Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 37 : Services du Premier ministre : IV. Plan
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; HAUT (Claude), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 37 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 93 Ko )Table des matières
-
PRINCIPALES OBSERVATIONS
- 1. La relance du Commissariat général du Plan (CGP)
- 2. La nouvelle impulsion donnée à l'évaluation des politiques publiques
- 3. Les nouvelles modalités de l'évaluation des contrats de plan Etat-régions sont plus difficiles à mettre en oeuvre
- 4. Les débuts du nouveau Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC)
-
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
-
CHAPITRE II
LES ACTIVITÉS DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL AU PLAN -
CHAPITRE III
LES ORGANISMES RATTACHÉS OU SUBVENTIONNÉS - EXAMEN EN COMMISSION
-
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE NATIONALE -
ANNEXE I
Lettre de M. Lionel Jospin, Premier ministre,
à Monsieur Jean-Michel Charpin, Commissaire au Plan -
ANNEXE II
CIRCULAIRE DU 25 AOÛT 2000
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 37
SERVICES DU PREMIER MINISTRE :
IV.- PLAN
Rapporteur spécial
: M. Claude HAUT
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Alain Lambert,
président
; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou,
vice-présidents
; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel
Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Philippe Marini,
rapporteur général
; Philippe Adnot, Bernard Angels,
Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin,
Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse,
Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric
Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert
Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul
Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph
Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. La relance du Commissariat général du Plan (CGP)
Le
gouvernement a pris acte de la nécessaire modification des missions
dévolues au Commissariat général du Plan du fait de
l'abandon des lois de plan. En 1998, le Premier ministre définissait
ainsi la «
fonction particulière
» du
CGP : «
animateur de l'analyse prospective et
stratégique, lieu privilégié de la concertation
socioprofessionnelle, programmateur et évaluateur des politiques
publiques
».
Manifestant la volonté de voir relancée l'action du CGP, un
programme de travail a été fixé par lettre du Premier
ministre le 31 mars 1998. Ce programme s'articulait autour de trois axes :
1) développer l'économie française dans le cadre de la
mondialisation et de l'intégration européenne
2) renforcer la cohésion sociale
3) moderniser les instruments de l'action publique
Parallèlement, le Premier ministre a chargé le CGP de
réaliser un « rapport sur les perspectives de la
France », exercice ayant vocation à se renouveler tous les
trois ans, et dont l'objectif est de favoriser une réflexion collective
sur une stratégie nationale de développement économique et
social afin d'éclairer les perspectives à moyen et long terme et
de clarifier les choix des autorités publiques.
Remis au Premier ministre le 6 juillet 2000, le rapport a été
remis au Conseil économique et social qui a rendu son avis le 29
novembre 2000.
Par lettre du 27 novembre 2000, le Premier ministre a arrêté un
nouveau programme de travail, qui comprend trois axes
:
1)
le retour au plein-emploi et l'encouragement à
l'activité
,
2)
le renforcement de la cohésion sociale et la sécurisation
des parcours individuels
,
3)
les nouvelles régulations publiques
.
Sur les seize chantiers inclus dans ce programme de travail, neuf sont
déjà en cours, parmi lesquels on peut citer :
«
L'économie entrepreneuriale
»,
«
Le financement de l'économie française, une
approche comparative
», «
Immigration,
intégration et perspectives démographiques
».
Parallèlement à la réalisation de ce programme de travail,
le CGP a un rôle important à jouer dans deux dispositifs
interministériels : l'évaluation des politiques publiques et
les contrats de plan Etat-région.
2. La nouvelle impulsion donnée à l'évaluation des politiques publiques
Le
Commissariat a vu son rôle renforcé dans le dispositif
interministériel d'évaluation des politiques publiques à
la fin de l'année 1998.
Depuis, il assure le secrétariat du
Conseil national d'évaluation. A ce titre, il met en place les instances
d'évaluation, suit les études lancées par ces instances et
gère les crédits du Fonds national de développement de
l'évaluation (FNDE). Par ailleurs, il est chargé de proposer au
Premier ministre les suites à donner aux évaluations
réalisées.
L'année 2000-2001 a été particulièrement
féconde en matière d'évaluation
, conformément
aux orientations du décret du 18 novembre 1998 qui visait notamment
à multiplier le nombre d'évaluations réalisées et
à raccourcir leurs délais de réalisation. Trois des cinq
évaluations décidées en 1999 ont été
achevées, trois évaluations ont été lancées
au cours de l'année 2000 et sept ont été
décidées en 2001, soit
un total de quinze évaluations
en trois ans
, ce qui est davantage que les évaluations
réalisées en huit ans dans le cadre du dispositif régi par
le décret du 22 janvier 1990.
En premier lieu, trois des cinq évaluations, menées dans le cadre
du premier programme du Conseil nationale d'évaluation ont
été achevées :
Préservation de la ressource
en eau destinée à la consommation humaine, Nouveaux
emplois-nouveaux services dans le champ de la jeunesse et des sports, Mesures
d'aide à l'emploi dans le secteur non marchand.
Communiquées
aux administrations concernées, elles ont été transmises
au Conseil national de l'évaluation qui devrait rendre ses avis
prochainement. Les deux autres évaluations (
Logement social dans les
départements d'Outre-mer, lutte contre le SIDA
) devraient être
achevées fin 2001 ou début 2002.
Par ailleurs, le Premier ministre a décidé, lors du Comité
interministériel de la réforme de l'Etat du 12 octobre 2000, de
lancer trois évaluations :
Formation professionnelle continue
des agents de l'Etat, Mise en oeuvre de la politique nationale de
sécurité routière par les systèmes locaux de
sanction,
et
Développement rural
, la mise en place de
celles-ci s'est échelonnée de mars à mai 2001.
Enfin, le CGP a participé au montage des projets et du programme
d'évaluation du Conseil national de l'évaluation.
Votre rapporteur se félicite de voir enfin enclenchée une
dynamique en matière d'évaluation, d'autant plus que
l'année dernière, certaines difficultés de mise en place
de la réforme avaient été relevées.
3. Les nouvelles modalités de l'évaluation des contrats de plan Etat-régions sont plus difficiles à mettre en oeuvre
Les
modalités d'évaluation des contrats de plan Etat-région
ont été réformées l'année dernière,
par circulaire du Premier ministre en date du 25 août 2000.
La caractéristique
essentielle du nouveau dispositif est le
rôle prépondérant du niveau régional : les
décisions importantes incombent au préfet de région et au
président du conseil régional.
L'évaluation s'organise autour d'un comité de pilotage et
d'instances techniques ad hoc pour chaque évaluation
.
Votre rapporteur regrette que la mise en place de ces structures ait pris trop
de temps. Contestées dans leur légitimité par certains
conseils régionaux, elles ont en outre été
retardées par les échéances municipales ce qui a contraint
de nombreuses régions à adopter des dispositifs transitoires.
Au niveau national, l'instance nationale d'évaluation des contrats de
plan Etat-région est présidée par le Commissaire au
Plan.
Ses missions principales consistent, d'une part, à examiner
les projets d'évaluation transmis par les comités
régionaux d'évaluation et, d'autre part, à proposer au
Commissariat du Plan de procéduraux délégations des
crédits demandées par les préfets de région.
L'instance s'est réunie pour la première fois le 27
février 2001 puis le 7 avril. L'objet de ces deux réunions
était d'examiner les programmes d'évaluation
élaborés par les préfectures de région en liaison
avec les conseils régionaux, d'approuver les délégations
de crédits demandées et de réfléchir à
l'appui méthodologique que l'instance pourrait apporter aux
régions.
La circulaire du 25 août 2000 autorise une délégation plus
souple des crédits. En effet, s'ils définissent une programmation
annuelle ou pluriannuelle de leurs évaluations, les préfets de
région obtiennent, en début d'année, 75% des
crédits qui leur sont destinés. En 2001, dix-huit régions
ont soumis un programme d'évaluation, généralement
pluriannuel, à l'instance nationale d'évaluation des contrats de
plan. Parmi les thèmes retenus, celui de l'environnement est très
présent. D'autres thèmes sont récurrents : politique
de la ville, emploi, aides aux entreprises.
Le 14 mars 2001 une réunion d'Infoplan a été
consacrée à l'évaluation des contrats de plan. Il est
apparu que l'information relative aux évaluations circulait mal. Un
questionnaire relatif à la circulation de l'information a
été adressé aux acteurs régionaux principaux de
l'évaluation en mai dernier. Il devrait permettre de définir de
nouvelles modalités de circulation de l'information.
4. Les débuts du nouveau Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC)
Rappelons que le Conseil supérieur de l'emploi, des
revenus
et des coûts (CSERC) a été supprimé par la loi du
1
er
avril 2000. En même temps était créé
le Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale le
8 avril 2000.
