Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 38 : Journaux officiels
FOUCAUD (Thierry), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 38 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 78 Ko )Table des matières
-
PRINCIPALES OBSERVATIONS
- I. VERS UN SERVICE PUBLIC GRATUIT D'ACCÈS AU DROIT
- II. ...QUI ENGENDRE UN DÉSÉQUILIBRE FINANCIER PATENT
- III. UN AVENIR INCERTAIN
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 38
JOURNAUX OFFICIELS
Rapporteur spécial
: M. Thierry FOUCAUD
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1- La
direction des Journaux officiels (DJO) a mis en oeuvre avec succès le
programme d'action gouvernemental pour la société de
l'information. Le citoyen a désormais la faculté d'accéder
aux textes de loi gratuitement via le réseau internet comme
annoncé par le Premier ministre le 2 octobre 2000 dans son discours
prononcé aux assises parlementaires. Votre commission des finances qui
avait milité depuis de nombreuses années en faveur de cette
avancée démocratique ne peut que s'en féliciter. Toutefois
ces bons résultats ont un coût. La DJO n'a pas été
en mesure d'assumer seule cette mutation technologique. En 2002 la concession
faite à Or-télématique prendra fin. L'ensemble des
tâches du traitement des données juridiques seront
sous-traitées à un opérateur privé. Il aurait paru
opportun que la DJO reprenne cette charge. On ne peut que regretter cette
situation.
2- Les baisses de recettes des annonces ne mettent pas en danger, cette
année, l'équilibre du budget annexe. La baisse des tarifs pour
les raisons déjà évoquées, semble légitime.
En effet ? la loi oblige les annonceurs à recourir aux services des
Journaux officiels, l'Etat n'a pas de raisons objectives d'en retirer un profit
sans rapport avec le coût supporté. Toutefois, afin de compenser
la perte de recettes, la Direction des Journaux officiels devrait
développer une politique commerciale dynamique.
3- La DJO est confrontée à des incertitudes juridiques auxquelles
il faudra être attentif. A la suite de l'audit effectué l'an
dernier par la Cour des comptes il a été relevé des
insuffisances de gestion tant au plan comptable que des ressources humaines.
Par ailleurs, un problème juridique concernant les relations entre la
SACI-JO et la DJO semble se poser.
A cela s'ajoute une nécessaire réflexion sur les
conséquences de l'entrée en vigueur de la loi organique relative
aux lois de finances (LO n°2001-692 du 1
er
août
2001) et l'existence, dans sa forme actuelle, du budget annexe des Journaux
officiels. Ces deux sujets pourraient se rejoindre et aboutir à une
fusion des deux structures, qui pourrait prendre la forme d'un
établissement public à caractère industriel et commercial.
Il sera indispensable de s'assurer avec attention de l'avenir du personnel.
Comme votre commission l'avait souhaité, le service public
d'accès au droit se construit. La responsabilité de la
publication des actes de l'autorité publique et des débats
parlementaires ne doit pas échapper à la puissance publique. Il
conviendra donc d'étudier avec la plus grande vigilance les
évolutions juridiques qui s'annoncent.
I. VERS UN SERVICE PUBLIC GRATUIT D'ACCÈS AU DROIT
Après des années de forte hausse, les recettes des Journaux officiels prévues dans le projet de loi de finances pour 2002 connaîtront une baisse importante de 11,93%. Elles s'établiront à 169,847 millions d'euros (1,114 milliard de francs) contre 192,848 millions d'euros en 2001 (1,265 milliard de francs). Ce recul s'explique par une chute prévue des recettes d'annonces.
Évolution des prévisions de recettes
d'exploitation
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Chapitres |
Libellés |
Réel 2000 |
Budget voté 2001 |
Prévisions
|
2002/2001
|
Compte 70-00 |
|||||
70-11 |
Ventes au numéro |
6 589 548 |
6 097 961 |
5 335 716 |
-12,50 |
7012 |
Abonnements |
7 750 001 |
6 860 206 |
6 097 961 |
-11,11 |
70-13 |
Annonces |
161 582 430 |
168 151 266 |
146 812 672 |
-12,69 |
70-31 |
Ventes de déchets |
122 545 |
15 245 |
15 245 |
0,00 |
70-40 |
Travaux |
2 307 988 |
2 744 082 |
2 286 735 |
-16,67 |
70-50 |
Etudes |
||||
70-6 |
Prestations de services |
152 925 |
137 204 |
152 449 |
11,11 |
70-70 |
Ventes de marchandises |
317 805 |
304 898 |
304 898 |
0,00 |
70-85 |
Frais de port et autres |
7 647 035 |
6 860 206 |
7 165 104 |
4,44 |
70-88 |
Autres produits d'activités annexes |
2 168 943 |
762 245 |
762 245 |
0,00 |
70881 |
Ventes de copies |
135 936 |
|||
70882 |
Bases de données |
1 786 984 |
|||
7088800 |
Autres produits |
246 022 |
|||
709 |
Rabais, remises, ristournes accordées |
-13 820 |
|||
Compte 75-00 |
|||||
75-00 |
Autres produits de gestion courante |
1 172 839 |
|||
Compte 77-00 |
|||||
77-00 |
Produits exceptionnels |
3 786 805 |
914 694 |
914 694 |
0,00 |
Total des recettes |
193 585 044 |
192 848 007 |
169 847 719 |
-11,93 |
A. LES ANNONCES LÉGALES DEVIENNENT MOINS COÛTEUSES POUR LES ANNONCEURS
Véritable source de financement du budget des Journaux officiels, le chiffre d'affaires tiré des annonces légales décroît. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette baisse :
a) La gratuité
Certaines annonces -concernant la création d'entreprises publiées au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODAC)- sont devenues gratuites à la suite d'une décision gouvernementale (décret n° 2000-587 du 29 juin 2000). Intervenue en juillet 2000, cette suppression de redevance représente un manque à gagner estimé à 22,86 millions d'euros environ (150 millions de francs) en année pleine.
