2. Une coopération à la fois civile et militaire
Les secteurs d'intervention de la coopération bilatérale, rétablie en 1984 après la disparition de Sékou Touré, se sont considérablement élargis depuis cette date (développement rural, secteur minier, besoins sociaux de base...). Au total, les actions de coopération sont conduite par environ 65 coopérants au travers de 19 projets actuellement en cours et pour un montant de 27,14 millions d'euros.
La quatrième Commission mixte, qui avait lieu à Paris les 23 et 24 février 1995, avait permis de retenir trois domaines prioritaires d'intervention de la Coopération : appui à la production, coopération institutionnelle et renforcement des secteurs de l'éducation et de la santé, dont relèvent les actions d'aide et de coopération en cours. A l'heure actuelle, la vision qu'a la Guinée de son développement a été formalisée dans un document intitulé « Guinée, vision 2001 », présenté lors de la réunion du Groupe consultatif de la Banque Mondiale en juin 1998 à Paris. Les objectifs assignés sont les suivants : redéfinition du rôle de l'Etat dans ses fonctions régaliennes, révision du cadre juridique et réglementaire afin d'attirer les investisseurs, mise en place d'une administration apte à exécuter les réformes économiques.
Lors de la cinquième Commission mixte, qui s'est tenue à Conakry les 22 et 23 novembre 1999 sous la présidence conjointe du ministre délégué à la coopération et à la francophonie et de son homologue guinéen, un document cadre a été finalisé, qui présidera aux relations de coopération entre la France et la Guinée pour la période 2000-2005. Les axes stratégiques de ce partenariat nouveau sont les suivants : valorisation des ressources humaines, modernisation économique et ouverture à l'investissement, renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit.
Dans le domaine culturel, le dispositif a été longtemps constitué d'une bibliothèque franco-guinéenne et d'une Alliance franco-guinéenne. Un centre culturel franco-guinéen, regroupant ces deux premiers établissements, a été inauguré à l'occasion de la visite en Guinée du président de la République française.
Par ailleurs, la France est le premier bailleur de fonds bilatéral de la Guinée. En 2001, l'enveloppe budgétaire destinée à financer des actions de coopération en Guinée s'élevait à 5,95 millions d'euros en titre IV.
Dans le domaine de la dette bilatérale, la France a consenti de gros efforts. Les divers réaménagements opérés depuis 1986 ont ainsi permis d'annuler un total de 265 millions d'euros et de rééchelonner quelques229 millions d'euros. La Guinée se situe ainsi au quatrième rang des bénéficiaires de l'annulation.
Après les 9,15 millions d'euros attribués en 1993, et consécutivement à la signature d'un nouveau programme avec le FMI dont votre rapporteur doute de l'utilité, il a été indiqué aux autorités guinéennes, par une lettre du président de la République française en date du 1 er septembre 1997, qu'une subvention d'aide budgétaire de 4,57 millions d'euros était accordée, se répartissant comme suit : 760.000 euros pour le rachat de la dette commerciale, 2,29 millions d'euros pour les arriérés de l'Etat vis-à-vis de la Sogel la compagnie d'électricité locale et 1,52 million d'euros pour le ministère de l'éducation.
Suite aux attaques armées de septembre 2000, la France a dépêché en Guinée une aide humanitaire importante. Elle a affrété un premier avion chargé de 39 tonnes de fret humanitaire pour les ressortissants guinéens déplacés et les réfugiés sierra léonais en octobre 2000 et un second avion début janvier porteur de 40 tonnes de fret humanitaire.
Quant à la coopération militaire entre la Guinée et la France, elle est régie par un accord de coopération militaire en date du 17 avril 1985. Le dispositif actuel se traduit par la mise à disposition de 17 coopérants militaires, l'attribution pour l'année 2000 d'une aide logistique de 1,22 million d'euros et la formation en France de 40 stagiaires.