Le conseil du CERC est composé de sept membres, il est
présidé par Monsieur Jacques Delors. Les autres membres sont Mmes
Marie-Thérèse Join-Lambert et Jeanne-Marie Parly, et MM. Paul
Champsaur, Xavier Emmanuelli, Jean-Marc Espalioux et Jean Lapeyre.
Le CERC a rendu public en mars 2001 son premier rapport
intitulé : « Accès à l'emploi et protection
sociale
». Le rapport a cherché à apporter des
réponses à trois questions :
- Comment améliorer le contenu en emplois de la croissance ?
- Comment s'assurer que la protection sociale soit globalement
renforcée mais contribue au dynamisme de l'emploi ?
- En particulier comment concilier justice redistributive et incitation
à l'emploi ?
Le CERC prépare actuellement son second rapport qui portera sur les
évolutions de l'emploi et des revenus sur une période couvrant
les quinze dernières années.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION
GÉNÉRALE DES CRÉDITS
A. DES CRÉDITS EN LÉGÈRE DIMINUTION
Les
crédits demandés en 2002 pour le Commissariat
général du Plan et organismes rattachés
s'élèvent à 25,8 millions d'euros en dépenses
ordinaires et crédits de paiement (169 millions de francs), soit une
très légère diminution par rapport à l'année
dernière où ils avaient atteint 25,9 millions d'euros.
Les autorisations de programme prévues pour 2002 augmentent de
60 %, passant de 0,5 million d'euros (3,2 millions de francs) à
0,8 million d'euros (5,2 millions de francs).
Le tableau ci-après présente, par titre, les principales
évolutions :
1. Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires qui représentent 98 % du budget du Plan,
diminuent légèrement, passant de 25,38 millions d'euros en
2001 à 25,22 millions d'euros en 2002.
Les crédits du titre III, qui constituent presque les trois-quarts des
dépenses ordinaires, s'élèvent à 16,8 millions
d'euros, en augmentation de plus de 1,8 %.
Les moyens des services du titre III concernent le Commissariat
général du Plan, les organismes rattachés (CEPII et
CERC)
1(
*
)
, l'évaluation des politiques
publiques et enfin l'évaluation des contrats de plan Etat-régions.
Les crédits du titre IV, consacrés aux interventions publiques,
comprennent les subventions accordées à quatre organismes
(CEPREMAP, CREDOC, IRES, OFCE)
2(
*
)
. Ils
constituent la deuxième masse de budget avec un peu plus de 32 % du
total. En 2002, ils atteignent 8,4 millions d'euros, diminuant
légèrement par rapport à 2001 où ils avaient
atteint 8,8 millions d'euros.
2. Les dépenses en capital
Les seules dépenses en capital inscrites au budget du Plan sont les crédits du titre VI, destinés à la recherche en socio-économie. Elles connaissent une forte diminution de leurs crédits de paiement, - 25 %, passant de 4,6 millions de francs dans le budget voté de 2000 à 3,4 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 2001. En revanche, elles bénéficient d'une augmentation des autorisations de programme, à hauteur de 300.000 francs (+ 10 %).
3. L'évolution des effectifs
Les
effectifs du Commissariat général du Plan (CGP), hors organismes
subventionnés, mais y compris le CEPII et le CERC, s'établiront
à 206 personnes en 2002, dont 89 titulaires et 117 contractuels, contre
207 en 2001.
Quatre postes d'adjoints administratifs sont supprimés, tandis que trois
postes de rapporteurs des instances d'évaluation sont
créés.
B. RÉPARTITION DES CRÉDITS PAR ACTION
Le
tableau ci-après présente une analyse plus fine de la
répartition des dépenses ordinaires :
Comme le fait apparaître ce tableau, la stabilité apparente du
budget du Commissariat Général du Plan masque des
évolutions importantes.
Tout d'abord, ce budget enregistre les effets du déménagement
d'une partie des services du Commissariat général du Plan
ainsi que du CERC au 113 rue de Grenelle dans un immeuble domanial.
L'abandon des locaux en location rue Las Cases et Casimir Périer
génère une économie nette de 0,30 million d'euros en
année pleine (1,9 million de francs), compte tenu de la prise en charge
de la gestion de ce nouvel immeuble pour une somme estimée à 0,25
million d'euros.
En second lieu, le Plan fait partie de la première série
d'administrations qui utiliseront le nouveau système comptable
ACCORD
dès le premier trimestre 2002. Cette décision
entraîne une augmentation des crédits informatiques de 0,17
million d'euros, notamment pour la sécurisation des réseaux.
De plus, la montée en puissance du dispositif national
d'évaluation des politiques publiques a amené le Commissariat
général du Plan à modifier la structure des emplois
budgétaires. La création de trois emplois de rapporteurs
d'instance nationale d'évaluation est gagée par la suppression de
quatre emplois d'adjoint administratif.
Enfin, les crédits de recherche inscrits au budget du Plan sont en
légère diminution en 2002.
CHAPITRE II
LES ACTIVITÉS DU COMMISSARIAT GÉNÉRAL
AU PLAN
I. SERVICE ÉCONOMIQUE, FINANCIER ET INTERNATIONAL
Le
champ d'investigation du service économique, financier et international
(SEFI) du commissariat général au Plan porte sur les perspectives
de l'économie française et de son environnement international, en
particulier celui de l'Union européenne
. Il a pour mission de
fournir des analyses, des diagnostics et des visions prospectives et
également de susciter le débat et d'animer la concertation sur
ces sujets. Il entretient des relations étroites avec l'administration
économique et la Banque de France. Il contribue à l'animation de
la réflexion au sein du Plan sur l'évolution actuelle de
l'économie française.
Le SEFI a lancé, au cours de l'année 2000-2001, les travaux du
groupe « Financement des économies, une approche
comparative »
. Son objectif principal est de
réfléchir à la place à accorder au financement par
actions dans l'économie française et de mesurer les
éventuelles spécificités de la France en la
matière.
Le second grand chantier du SEFI porte sur l'« Economie de
proximité »
. Le SEFI se propose de développer trois
grandes dimensions du sujet. La première porte sur l'organisation de
l'offre pour satisfaire les demandes finances locales. La seconde dimension
porte sur l'étude des liens qui se nouent entre acteurs locaux au cours
du processus de production. Enfin, un troisième groupe sera en charge de
la diversité des statuts de l'offre qui sous-tendent l'économie
de proximité.
Par ailleurs, dans le cadre de la « convention de jumelage entre la
France et la Pologne en partenariat avec l'Irlande et le Portugal »,
financée par la Commission européenne, le SEFI a pris part aux
actions entreprises au cours de l'année 2001. Selon les termes de la
convention, ce jumelage est destiné « au renforcement de la
capacité administrative à assumer le processus d'adhésion
aux différents niveaux de l'administration publique. Il vise en
particulier au développement du potentiel humain et à la mise en
place des structures et procédures nécessaires à un
fonctionnement efficace de la fonction publique en Pologne ».
La fonction spécifique du SEFI était d'informer le Centre
gouvernemental d'étude stratégique sur l'évolution du
rôle du commissariat général du Plan.
II. SERVICE DE L'ÉVALUATION ET DE LA MODERNISATION DE L'ÉTAT
Le Service est compétent pour les questions relatives à l'évaluation des politiques publiques, à la réforme de l'Etat et aux actions entrant dans son champ de souveraineté, à la fonction publique et à la modernisation des services publics.
A. ÉVALUATION DES POLITIQUES PUBLIQUES
Comme il
a été dit plus haut, l'année 2000-2001 a été
particulièrement féconde en matière d'évaluation.
En premier lieu, les évaluations suivantes ont été
achevées :
préservation de la ressource en eau
destinée à la consommation humaine
,
nouveaux emplois -
nouveaux services dans le champ de la jeunesse et des sports
,
mesures
d'aide à l'emploi dans le secteur non marchand
. Communiquées
aux administrations concernées, elles ont été transmises
au Conseil national de l'évaluation qui rendra ses avis en septembre et
octobre 2001.
Trois évaluations ont été lancées par le Premier
ministre lors du Comité interministériel de la réforme de
l'Etat (CIRE) du 12 octobre 2000 :
formation professionnelle continue
des agents de l'Etat
,
mise en oeuvre de la politique nationale de
sécurité routière par les systèmes locaux de
sanction
et
développement rural
.