b) Application de remises lorsqu'elles sont transmises via Internet
Depuis
le 1
er
juillet 2000, les annonceurs qui saisissent eux mêmes
leurs annonces au Bulletin officiel des marchés publics (BOAMP)
bénéficient d'une remise de 20 % sur les tarifs habituels. Cette
formule a rencontré un certain succès puisque de mai à
décembre 2000, 1 487 annonces ont été ainsi
passées. De janvier à juin 2001, ce fut le cas pour 5.375
annonces, soit 7,3 % des annonces passées au BOAMP. Le montant des
remises accordées à ce titre s'est élevé à
0,41 million d'euros (2,708 millions de francs). Les résultats sont
encourageants.
Il était prévu que cette faculté soit offerte
également pour les annonces passées au bulletin officiel des
annonces légales (BALO). Ce projet semble abandonné. S'agissant
des annonces relatives aux associations, il semble que la saisie, par
l'annonceur, sera possible en 2002. Ce retard est fâcheux et confirme les
difficultés que rencontrent les Journaux officiels pour
développer la saisie des informations à la source pourtant
recommandée depuis des années.
c) Évolution des seuils des marchés publics
La réforme des marchés publics et l'évolution des seuils de passation des marchés laissent à penser, c'est mathématique, qu'une très forte baisse des recettes du BOAMP interviendra en 2002.
Évolution des seuils
Seuil de publication obligatoire |
Anciens seuils |
Nouveaux seuils |
Marchés de l'Etat |
900.000
F
|
1.020.000
F
|
Marchés des collectivités territoriales |
900.000
F
|
1.312.000
F
|
Achats sur factures |
300.000
F
|
590.000
F
|
La
Direction des Journaux officiels (DJO) prévoit un effondrement des
recettes (16,76 millions d'euros soit 110 millions de francs) sur cette ligne.
Cette estimation est basée sur l'année 2000 au cours de laquelle,
dans l'attente des élections municipales, les collectivités
territoriales ont souvent retardé leurs projets.
Par ailleurs, à l'heure actuelle 8% des annonces passées le sont
pour des montants inférieurs aux montants légaux. Ces annonceurs
« volontaires » n'ont pas de raison objective de modifier
leur comportement. C'est pourquoi, au regard des résultats des
années précédentes, ce pessimisme semble excessif.
Recettes d'annonces légales
(en millions d'euros)
|
Réalisations 1999 |
Budget voté 2000 |
Réalisations 2000 |
Budget voté 2001 |
Prévisions PLF 2002 |
Bulletin officiel des annonces des marchés publics (BOAMP) |
58,24 |
63 ,27 |
67,16 |
83,85 |
67,07 |
Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) |
75,31 |
74,70 |
71,85 |
60,99 |
53,36 |
Bulletin officiel des annonces légales et obligatoires (BALO) |
18,14 |
18,29 |
19,62 |
19,21 |
22,87 |
Associations |
3,05 |
3,2 |
3,1 |
3,81 |
3,2 |
Autres ( JO, lois et décrets) |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
0,3 |
Total |
155,04 |
159,77 |
161,58 |
168,1 |
146,8 |
La DJO prévoit donc une baisse de 12,69 %, pour l'ensemble des annonces, par rapport au budget voté pour 2001.
B. LES JOURNAUX OFFICIELS DIFFUSENT L'INFORMATION GRATUITEMENT SUR LEUR PROPRE SITE
a) L'enrichissement du site de la direction des Journaux officiels
Depuis
quatre ans, la direction des Journaux officiels a progressivement
diffusé sur internet ses publications périodiques les plus
importantes, conformément aux instructions gouvernementales en la
matière.
Le calendrier en a été le suivant :
- Juillet 1997 : Lois et décrets
- Novembre 1997 : Catalogue
- Juillet 1999 : Bulletin officiel des annonces des marchés publics
- Mai 2000 : Saisie en ligne des annonces des marchés publics
- Janvier 2001 : Bulletin officiel des annonces légales et
associations
Le site de la direction des Journaux officiels a reçu 1,7 million de
visites en 2000, correspondant à 100 millions de pages vues.
b) La chute des abonnements
Le
nombre d'abonnements servis poursuit sa chute observée depuis quelques
années. Les abonnements payants aux Lois et décrets, avec un
recul de 4,6 % entre 1999 et 2000, résistent le mieux. En revanche, les
abonnements aux BOAMP (- 12,5 %), BALO (- 8,2 %), associations (- 6,7 %) et aux
éditions parlementaires (-6 %) enregistrent un plus net recul.
