CHAPITRE VI


LES ÉQUIPEMENTS CLASSIQUES

La part des équipements classiques (par opposition aux crédits consacrés au nucléaire, à l'espace et aux restructurations), s'établit à 64,1 milliards de francs, en très légère progression de 0,7 %, après une diminution de 4 % en 2000.

I. L'ARMÉE DE TERRE

Les crédits affectés à l'armée de terre s'élèvent à 16 947 millions de francs en autorisations de programme et à 17 567 millions de francs en crédits de paiement. Ils étaient respectivement de 20 853 millions de francs et 17 761 millions de francs en 2000.

La baisse atteint donc 18,8 % pour les autorisations de programme et 1,3 % pour les crédits de paiement.

Crédits d'équipement de l'armée de terre

(Titre V)

(Millions de francs)

Chapitres

L.F.I.
2000

P.L.F.
2001

Évolution 2000/2001

L.F.I.
2000

P.L.F.
2001

Évolution 2000/2001

A.P.

A.P.

En M.F.

En %

C.P.

C.P.

En M.F.

En %

51-61

Espace - Systèmes d'information et de communication ..........



2 630,9



2 793,9



+ 163,0



+ 6,2 %



2 692,8



2 719



+ 26,2



+ 0,97 %

52-81

Etudes .......................

39,3

29

- 10,3

- 26,2 %

38,4

39,8

+ 1,4

+ 3,65 %

53-71

Equipements communs et interarmées ................


583


215


- 368,0


- 63,1 %


568,1


758


+ 189,9


+ 33,43 %

53-81

Equipement des armées .

11 698,8

7 638,6

- 4 060,2

- 34,7 %

7 761,7

7 749,7

- 12,0

- 0,15 %

54-41

Infrastructure ................

2 245,3

2 217

- 28,3

- 1,3 %

2 493,2

2 458,5

- 34,7

- 1,9 %

55-11

Soutien des forces .........

1 900,1

1 692

- 208,1

- 10,9 %

2 111,1

1 755,5

- 355,6

- 16,84 %

55-21

Entretien programmé des matériels .......................


1 756,5


2 355,4


+ 598,9


+ 34,1 %


2 096,6


2 048,8


- 47,8


- 2,28 %

Total ............................

20 853,9

16 940,9

- 3 913

- 18,8 %

17 761,9

17 529,3

- 232,6

- 1,31 %

A. LES BLINDÉS

En 2001, les livraisons prévues du char Leclerc seront de 44, la commande sera de 52. La cible de 406 chars reste, pour le moment, inchangée. Sur ce total, 354 chars auront été commandés et 221 chars auront été livrés à la fin de 2000, et en principe 262 fin 2001, ce qui laisse en tout état de cause présager un " trou " par rapport à l'objectif fixé, d'autant que les 17 premiers chars livrés sont inaptes à une quelconque activité militaire.

Cette réduction sensible des cibles touche directement le producteur final, GIAT-Industries dont, malgré l'ampleur financière des mesures de redressement, la situation reste très difficile. Il n'est pas assuré du reste que la fabrication des chars pour l'armée de terre dégage un résultat positif. Et les acquis de l'exportation ont fait l'objet, on le sait, d'une gestion désastreuse.

De fait, l'avenir de l'entreprise reste aujourd'hui largement dépendant de la concrétisation des perspectives d'exportation du char Leclerc.

Le coût total du programme Leclerc s'élève à 35,2 milliards de francs (1999) dont 19 milliards de francs déjà consommés au 31 décembre 1992. Les crédits de paiement prévus pour 2001 s'élèvent à 2,4 milliards de francs. Le coût unitaire moyen est de 48,5 millions de francs.

Le véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI) sera un véhicule à roues destiné au transport de troupe qui remplacera l'AMX 10-P équipé de chenilles. Il existera en deux versions : une version poste de commandement (VPC) et une version combat d'infanterie (VCI). Initialement mené en coopération avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne ce projet a donné lieu à une proposition du consortium ARTEC (Krauss-Maffei, Rheinmetal, Wegmann, Alvis/GKN-D et GIAT-Industries). La France a estimé que la proposition du consortium n'était pas satisfaisante pour la version transport de troupe. Elle ne poursuit donc la coopération en cours que pour la version poste de commandement. De fait, le calendrier initial a accumulé les retards et devient maintenant critique.

Or l'arrivée dans les forces d'un nouveau véhicule pour le combat d'infanterie est véritablement urgente, l'AMX 10-P n'étant plus en mesure d'assurer une bonne protection à nos troupes.

Le coût total estimé du programme est désormais de 13 milliards de francs, le coût unitaire est de 10 millions de francs pour la version VPC et de 13,5 millions de francs pour la version VCI. En 2001, les crédits de paiement s'élèveront à 166 millions de francs.

En théorie, la livraison du premier véhicule ne devrait pas intervenir avant mi-2005, ce qui là aussi, laisse présager un " trou " compte tenu de l'état actuel des AMX 10-P.

Ce programme illustre à nouveau certaines des difficultés de la coopération européenne. Les états-majors n'expriment pas les mêmes besoins, ni sur la nature du matériel, ni sur les calendriers de renouvellement. Les hésitations conduisent à des retards. Les industriels du pays le plus éloigné du besoin standard se retrouvent en porte-à-faux vis-à-vis de leurs homologues européens. Ainsi nos partenaires allemand et britannique continuent de privilégier la chenille, et sont surtout confrontés à un besoin de renouvellement beaucoup plus reculé dans le temps (au-delà de 2010).

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