Enfin, le SEME a participé au montage des projets et du programme
d'évaluation du Conseil national de l'évaluation. Ce programme
comprend sept évaluations :
fonds structurels et politiques
régionales
,
politique du service public des déchets
ménagers
,
aides aux très petites entreprises
,
politique de contractualisation avec les universités
,
pratiques de recours à des opérateurs externes pour la mise en
oeuvre des politiques actives d'emploi
,
politique de transport
combiné rail/route
,
étude de faisabilité d'une
évaluation sur les politiques d'amélioration de l'accès
à la prévention et aux soins
. Les instances seront
installées à l'automne 2001.
B. L'ÉVALUATION DES CONTRATS DE PLAN ÉTAT-RÉGION
Cette activité du service a été évoquée dans les principales observations.
C. LA MODERNISATION DE L'ÉTAT ET LA FONCTION PUBLIQUE
La
lettre du Premier ministre du 27 novembre 2000 définit trois
chantiers essentiels : la fonction internationale et européenne
dans l'administration d'Etat, la fonction juridique dans les administrations, y
compris les collectivités locales, et l'expérimentation. Pour
l'instant, seul le premier thème a donné lieu à la
constitution de deux groupes de travail. Il s'agit :
-
du groupe «
Fonction européenne et
internationale dans l'administration d'Etat »
Installé le 13 juin 2001, ce groupe de travail a pour mission :
- de dresser un bilan du fonctionnement de l'organisation administrative
existante, notamment en fonction des difficultés rencontrées et
des besoins imparfaitement satisfaits, qui devra s'appuyer notamment sur des
avis extérieurs à l'administration française ;
- d'identifier, notamment à l'étranger, mais aussi dans les
différentes administrations françaises, des dispositifs
performants susceptibles d'être reproduits, au moins partiellement ;
- de faire des propositions opérationnelles permettant
d'améliorer notre organisation.
Le rapport final du groupe de travail sera remis en octobre 2002. Ses
premières conclusions pourraient toutefois être retransmises au
gouvernement dès le mois de mai 2002.
-
du groupe «
Nouveau partenariat entre les
organisations de solidarité internationales et les pouvoirs
publics
»
Ce groupe de travail abordera trois thèmes :
*
La délégation de service public, les aspects
financiers et fiscaux, le contrôle et l'évaluation et, d'une
manière générale, tout ce qui a trait à la
contractualisation ;
*
Les caractéristiques et les spécificités des
organisations non gouvernementales de développement françaises
par rapport à leurs homologues étrangères au regard
notamment de leurs atouts géographiques et sectoriels, de leur taille,
de leur autonomie financière et de leur professionnalisation ;
*
Le rôle des ONG dans les relations internationales en
termes de participation à la définition des politiques publiques,
les actions conjointes ONB/pouvoirs publics et les rapports avec le secteur
privé.
III. SERVICE DES AFFAIRES SOCIALES
Le
Service des affaires sociales, qui traite l'ensemble des politiques sociales, a
réuni entre janvier 2000 et juin 2001 une
commission sur la
réduction du temps de travail.
Cette commission devait tirer les enseignements de l'observation et
présenter un diagnostic à mi-parcours du processus de
réduction du temps de travail relancé par la loi de Robien du 11
juin 1996.
Elle a rendu son rapport public en juin 2001, qui a été
publié à La Documentation française sous le titre
«
Réduction du temps de travail : les enseignements de
l'observation
».
Par ailleurs, un rapport «
Jeunesse, le devoir
d'avenir
» a été rendu public en février
2001 et publié à La Documentation française en mars 2001.
Le rapport établit un diagnostic des limites atteintes par les
politiques et les actions destinées aux jeunes et propose d'instituer un
droit individuel de l'éducation et de la formation tout au long de la
vie. Ce droit doterait chacun d'un capital de vingt années de formation.
Le Commissariat a, d'autre part, lancé le 16 mars 2001 un
séminaire sur
« Immigration, marché du travail et
intégration
» ayant pour objectif de réunir des
données fiables sur ces questions et de les discuter.
Enfin, en application du décret du 18 novembre 1998 relatif à
l'évaluation des politiques publiques, le Service a assuré le
fonctionnement de
trois instances d'évaluation
:
-
l'évaluation du programme «
Nouveaux services -
emplois jeunes
»
dans le champ d'intervention du
ministère de la jeunesse et des ports dont le rapport sera public au
cours du dernier trimestre 2001 ;
-
l'évaluation des mesures d'aide aux emplois du secteur non
marchand
, dont une série d'études dont les résultats
ont été rendus à la fin de l'année. Le rapport sera
publié au cours du dernier trimestre 2001 ;
- l'évaluation de la politique de lutte contre le SIDA
, dont
le rapport devrait être terminé début 2002.
CHAPITRE III
LES ORGANISMES RATTACHÉS OU SUBVENTIONNÉS
I. LES ORGANISMES RATTACHÉS
A. LE CENTRE D'ÉTUDES PROSPECTIVES ET D'INFORMATIONS INTERNATIONALES
Organisme public d'étude et de recherche en
économie
internationale, le Centre d'études prospectives et d'informations
internationales est rattaché au Commissariat général du
Plan. Son programme de travail est fixé par un conseil composé de
responsables de l'administration et de personnalités issues des
entreprises, des organisations syndicales et de l'université. Le Centre
rassemble 46 collaborateurs, dont 13 titulaires et 33 contractuels,
sans changement par rapport aux deux années précédentes.
Le Centre publie une revue trimestrielle d'économie internationale
appliquée, «
Economie internationale
»,
quatre pages mensuelles, «
La lettre du Centre d'études
prospectives et d'informations internationales
», des ouvrages,
des documents de travail et, deux fois par ans, une lettre d'information en
anglais. Le Centre est actuellement présidé par M. Michel
Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire
international.
Le Centre d'études prospectives et d'informations internationales
disposera en 2002 d'un budget de 3,4 millions d'euros (22,30 millions
de francs), stable depuis 1999, dont 2,38 millions d'euros
(15,61 millions de francs) de crédits de
rémunérations et de charges sociales et 1,02 million d'euros
(6,69 millions de francs) de fonctionnement. Aux dotations
budgétaires s'ajouteront des ressources propres et des fonds de
concours. Le centre disposera de 46 collaborateurs, dont
13 titulaires et 33 contractuels, sans changement par rapport
à 1999 et 2000.
B. LE CONSEIL DE L'EMPLOI, DES REVENUS ET DE LA COHÉSION SOCIALE
Le
Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERCS) a
été créé par le décret n° 2000-302
du 7 avril 2000.
Le Conseil est l'héritier du Centre d'étude, des revenus et des
coûts (CERC), créé par le Général de Gaulle
en 1966, transformé en 1993 par le législateur, supprimé
dans la loi du 20 décembre 1993 quinquennale relative à l'emploi
et à la formation professionnelle pour être recréé
par décret.
Les missions du Conseil sont les suivantes. Il est chargé de contribuer
à la connaissance des revenus, des inégalités sociales et
des liens entre l'emploi, les revenus et la cohésion sociale.
Il est composé d'un président (M. Jacques Delors
aujourd'hui) et de six membres choisis pour quatre ans à raison de leur
compétence et de leur expérience dans les domaines d'étude
du Conseil et nommés par décret.
Il établit un rapport de synthèse périodique, portant sur
les évolutions dans le domaine de l'emploi, des revenus et de la
cohésion sociale, et des rapports particuliers relatifs à des
thèmes entrant dans son domaine de compétence. Les rapports
particuliers sont réalisés à l'initiative du Conseil ou la
demande du Premier ministre. Un premier rapport centré sur la situation
des « travailleurs pauvres » a été
présenté en février 2001.
Votre rapporteur spécial se félicite qu'ait été
prévue une transmission des rapports aux assemblées ainsi qu'au
Conseil économique et social. Il constate que le nouvel organisme sait
manifester de l'indépendance, laquelle est prévue au demeurant
par son texte constitutif. Mais il s'interroge, ici comme ailleurs, sur le
positionnement administratif de l'organisme : quelle est sa
spécificité alors qu'il existe un Conseil national des politiques
de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, et même un
Conseil économique et social, représentant la
société civile et permettant de larges débats ?
Le coût de l'organisme devrait s'élever selon le projet de loi de
finances pour 2002 à 1,18 million d'euros (7,74 millions de
francs), somme en baisse par rapport aux crédits votés pour 2001,
les crédits de rémunération augmentant d'1,8 %, les
moyens de fonctionnement diminuant compte tenu de la baisse des dépenses
de loyer pour les raisons expliquées plus haut.
Les emplois sont fixés à 11, sans changement par rapport à
l'an dernier.