Les abonnements payants pâtissent également de la diffusion par
les ministères et le Parlement de leur propres documents.
L'Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil économique
et social mettent en ligne, dans des délais brefs, les comptes rendus de
leurs travaux. Les ministères et les grandes institutions font de
même.
Fort logiquement, les recettes d'abonnement accusent une baisse. Les recettes escomptées pour 2002 s'élèvent à 6,097 millions d'euros (40 millions de francs) contre 6,86 millions d'euros (45 millions de francs) en 2001.
C. LE SITE LÉGIFRANCE PERMET L'ACCESSIBILITÉ AUX TEXTES CONSOLIDÉS
a) L'enrichissement du site Légifrance
Le site Légifrance, sous la responsabilité de OR-télématique, diffuse gratuitement sur internet plus 1.300 lois et 13.000 décrets consolidés. Les mises à jour des textes sont effectuées au plus tard dix jours après leur parution au Journal officiel. On ne peut que se féliciter de cette réussite qui va au-delà de ce qui était prévu.
b) La baisse des recettes des services télématiques
En conséquence, les services télématiques payants marquent une importante baisse de fréquentation et, de ce fait, les recettes qui en sont retirées décroissent.
Évolution du nombre de consultations sur JOEL, JOELECO, BALO et BOAMP |
|||||
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2000/1999 |
JOEL -Journal Officiel et Fonctionnaire |
1 295 314 |
1 259 284 |
1 018 291 |
715 552 |
-29,8% |
dont : |
|
|
|
|
|
Lois et Décrets |
489 398 |
589 785 |
456 085 |
314 930 |
-31,1% |
Avis et concours |
172 589 |
149 230 |
113 729 |
90 305 |
-20,3% |
Traitements des Fonctionnaires |
84 896 |
81 897 |
77 126 |
48 013 |
-37,7% |
Catalogue JO et JOCE |
271 699 |
248 736 |
212 193 |
150 168 |
-29,2% |
Autres |
276 732 |
189 636 |
159 158 |
112 136 |
-29,6% |
|
|
|
|
|
|
JOELECO - BALO - BOAMP |
279 569 |
292 155 |
289 069 |
188 216 |
-34,9% |
dont : |
|
|
|
|
|
Indices |
51 658 |
47 123 |
40 007 |
34 251 |
-15,0% |
BALO |
72 693 |
67 953 |
62 145 |
49 643 |
-21,0% |
BOAMP |
155 218 |
177 079 |
186 917 |
104 322 |
-44,4% |
L'ensemble des connexions décroît fortement. Les éditions économiques sont particulièrement touchées avec un tiers de connexions en moins en un an.
Évolution des recettes des services
télématiques
de la direction des Journaux
officiels
en millions d'euros |
|||||
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2000/1999 |
Journal officiel et fonctionnaire |
0,54 |
0,54 |
0,54 |
0,46 |
-16,1% |
Joel,Boamp,Balo |
0,23 |
0,26 |
0,15 |
0,09 |
-36,1% |
Total |
0,77 |
0,80 |
0,69 |
0,55 |
-20,4% |
Les recettes totales régressent de 20,4 %. L'an dernier déjà, l'on s'était interrogé sur l'utilité de conserver ces bases; la question se pose avec plus d'acuité encore cette année.
II. ...QUI ENGENDRE UN DÉSÉQUILIBRE FINANCIER PATENT
Les dépenses d'exploitation |
|||
|
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|
(en millions d'euros) |
Budget voté 2001 |
Projet budget 2002 |
Evolution en % |
|
Chap. 60 : Achats et variation prix du papier |
23,39 |
20,04 |
-14,32 |
Chap. 61 et 62 : Services extérieurs |
26,83 |
25,91 |
-3,43 |
Chap. 63 : Impôts et taxes |
0,81 |
0,83 |
2,47 |
Chap. 64 : Charges de personnel |
92,65 |
103,48 |
11,69 |
dont S.A.C.I.J.O. |
51,37 |
60,66 |
18,08 |
Autres dépenses |
0,41 |
0,41 |
0,00 |
Charges exceptionnelles et financières |
0,44 |
0,44 |
0,00 |
Amortissements |
5,76 |
5,76 |
0,00 |
Total |
150,29 |
156,87 |
4,38 |
Excédent |
42,56 |
12,98 |
-69,50 |
A. DES DÉPENSES D'EXPLOITATION EN FORTE HAUSSE
Les dépenses d'exploitation enregistrent une hausse de plus de 4,38 %, contre 2,5 % l'an dernier.
a) La baisse des achats et des services extérieurs
Les
achats passeront de 23,39 à 20,04 millions d'euros, soit une baisse de
14,34 %. La moitié de cette baisse est imputable à la
stabilisation du prix du papier qui semble acquise cette année ; l'autre
moitié s'explique par un transfert de crédits en faveur de la
SACI-JO.
