic et à l'élaboration des politiques publiques de prévention et de sécurité, des réseaux de veille éducative et préventive et du développement de la médiation sociale.

D'autre part, des formations spécifiques des intervenants ont été mises en place par le ministère de la ville. Il s'agit de formations pluridisciplinaires sur le thème des mineurs délinquants ainsi que d'un programme national de formation d'animateurs chargés de soutenir les acteurs locaux, en particulier les agents des services publics, confrontés aux violences urbaines.

Votre rapporteur souligne que les mesures de renforcement du dispositif de prévention n'ont de sens que si elles vont de pair avec une amélioration concrète de la présence policière sur le terrain et une efficacité accrue de leurs résultats. A cet égard, il faudra savoir si les mesures annoncées en mars 1999 sont bien de nature à rasséréner les habitants des quartiers sensibles.

c) Le concours des collectivités locales et des organismes d'HLM

La politique de sécurité publique du Gouvernement passe également par une sollicitation accrue des communes et des organismes d'HLM pour déployer des personnels assurant une présence effective sur le terrain.

•  Concernant les collectivités locales, l'instrument essentiel de partenariat est constitué par les contrats locaux de sécurité (CLS).

Mis en place il y a deux ans par une circulaire interministérielle du 28 octobre 1997, complétée par la circulaire interministérielle du 7 juin 1999, le CLS est élaboré et signé conjointement par le préfet, le procureur de la République et le ou les maires concernés. D'autres partenaires tels que le parquet, l'éducation nationale et les services déconcentrés de l'Etat peuvent également participer aux actions du CLS. La conclusion du contrat passe par l'élaboration d'un diagnostic et la détermination d'un ensemble d'actions dans les domaines de la police de proximité, la prévention de la délinquance, l'aide aux victimes, la prévention de la récidive, etc.

300 contrats ont été signés en novembre 1999. Sur les 289 contrats conclus au 31 août 1999, 140 concernaient des communes situées dans 26 départements très sensibles. 89 contrats étaient intercommunaux.

Le CLS est très utilisé dans le cadre de la politique de la ville. 79 % des CLS concernent des sites relevant de la géographie de la politique de la ville dont 47 % en contrat de ville.

Le CLS repose sur une démarche " partenariale " qui suppose un engagement des communes à contribuer au financement de la rémunération d'agents locaux de médiation sociale (ALMS) : ces derniers constituent des personnels, non armés, chargés d'assurer une présence sur le terrain. Recrutés dans le cadre des emplois-jeunes, ils sont pris en charge à 80 % par un financement d'Etat.

En contrepartie, la police nationale s'engage à améliorer la présence policière soit par des redéploiements, soit par des créations, notamment d'emplois d'adjoints de sécurité (ADS), qui relèvent également de la catégorie des emplois-jeunes.

Contrairement aux ALMS, les ADS sont armés. Ils bénéficient d'une formation portée à 8 semaines depuis le 16 août 1999.

Il convient de rappeler qu'au début du mois d'août 1999, le nombre d'ADS était évalué à 12.599. 3.450 agents supplémentaires devraient être recrutés en 2000.

En contrepartie, ce sont 6.500 ALMS qui sont sur le terrain en juin 1999. Leur nombre est estimé à 8.500 dans l'ensemble des CLS signés.

•  D'autre part, il faut souligner le travail positif accompli par les " correspondants de nuit ", recrutés par certains offices d'HLM dans les quartiers sensibles.

Ces correspondants ont vocation à relayer au cours de la nuit, à partir de 21 heures, les personnels des OPHLM et les gardiens qui cessent leur activité. Les bailleurs sociaux cherchent ainsi à apporter une certaine sécurisation nocturne et à mettre en place une solidarité de proximité par une présence humaine. Les correspondants de nuit servent à la fois à signaler les dépradations, à apporter une aide exceptionnelle à des personnes en situation de détresse (crise alcoolique, dépression,...) et à jouer un rôle de médiation sociale pour désamorcer des situations conflictuelles (incivilités, difficultés de voisinage, rassemblement bruyant de jeunes). Un colloque organisé à Rennes le 27 avril 1999 a opportunément mis la lumière sur le rôle très utile de ces correspondants.

Ce nouveau service a été mis en place dans le cadre de la convention portant sur le recrutement de 2.000 emplois-jeunes conclue le 15 juillet 1999 entre l'UNFOHLM et l'Etat.

950 des emplois en question sont effectivement des emplois de médiation sociale. 250 au demeurant sont contractualisés. 20 % de la rémunération des correspondants de nuit sont donc à la charge des organismes d'HLM qui les emploient : ces derniers réclament parfois une participation des locataires, ce qui soulève des interrogations puisque cela revient à faire financer un élément de sécurité qui devrait être assuré par l'Etat et non par un prélèvement supplémentaire pour des familles modestes. Des formules existent qui permettent la prise en charge du coût par l'usager, la commune et l'organisme bailleur.

Les réponses apportées par le Gouvernement en matière de délinquance et d'incivilité urbaine reposent largement -sinon quasi-exclusivement selon certains observateurs- sur la présence des emplois-jeunes. Mais, outre que leur inexpérience et les limites assignées à leur mission ne leur permettent pas de se substituer à des policiers confirmés, la formule présente également la particularité de transférer certaines charges vers les communes ou les organismes bailleurs.

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