II. LES ORGANISMES SUBVENTIONNÉS
A. LES ORGANISMES ET LEURS MISSIONS
Quatre
organismes bénéficient des subventions du Plan :
• le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie (CREDOC) ;
• le Centre d'études prospectives d'économie
mathématique appliquée à la planification (CEPREMAP) ;
• l'Institut de recherches économiques et sociales (IRES) ;
• l'Observatoire français des conjonctures économiques
(OFCE).
Le
CREDOC
a été créé en 1953. Il analyse et
anticipe le comportement des individus dans leurs multiples dimensions :
consommateurs, agents de l'entreprise, acteurs de la vie sociale.
Il a mis en place depuis 1978 un dispositif permanent d'enquêtes sur les
modes de vie, opinions et aspirations des Français et s'est
spécialisé dans la construction de systèmes d'information,
les enquêtes quantitatives
ad hoc
, les enquêtes qualitatives
par entretien et l'analyse lexicale.
Depuis sa création, le Centre a réalisé plus de 2.500
études.
Il comprend moins d'une soixantaine de collaborateurs aux compétences
pluridisciplinaires (statisticiens, sociologues, spécialistes du
marketing, économistes, linguistes...) répartir en cinq
départements d'études et de recherche et un réseau d'une
centaine d'enquêteurs.
Le
CEPREMAP
est un centre de recherche placé auprès du
Commissariat général du plan, né en 1967. Il regroupe une
trentaine de chercheurs permanents et associés, du Centre national de la
recherche scientifique ou de statut universitaire. Il accueille par ailleurs
régulièrement des visiteurs étrangers, des doctorants et
stagiaires.
Il mène à la fois des travaux de recherche à
caractère méthodologique ou fondamental et des programmes plus
appliqués en coopération avec le Commissariat
général du plan ou d'autres administrations économiques.
Les principaux domaines couverts par ces travaux sont la théorie
économique formalisée, les problèmes d'allocation,
d'incitation et d'assurance, les formes de la concurrence et les fondements
micro de la macroéconomie, la modélisation
macroéconomique, et l'analyse du changement technique, institutionnel et
social.
L'
IRES
, créé en 1982, est une association. Elle a pour
vocation d'apporter aux organisations syndicales des éléments
d'appréciation et d'analyse sur l'ensemble des questions
économiques et sociales. Il dispose d'un centre de recherche et de
documentation, lequel se consacre à la réalisation d'un programme
à moyen terme approuvé par le conseil d'administration.
Il soutient par ailleurs l'effort de recherche propre à chaque centrale.
Pour cela, après accord du conseil d'administration, il finance des
programmes réalisés par des équipes choisies par chacune
des organisations.
Il publie une «
Revue
», trois fois l'an, une
«
Chronique internationale
», publication
bimestrielle, et une «
Lettre de l'IRES
»,
trimestrielle.
Enfin, l'
OFCE
a été créé en janvier 1981 au
sein de la Fondation nationale des sciences politiques par une convention
passée entre le Premier ministre et le président de la fondation.
Il s'agit d'un organisme chargé d'étudier, scientifiquement et en
toute indépendance, la conjoncture de l'économie
française, ses structures et son environnement extérieur,
notamment européen, d'effectuer des comparaisons avec les
économies étrangères, de formuler des prévisions
économiques, à court, moyen et long terme.
Son président est nommé par le président de la fondation
avec l'agrément du Premier ministre. Il comprend un département
analyse et prévisions et un département des études.
Il publie une «
Lettre de l'OFCE
» et une
«
Revue de l'OFCE
».
B. LES MOYENS
Les subventions inscrites au chapitre 44-11 en faveur des organismes rattachés, qui constituent l'essentiel de leurs ressources 3( * ) , sauf pour le CREDOC 4( * ) , diminuent de 4,6 % par rapport aux crédits votés pour 2001 et atteignent 8,4 millions d'euros (55,10 millions de francs) :
Ces quatre organismes emploient près de 200 personnes, à temps plein ou à temps partiel, à titre permanent ou temporaire, directement rémunérées ou simplement mises à disposition ou détachées.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 16 octobre 2001 sous la
présidence de
M. Jacques OUDIN, vice-président, la commission a
procédé à l'
examen des crédits des services du
Premier ministre : IV - Plan
.
M. Claude Haut, rapporteur spécial
, a d'abord indiqué que
les crédits demandés en 2002 pour le Commissariat
général du plan (CGP) et organismes rattachés
s'élevaient à 25,8 millions d'euros en dépenses
ordinaires et crédits de paiement ce qui correspond à une
très légère diminution par rapport à l'année
dernière où ils avaient atteint 25,9 millions d'euros.
La stabilité apparente du budget du Commissariat général
du plan masque cependant des évolutions importantes, a-t-il
déclaré.
Tout d'abord, il a évoqué le déménagement d'une
partie des services du Commissariat général du plan qui
génère une économie nette de 0,30 million d'euros en
année pleine.
M. Claude Haut, rapporteur spécial
, a ensuite
précisé que le Plan faisait partie de la première
série d'administrations qui utiliseront le nouveau système
comptable ACCORD dès le premier trimestre 2002, ce qui entraîne
une augmentation des crédits informatiques de 0,17 million d'euros.
Enfin, il a fait part de la modification des emplois budgétaires
consécutive à la montée en puissance du dispositif
national d'évaluation des politiques publiques, précisant que
trois emplois de rapporteurs d'instance nationale d'évaluation
étaient créés moyennant la suppression de quatre emplois
d'adjoint administratif.
Puis
M. Claude Haut
a évoqué les principales
activités du Commissariat général du plan.
Il a rappelé que les missions du Commissariat général du
plan avaient été réformées il y a deux ans, le
Premier ministre ayant alors proposé une nouvelle définition de
cette administration particulière : le CGP est conçu comme
« animateur de l'analyse prospective et stratégique, lieu
privilégié de la concertation socioprofessionnelle, programmateur
et évaluateur des politiques publiques ».
Il a évoqué les principaux axes du dernier programme de travail
pluriannuel du CGP, fixé en novembre 2000 : premièrement, le
retour au plein emploi et l'encouragement à l'activité ;
deuxièmement, le renforcement de la cohésion sociale et la
sécurisation des parcours individuels. Enfin, troisième et
dernier axe : les nouvelles régulations publiques.
Il a poursuivi en mentionnant l'autre pivot de l'action du CGP,
l'évaluation des politiques publiques, domaine dans lequel le
Commissariat général du plan a également été
renforcé il y a deux ans. Il a rappelé que ce dernier assurait le
secrétariat du Conseil national d'évaluation et gérait les
crédits du Fonds national de développement de l'évaluation
(FNDE) et que, par ailleurs, il était chargé de proposer au
Premier ministre les suites à donner aux évaluations
réalisées.
Il s'est félicité de ce que l'année 2000-2001 ait
été particulièrement féconde en matière
d'évaluation. Au total, quinze évaluations ont été
mises en route en trois ans, a-t-il indiqué, soit beaucoup plus que les
évaluations décidées en huit ans sous le régime du
décret du 22 janvier 1990.
En revanche, il a précisé qu'on relevait plus de
difficultés du côté de l'évaluation des contrats de
plan Etat-régions. Il a rappelé que la caractéristique
essentielle du nouveau dispositif d'évaluation des contrats de plan
Etat-Région était la place prépondérante de
l'échelon régional, préfet de région et
président de conseil régional en particulier. L'évaluation
s'organise autour d'un comité de pilotage et de plusieurs instances
techniques ad hoc pour chaque évaluation. Au niveau national, le
Commissaire au plan préside l'instance nationale d'évaluation.
Il a déclaré que deux difficultés principales
étaient apparues : la première a concerné les
comités de pilotage et leurs instances techniques, dont la formation a
été retardée, à la fois pour des raisons de fond,
ces instances étant contestées dans leur
légitimité, mais aussi à cause des échéances
électorales, ce qui a contraint un certain nombre de régions
à adopter des dispositifs transitoires. Par ailleurs, il a cité
une récente réunion d'infoplan en mars dernier, qui a mis en
évidence une mauvaise circulation de l'information relative aux
évaluations. Afin de remédier à ce problème, un
questionnaire a été élaboré, afin de cerner au
mieux les difficultés en question.
M. Claude Haut
s'est
montré sceptique quant à l'efficacité de ces
questionnaires.
Mais ce tableau n'est pas complètement noir, a-t-il
déclaré, évoquant en particulier la réforme des
modalités des délégations de crédits, qui ont
été très assouplies puisque désormais, s'ils
définissent une programmation annuelle ou pluriannuelle de leurs
évaluations, les préfets de région obtiennent en
début d'année 75% des crédits qui leur sont
destinés.