Les services extérieurs, c'est-à-dire la sous-traitance,
enregistrent un fort recul.
Les dépenses de sous-traitance
( en millions d'euros)
|
1999 |
2000 |
Évolution en% |
Photocomposition |
4,65 |
4,06 |
-12,7 |
Impression-façonnage |
0,39 |
0,16 |
-59,46 |
Total |
5,04 |
4,22 |
-16,36 |
La
sous-traitance représente près d'un quart des pages
publiées par la Direction des journaux officiels. Le volume reste stable
mais les prix des prestataires ont chuté. En effet, en août 2000
les marchés d'impression et de photocomposition ont fait l'objet d'une
mise en concurrence qui a abouti à une forte baisse des prix des
fournisseurs.
La prévision de dépense pour 2002 est de 4,57 millions d'euros,
soit une hausse de 8,5 % par rapport aux dépenses 2000.
Votre commission est en droit de s'interroger : l'application des nouveaux
prix a abouti, en cinq mois seulement (d'août à décembre
2000) à une baisse des dépenses de 16 % sur l'ensemble de
l'exercice. En année pleine l'effet devrait logiquement être de
l'ordre du triple. En 2002, l'installation d'une nouvelle machine « 5
couleurs » aura pour conséquence de neutraliser l'utilisation
d'une machine durant un mois environ. Dans ce laps de temps un nombre important
de travaux seront sous-traités. C'est la raison pour laquelle le
crédit inscrit sur ce poste est en hausse pour 2002. Toutefois, il
semble que la DJO fasse preuve d'un certain pessimisme dans sa
prévision.
b) Le renouvellement informatique
Les dépenses informatiques connaissent une forte croissance (+15,2 %) passant de 1,58 à 1,82 million d'euros. Cette augmentation s'explique par la nécessité de remplacer 100 postes de travail et les serveurs qui y sont liés. Ce matériel date d'une dizaine d'années. Par ailleurs, le système de sauvegarde des informations sera entièrement rénové (0,099 million d'euros).
B. DES DÉPENSES DE PERSONNEL EN HAUSSE
a) La hausse des rémunérations à la direction des Journaux officiels
Les
traitements des fonctionnaires de la DJO augmentent de 3.600 euros. Cette
hausse est liée à la revalorisation des traitements de la
fonction publique (+ 0,5 % le 1
er
mars et + 0,7 % le
1
er
décembre 2002).
Les salaires des ouvriers et employés, qui bénéficient de
la convention collective de la Presse parisienne, connaissent une progression
de 589.000 euros.
b) Une très forte augmentation des crédits affectés à la SACI-JO
La
dotation à la Société de composition et d'impression des
journaux officiels enregistre une forte hausse ( +18,09 %) pour trois
raisons :
- un accord intervenu dans le Presse parisienne, convention collective qui
s'applique au personnel de la SACI-JO, prévoit une augmentation des
salaires de 1,8 %, soit pour 2002, 2,097 millions d'euros.
- une provision de 5,03 millions d'euros (33 millions de francs)
destiné au financement d'un nouveau dispositif de cessation
anticipée d'activité prévu par un accord du
20 octobre 2000 entre le Syndicat de la Presse parisienne et le
comité intersyndical du livre CGT. Cet accord pourrait, au cours des
cinq prochaines années, concerner 160 ouvriers de la SACI-JO.
Ce nouveau système vise à rajeunir les effectifs sans pour autant
prévoir le remplacement poste par poste des ouvriers. La direction de la
SACI - JO décidera elle-même des embauches. Dès
2001, 66 ouvriers sont éligibles au dispositif et le coût
estimé de la mesure est de plus de 76.000 euros par départ
(près de 500.000 francs).
La DJO, en vertu de la convention qui la lie à la SACI-JO, doit
rembourser cette dernière, sur facture, des sommes engagées. Elle
acquitte donc la taxe sur la valeur ajoutée au taux normal de
19,6 %. Sur cette dépense particulièrement importante, cela
représente 0,824 million d'euros (5,4 millions de francs). De plus, la
DJO n'a aucun droit de regard sur les nouvelles embauches, elle ne peut donc
pas parier, à terme, sur des économies ou des évolutions
des tâches des personnels relevant de la SACI-JO.
- enfin, il est effectué une remise à niveau des crédits
de la SACI - JO qui bénéficiait auparavant de virements
d'ajustement en cours d'année. Pour l'exercice 2000 un virement de 3,018
millions d'euros (19,8 millions de francs) avait été
nécessaire. Pour 2002, un redéploiement de 2,286 millions d'euros
(15 millions de francs) est effectué. Il est légitime de
s'interroger sur la capacité qu'aura la SACI-JO de financer l'ensemble
de ses dépenses ; il est fort probable que cette remise à
niveau sera insuffisante.
c) Les oeuvres sociales
Tant
à la SACI-JO qu'à la DJO, les crédits dévolus aux
oeuvres sociales connaissent un fort accroissement.
La SACI-JO bénéficie d'un accroissement de ses crédits de
10.000 euros, conséquence de la hausse des
rémunérations.
