5. Face au contexte international souligné par les événements du 11 septembre, ou issu d'eux, les choix du budget 2002 paraissent inadéquats
L'analyse de l'évolution des crédits 2002 fait ressortir des impasses conséquentes, sur des postes qui, dans la situation internationale actuelle, appellent un effort particulier. Certes, les attentats du 11 septembre sont intervenus après les arbitrages budgétaires, mais il est difficile de les qualifier d`« accident conjoncturel ». Et qui est mieux placé que le ministère des Affaires étrangères pour apprécier les germes et analyser les facteurs des grandes évolutions du monde contemporain 3 ( * ) ?
Or, dans le budget 2002, ni les contributions de la France à des dépenses internationales -obligatoires ou volontaires-, ni l'aide d'urgence et humanitaire, ni l'aide aux sorties de crise, ni les concours financiers aux pays en développement ne font l'objet de la moindre progression de moyens. Les crédits affectés au financement d'actions et de projets de coopération diminuent. La coopération militaire supporte à elle seule la quasi-totalité des économies demandées au ministère, et voit ses crédits amputés de près de 6 %.
La dégradation des moyens affectés à la coopération et à l'aide au développement a fait l'objet d'une analyse approfondie de M. Michel Charasse, rapporteur spécial des crédits d'aide au développement. Pleinement d'accord avec les termes de cette analyse qu'il ne reprendra donc pas, votre Rapporteur souhaite insister plus particulièrement sur la situation des contributions de la France à des dépenses internationales.
Le contour exact du déploiement d'une force multinationale en Afghanistan, à la suite de la résolution 1378 du Conseil de Sécurité prise le 15 novembre dernier, reste à préciser. Il n'en demeure pas moins que la France se trouve, en fin d'exercice 2001, débitrice de près de un milliard de francs au titre des contributions aux opérations de maintien de la paix. Comme la dotation 2001 a été strictement reconduite en 2002, une dette au moins de même ampleur réapparaîtra dès le prochain exercice.
Il es,t par ailleurs, regrettable de constater le recul de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, en-deçà du dixième rang des contributeurs volontaires aux organismes et fonds onusiens. Il est tout aussi consternant de constater, à l'occasion de la 56 ème Assemblée générale des Nations-Unis, que lorsque le HCR lance une opération spécifique pour les réfugiés afghans, la France est absente des contributions, versées à hauteur de 52 millions de dollars par vingt pays, dont le Chili et la République tchèque...
* 3 Il est vrai que cette fonction ne figure pas au rang des dix objectifs retenus par le ministère, qui souhaite néanmoins « contribuer à la sécurité internationale » et de « promouvoir la paix et la démocratie ».