M. Claude Haut
a indiqué qu'en 2001, dix-huit
régions avaient soumis un programme d'évaluation à
l'instance nationale d'évaluation des contrats de plan, les
thèmes récurrents concernant l'environnement, la politique de la
ville, l'emploi.
Enfin, il a souhaité attirer l'attention sur le tout récent
Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC), qui
remplace depuis l'année dernière l'ancien Conseil
supérieur de l'emploi, des revenus et des coûts (CSERC). Il a
indiqué que le CERC, présidé par Monsieur Jacques Delors
avait rendu public son premier rapport en mai 2001, intitulé :
« Accès à l'emploi et protection sociale ».
Il a précisé qu'actuellement le CERC préparait son second
rapport, qui portera sur les évolutions de l'emploi et des revenus sur
une période couvrant les quinze dernières années.
M. Jacques Oudin, président
, s'est interrogé sur le
rôle des divers organismes publics, Commissariat général du
plan, Conseil économique et social, Conseil des coûts et rendement
des services publics, Cour des comptes, exprimant le souhait d'une meilleure
connaissance des spécificités de chacun de ces organismes.
M. Claude Haut, rapporteur spécial
, s'est dit lui aussi
intéressé par une approche globale des ces organismes, tout en se
faisant l'avocat du Commissariat général du plan, dont la
légitimité est aujourd'hui incontestable. A l'appui de ses dires,
il est revenu sur les récents succès obtenus en matière
d'évaluation des politiques publiques.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat
l'adoption des crédits du Plan.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR
L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
Modifications des crédits
Les
crédits inscrits à la ligne « Services du Premier
ministre : IV. - Plan » ont été majorés de
230.000 euros (1,5 million de francs).
Il s'agit de majorer les crédits non reconductibles qui avaient
été proposés à titre non reconductible à
destination de l'Observatoire français des conjonctures
économiques en abondant l'article 32 du chapitre 44-01 intitulé
« Subventions diverses » pour un montant de 230.000
euros.
ANNEXE I
Lettre de M. Lionel Jospin, Premier ministre,
à
Monsieur Jean-Michel Charpin, Commissaire au Plan
Paris,
le 27 novembre 2000
Monsieur le Commissaire,
Vous m'avez fait connaître que le programme de travail engagé
à ma demande en 1998 par le Commissariat général du Plan
était sur le point d'être achevé. Dix des quatorze
chantiers ont d'ores et déjà été menés
à bien. Trois des quatre derniers chantiers en cours déboucheront
dans les mois qui viennent, et le quatrième (Prospective des
métiers et des qualifications), qui a une nature plus durable, progresse
de façon très satisfaisante. Vous avez de plus honoré des
commandes spécifiques portant sur l'avenir des retraites et la
filière électro-nucléaire. Ces travaux ont donné
lieu à des publications ; ils ont alimenté la
réflexion gouvernementale et le débat public. Dans plusieurs cas,
ils ont inspiré la politique du Gouvernement. D'autres demandes sont en
cours de traitement, qui concernent la rentabilité des infrastructures
de transport et les organismes génétiquement modifiés.
Le « Rapport sur les perspectives de la France », dont je
vous avais confié la préparation, m'a été remis en
juillet dernier. Il éclaire les grands enjeux de l'avenir, notamment la
révolution de l'information et l'entrée dans l'économie du
savoir, les arbitrages entre générations et le besoin de
réformes institutionnelles et de nouvelles régulations publiques.
Il s'inscrit dans la perspective du retour au plein emploi et met l'accent sur
la sécurisation des parcours individuels et sur la mise en oeuvre
effective du principe d'égale dignité des personnes.
Dès le 17 juillet 2000, j'ai saisi le Conseil économique et
social afin qu'il débatte du rapport et me fasse tenir son avis sur les
analyses et conclusions qu'il comporte. Après avoir pris connaissance de
cet avis, je transmettrai le rapport aux Assemblées parlementaires en
l'accompagnant d'une lettre indiquant les principaux enseignements que le
Gouvernement entend en tirer pour son action.
Vous m'avez informé que la préparation du « Rapport sur
les perspectives de la France » avait fait apparaître
l'insuffisance de notre compréhension collective d'un certain nombre de
sujets majeurs. Vous avez consulté les partenaires sociaux et des
personnalités sur leur appréciation des priorités pour les
travaux du Commissariat général du Plan dans la période
qui vient, et m'avez informé des conclusions que vous en tirez.
En conséquence, je vous demande de lancer dans les meilleurs
délais le programme de travail décrit en annexe, qui comprend
trois grands axes :
- le retour au plein emploi et l'encouragement à l'activité,
- le renforcement de la cohésion sociale et la sécurisation
des parcours individuels,
- les nouvelles régulations publiques.
La réalisation de ce programme vous amènera à
réunir des informations et des analyses, et à les soumettre au
débat au sein de groupes techniques ou de commissions de concertation
associant les partenaires sociaux et des responsables territoriaux. J'attends
de ces travaux qu'ils permettent d'éclairer à la fois les enjeux
pour la société française et les décisions des
autorités publiques.
Parallèlement à la réalisation de ce programme de travail,
le Commissariat général du Plan a un rôle important
à jouer dans deux dispositifs interministériels :
l'évaluation des politiques publiques et les contrats de plan
Etat-régions.
A la suite de la réforme du dispositif interministériel
d'évaluation intervenue en novembre 1998, j'ai décidé, sur
proposition du Conseil national de l'évaluation, lors des comités
interministériels pour la réforme de l'Etat de juillet 1999 et
d'octobre 2000, de lancer huit évaluations. Le Commissariat
général du Plan devra continuer à animer la relance de ce
dispositif indispensable à la réforme de l'Etat, notamment par
ses responsabilités de secrétariat du Conseil national de
l'évaluation et de proposition des suites à donner aux
évaluations.
Les contrats de plan conclu pour la période 2000-2006, ainsi que les
contrats qui en relèvent, feront l'objet d'évaluations
organisées suivant la procédure définie en août
2000, qui confie au Commissariat général du Plan la
responsabilité des délégations de crédits et une
fonction de soutien technique et méthodologique. De plus, le
Commissariat général du Plan contribuera à la phase finale
d'établissement des schémas de services collectifs et à la
préparation, avec la DATAR et le secrétariat d'Etat à
l'Outre-mer pour ce qui le concerne, de la synthèse du suivi et des
évaluations portant sur les quatre premières années des
contrats.
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Commissaire, l'expression de ma
considération distinguée.
Lionel JOSPIN
ANNEXE II
CIRCULAIRE DU 25 AOÛT 2000
Circulaire relative à la mise en oeuvre de l'évaluation dans les procédures contractuelles (contrats de plan - contrats de ville et d'agglomération - contrats de pays - contrats conclus avec les parcs naturels régionaux) pour la période 2000-2006
Entrée en vigueur le 31 Août 2000
Les modalités selon lesquelles les actions menées dans le cadre
des contrats de plan et des contrats de ville pouvaient faire l'objet d'une
évaluation ont été définies par une circulaire du 9
décembre 1993. L'expérience acquise depuis lors et la
réforme de la procédure d'évaluation des politiques
publiques résultant du décret du 18 novembre 1998 me conduisent
à redéfinir et compléter ces modalités, en prenant
notamment en compte les procédures communautaires et
infrarégionales.
Tel est l'objet de la présente circulaire, qui abroge la circulaire du 9
décembre 1993.
1 Définition du champ de l'évaluation
Les
contrats de plan, les contrats de ville, d'agglomération et de pays,
ainsi que les contrats conclus avec les parcs naturels régionaux sont
désormais les vecteurs de l'action publique menée conjointement
par l'Etat et les collectivités territoriales. Dès lors qu'elles
sont inscrites dans un contrat de plan Etat-région, vous pourrez donc
inclure dans votre programme d'évaluation les procédures
liées aux projets de territoire institués par la loi n°
99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour l'aménagement et le
développement durable du territoire.
L'objet de l'évaluation est de mesurer l'adéquation de chaque
composante d'un programme aux objectifs affichés. En effet, si les
contrats ne sont pas évaluables dans leur globalité, les
programmes qui les composent ont leur propre cohérence interne et
répondent chacun à une situation particulière. Aussi
l'évaluation peut-elle concerner un programme pris isolément, ou
plusieurs simultanément, dans la mesure où ils visent à
atteindre un même objectif. Elle ne saurait être exhausive et il
appartient aux cocontractants de définir conjointement les programmes
qui seront soumis à évaluation.