Cette année le comité social de la DJO enregistre une hausse de
plus de 14 %, les crédits passent de 0,4 à 0,457 million d'euros.
La DJO a souhaité que son comité soit mieux doté afin que
ses agents bénéficient de prestations semblables à celles
des salariés de la SACI-JO. Une certaine égalité de
traitement a ainsi été rétablie.
Au total ce sont plus de 10 millions d'euros supplémentaires qui seront
consacrés aux rémunérations du personnel.
d) Les effectifs devraient être stables.
L'effectif du personnel titulaire est constant. Toutefois, à la suite d'une erreur matérielle dans la loi de finances pour 2001, un poste de chef de service administratif avait été supprimé. Il est cette année rétabli.
C. L'INSUFFISANCE DES PRODUITS ELABORÉS SUR DES SUPPORTS MODERNES
a) Les cédéroms
La DJO
travaille dans un environnement contraint, ses missions sont strictes. Elle
n'est pas un éditeur mais elle assure des tâches de production et
de diffusion. De ce fait, elle n'a pas de réelle culture
éditoriale.
Comme les années précédentes, il faut déplorer le
faible renouvellement des produits à haute valeur ajoutée. Depuis
le succès - qui naturellement s'émousse (1,63 million d'euros en
2000 contre 2,05 millions d'euros en 1999) de l'édition sur CD-room, de
la collection « 50 ans de JO », la DJO n'a pas produit de
nouveautés. Par ailleurs, la Cour des comptes diffuse désormais
ses documents sur internet. Les recettes sont donc de plus en plus
faibles.
Chiffre d'affaires facturé pour les Cédéroms |
|||||
|
|
|
|
|
en millions d'euros |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2000/1999 |
|
Lois et Décrets |
0,54 |
0,08 |
- |
- |
- |
50 ans de J.O. |
- |
2,04 |
2,05 |
1,63 |
-20,3% |
Cour des Comptes |
0,06 |
0,05 |
0,01 |
- |
- |
Infocodes |
- |
0,04 |
0,08 |
0,20 |
- |
Total |
0,60 |
2,21 |
2,14 |
1,83 |
-22,2% |
b) La fin prochaine de la rediffusion
On
observe cette année un redressement des recettes tirées des bases
de données. Toutefois, en 2002, les recettes escomptées seront
stables à un niveau relativement faible, 0,76 million d'euros, si ce
n'est quasiment nul, car la concession faite à
OR-télématique pour les bases de données juridiques
s'éteindra. L'appel d'offre a conduit la DJO à choisir l'actuel
concessionnaire pour assurer désormais gratuitement, à
l'intention du grand public, les tâches qu'il effectuait jusqu'à
présent à titre payant. Le montant du marché pour 2002
s'élève à 1,6 millions d'euros (11 millions de francs). La
DJO n'est pas en mesure d'indiquer à quelle date la concession prendra
fin ; cette incertitude est difficile à comprendre, car
l'opérateur reste le même, ce qui devrait permettre une transition
simple et sans problèmes techniques.
Votre commission des finances se félicite de la fin de la concession
mais néanmoins regrette comme l'an passé que les tâches qui
y sont liées ne soient pas réintégrées au sein de
la DJO.
III. UN AVENIR INCERTAIN
A. DES INVESTISSEMENTS NON ENGAGÉS, DES PROJETS NON ABOUTIS
Situation des dépenses en capital en 2000 et 2001 et prévisions 2002 (en euros) |
|||||
2000 |
2001 |
2002 |
% |
||
Chapitre |
Objet |
Dépenses nettes |
Budget voté |
Prévisions |
2002/2001 |
82.01 |
Acquisitions d'immobilisations |
2 146 041,61 |
4 338 699,03 |
915 000 |
-78,91 |
82.02 |
Investissement informatique |
414 802,16 |
2 058 061,73 |
610 000 |
-70,36 |
83.00 |
Augmentation des stocks fin gestion |
47 872,06 |
- |
0 |
|
84.00 |
Excédent reversé au Trésor |
45 094 419,30 |
42 533 275,81 |
12 977 000 |
-69,49 |
Augmentation du fonds de roulement |
9 659 952,27 |
- |
4 234 004 |
||
Total de la section |
57 363 087,40 |
48 930 036,57 |
18 736 004 |
-61,71 |
|
A déduire (dépenses pour ordre) |
|||||
Dotations aux amortissements |
6 325 755,37 |
5 758 958,44 |
5 758 958 |
0,00 |
|
Excédent de l'exercice |
50 470 030,45 |
42 559 085,12 |
12 977 046 |
-69,51 |
|
Variations de stocks |
68 515,11 |
- |
0 |
||
Augmentations des stocks |
47 872,06 |
- |
0 |
||
Total des déductions |
56 912 172,99 |
48 318 043,56 |
18 736 004 |
-61,22 |
a) Des retards en matière d'investissement
Étant donné l'ampleur des mutations
technologiques de
l'outil de travail des journaux officiels, le Sénat insiste chaque
année sur l'impérieuse nécessité de doter
convenablement le budget en matière d'investissement.
Cette année, il est légitime de s'interroger sur l'utilisation
des autorisations de programme et des crédits de paiement.