Vous veillerez toutefois à ce que les priorités définies
par les circulaires du 11 mai 1999 et du 27 août 1999 de la ministre de
l'aménagement du territoire et de l'environnement, à savoir
l'emploi, la solidarité et le développement durable, ainsi que
l'impact sur l'effet de serre, soient prises en compte dans le choix des
programmes soumis à l'évaluation. Enfin, même si les
programmes communautaires font l'objet, pour leur part, d'une évaluation
systématique, il est souhaitable que les programmes importants des
contrats de plan qui sont cofinancés par les fonds structurels figurent
parmi ceux retenus pour l'évaluation.
J'attire également votre attention sur l'intérêt de veiller
à une bonne articulation entre cette procédure et
l'évaluation triennale des politiques régionales de formation
conduite par le comité de coordination des programmes régionaux
de la formation professionnelle et de l'apprentissage en application de
l'article 53 de la loi n° 93-1313 du 20 décembre 1993.
2 L'organisation de l'évaluation
L'évaluation doit être conduite en bonne
intelligence
avec l'ensemble des décideurs, afin de leur permettre d'apprécier
les effets des actions engagées au regard des objectifs qu'ils se sont
donnés. Vous insisterez, dans ce but, sur l'insertion dans les
programmes d'indicateurs permettant la mise en oeuvre de l'évaluation :
objectif général et objectifs particuliers, calendrier de
réalisation, responsabilités, indicateurs de performance.
L'organisation de l'évaluation ainsi que la liste des premières
évaluations envisagées doivent figurer dans le document
contractuel.
L'évaluation doit être engagée suffisamment tôt pour
que ses conclusions puissent être prises en compte, en particulier pour
procéder aux aménagements des contrats qui apparaîtraient
nécessaires lors de leur révision en 2003.
Par ailleurs, afin de contribuer à une meilleure efficacité des
programmes, elle doit, dans la mesure du possible, être concomitante
à la mise en oeuvre des actions engagées.
A cet égard, l'évaluation se distingue du contrôle de
gestion. Elle ne doit être réalisée a posteriori que faute
d'autre possibilité, et toujours avec l'objectif de disposer rapidement
de conclusions opérationnelles.
Elle pourra toutefois être précédée d'études
de faisabilité ou de l'établissement d'indicateurs pertinents.
Enfin, dans certaines hypothèses, l'évaluation est susceptible
d'être réalisée a priori. Ainsi en va-t-il pour les
programmes cofinancés par les fonds structurels, les règlements
communautaires imposant un mode d'évaluation qui s'inspire de la
procédure des études d'impact, telle qu'elle a été
définie par ma circulaire du 26 janvier 1998.
Au besoin, il est possible de mobiliser la mission d'expertise
économique et financière (MEEF) placée auprès du
trésorier-payeur général de région.
21 Le comité de pilotage
Le dispositif à mettre en place en région s'organise autour d'un
comité de pilotage et d'instances techniques.
Une section spécialisée de la conférence régionale
d'aménagement et de développement du territoire (CRADT),
instituée par la loi du 25 juin 1999 d'orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire, assure
les fonctions de comité de pilotage des évaluations des contrats
de plan.
En sont membres de droit le représentant de l'Etat et le
président du conseil régional, qui participent à la CRADT,
ainsi que le trésorier-payeur général. Les élus des
collectivités concernées non membres de la conférence y
participent lorsque sont examinées des évaluations qui les
concernent.
Il convient également d'assurer la participation au comité de
pilotage de personnalités qui, sans être membres de la
conférence régionale, pourront utilement donner un avis sur la
conduite des opérations d'évaluation et les suites susceptibles
d'être données à ses conclusions. Il s'agira d'experts
choisis d'un commun accord, d'un membre du conseil économique et social
régional désigné par cet organisme et des chefs des
administrations déconcentrées concernées, notamment le
directeur régional de l'Institut national de la statistique et des
études économiques (INSEE).
La conférence est tenue informée des évaluations
décidées par la section et, si cette dernière l'estime
souhaitable, des résultats de celles-ci.
La section demande aux contractants de préciser quels sont les
éléments constitutifs de chaque programme qui devront constituer
les références quantitatives et qualitatives pour
l'évaluation, telles qu'elles seront explicitées dans le cahier
des charges de l'évaluation. Elle choisit les programmes à
soumettre à l'évaluation et, pour chacun d'entre eux,
définit la nature de l'évaluation à mettre en oeuvre.
Elle arrête la composition de l'instance technique qui devra conduire les
travaux d'évaluation ainsi que, sur proposition de l'instance technique
ci-dessous définie, le cahier des charges du projet d'évaluation.
Elle recueille les conclusions de l'évaluation, décide des
modalités de leur publication et peut proposer les suites
opérationnelles à donner à l'évaluation.
22 L'instance technique
Une instance technique spécifique, comprenant notamment des
fonctionnaires et des experts spécialisés dans le domaine retenu,
devra être constituée pour chaque programme ou groupe de
programmes à évaluer. Un membre du conseil économique et
social régional, désigné par son président, pourra
opportunément y participer.
Cette instance a pour but d'offrir au maître d'ouvrage l'appui technique
nécessaire pour lui permettre d'apprécier dans quelle mesure les
conditions de mise en oeuvre du programme sont de nature à assurer
l'efficacité des actions engagées et la maîtrise des
coûts, en prenant également en compte leurs effets indirects.
Elle propose au comité de pilotage un cahier des charges du projet
d'évaluation, faisant notamment apparaître les méthodes
préconisées, conduit les travaux d'évaluation et
présente ses conclusions dans un rapport également soumis au
comité de pilotage.
3 Les modalités de l'évaluation
Le
Commissariat général du Plan mettra à votre disposition
les moyens financiers nécessaires et vous apportera les concours
techniques et méthodologiques que vous pourriez souhaiter.
31 Programmation et financement
Dans chaque région, le montant consacré par l'Etat à
l'évaluation des actions du contrat de plan Etat-région 2000-2006
s'élèvera à six dix millièmes du montant de la
contribution de l'Etat à ce contrat. Il s'agit de crédits hors
contrat de plan, inscrits sur le budget du Commissariat général
du Plan, qui déclenchera les procédures de
délégation des crédits auprès des préfets de
région, ordonnateurs délégués des dépenses
d'évaluation.
Le principe du financement à parité avec les collectivités
territoriales devra toutefois, dans la mesure du possible, être maintenu
pour les collectivités concernées par les programmes
évalués sur la durée du contrat.
Afin d'encourager une programmation régulière des projets
d'évaluation, 75 % des crédits affectés à chaque
région seront délégués directement, en début
d'année, aux préfets des régions qui auront défini
une programmation préalable de leurs évaluations. Celle-ci devra
autant que possible être glissante et porter sur plusieurs années.
Vous adresserez donc au Commissariat général du Plan, en
début d'année, la liste des opérations correspondant
à la tranche annuelle de programme d'évaluation retenu, assortie
d'une estimation financière, dans la limite de la quote-part de
crédits affectée à l'évaluation (6 % des
crédits contractualisés). Avant l'engagement de la
deuxième tranche de crédits de l'année ou la
délégation de crédits de l'année suivante, vous
transmettrez en outre pour avis à l'instance nationale
d'évaluation les projets de cahiers des charges correspondant à
chaque opération décidée.
Dans le cas où il ne s'avérerait pas possible de commencer
immédiatement ce travail de programmation, la procédure
d'engagement des crédits restera identique à la procédure
actuelle : les crédits seront délégués après
examen par l'instance nationale d'évaluation des contrats de plan
Etat-région du cahier des charges transmis par le comité
régional d'évaluation.
Une réserve de 25 % de l'enveloppe totale destinée au financement
de l'évaluation des programmes réalisés dans le cadre des
contrats de plan Etat-régions sera constituée pour être
affectée au niveau national, puis déléguée aux
préfets de région pour financer les missions d'appui
méthodologique (évaluations ex ante, missions d'experts,
études de faisabilité), apporter un financement
complémentaire aux évaluations conjointes à plusieurs
régions volontaires, décidées sur la base d'un cahier des
charges commun, opérer des péréquations en faveur des
régions qui effectuent un effort plus important, ou financer le solde
des évaluations programmées.
32 Une aide accrue au montage et à la réalisation des
évaluations
L'expérience de la précédente génération de
contrats de plan et de ville a montré que, sans porter atteinte aux
principes de décentralisation et de déconcentration, il pouvait
être utile de fournir aux régions et aux services
déconcentrés de l'Etat des outils d'aide à
l'évaluation, allant au-delà du guide de l'évaluation
qu'avait élaboré le Conseil scientifique de l'évaluation
et qui a été largement diffusé.
A cet effet, le Commissariat général du Plan, qui recevra
l'ensemble des évaluations réalisées dans les
régions, vous fera parvenir des informations détaillées
sur les évaluations réalisées dans l'ensemble des
régions, sur leur qualité, sur leurs thèmes, sur les
méthodologies utilisées et sur leurs résultats. Vous les
transmettrez à vos partenaires engagés dans des opérations
contractuelles. Un bilan des évaluations réalisées au
cours de la précédente période sera également
diffusé avant la fin de l'année 2000.
Des guides d'aide à la rédaction des cahiers des charges,
à caractère strictement indicatif, seront élaborés
sur la base des travaux déjà menés dans les
régions. Les ministères devront en outre faire parvenir aux
services déconcentrés une liste des indicateurs pertinents
à prendre en compte dans leur domaine d'activité.
La possibilité sera ouverte de financer, sur l'enveloppe des
crédits d'évaluation des contrats de plan, des études de
faisabilité qui pourront être réalisées avant de
procéder à l'élaboration d'un cahier des charges. Ces
études pourront porter sur des domaines peu abordés
jusqu'à présent (investissements routiers, développement
durable, politique d'éducation et de formation, par exemple). Elles
permettront de mieux éclairer les choix de l'Etat et de la région
lors de la définition des programmes d'évaluation.
Les études portant sur l'éducation et la formation contribueront
par ailleurs à la mise au point et au développement des cahiers
régionaux sur la formation professionnelle. Le comité de
coordination des programmes régionaux de la formation professionnelle et
de l'apprentissage mettra à la disposition du Commissariat
général du Plan les travaux d'évaluation
réalisés et, notamment, les portraits statistiques
régionaux sur la formation et l'insertion des jeunes.
Enfin, le Commissariat général du Plan pourra, pour des missions
de courte durée, proposer que soient désignés des experts
pour apporter des aides méthodologiques ponctuelles, notamment lors de
l'élaboration des cahiers des charges. Les crédits correspondants
vous seront alors délégués.
Un point régulier sera organisé sur l'avancée des travaux
sur le plan national comme en région par le Commissariat
général du Plan, qui veillera aussi à développer
les échanges d'expériences dans le cadre de réunions
régulières.
33 La construction d'une grille d'indicateurs destinés à aider
à la programmation des évaluations
La construction d'indicateurs permettra d'aider à la sélection et
à la programmation des évaluations ultérieures ainsi
qu'à la préparation des études de faisabilité et
des cahiers des charges d'évaluations. Elle contribuera également
à un meilleur pilotage de la procédure de gestion et
d'exécution des contrats de plan. Des indicateurs d'alerte seront
sélectionnés par le comité de pilotage et validés
par les services de l'Etat et de la région.
La définition de ces indicateurs prendra en compte les données
collectées dans le cadre des programmes communautaires
d'évaluation ex ante et les données régionales
collectées par l'INSEE.
Cette approche doit permettre, tout à la fois, d'apporter un soutien aux
régions qui se sont jusqu'ici peu engagées dans le travail
d'évaluation, et d'améliorer l'appui méthodologique mis
à la disposition des collectivités qui sont plus
familiarisées avec la procédure. Elle assurera également
une meilleure articulation de l'évaluation des contrats de plan
Etat-région et des programmes communautaires. Enfin, elle pourra
conduire les régions à envisager d'évaluer des domaines
jusqu'à présent peu explorés.
4 L'instance nationale d'évaluation des contrats de plan Etat-région
Une
instance nationale est chargée d'examiner les différents projets
d'évaluation proposés par les sections spécialisées
des CRADT. Elle formulera les recommandations d'ordre technique ou
méthodologique qui lui apparaîtront nécessaires au regard
notamment des principes de pluralisme des points de vue, d'indépendance
et de transparence qui doivent présider à toute
évaluation. Elle a un rôle central à jouer pour mutualiser
les pratiques et développer les transferts d'expériences,
diffuser la culture d'évaluation et les informations concernant les
actions entreprises sur l'ensemble du territoire.
41 La composition de l'instance nationale
Présidée par le commissaire au Plan, qui en assure aussi le
secrétariat, l'instance nationale est composée :
- de représentants des administrations de l'Etat concernées
(Délégation à l'aménagement du territoire et
à l'action régionale ; délégation
interministérielle à la ville ; direction générale
de l'administration du ministère de l'intérieur et direction
générale des collectivités locales ; direction des
affaires économiques, sociales et culturelles du secrétariat
d'Etat à l'outre-mer ; direction du budget ; direction
générale de la comptabilité publique ;
délégation interministérielle à la réforme
de l'Etat) ;
- d'un membre désigné par le Conseil national de
l'évaluation et d'un membre désigné par le Conseil
national d'aménagement et de développement du territoire ;
- de deux universitaires désignés par le commissaire au Plan.
Elle associera en tant que de besoin à ses travaux les ministères
techniques, ainsi que le secrétariat général de la mer, si
le projet examiné concerne une activité maritime ou le littoral.
42 Le rôle et le fonctionnement de l'instance nationale
L'instance nationale exerce les attributions suivantes :
Elle examine les projets d'évaluation (cahiers des charges)
proposés par les sections spécialisées des CRADT et
formule les recommandations d'ordre technique ou méthodologique
susceptibles d'enrichir ces projets ;
Elle propose au Commissariat général du Plan de procéder
aux délégations des crédits demandés par les
préfets de région dans le cadre de la procédure
définie au paragraphe 31 ;
Elle élabore des guides de référence méthodologique
et des grilles communes, à partir des cahiers des charges qui lui ont
été transmis et des évaluations réalisées,
en liaison avec les administrations concernées ;
Elle reçoit communication des suites données aux
évaluations et formule, le cas échéant, les commentaires
qu'elles appellent.
43 La composition des dossiers présentés à l'instance
nationale
Les projets d'évaluation présentés doivent comporter au
minimum la description du programme évalué, de ses objectifs, de
ses enjeux sociaux et économiques, la définition des objectifs de
l'évaluation et des études envisagées, la description des
méthodes employées, le calendrier des travaux
d'évaluation, le coût du projet et les moyens de financement. La
composition d'un dossier type est présentée en annexe.
En outre, afin d'éclairer ses avis et de lui permettre d'élaborer
les références méthodologiques nécessaires,
l'instance nationale est rendue destinataire par les préfets de
région, non seulement des travaux d'évaluation conduits dans le
cadre des procédures de contrats de plan, de contrats de ville,
d'agglomération et de pays, et des contrats conclus avec les parcs
naturels régionaux, mais aussi de celles qui concernent les programmes
communautaires et les politiques régionales de formation.
L'instance nationale rend ses avis et formule ses recommandations dans les deux
mois qui suivent la réception des projets correspondants.
5 Les suites des évaluations
Si les régions sont libres de déterminer les suites
concrètes qu'elles entendent donner aux travaux conduits dans le cadre
de chaque évaluation, il vous appartient d'en tirer les enseignements en
ce qui concerne l'Etat. Vous les porterez à ma connaissance, par
l'intermédiaire du commissaire au Plan, dans les trois mois suivant
l'achèvement de l'évaluation concernée.
Par ailleurs, comme je vous l'ai indiqué dans ma circulaire du 31
juillet 1998, une synthèse du suivi et des évaluations sera
réalisée, d'abord, à l'issue des quatre premières
années du contrat, puis en fin de contrat. Elle incombera, au niveau
régional, au préfet de région. Une synthèse
nationale sera faite par le Commissariat général du Plan, la
Délégation à l'aménagement du territoire et
à l'action régionale, la délégation
interministérielle à la ville et le secrétariat d'Etat
à l'outre-mer. Cette synthèse fera l'objet, après avis du
Conseil national d'aménagement et de développement du territoire,
d'un rapport du Gouvernement au Parlement qui sera transmis au Conseil
économique et social.
Dans cette perspective, je vous demande de me transmettre, avant le 31
décembre 2003, une note de synthèse portant sur les
résultats et les conclusions des travaux d'évalaution, enrichis
le cas échéant des données de suivi que vous jugerez utile
de me communiquer.
De manière générale, les rapports d'évaluation
doivent être conçus comme un élément
déterminant permettant de réorienter progressivement la
stratégie du contrat de plan dans votre région, de
redéfinir les objectifs à partir d'une analyse des effets et de
développer ou d'abandonner les programmes mis en place dans le cadre des
contrats de plan en fonction de leurs résultats. En effet, si les
crédits globaux alloués à chaque contrat de plan ne
peuvent être modifiés en cours de contrat, des
redéploiements significatifs pourront être engagés sur la
base des évaluations réalisées.
6
L'articulation des procédures d'évaluation des contrats de plan
Etat-région avec d'autres procédures existantes
L'expérience acquise en matière
d'évaluation
des contrats de plan Etat-région entre 1994 et 1999 montre qu'il est
souhaitable de mieux articuler l'évaluation interministérielle
des politiques publiques, les évaluations des politiques
contractualisées mais aussi les évaluations communautaires, en
excluant dans un premier temps, pour des raisons de priorité, les
évaluations conduites par les ministères et les grands
établissements publics.