En effet, en 2000, le taux de consommation des crédits n'a
été que de 34,88 %. Sur le premier trimestre 2001, ce taux
n'atteint que 50 %.
Plusieurs facteurs expliquent cela :
- les investissements sont très lourds et techniquement forts complexes.
De ce fait, la passation des marchés et la rédaction des cahier
des charges prennent beaucoup de temps. Il faut compter au moins onze mois
entre la décision en loi de finances d'un remplacement d'un outil de
production et la livraison dudit équipement.
- par ailleurs, les fournisseurs du secteur de l'imprimerie travaillent dans le
secteur concurrentiel et n'ont pas l'habitude de répondre à des
appels d'offres ; de ce fait, il n'est pas exceptionnel que leurs
réponses ne soient pas faites dans les règles du droit des
marchés publics. Il est pas rare de devoir passer plusieurs fois une
même annonce pour obtenir une offre valable sur le plan légal, ce
qui retarde encore les réalisations d' investissements.
Entre complexité technique et lourdeurs administratives, les Journaux
officiels rencontrent bien des difficultés sur le chemin de la
modernisation de leur outil de production.
Pour 2002, les investissements devraient régresser de 70 %, passant de
2,058 millions d'euros à 0,610 million d'euros. Cette sous-dotation est
regrettable mais, il faut se rendre à l'évidence : les
projets engagés depuis plusieurs années ont pris trop de retard
et la DJO ne peut projeter des investissements lourds dont elle ne pourrait
assurer la mise en oeuvre.
b) Les réalités, réalisations et reports
Chapitre |
Nature |
Reports au 01.01.2001
|
Budget
2002
|
||
|
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
82251 |
Installations complexes |
96.347 |
102.598 |
7.622 |
7.622 |
822542 |
Compogravure |
0 |
0 |
60.979 |
389.507 |
|
Photogravure |
380.817 |
397.739 |
67.077 |
54.881 |
822543 |
Machine 5 couleurs |
0 |
117.080 |
0 |
0 |
|
Station d'enroulement |
0 |
0 |
473.354 |
689.507 |
|
Façonnage |
88.420 |
-535.096 |
15.244 |
7.622 |
|
Matériel d'expédition |
0 |
0 |
442.102 |
68.602 |
822547 |
Manutention |
135.069 |
-80.797 |
6.860 |
6.860 |
822548 |
Matériel divers |
4.725 |
7.317 |
15.244 |
15.244 |
Total |
705.378 |
8.841 |
1.088.482 |
1.239.845 |
Au
chapitre 82251 « Installations complexes », les
crédits reportés (0,632 million de francs en autorisations de
programme et 0,673 million de francs en crédits de paiement) sont
destinés à l'installation d'un nouvel autocommutateur
téléphonique. L'opération a été
retardée en raison de la nécessité d'effectuer une
étude préalable, non prévue à l'origine.
L'autocommutateur devrait être installé au cours de l'année
2002. 0,05 million de francs en autorisations de programme et en crédits
de paiement sont inscrit en 2002 afin de solder l'opération.
Au chapitre 822542 « Matériel de photogravure CTP »,
les crédits reportés (2,498 millions de francs en autorisations
de programme et 2,609 millions de francs en crédits de paiement),
concernent l'installation « d'ordinateurs à
plaque ». Deux d'entre eux -destinés aux éditions des
Lois et décrets, bulletins officiels etc .- ont été
installés ; un troisième, destiné à la
fabrication des ouvrages tels que les codes, le sera en 2002. Cette
opération a pris du retard du fait de la complexité technique de
l'équipement et de sa provenance (le Danemark). 0,4 million de francs en
autorisations de programme et 0,25 million de francs en crédits de
paiement inscrits en 2002 afin de solder l'opération.
Au chapitre 822543 « Matériel d'impression », 0,768
million de francs de crédits de paiement étaient reportés.
Ils sont destinés à financer le solde de l'achat d'une machine
d'impression à cinq couleurs. Sa livraison est prévue pour juin
2002. Cet investissement a nécessité le
réaménagement des ateliers et des frais annexes qui ont
été couverts par les crédits de paiement inscrits au
chapitre 822544 pour 3,5 millions de francs destinés à l'origine
à l'achat de matériel de façonnage.
Sur ce même chapitre sont inscrits pour 2002, 3,105 millions de francs en
autorisations de programme et 2,305 millions de francs en crédits de
paiement, destinés à acquérir l'an prochain, une station
d'enroulement Ferag, qui le sera l'an prochain.
Au chapitre 822544 « Matériel de façonnage »
les crédits reportés (0,580 million de francs en autorisations de
programme et -3,510 millions de francs en crédits de paiement),
concernent le virement ci-dessus cité. Le massicot droit a
été acquis en 2001.
Sur ce même chapitre, sont inscrits pour 2002, 3,9 millions de francs en
autorisation de programme et 0,450 million de francs en crédits de
paiement, afin de financer l'achat de trois chaînes STIMA
destinées à l'expédition ; elles seront
commandées en 2002. Un acompte sera payé en 2002 et le solde en
2003.