61 L'articulation avec la procédure interministérielle
d'évaluation
Il convient de faire bénéficier plus systématiquement les
régions des retombées des enseignements méthodologiques
tirés des évaluations interministérielles engagées
à partir des propositions faites par le Conseil national de
l'évaluation. Dans ce but, des réunions seront
régulièrement organisées par le Commissariat
général du Plan, en tant que secrétaire du Conseil
national de l'évaluation, pour informer les régions du contenu de
ces programmes d'évaluation. Des membres désignés par le
Conseil national de développement et d'aménagement du territoire
pourront y assister.
Le Conseil national de l'évaluation sera régulièrement
tenu informé de l'état d'avancement des évaluations des
procédures contractuelles. L'instance nationale d'évaluation des
contrats de plan Etat-région pourra le consulter sur les questions
méthodologiques relatives à la conduite des évaluations
envisagées ou entreprises.
62 L'articulation des évaluations des contrats de plan
Etat-région entre elles
Au-delà de l'effort de diffusion des méthodes suivies par les
différentes régions, il est utile qu'une même politique
publique fasse l'objet d'évaluations simultanées sur plusieurs
points du territoire. Une telle démarche peut être engagée,
soit à l'initiative d'un ministère, de la
Délégation à l'aménagement du terroire et à
l'action régionale ou du Commissariat général du Plan,
soit pour faire suite à une demande émanant des régions.
Les régions volontaires pour entrer dans le dispositif seront
associées à l'élaboration d'un cahier des charges commun,
arrêté par l'instance nationale d'évaluation, après
avis, le cas échéant, du Conseil national de l'évaluation.
Une enveloppe spécifique de crédits destinés à
apporter un financement complémentaire à ces évaluations
sera mise en réserve ainsi qu'il a été prévu
à la section 3.
63 L'articulation avec les évaluations communautaires
La procédure d'évaluation des programmes communautaires se
distingue de celle suivie pour l'évaluation des contrats de plan, en
raison de son caractère systématique, de son approche globale et
de l'importance donnée à l'évaluation ex ante.
Les deux procédures se rejoignent toutefois sur certains points. C'est,
en particulier, l'accent qui est mis sur le suivi et la définition
d'indicateurs, l'existence d'une évaluation à mi-parcours et le
recours à des évaluations thématiques approfondies.
C'est pourquoi il convient que les programmes importants des contrats de plan
qui sont cofinancés par les fonds structurels figurent parmi ceux
retenus pour l'évaluation. A cet effet, il sera possible, au sein d'une
instance spécifique, composée notamment de représentants
du comité de suivi des documents uniques de programmation et des membres
de la section spécialisée de la CRADT, de disposer d'un budget
prévisionnel comme d'un cahier des charges pour partie communs.
Paris, le 25 août 2000.
Le Premier ministre à Mesdames et Messieurs les ministres et
secrétaires d'Etat (pour information) et à Madame et Messieurs
les préfets de région, Mesdames et Messieurs les préfets
de département
Lionel Jospin
Article ANNEXE : En vigueur
Entrée en vigueur le 31 Août 2000
DOSSIER TYPE POUR UN PROJET D'ÉVALUATION D'UN
PROGRAMME
FINANCÉ DANS LE CADRE D'UN CONTRAT DE PLAN ÉTAT-RÉGION,
D'UN CONTRAT DE VILLE, D'UN CONTRAT D'AGGLOMÉRATION, D'UN CONTRAT DE
PAYS OU D'UN CONTRAT CONCLU AVEC UN PARC NATUREL RÉGIONAL
Ce
dossier est destiné à vous aider à formaliser les demandes
d'évaluation des programmes financés dans le cadre d'un contrat
de plan Etat-région, d'un contrat de ville, d'un contrat
d'agglomération, d'un contrat de pays ou d'un contrat conclu avec un
parc naturel régional. Il distingue deux types d'informations, celles
relatives au programme et celles relatives à l'action
d'évaluation.
1 Eléments relatifs au programme à évaluer
Le projet indiquera, dans la mesure du possible, les éléments
suivants relatifs au programme à évaluer :
11 Description sommaire du programme ;
12 Contexte du programme : historique, intérêt économique,
financier, social, culturel ou géographique, place au sein du contrat de
plan, de ville, d'agglomération ou de pays (programme prioritaire,
alternatif, pilote ou expérimental) ;
13 Objectifs à court, moyen ou long terme, qu'il conviendra de
hiérarchiser ;
14 Champ d'application : secteurs, populations, institutions et autres
partenaires visés ;
15 Acteurs impliqués par le programme : décideurs (institutions
internationales ou européennes, Etat, collectivités
territoriales, secteur public, privé ou associatif) et destinataires
(types de bénéficiaires ou groupes d'agents, directs, indirects) ;
16 Moyens humains, financiers, techniques, juridiques, administratifs ;
17 Résultats attendus, tant qualitatifs que quantitatifs,
accompagnés du choix des indicateurs pertinents ;
18 Bilan sur les données du programme, existantes ou à
créer (fiabilité, disponibilité, périmètre,
périodicité, source).
2 Eléments relatifs à l'évaluation
Le projet indique également les éléments relatifs à
l'évaluation elle-même :
21 Origine du projet d'évaluation : commanditaires (comité de
pilotage, ensemble de régions);
22 Type d'évaluation : évaluation a priori avant décision
de financement ou de mise en oeuvre, évaluation concomitante,
évaluation a posteriori des résultats et des effets ;
23 Opportunité ou nécessité de l'évaluation :
court exposé des motifs (motivation des initiateurs du projet
d'évaluation, enjeux et utilisation escomptée de
l'évaluation) ;
24 Objectifs de l'évaluation :
Mise en évidence des relations de causalité entre la mise en
uvre du programme et les résultats ou les effets du programme ;
Mesure de l'efficacité du programme (conformité des effets
propres du programme à ses objectifs) ;
Mesure de l'efficience du programme (bonne utilisation des ressources
financières mobilisées, adéquation des résultats du
programme aux sommes dépensées) ;
Analyse du rôle des partenaires concernés par le programme ;
Facteurs de réussite ou d'échec du programme ;
25 Champ de l'évaluation : tout ou partie du programme à
évaluer ;
26 Méthodes de l'évaluation : méthodes statistiques
(analyses de séries temporelles, tests sur échantillons, analyses
de variance), méthodes modélisées avec estimations
économétriques, méthodes expérimentales avec
groupes témoins avec et sans application du programme, méthodes
coûts-bénéfices, analyses multicritères,
études monographiques, analyses de données et constructions de
typologie, échantillons, enquêtes par vague avec suivi,
enquêtes sociologiques, analyses ethnographiques, etc. Le choix de la
méthode, qui doit être discutée par le comité de
pilotage et faire l'objet d'un échange avec le prestataire, est fonction
du type de programme à évaluer ;
27 Dispositif de l'évaluation : qualité des chargés
d'évaluation (services d'études publics, laboratoires
universitaires, consultants privés), présidence et composition de
l'instance d'évaluation chargée de rédiger le rapport ;
28 Budget et échéancier : montant des études avec devis
détaillé, répartition des montants par cofinanceur, date
de remise des études à l'instance d'évaluation ;
29 Après remise du rapport de l'instance d'évaluation (rapport
accompagné des études sur la base desquelles il a
été rédigé), doivent être
décidés la diffusion et, le cas échéant, le type de
publication.
Vous pourrez également, en tant que de besoin, ajouter les
éléments d'appréciation et les observations que vous
jugerez nécessaires.
Réunie le
mardi 16 octobre
2001,
sous la
présidence de M. Jacques Oudin, vice-président, la
commission a procédé à l'
examen des crédits des
services du Premier ministre : IV - Plan
.
La commission a décidé de
proposer au Sénat l'adoption
des crédits du Plan pour 2002
.
1
CEPII : Centre d'études
prospectives et d'information internationale
CERC : Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion
sociale
2
CEPREMAP : Centre d'études prospectives
d'économie mathématiques appliquée à la
planification
CREDOC : Centre de recherche pour l'étude et l'observation des
conditions de vie
IRES : Institut de recherches économiques et sociales
OFCE : Observatoire français des conjonctures économiques
3
93,5 % des ressources de l'OFCE en 2000, 82 % des
ressources de l'IRES en 2002, 87 % des ressources du CEPREMAP en 2001.
4
Les contrats représenteraient 68 % des ressources du
CREDOC en 2001.