Toujours sur ce même chapitre, sous l'intitulé
« Matériel de manutention », les crédits
reportés (0,886 million de francs en autorisations de programme et
-0,530 million de francs en crédits de paiement), ont servi de variable
d'ajustement pour l'achat de la machine d'impression.
c) Une modernisation des bases de données en panne
A la suite du conflit qui a opposé la Société Siemens et la direction des Journaux officiels, la modernisation des bases de données n'a pas été achevée.
B. UN AUDIT SÉVÈRE DE LA COUR DES COMPTES ET UNE FORTE BAISSE DE L'EXCÉDENT VERSÉ AU TRÉSOR PUBLIC
Un audit a été conduit par la Cour des comptes en 2000 et 2001. Il en ressort que la gestion des Journaux officiels est contestable.
a) La Cour a déploré l'absence de comptabilité analytique
Au cours
de l'élaboration de ce rapport, et de l'exploitation des réponses
au questionnaire budgétaire, l'état de la comptabilité
analytique a été évalué. De nombreuses
incohérences ont été relevées et s'expliquent par
des modifications des clés de répartition et par des prises en
charge erronées des coûts.
En conséquence, il n'est possible de connaître les prix de revient
des différentes éditions, ni de comparer leur évolution
d'une année sur l'autre. La DJO a assuré qu'une assistance
à maîtrise d'ouvrage pour la réalisation d'un outil de
comptabilité analytique, dont le marché est en cours de
passation, devrait résoudre ce problème. Votre commission
s'inquiète toutefois du délai qui sera nécessaire à
l'achèvement du projet.
b) Elle a critiqué la gestion sur divers points
- Elle a
regretté le sureffectif constaté dans les ateliers de production
et a remarqué que la DJO ne parvenait pas à le justifier.
- D'un point de vue technique, la gâche papier a été
jugée trop importante, et le développement de la saisie à
la source trop lente. A l'occasion de chaque loi de finances, ce dernier point
est évoqué. Chaque année la DJO promet d'avancer mais il
semble que c'est un voeu pieu tant les résistances au changement sont
grandes.
- Enfin, elle a jugé trop flou le plan de qualité de service
public à l'usager.
La Cour des comptes a dressé un ensemble de recommandations et
s'apprête à effectuer un nouveau contrôle afin de constater
l'état d'avancement des diverses réformes qu'elle a
préconisées.
c) Une baisse des excédents est constatée
Pour la première fois depuis plusieurs années, l'excédent d'exploitation est en baisse. Pour 2002, il chute fortement et atteint 12,97 millions d'euros. Toutefois, les sous-estimations constatées les années précédentes peuvent laisser penser qu'il sera supérieur à cette prévision.
Montant des reversements annuels au Trésor |
||
|
Prévus |
Constatés |
1999 |
139.000.000 francs au BV (21.190 413,4 euros) |
319.928.000 francs (48.772.709,2 euros) |
2000 |
247.000.000 francs au BV
|
295.800.000 francs (45.094.419,3 euros) |
2001 |
279.000.000 francs au BV
|
|
2002 |
85.124.000 francs au projet de budget (12.977.000 euros) |
|
C. DES INCERTITUDES JURIDIQUES
Deux types d'incertitudes juridiques se présentent :
a) Une redéfinition des budgets annexes
A la
suite de l'adoption de la loi organique relative aux lois de finances (loi
organique n° 2001-692 du 1
er
août 2001), le champ
des budgets annexes se trouve redéfini et restreint.
« Article 18 : Des budgets annexes peuvent retracer, dans les
conditions prévues par une loi de finances, les seules opérations
des services de l'Etat non dotés de la personnalité morale
résultant de leur activité de production de biens ou de
prestations de services donnant lieu au paiement de redevances, lorsqu'elles
sont effectuées à titre principal par lesdits
services »
Les Journaux officiels pourraient ne plus entrer dans cette nouvelle
définition. Il sera donc nécessaire, d'ici à 2005, date
d'entrée en vigueur de l'article, de revoir le statut de cette
direction.
b) Le problème juridique posé par la SACI-JO
S'agissant de la SACI-JO, le Secrétariat
général du gouvernement a confié une étude au
Conseil d'Etat l'an dernier, sur la nature des relations juridiques qu'elle
entretient avec la DJO. La nature de convention qui lie la DJO à la
SACI-JO semble contraire au droit européen des marchés. Le
rapport a conclu à la nécessité de faire évoluer la
situation. M. Dieudonné Mandelkern, conseiller d'état honoraire,
a été nommé pour de coordonner les contacts entre l'Etat,
la DJO et le personnel de la SACI-JO.
Il ressort des diverses études, qu'il pourrait être
envisagé de fusionner la SACI-JO et la DJO, au sein d'un
établissement public à caractère industriel et
commercial.
c) Quel statut pour assurer dans les meilleures conditions la fabrication et la diffusion de nos données juridiques ?
Ces deux incertitudes juridiques ci-dessus évoquées, incitent, cette année à une réflexion globale sur l'organisation et la responsabilité de la publication des actes de l'autorité publique et des débats parlementaires. Étant donné son importance pour notre démocratie, elle ne doit pas échapper à la puissance publique. Il ne s'agit pas de faire des choix uniquement dictés par des contingences matérielles, mais fondés sur un ensemble de critères parmi lesquels la compétence d'un personnel d'expérience, la qualité de l'organisation et la sûreté de l'information.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le Jeudi 25 octobre 2001, sous la
présidence de
M. Roland du Luart, vice-président, la commission des finances a
procédé à l'examen des crédits du budget des
Journaux Officiels.
M. Thierry Foucaud, rapporteur spécial, a indiqué que le budget
annexe pour 2002 était en baisse de 11,93 % et s'établissait
à 169 millions d'euros. Il a expliqué que globalement les
crédits destinés aux dépenses d'exploitation augmentaient
de 4,4%, tandis que les recettes baissaient de plus de 11%.
Il a ensuite exposé ses trois observations.
Il a constaté dans la première que les recettes retirées
des annonces légales pour 2002 seraient en forte baisse. Il a
expliqué que le Gouvernement avait décidé la
gratuité des annonces du bulletin officiel des annonces civiles et
commerciales relatives à la création d'entreprise. Il a fait
remarqué que les annonces passées au bulletin officiel des
marchés publics marquaient une baisse particulièrement sensible
et ce, pour deux raisons. La première relève de la ristourne
accordée aux annonceurs qui saisissent eux-mêmes leurs annonces
via internet. La seconde, a-t-il expliqué, tient à la
réforme du code des marchés publics, qui aboutira à un
relèvement des seuils, et entraînera une baisse du nombre
d'annonces.
Il a fait remarqué que la diminution des tarifs lui semblait
légitime : la loi oblige les annonceurs à recourir aux services
des journaux officiels. L'Etat n'avait pas de raisons objectives d'en retirer
un profit sans rapport avec le coût supporté. M. Thierry
Foucaud, rapporteur spécial, a insisté pour que la direction des
journaux officiels développe une politique commerciale plus dynamique
afin de compenser ces pertes.
Dans sa deuxième observation, il s'est félicité de la mise
en oeuvre du programme d'action gouvernemental pour la société de
l'information. Il a expliqué qu'un véritable service public
gratuit d'accès au droit se mettait en place et a rappelé que la
commission des finances avait milité depuis de nombreuses années
en faveur de cette avancée démocratique.
Il s'est ensuite interrogé, dans une troisième observation
d'ordre plus général, sur le cadre juridique au sein duquel ce
service public devait s'exercer.
Il a rapporté qu'à la suite d'un audit effectué par la
Cour des comptes une réorganisation des relations juridiques entre la
direction des journaux officiels et la société anonyme de
composition et d'impression des journaux officiels semblait nécessaire.
Il a indiqué que M. Dieudonné Mandelkern, conseiller d'Etat
honoraire, s'était vu confier une mission de concertation entre l'Etat,
la direction des journaux officiels et la société anonyme de
composition et d'impression des journaux officiels, afin de trouver une
solution. Il a rappelé qu'une attention particulière devrait
être apportée au sort du personnel.
De plus, il a abordé les conséquences de la nouvelle loi
organique relative aux lois de finances (loi organique n° 2001-692 du
1
er
août 2001), qui pourraient entraîner la disparition
du budget annexe. Il a insisté pour que la responsabilité de la
publication des actes de l'autorité publique et des débats
parlementaires, quelle que soit la solution juridique retenue, n'échappe
pas à la puissance publique. M. Thierry Foucaud, rapporteur
spécial, a rappelé que le Parlement était directement
concerné puisque ses débats sont publiés au journal
officiel conformément à l'article 33 de la Constitution.
Mme Marie-Claude Beaudeau a ensuite interrogé le rapporteur
spécial sur une éventuelle délocalisation de
l'activité, sur la forte hausse des crédits inscrits pour les
rémunérations et sur la réintégration au sein de la
direction des journaux officiels des bases de données juridiques.
En réponse, M. Thierry Foucaud, rapporteur spécial, a
indiqué qu'à sa connaissance aucun projet de
délocalisation n'était envisagé. S'agissant des
crédits de personnel, il a expliqué que la hausse des
crédits s'expliquait en grande partie par la provision de 5 millions
d'euros effectuée, en vue du financement des cessations
d'activité en vertu des accords du 20 octobre 2000 conclu entre le
syndicat de la presse parisienne et le comité intersyndical du livre
Confédération générale du travail (CGT). Quant
à la réintégration des tâches liées aux bases
de données juridiques, M. Thierry Foucaud, rapporteur
spécial, a regretté que la direction des journaux officiels ne
soit pas en mesure d'y faire face. Il a expliqué qu'à l'issue
d'un appel d'offre le marché de sous-traitance avait été
attribué à l'actuel concessionnaire.
En réponse à M. Roland du Luart, vice-président, qui
s'interrogeait sur l'avenir du personnel, il s'est dit lui aussi
préoccupé et a indiqué qu'il veillerait, dans la mesure
de ses moyens, à ce qu'un accord équitable pour tous soit
trouvé.
La commission a alors décidé de proposer au Sénat
d'adopter le budget annexe des journaux officiels.